Bonjour les amis et bienvenue à Paris pour un second billet qui, je l'espère, vous emmènera dans des lieux que vous ne connaissez peut-être pas encore ... Ou bien que vous ne voyez plus, tant vous les traversez de façon automatique dans votre vie de tous les jours ! ;o) Mais où en étions-nous donc ? Ah oui, une nuit à Rungis nous avait bien sonnés ... Une petite sieste matinale plus loin et nous voilà à nouveau dans les rues ... Dans la rue du Louvre, plus précisément.
Quatrième jour, donc ...
Mon oeil est d'habitude attiré par la grande Poste Centrale de Paris, avec son bâtiment classique de 1755. La seule poste ouverte en France 24h/24, 7 j/7, le saviez-vous ? Et aujourd'hui, je découvre là, tout à côté, une drôle de tour bleutée que je n'avais jamais vue ! Ah, quand je vous dis que l'on ne regarde jamais assez autour de soi ! ;o)
Le bâtiment est beau. Il n'est séparé de l'Hôtel des Postes que par une petite ruelle désormais fermée à ses deux extrémités, la rue Gutenberg. Il s'agit en fait de l'Hôtel des Téléphones ...
Pour ceux qui aiment les petites histoires, voici un petit article sorti d'un journal de l'époque, le Journal Illustré du 3 Septembre 1893 ... Trouvé sur le site d'un collectionneur de vieux papiers, en voici le texte :
"Enfin l'Hôtel des Téléphones est achevé et il faut espérer que les abonnés cesseront de gémir sur la lenteur et la difficultés des communications provenant de ce qu'à chaque station, chaque fil devait être embranché, ce qui faisait perdre beaucoup de temps. Cet Hôtel des Téléphones est un magnifique monument situé rue Gutenberg. Il a été bâti sur la petite bande de 1000 mètres de terrain qui resta à l'État, entre la rue du Louvre et la rue Jean-Jacques Rousseau, après l'édification de l'Hôtel des Postes. Commencé en Avril 1891 sous la direction de M. Boussard, architecte, auquel on devait déjà les plans de la Caisse d'Épargne Centrale, située rue Saint-Romain, il présente un aspect entièrement nouveau, tant par l'emploi presque exclusif de la brique vernissée bleu pâle et du fer, que par la prédominance des vides sur les pleins, ce qui lui donne l'aspect d'une vaste ruche vitrée. La grande façade, tout en fer, fait preuve d'une hardiesse inaccoutumée dans l'emploi du métal. Le complément est en briques émaillées de couleur blanche veinées de vert, suivant des procédés qu'on dit restitués de l'industrie persane. Il en résulte pour l'ensemble un aspect de légèreté et un éclat qu'on est plus habitué à trouver aux constructions orientales qu'à celles de l'Occident. La moindre pluie lavera spontanément toute cette faïence et la fera paraitre éternellement neuve."
Eh oui, chaque édifice a sa propre histoire ...
Déportons-nous dans la rue Coquillère, une des plus anciennes voies du 1er arrondissement de Paris (elle aurait été ouverte en 1292) ... C'est la rue du marchand de matériel de cuisine Dehillerin, celle du Pied de Cochon, une vraie rue des Halles d'antan ... Au n°28, à l'angle de la rue Coq Héron, l'enseigne d'un ancien bar-tabac, devenu bar à vins, est une une grosse cloche qui sonnait en son temps l'ouverture et la fermeture des Halles ... Un joli souvenir du passé ...
Nous, cet après-midi, nous sommes attendus au Musée en Herbe, anciennement situé au Jardin d'Acclimatation et aujourd'hui bien mieux installé au 21 rue Hérold ... La raison d'être de ce musée est de sensibiliser les enfants à l'Art, arguant que la sensibilité à l'Art est facteur d'épanouissement, ce que je veux bien volontiers croire ...
Mais le musée en herbe ne s'occupe pas que des enfants. En l'occurrence, à l'occasion d'une belle exposition, "Les Hiéroglyphes de Keith Haring", il organise une visite pour un public adulte, avec au choix une visite guidée suivie d'un apéritif convivial ou, plus tôt dans l'après-midi, d'une séance précédée d'un thé bien agréable ... ce que nous choisissons ! ;o)
Ce "Tea Keith" est une excellente entrée en matière. Servis joliment dans la boutique du musée ...
... sous les yeux intéressés d'une meute de ces chiens qui aboient chers à l'artiste ...
... thé, brownies et autres madeleines sont vite engloutis !
Nous sommes prêts à pousser la porte du musée ... Entrez avec moi, si vous le voulez bien ...
Voici Keith Haring, admiré par un visiteur qui, tiens, c'est curieux, porte, et ce n'est pas son habitude, de grosses lunettes colorées ! ;o)
Oups, il n'est pas le seul, à ce qu'on dirait ! ;o)
Allez, je vous explique ... En pénétrant dans les salles d'exposition, on nous prête de grosses lunettes bariolées, comme celles que portaient Keith Haring. Un signe distinctif, en quelque sorte ... Peu d'adultes les garderont sur le nez mais l'idée est amusante ... Le décor est planté, nous sommes dans la rue, devant une représentation, pas grandeur nature, quand même, de la fresque que peignit Keith Haring sur Houston Street, à New York ... La fresque n'existe plus ... mais on la voit ici et c'est déjà ça ! ;o)
On est aussi dans une station de métro ...
Mais parlons un peu de l'artiste. Vous comprendrez mieux ce que vous allez voir ...
Keith Haring est né le 4 mai 1958 à Reading, Pennsylvanie. Artiste et activiste américain des années 1980, il entreprend des études de graphisme à New York. Il mène une vie dissolue, abusant des drogues et de l'alcool.
À New York, dans East Village particulièrement, il découvre la culture alternative des années 1980. Il investit, comme beaucoup d'autres artistes de cette époque, d'autres territoires que les musées et les galeries. La rue, le métro deviennent ses terrains de jeu favoris.
Il rencontre Jean-Michel Basquiat qui devient un de ses meilleurs amis et participe à des expositions au Club 57, haut lieu de rassemblement de ces artistes d'avant-garde. Il lui rendra même hommage dans une de ses toiles en utilisant parmi ses motifs la signature de son ami ... Je vous donne un indice. Il s'agit d'une couronne ... Saurez-vous la retrouver dans ce tableau ?
C'est au Club 57 qu'il crée le "Bébé Rayonnant", un de ses pictogrammes les plus connus ...
Inspiré par le graffiti, Haring commence à dessiner à la craie blanche sur les grandes feuilles noires qui recouvrent souvent les panneaux d'affichages publicitaires du métro de New York.
Il grave également les trottoirs d'East Village. Il se fait souvent arrêter par la police mais réalise néanmoins ainsi plusieurs milliers de dessins ... Le public arrachant de plus en plus ses dessins des murs du métro, il arrête ce mode d'expression ...
On reconnait en général le "style Haring" à la répétition de formes simples, très colorées, cernées de noir. Ces formes sont le plus souvent des bébés à quatre pattes, des dauphins, des chiens, des serpents, des anges ...
Sa première exposition personnelle a lieu en 1982 à New York. Elle remporte un immense succès. En 1985, Léo Castelli, le grand promoteur de l'Expressionnisme Américain et du Pop Art, l'invite à exposer dans sa galerie ses sculptures en métal. En 1985, on l'invite également à participer à la Biennale de Paris. Il devient très connu du public et réalise à Paris une grande fresque à l'hôpital Necker.
Désireux de rendre son art accessible au plus grand nombre, il ouvre en 1986, à New York dans le quartier de SoHo, une boutique qu'il appelle "Pop Shop" ...
Un autre Pop Shop ouvre à Tokyo ...
Y sont offerts à la vente des objets "dérivés" de ses œuvres.
En 1988, quand Keith Haring apprend qu'il est infecté par le virus du sida, il décide de s'engager dans la lutte contre cette maladie, et met son talent au service de cette cause. Ce qui donne des toiles pas faciles, et en tout cas, pas montrables au Musée en Herbe ! Ici, si ! ;o)
Il crée en 1989 la Keith Haring Foundation (que l'on peut remercier ici pour avoir accepté de prêter de belles œuvres dans le cadre de l'exposition du Musée en Herbe), dont l'une des vocations est de venir en aide aux enfants et de soutenir les organisations qui luttent contre le sida. Il a 31 ans lorsqu'il meurt de complications de la maladie.
Quant à nous, nous ressortons du musée bien contents. La jeune fille qui fut notre guide était agréable et dynamique et la visite fut instructive. Nous revoilà sur le Boulevard Étienne Marcel ...
En plus, on a retrouvé Charlie ! Une chance ! ;o)))
On va quand même aller faire un tour jusqu'à la grande église Saint-Eustache, tout près, dans le quartier des Halles.
... qui accueille, grâce à la "Spirit Foundation" de l'épouse de John Lennon, Yoko Ono, un magnifique triptyque, une œuvre de Keith Haring, vous l'aurez remarqué ... la paroisse Saint-Eustache fait en effet beaucoup dans l'accompagnement des malades du Sida ...
Le triptyque "La vie du Christ" est en bronze recouvert d'une patine d'or blanc et représente la montée de Jésus vers les cieux.
On y reconnaît facilement l'iconique "Bébé Rayonnant", symbole à la fois d'innocence et d'énergie. Sur le panneau central, un ange aux douze bras est surmonté d'une croix. Deux des bras portent Jésus, le Bébé Rayonnant. Un troisième bras tend un anneau de lumière à la foule qui tend ses bras vers l'enfant.
Sur les panneaux latéraux, des anges planent au-dessus de la foule...
Si vous souhaitez le voir, ce triptyque se trouve dans une des petites chapelles du déambulatoire Nord de l'église Saint-Eustache. Sinon, si vous n'êtes pas à Paris, sachez qu'il en existe 7 exemplaires, dont un dans la Grace Cathedral de San Francisco et un autre dans la cathédrale Saint-John-the-Divine, à New York.
Mais bon, je vous ramènerai dans cette église extraordinaire ... Sans faute ... Il y a tellement de choses à voir dedans ...
Et puis on ira aussi au Pied de Cochon ...
Depuis le temps que je vous en parle ! ;o)))
Ou bien boire une bière rue Sainte-Opportune ?
Avec une assiette de frites brûlantes, ça vous irait ? Idéal pour terminer la journée, en tout cas ... ;o)
Cinquième jour ... On change de registre ... et d'ambiance ... Direction le Salon de l'Agriculture à la Porte de Versailles ... J'y allais quand j'étais petite ... J'ai très envie d'y retourner, cette année ...
On arrive plutôt tôt, et c'est nécessaire car même en pleine semaine, les foules s'y pressent, au Salon de l'Agriculture ...
La campagne à Paris ... Non, ce n'est pas juste le nom d'un quartier de Paris ... que je vous avais d'ailleurs emmenés découvrir il y a quelques mois ... C'est ici la vraie campagne qui monte à Paris, avec ses bêtes magnifiques dont je vous laisse découvrir quelques spécimens que j'ai particulièrement aimés ...
Voilà les vaches et taureaux gagnants du Concours Général Agricole de Paris ...
On les bichonne ... On leur brosse le poil en respectant bien le sens des frisettes ... ;o)
Et puis les voilà en place pour une séance photo incroyable ...
Le photographe officiel sait ce qu'il veut ...
Allez, il faut un peu reculer cette patte, pour une meilleure harmonie globale de la posture.
Il sait ce qu'il fait ...
... et je m'amuse comme une folle à prendre les mêmes clichés que lui ! ;o) Oui, c'est quand même plus facile de tourner un cupcake sur lui-même pour le photographier joliment que de faire bouger un taureau pour qu'il montre son plus joli profil ! C'est tout un métier, ça, et j'admire !
À l'intérieur du Palais des Expositions, les choses se gâtent un peu ... Trop, trop, vraiment trop de monde ... Il faut dire que le programme est sympa. De la cuisine ...
Des jeux pour les petits comme pour les grands ...
Des étals entiers de bons produits de chez nous ...
On succombe d'ailleurs aux bons yaourts au chocolat de la laiterie Malo, dans leurs pots cirés à l'ancienne ... D'accord, on les trouve à Cannes aussi mais ici, ils ont meilleur goût, Na ! ;o)
Les concours de bestiaux sont intéressants. Écouter les juges parler est passionnant. Surtout quand comme moi, on n'y connaît rien et qu'on a envie de tout apprendre ...
Les éleveurs viennent en famille ... La relève semble assurée ...
Les remises de prix en sont même émouvantes ...
Bon, toutes ces bêtes réunies sous un grand chapiteau, avec autant de monde et de bruit autour d'elles, ça me tracasse un peu, quand même. Mais leurs éleveurs sont aux petits soins pour elles, malgré tout ...
Elles sont l'objet de toutes les attentions ...
Toutes les régions semblent s'être déplacées ...
... avec des produits de leur pays ...
... ce qui n'est pas pour nous déplaire ...
Un coup de cœur pour ces vaches-là ...
Elles sont tellement élégantes avec leurs grands yeux sombres cernés de noir ...
Qui va gagner ? Le suspens est intense ...
Ce sera cette demoiselle, cette fois-ci ... Elle reçoit son prix avec une certaine émotion.
Allons, quittons ces vaches bien vivantes ...
... pour d'autres bien jolies aussi ...
Un petit tour chez les moutons ...
Un autre chez les cochons ...
Je vous présente le cochon roux ... Je ne connaissais pas ... C'est assez ... étrange ? ... comme poil ! En tout cas, ça fait des petits bien voraces ! ;o)
On quitte la zone des bêtes ... Vous avez vu le monde ?
Au niveau supérieur, on est plus dans l'agriculture ... On enseigne aux enfants des villes des rudiments de nature ... Ici, on leur montre comment préparer de très belles corbeilles de fruits et de légumes ...
Il y a parfois de chouettes scénettes ...
Clément a repéré des huîtres ... Il ne se fait pas prier pour aller en déguster quelques-unes !
Les enfants sont donc bien occupés, vous le voyez, et c'est sans doute pour cela qu'ils représentent une fraction non négligeable du public du Salon.
Les plus grands sont bien occupés aussi ... Au stand russe, les garçons ne résistent pas à l'envie de tester un "gorgeon" de vodka ...
... accompagné d'une petite cuillerée de caviar sur un blini fraîchement cuit. S'ils ne faut que ça pour les satisfaire ... ;o)))
On va éviter la fondue aujourd'hui ...
Il fait trop chaud dans ces entrepôts ...

Pareil pour l'aligot, même si j'adore ça ... Mais plutôt dans un buron, comme l'été dernier en Lozère ...
OK, il y en a que la chaleur ne dérange pas ... ;o)
Moi, j'ai juste envie d'une galette toute simple au beurre salé ... Pas compliqué et délicieux ... Les bretons sont parmi nous, ça tombe bien !
Vers 14 heures, fin de la visite, on n'en peut plus. Dommage, il y avait encore tant de choses à voir ... On quitte la Parc des Expositions. Je vous montre au passage ces tours Art Déco que j'adore, construites en 1937 par les architectes Louis Hippolyte Boileau et Léon Azéma. Elles font partie de l'entrée monumentale du Parc et sont un joli souvenir de ce que fut l'endroit à ses débuts ... Le reste des bâtiments a été détruit et reconstruit au fil des années, forcément ...
On saute dans le métro ... J'aime revoir ces rares stations qui ont gardé leurs carrelage blanc et leurs cadres publicitaires d'origine en faïence verte vernissée, siglés de "N" et "S" (pour Nord et Sud) enchevêtrés ... À la Porte de Versailles, ils existent toujours ... C'est à noter ...
Allez, on laisse Clem filer au Palais de Justice (comme presque tous les jours me direz-vous !), et on continue notre voyage en métro jusqu'à arriver ... au métro Étienne Marcel ! "Encore !", pourrez-vous me faire remarquer ... Eh bien oui, j'ai repéré là pas plus tard qu'hier que nous n'avions toujours pas visité la Tour Jean-sans-Peur.
Au 20 de la rue Étienne Marcel. Une lacune à combler ... Nous y voilà ... Je vous raconte ...
La tour Jean-sans-Peur est une tour de fortification médiévale édifiée autour de 1410 au centre de l'Hôtel de Bourgogne par le duc Jean Ier de Bourgogne, dit Jean sans Peur. Elle constitue aujourd'hui le dernier vestige de cet hôtel des ducs de Bourgogne.
À cette époque, Armagnacs et Bourguignons se livrent une véritable guerre.
Le 23 novembre 1407, Jean sans Peur fait assassiner son cousin, Louis d'Orléans, frère du roi Charles VI. Craignant des représailles, il fait construire cette tour fortifiée de 21 mètres de haut au beau milieu de son hôtel. On retrouve sur les murs, restaurés depuis peu, les signes d'identification des artisans qui ont travaillé à l'édification du bâtiment.
L'hôtel, construit à l'origine par Robert II d'Artois en 1270, est adossé à l'enceinte de Philippe Auguste, comme on peut le voir sur la photo suivante puisqu'il en reste un morceau au niveau de la cave ...
Il devient l'hôtel de Bourgogne en 1369 à la suite d'une union entre les familles d'Artois et de Bourgogne.
Depuis 1999, on peut visiter la tour et admirer le grand escalier à vis, que l'on emprunte pour grimper aux différents étages ainsi que le sublime décor végétal de la voûte d'escalier : Branches de chêne, de houblon et d'aubépine s'entremêlent en une ravissante dentelle lapidaire.
Dans les salles, de beaux vitraux ...
Une chambre reconstituée, avec sa cheminée devant laquelle on remarque un banc tournis, au dossier basculant, qui permet d'être face ou dos au feu sans avoir à tourner le meuble ... De l'autre côté du mur ...
... les latrines ! Les plus anciennes de Paris, même ! Chauffées par conséquent par la cheminée attenante ... Futé, non ? ;o)
Contrairement à celles des époques précédentes, elles ne débouchent pas sur l'extérieur, mais sont équipées d'un conduit percé dans l'épaisseur du mur, aboutissant à une fosse en sous-sol. Ça devait sentir bon, là-dedans ! ;o)
On se lavait néanmoins bien les mains grâce à cette aiguière que l'on suspendait à une potence ...
Voici la salle de réunion du Duc, avec son trône ...
Dans cette pièce, il mange, il lit et reçoit ses conseillers ...
Je veux bien être cuisinier en chef ... Voyez plutôt ... ;o)
Tout en haut, ce sont les combles ... Les poutres sont admirables ...
Une dernière anecdote ... En 1548, on inaugure une salle de spectacle à l'Hôtel de Bourgogne. Une troupe de théâtre s'y installe. Et vous revient-il à l'esprit que c'est là qu'Edmond Rostand place le premier acte de son "Cyrano de Bergerac" ? Allez, imaginez-vous assis sur un fauteuil aux côtés de la belle Roxanne et regardez surgir Cyrano entamant sa "tirade des nez" pour rabattre le caquet du Vicomte de Valvert ! Sympa, non ? ;o)
Aujourd'hui, l'hôtel de Bourgogne a disparu. À sa place, une école ..

Ils en ont de la chance, ces écoliers-là, de pouvoir jouer au cerceau dans ce qui fut un haut-lieu historique et culturel !
Bon, on laisse la tour Jean-sans-Peur, que je vous encourage vraiment à aller visiter si vous êtes dans le coin. On remonte la rue Étienne Marcel, on traverse le boulevard de Sébastopol et on s'engage dans la rue des Ours. On dépasse le bel hôtel de Police du IIIème arrondissement.
On tourne dans la rue Quincampoix ... Tiens, serions-nous surveillés ? ;o)
On lève la tête ... Tiens, nous parlions théâtre il y a quelques minutes et nous voici devant la Passage Molière ... ainsi nommé en raison d'un Théâtre Molière qui y fut construit en 1791 ... Il a aujourd'hui disparu, remplacé par la Maison de la Poésie ...
Suivons les pas de Philippe et entrons ...
Le passage est joli. Découvert dans toute sa partie médiane, il laisse découvrir au grand jour quelques belles façades qui rappellent le Paris d'antan ...
... et des magasins atypiques et sympathiques. Le passage Molière débouche de l'autre côté sur la rue Saint-Martin.
Cette librairie spécialisée dans la bande dessinée, au 175 de la rue Saint-Martin, a une jolie enseigne.
Tournons à droite dans la rue de Montmorency ... Une belle maison fait l'angle ...
Quelques pas de plus et nous voilà devant "La Maison de Nicolas Flamel" ... Il est connu, ce gars-là ! On en parle même dans Harry Potter, c'est tout dire ! ;o)))
Petit rappel ... Nicolas Flamel, né entre 1330 et 1340, mort en 1418, était un bourgeois parisien qui fut écrivain public, copiste et libraire-juré (Les libraires prêtaient alors serment devant l'Université de Paris). Il épousa dame Pernelle, une femme riche et deux fois veuve, qui déshérita ses enfants pour léguer toute sa fortune à son nouvel époux. Ce mariage, un métier lucratif et de juteuses spéculations immobilières lui assurèrent une fortune confortable, qu'il consacra, cela dit, à des fondations pieuses. Cette fortune fut à l'origine du mythe qui le transforma en un alchimiste ayant découvert la" pierre philosophale", celle qui transforme n'importe quel métal en or ...
La maison que je vous montre, Nicolas Flamel n'y vécut jamais ... C'est l'un de ces asiles que sa piété lui fit construire pour les plus nécessiteux ... Même s'il ne fut jamais alchimiste, son histoire est belle, néanmoins ...
Je vous montre au passage une boulangerie à l'ancienne. Pas goûté à ses productions mais la devanture me ramène quelques décennies en arrière ... Whaou ! C'est dur, d'écrire ça ! ;o)
Autre style d'architecture, plus industrielle ... J'adore aussi, vous le savez ...
Nous voilà arrivés dans la rue Beaubourg, anciennement rue Transnonain ...
Au n°12 de cette rue se déroula un épisode tragique de la vie parisienne.
Nous sommes en 1834. Alors que le gouvernement de Louis-Philippe vient d'interdire les associations, les républicains de la Société Secrète des Droits de l’Homme (François et Étienne Arago, Louis Blanc, Victor Schœlcher, Alexandre Ledru-Rollin, Auguste Blanqui) agitent les foules. Le 14 Avril, une violente émeute éclate à Paris. L'armée va donner l'assaut à une barricade devant le 12 de la rue Transnonain. Un coup de feu part d'une fenêtre de la maison. Un officier est tué. Ordre est donné aux soldats de « balayer la vermine ». La troupe enfonce les portes des appartements et massacre dans leurs lits, sans faire de distinction, hommes, femmes et enfants à coups de baïonnettes.
Le caricaturiste Honoré Daumier dessine l'horrible scène ...
L’émeute est finalement réprimée et des lois interdisent désormais toute espèce de critique envers le roi, tout rassemblement public, imposent la censure préalable à toute chose imprimée et même aux colporteurs et crieurs publics, sous peine de bagne. Ah, il ne fait pas bon être républicain sous la Monarchie de Juillet ! ;o)
Cette lithographie se trouve maintenant au British Museum, à Londres ... Vous l'avez peut-être déjà vue ? De même que vous vous souvenez peut-être de l'Éducation Sentimentale de Flaubert ... Il fait ainsi parler Dussardier, l'ami du héros Frédéric Moreau ... "Un jour, --à quinze ans, -- dans la rue Transnonain, devant la boutique d’un épicier, il avait vu des soldats la baïonnette rouge de sang, avec des cheveux collés à la crosse de leur fusil ; depuis ce temps-là, le Gouvernement l’exaspérait comme l’incarnation même de l’Injustice."
Aujourd'hui, la rue Beaubourg est bien plus calme ... On y trouve des marchands de sacs à main en gros ...
Beaucoup, beaucoup de sacs à main ! ;o)
Faisons quelques pas de plus ... Nous voilà devant l'entrée du Musée des Arts et Métiers ...
Il est amusant d'y être accueilli par une Statue de la Liberté ... En fait, c'est parce que le plâtre original, celui qui servit à réaliser la statue de New York, se trouve ici-même, légué au musée par la veuve de Bartholdi en 1907. Le bronze que vous voyez là a été exécuté directement à partir de ce plâtre original.
Aux côtés de Lady Liberty, Zenobe Gramme, en bronze lui aussi, présente son invention : La dynamo électrique ...
Nous allons contourner le musée. L'intérieur est passionnant mais nous y reviendrons une autre fois ... Prenons donc la rue Saint-Martin. Deux demoiselles vous sourient au passage ...
Voici quelques vues du Conservatoire des Arts et Métiers, qui fut, avec l'École Polytechnique et l'École Normale Supérieure, l'une des "écoles scientifiques de l'an III", fondées par la Convention Nationale durant l'automne 1794.
Le CNAM est installé dans le prieuré Saint Martin des Champs, dont voici la magnifique église ...
La tour que vous voyez au loin, à l'angle de la rue Saint-Martin et de la rue de Vertbois, est d'ailleurs un vestige de ce prieuré bénédictin et date du XIIIème siècle.
Un peu plus loin encore, la porte Saint-Martin qui fut érigée en 1674 sur ordre de Louis XIV en l'honneur de ses victoires sur le Rhin et en Franche-Comté ...
Au n° 325, voici l'immeuble qui abrite désormais la maison de couture de Jean-Paul Gaultier ... Ravissante façade d'un immeuble sur lequel on peut encore lire ...
... ces quelques mots ... Propriété de la Société Civile "L'Avenir du Prolétariat" ! L'"Avenir du Prolétariat", c'est une société philanthropique, un mouvement mutualiste créé par un receveur des Postes, Ferdinand Boire, qui voulait inciter les ouvriers à épargner en vue de leur retraite. Avec cet argent, la Société acheta 42 immeubles. En 1912, elle commanda ce bâtiment de style Beaux-Arts pour en faire son "Palais de la Mutualité".
Bon, le prolétariat, c'est plutôt ici qu'il devait vivre, dans la rue de Vertbois ! ;o)
Rue de Vertbois, donc ... On avance ... Pas encore trop mal aux pieds ? Sinon, changez de chaussures ! ;o)
On arrive dans la petite rue Sainte-Elisabeth ...
... puis on bifurque dans la rue des Fontaines du Temple. Dans cette rue se trouvait autrefois une prison et, auparavant, le couvent des Madelonnettes. Ce couvent fut fondé en 1620 pour "accueillir" les filles débauchées. En 1793, cette maison devint une prison politique ou l'on enferme les "suspects". En 1795, on en fit une prison pour femmes détenues pour crimes, délits ou dettes et aussi pour jeunes filles enfermées par voie de correction paternelle. Trop cool, la correction paternelle ! ;o)
En 1836, les hommes purent y être incarcérés et en 1868, elle finit par être démolie !
Dans la même rue, une ancienne fabrique de lingerie ... Reste la jolie enseigne ...
On change de sabots ? ;o)
Parce qu'on arrive au square du Temple, à l'emplacement de l'ancienne prison du Temple qui "hébergea" des pensionnaires illustres lors de la Révolution (la famille royale y fit un séjour et le jeune Louis XVII finit par y mourir ...) et que la balade n'est pas terminée ... Vous avez vu ce beau ciel bleu ?
Alors on poursuit ?
Vous verrez de belles façades, là encore ... Un petit voyage à Port Vendres ?
Facile, arrêtez-vous aux services de la Garantie du Ministère des Finances ... ;o)
Si vous aimez l'administration ... et les beaux bâtiments ... voici la belle mairie du IIIème Arrondissement.
Ici, en pleine restructuration, on passe devant ...
... le Marché du Temple qui fut jusqu'à il y a peu le marché du "vieux linge, des hardes et des chiffons", comme l'avait décidé par décret Napoléon, alors Ier Consul, en 1802 ... ;o) Il est aujourd'hui en pleine restructuration. Il aura un rôle important dans la vie du quartier en accueillant un auditorium, une salle de sports ...
Ces travaux laissent apparaître pour notre plus grand plaisir la très belle structure métallique datant de 1863 ... C'est aussi ici que se tint la première Foire de Paris en 1904 ...
Engageons-nous maintenant dans la rue de Bretagne ...
... et visitons ce joli marché très ancien ...
Le Marché des Enfants Rouges ...
Situé à l'emplacement d'un ancien orphelinat construit en 1534 par Marguerite de Navarre ... dont les enfants étaient vêtus de rouge ... le marché ouvrira en 1615 ...
C'est un endroit à part, une enclave de tranquillité dans laquelle il fait bon déambuler sans but précis ...
On peut acheter à toute heure ...
... enfin, lorsque les boutiques ne sont pas fermées ... pour cause de neige qui dure ! ;o)
... et l'on peut grignoter plein de bonnes choses dans les nombreux petits restaurants de l'endroit.
Bon, on ressort du marché ?
Voilà, dans une librairie toute proche, une vitrine qui reflète bien ma pensée ... J'en profite pour faire un aparté et vous engager à aller feuilleter, si vous connaissez Paris et New York, cet extraordinaire petit livre jaune. Paul me l'a offert pour Noël ... Il est juste merveilleux ...
Ce quartier, on peut l'arpenter pendant des heures sans s'ennuyer une minute ...
Il y règne encore une atmosphère populaire ...
Ça se boboïse (ça se dit, ça ?), c'est sûr ... mais en même temps, ça permet une rénovation plutôt raisonnée ... Les façades sont souvent classées et on aura comme ça encore la chance de voir longtemps la devanture de cette boutique qui était spécialisée en "pierres à aiguiser ... pour toute l'industrie" ...
Le jeune Turenne vous salue du haut de son perchoir ...
Cette espèce de gargouille aussi, même si je lui tendrais moins volontiers la main ! ;o)
De toute façon, maintenant, il est plus que temps de s'arrêter un peu et de se remettre en forme. It's tea time ! ... et nous sommes à deux pas seulement de la seconde "Rose Bakery" (la première, et la plus connue, se trouve rue des Martyrs)... Une aubaine !
Le restaurant est petit mais presque vide ...
Tant mieux, j'ai horreur de faire la queue avant de m'attabler ...
Ici, j'aime le décor. Les murs épais d'origine, quelques étagères ...
C'est bien fait et plutôt confortable ...
Il y a plein de petits trucs sympa à regarder partout ... Des cafetières en faïence aux couleurs pastel ...
... des empilements de produits très colorés ...
Et puis des choses que l'on ne trouve pas partout ...
Les pommes et les oranges attendent dans ces profonds paniers de finir en cakes ou en jus de fruits ...
Le concept est vraiment chouette ... Une nourriture santé et gourmande ... Sur l'étagère, ici, le livre de Rose ... Breakfast, Lunch and Tea ... J'aime cet ouvrage ... On y retrouve l'ambiance unique du lieu ...
Pour vous récompenser d'avoir tenu jusque là, je vous en confie une recette ...
Rose Bakery's Fresh Ginger Cake ... Cake au Gingembre Frais ...
Pour 1 grand cake :
- 70 g de beurre ramolli
- 110 g de farine (3/4 tasse)
- 100 g de farine complète (2/3 tasse)
- 1 cuillerée à café de levure chimique
- 1 cuillerée à café de cannelle
- 1/2 cuillerée à café de 4 épices
- 1 pincée de piment de Cayenne
- 2 cuillerées bombées de gingembre en poudre
- 1/4 cuillerée à café de sel fin
- 70 g de sucre roux (1/3 tasse)
- 2 cuillerées à soupe de Golden Syrup
- 2 cuillerées à soupe de Black Treacle (mélasse)
- 2 cuillerées à soupe de gingembre frais râpé
- 3/4 cuillerée à café de bicarbonate de soude
- 2 oeufs battus
-3/4 tasse d'eau bouillante
Préparation :
Préchauffez le four à 180°C. Beurrez et farinez un moule à cake de 25 cm de long. Dans un bol, tamisez les deux farines, la cannelle, la levure chimique, les 4 épices, le poivre de Cayenne, le gingembre moulu et le sel. Dans un autre saladier, battez ensemble le beurre, le sucre, le Golden Syrup et le gingembre frais.
Dans un troisième bol, battez la mélasse avec 1/2 cuillerée à café de bicarbonate de soude et ajoutez cela au mélange beurre et sucre ... Mélangez ensuite le quart de cuillerée à café de bicarbonate de soude avec 175 ml d'eau bouillante (3/4 tasse). Versez le tout dans le mélange beurre et sucre et mélangez bien. Ajoutez tous les ingrédients secs tamisés et incorporez bien. Ajoutez les oeufs et mélangez à nouveau. Versez le mélange dans le moule beurré et fariné. Enfourner environ 35 minutes (ou jusqu'à ce qu'un couteau piqué en son centre ressorte propre). Sortir le cake du four et laissez-le refroidir dans le moule (que vous aurez quand même secoué pour décoller la bête) avant de le démouler.
La recette vous paraît complexe ? Je vous avoue que j'ai juste tout mélangé ensemble ... Cela a divinement fonctionné. Le piquant du gingembre dans le gâteau terminé est juste merveilleux ... À réserver cependant aux vrais amateurs de cette épice ...
Essayez, c'est extra ... Les yeux fermés ... Parce que chez Rose, on mange de très bons gâteaux ... Toujours simples et bien exécutés ...
Comme ceux que vous sortez de vos propres cuisines ...
Le service est agréable, on s'occupe gentiment de vous ...
Derrière le comptoir, deux jeunes filles pétrissent les pâtes qui serviront à préparer les tartes de demain ... Une cuisine simple, vous dis-je ... juste comme à la maison ...
S vous avez des envies de sublime banalité, traversez la rue ...
Et si trop de banalité vous pèse, alors prenez exemple sur le jeune homme qui traverse la rue ! ;o)
Là, on est plus classique ...
Sinon, le vélo devient courant, à Paris ...
On en voit de plus en plus. Les cours en sont pleines ...
Fin du cinquième jour à Paris ... La nuit va bientôt tomber sur les toits et les cheminées ...
Sixième jour ... Grande journée en perspective. Mes copines Marielle et Mélo viennent nous rejoindre à Paris. Une autre Marielle, vous savez celle du blog "Marielle en Dilettante", se joindra à nous. Une bonne surprise ! Rendez-vous est pris au métro Ledru-Rollin à 9 heures 45 ...
Ces dames m'ayant laissé carte blanche pour la promenade, j'ai décidé de leur faire découvrir les arrières-cours dans lesquelles sont installés depuis des siècles les artisans du bois du Faubourg Saint-Antoine ... Puis dans l'après-midi, nous irons nous promener dans les passages du Sentier ... Tout un programme qui, je l'espère, leur plaira !
On commence par un petit rappel quant au faubourg Saint-Antoine qui tint une si grande place dans l'histoire de Paris. Le quartier tient son nom de l'abbaye Saint-Antoine des Champs, fondé au XIIème siècle, implanté à l'emplacement de l'actuel hôpital Saint-Antoine. Au XVème siècle, le roi libéra les artisans travaillant sur le territoire de ce couvent de la tutelle de leurs corporations, ce qui leur permit de développer en toute liberté de nouvelles techniques comme la marqueterie pour les ébénistes. En 1700, on recensait 500 menuisiers et 400 ébénistes au faubourg Saint-Antoine. L'abbaye et l'État contribuèrent par leur commandes de meubles à la prospérité de ces artisans. C'est ici que travaillèrent André-Charles Boulle, Jean-François Oeben ou encore Jean-François Riesener ...
Ce quartier populaire devint aussi un foyer d'insurrections et les barricades se multiplièrent durant le XIXème siècle. Les cours et petits passages derrière les petits immeubles d'habitation étaient bien pratiques pour cacher les insurgés et organiser des embuscades en ces temps troublés. L'artisanat du meuble reste aujourd'hui bien présent dans ces arrières-cours ... Suivez-moi, je voudrais vous en faire découvrir quelques-unes ... Et si la balade vous plaît, jetez-vous sur les trois volumes du roman de Jean Diwo "Les Dames du Faubourg" qui retracent de façon agréable, même si parfois un chouilla longuette, l'histoire du Faubourg entre le XVème siècle et la Révolution. Vous apprendrez plein de choses. Démarrons donc vite la promenade dans la rue du Faubourg Saint-Antoine, dans sa partie proche de la Bastille. Il faudra souvent lever la tête. Les façades sont souvent impressionnantes.
Le premier passage dans lequel nous entrons est la Cité Parchappe qui tourne vers la gauche pour rejoindre la rue de la Roquette en changeant de nom au passage ...
Elle devient alors passage du Cheval Blanc. Celui-ci est divisé en petites cours dont chacune porte le nom d'un des premiers mois de l'année. Il fut longtemps le principal dépôt de bois du faubourg Saint-Antoine.
On est vite dépaysé dans ces cours. On quitte la rue et son agitation pour se retrouver en quelques secondes dans des ruelles miraculeusement préservées.
Ah qu'il doit être agréable de travailler dans ces ateliers qui virent passer tant d'histoires et de belles productions ...
Les artisans du bois ne sont plus forcément les seuls à travailler là, bien sûr.
Mais qu'importe ! Les temps changent et s'ils changent comme ça, alors c'est plutôt bien !
Tiens, on se croirait ici dans le Fashion District, à New York ... J'ai une photo presque similaire, rapportée de notre dernier voyage là-bas ...
En tout cas, notre petite promenade avec les copines commence bien.
Continuons, alors, et suivons ce gros poisson ! ;o)
Enfin, ces deux poissons ... Vous avez vu ? Des fois, en traitant mes photos, je remarque un détail qui m'avait tout à fait échappé au moment où je photographiais une scène ... Ici, un second petit poisson, sur une cheminée, semble suivre le plus gros, celui que je voulais saisir en première intention. Double coup de filet, donc ... Ça m'arrive assez souvent, des trucs comme ça ...
Tiens, comme nous sommes au Faubourg Saint-Antoine...Savez-vous ce que signifie " faubourg " lorsque vous passez dans les rues du Faubourg Saint-Jacques, Saint-Martin, Saint-Honoré, Montmartre … ? En fait, une enceinte fut fortifiée sous le règne de Charles pour protéger Paris d’éventuels envahisseurs.Le territoire de Paris fut ensuite agrandi par Louis XIII sur sa rive droite seulement par l'enceinte des Fossés Jaunes ... Les faubourgs étaient de petits villages situés à l’extérieur de cette enceinte. Les " rues du faubourg machin " sont les rues qui commençaient à emplacement de ces anciens villages.
À la fin du XVIIème siècle et jusqu’au début du XXème siècle, le faubourg Saint-Antoine vit se regrouper en son sein ébénistes, menuisiers, tapissiers … Le bois était transporté sur la Seine puis déchargé au port de la Râpée. Il était ensuite entreposé, puis travaillé, dans le faubourg.
Tous ces artisans du bois installèrent leurs ateliers dans les arrière-cours des immeubles d'habitation.
Les artisans ne sont plus nombreux aussi qu’autrefois, cela dit ...
... mais il en reste néanmoins, pour notre plus grand plaisir !
Sinon, des agences de pub ou de design ont investi les lieux, transformant ces cours en havres de paix ... Ici, au fond du passage de la Boule Blanche, les Cahiers du Cinéma ont passé quelques belles années ...
C'est un joli coin, le passage de la Boule Blanche ...
Les ateliers vitrés ont souvent été parfaitement restaurés ...
Il règne un calme incroyable, par ici. Quand on pense qu'on n'est qu'à quelques mètres d'une rue plutôt animée !
Nous voilà dans la cour du Bel Air, au 56 de la rue du faubourg Saint-Antoine ... L'entrée ne paye pas de mine mais ne vous y trompez pas ... Entrez et vous verrez ...
Cette cour est tout simplement somptueuse ...
Après avoir franchi le couloir qui traverse le premier immeuble (autrefois hôtel du Bel Air), on se retrouve comme par magie dans une cour large, claire et tranquille ...
On raconte que les Mousquetaires venaient souvent jouer par ici ...
Leur caserne était en effet toute proche ...
Dans la première cour, il y a une jolie librairie, aussi, dont l'entrée donne sur la rue, cependant ...
C'est une des belles surprises du quartier, cette cour du Bel Air !
On repasse sur la rue du faubourg Saint-Antoine ...
Si quelqu'un veut boire un petit café au comptoir, on peut s'arrêter un peu ? ;o)
C'est un joli coin, le passage de la Boule Blanche ...
Les ateliers vitrés ont souvent été parfaitement restaurés ...
Il règne un calme incroyable, par ici. Quand on pense qu'on n'est qu'à quelques mètres d'une rue plutôt animée !
Nous voilà dans la cour du Bel Air, au 56 de la rue du faubourg Saint-Antoine ... L'entrée ne paye pas de mine mais ne vous y trompez pas ... Entrez et vous verrez ...
Cette cour est tout simplement somptueuse ...
Après avoir franchi le couloir qui traverse le premier immeuble (autrefois hôtel du Bel Air), on se retrouve comme par magie dans une cour large, claire et tranquille ...
On raconte que les Mousquetaires venaient souvent jouer par ici ...
Leur caserne était en effet toute proche ...
Dans la première cour, il y a une jolie librairie, aussi, dont l'entrée donne sur la rue, cependant ...
C'est une des belles surprises du quartier, cette cour du Bel Air !
On repasse sur la rue du faubourg Saint-Antoine ...
Si quelqu'un veut boire un petit café au comptoir, on peut s'arrêter un peu ? ;o)
La promenade ne fait que commencer ...
Nous voilà ensuite dans la cour des Bourguignons, au niveau du 74 de la rue du faubourg Saint-Antoine. Dès son ouverture, de grandes enseignes s'installent ici ... Vous pouvez en voir un exemple avec cette grande plaque de marbre un peu effacée ... Elle n'en a que plus de charme, je trouve ...
Nous sommes dans une vraie cour industrielle, avec dans le fond, une vraie cheminée de brique et une belle et massive verrière inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques ... La cheminée est en cours de restauration mais pas grave, vous pouvez aller la voir par ici. On y est déjà passé l'an dernier ... ;o)))
Dans le cour, une porte est restée ouverte ... Elle mène sans doute à de belles caves voûtées ...
Bon, vous pouvez encore supporter de fouler quelques pavés chargés d'histoire ?
Parce que nous arrivons au passage du Chantier et qu'il ne faut pas le louper non plus !
C'est ainsi que j'imaginais les passages du faubourg Saint-Antoine avant que de les connaître ... Sans doute celui-là n'a-t-il pas beaucoup changé depuis tout ce temps ? Il y a ici encore beaucoup d'artisans du meuble ...
Poussez les portes des ateliers ...
Vous serez certainement fort bien reçus ! ;o)
En tout cas, n'hésitez pas à vous perdre dans ces ruelles étroites ... C'est toute une tradition française qui perdure par ici !
Traversons maintenant le rue et entrons dans la cour du n°71 ... Nous sommes dans la Cour des Shadoks !
Pas de doute ! ;o)
On passe devant l'atelier d'un tapissier-décorateur tout à fait pittoresque ...
Il travaille en blouse bleue ...
Deux dames cousent ... Le fait-main, ça se perd, de nos jours, et ça fait du bien de voir ça ...
On repart en saluant au passage Jacques Rouxel, le père des Shadoks, ces petites bêtes qui nous furent familières pendant des tas d'années ... Il habitait ici ... On a donné son nom à la cour ...
Une autre découverte de cette promenade -merci aux travaux qui empêchent la porte de rester désespérément close !-, c'est la cour de l'Étoile d'Or ...
Encore un havre de quiétude avec ses petites maisons riantes ...
Deux cours successives, en fait ...
Dans celle du fond ...
... imposante et belle ...
... des petits carrés de lavande au milieu des pavés d'âge vénérable ... C'est ravissant !
Au 81 de la rue du faubourg Saint-Antoine, dans la cour des Trois Frères ...
... un tout petit gars sort en courant d'un immeuble, tirant derrière lui une charrette à courses plus grosse que lui ...
Encore des souvenirs d'antan ... Meubles et Sièges, certainement ?
On avance jusqu'au 95. La cour de l'Ours est à voir, c'est sûr !
Pour cette porte massive et superbe, par exemple ...
Pour cette ébénisterie, aussi ...
Une devanture magnifique ...
... et des gens qui travaillent de leurs mains ...
Avançons un peu ...
La peausserie Tassin occupe le fond de la cour.
La promenade vous plaît toujours ?
Ah, nous voici au passage de la Bonne Graine ... On a déjà bien trotté ...
Quelques beaux immeubles bordent la rue ...
Quelques beaux magasins, aussi ...
Des noms connus de l'ébénisterie jalonnent notre chemin ...
... tout comme ces vieux commerces ...
... remis au goût du jour !
Rue de la Main d'Or ... Il devait y en avoir beaucoup, des mains en or dans ce quartier ...
Ici, mon coup de cœur ... J'ai malheureusement omis de relever l'adresse ... Sous un porche du quartier, voilà ce que je découvre, tout à fait par hasard ...
Une façade polychrome de toute beauté surplombe une cour vraiment jolie ...
DAns l'entrée, sous le porche, une plaque sur laquelle on peut déchiffrer à grand-peine qu'ici travaillèrent un ébéniste-fabricant de sièges et un monsieur Fraisse-Goutière ... Nous ne saurons sans doute jamais qui ils étaient ... Ils sont restés anonymes ... et le resteront ...
Il est temps de changer de quartier ... Fin des petites cours du faubourg Saint-Antoine ... On reprend le métro, direction Château d'Eau ... et son passage du Désir, au niveau du 50 boulevard de Strasbourg ...
Un joli petit bout de promenade, en direction de la rue du Faubourg Saint-Martin ...
De l'autre côté du Passage, une jolie boucherie à l'ancienne dans la rue du Château d'Eau ...
Et puis des tas de petits commerces sympa ...
... loin des grandes enseignes internationales. Nous ne résistons pas à celui-ci ...
Les Saintes Chéries, comme dans cette série des années 60 avec Micheline Presle et Daniel Gélin .. Tout le monde farfouille dans des rayons remplis d'objets décoratifs on ne peut plus tentants ...
Tout le monde succombe aux charmes de la boutique ... Surtout moi ! ;o))
Petite photo -souvenir en ressortant ... Les Saintes Chéries, 29 rue Bouchardon, vous n'oublierez pas ? ;o)
Oh mais c'est qu'il commence à faire faim !
Vite, on traverse le passage du Marché ...
Ici, c'est le royaume du graffiti ...
Je vous laisse apprécier ... ou pas ! ;o) Je sais d'avance que les avis seront partagés ...
Moi, je dois avouer que ça ne me déplaît pas ... tant que ce n'est pas sur mes murs ! ;o)))
Je crois bien que cela ne gêne personne dans notre troupe !
On arrive au passage Brady, ou tout au moins dans sa première partie puisqu'il fut coupé en deux en 1852 par le percement du boulevard de Strasbourg lors des grands travaux du Baron Haussmann ...
Là, les graffiti se font plus artistiques encore ... De grandes fresques colorées ...
... occupent les murs ...
Du tag à grande échelle ! ;o)
Cette première partie du passage, que je n'avais encore jamais visitée, semble quasi-exclusivement occupée par des boutiques de déguisements. Ça plaît bien à Mélo, ça ! ;o)
Tiens, une lumière vient de s'allumer dans l'escalier d'un immeuble. À peine le temps de saisir mon appareil qu'elle est déjà éteinte ... Il faut faire vite, des fois ! ;o)
Deuxième partie du passage Brady, donc, de l'autre côté du boulevard de Strasbourg ...
Cette partie est entièrement dédiée aux commerces indo-pakistanais depuis les années 70, après avoir été un marché à la fripe et aux vieux livres pendant plus d'un siècle ...
OK, je vous l'accorde, ce passage n'est pas en bon état mais c'est ainsi que je l'aime ... Le voir tout neuf et rutilant, peuplé de boutiques de luxe, ça me navrerait ... Je veux garder ce côté dépaysant, ces petites échoppes qui sentent bon les épices, ces coiffeurs d'un autre âge, ces magasins qui vendant des saris soyeux et si colorés ... Et même ces restaurants qui servent pour quelques euros une cuisine qui, si elle n'est pas celle des maharajas, reste quand même bien agréable ...
Qu'on nous laisse quelques-uns de ces coins atypiques préservés de la boboïsation qui est la tendance actuelle ... Une rénovation, d'accord, mais une rénovation qui garde tout son charme à cet endroit à part ...
Quant à nous, posons-nous au Pooja ... Ne sachant quel restaurant choisir, je décide de m'en remettre au Routard et plus particulièrement à son guide des balades dans Paris, un excellent petit ouvrage ... Le menu n'est pas cher et convient à tout le monde.
On nous installe à l'étage, dans une petite salle qui surplombe le passage.
Les naans sont excellents et il paraît que le lassi à la mangue aussi.
En ce qui me concerne, mon khira raïta est parfait. Quant à mon curry de légumes, il est parfumé et très savoureux. Quant au riz, il est juste divin.
Un café à la cardamome et beaucoup de bavardages plus tard, nous voilà à nouveau dans le passage ...
Les deux Marielle font leurs emplettes dans l'épicerie-bazar Velan, une boutique pas immense mais avec largement assez de produits pour se dépayser ...
On ressort sur le boulevard de Strasbourg, devant le beau Théâtre Antoine.
Prendre le temps de s'arrêter devant, surtout, et de regarder attentivement la façade.
Cela vous permettra de découvrir un décor ravissant ...
Ah ces jolies mosaïques !
Puisque nous parlons de mosaïques, attardons-nous un peu devant un bel immeuble au n°1 de la rue de Metz. Intriguée par ce G et ce V qui s'enchevêtrent ...
... je mitraille le bâtiment ! Les Établissements Gaston Verdier furent, je l'ai appris depuis, un haut-lieu de la bonneterie.
Un joli écrin que cet immeuble de la Belle Époque !
Splendide, vraiment !
Allons, filons maintenant visiter le passage du Prado. C'est sans doute le premier passage qui fut construit à Paris, puisqu'il apparut en 1795. Alors appelé passage du Bois de Boulogne parce qu'un bal de ce nom s'y tenait alors, ce passage fut couvert en 1925 et rebaptisé passage du Prado à cette occasion. Il est actuellement en très mauvais état et n'est pas très "fréquentable" si vous aimez les endroits aseptisés ... Aux dernières nouvelles, des travaux de rénovation devaient commencer le 26 Mars dernier. Ce ne sera pas un luxe, surtout pour protéger des éléments architecturaux finalement en encore assez bon état ...
... comme ces verrières et ces arcs-boutants Art Déco en carton pierre, c'est-à-dire faits d'un mélange de carton et de sable moulé sur des structures en pierre.
La rotonde existe depuis l'origine du passage ...
Il y a toute une vie, dans ce passage ...
... qu'il faudra veiller, je le répète, à ne pas complètement déranger ...
On repasse dans la rue ... La porte Saint-Denis, érigée en 1672 pour commémorer les victoires de Louis XIV sur le Rhin et en Franche-Comté se dresse au bout de la rue du faubourg Saint-Denis, à l'emplacement d'une des portes médiévales de l'enceinte de Charles V.
Je vous montre en passant un bel immeuble de la rue du faubourg Saint-Denis, qui présente en façade deux énormes caducées sculptés ... Si quelqu'un sait ce qu'est ce bâtiment, je suis intéressée ...
Moins grandiose mais plus charmante, cette petite maison sur le toit ...
Une porte et un portant ... Une entrée sur le Sentier ... ;o)
Passage Sainte-Foy ... Presque invisible, c'est en fait un boyau étroit qui court entre la rue du même nom (entrez au n°14) et la rue Saint-Denis (au N° 261) ...
Au milieu, un escalier de quelques marches, qui correspond à l'ancienne contrescarpe de l’enceinte de Charles V. Un vestige bien caché ...
Le passage est un peu glauque, donc, et vraisemblablement très fréquenté par le monde de la prostitution ...
Les ateliers de couture ont remplacé les petites boutiques des années 1900 ...
C'est moins engageant maintenant, c'est sûr ... mais c'est quand même un morceau d'histoire, un bout de la vie de Paris ...
Au 226 de la rue Saint-Denis, qui était autrefois la voie utilisée pour les entrées royales dans Paris,un bel immeuble ... L'ancien hôtel de Saint-Chaumont, où s'établit une communauté religieuse. Ces dames prirent le nom de "dames de Saint-Chaumont" ... Ces religieuses avaient élevé autour de 1735, au centre du jardin de leur couvent, une petite maison qui accueillait les femmes de la bonne société qui souhaitaient se retirer du monde ... L'historien Jules Michelet (1798-1874) naquit ici. Une statue le représentant orne l'angle de la maison.
Pour la petite histoire, une fabrique de boutons de fleurs d'oranger artificiels, mis à la mode sous Napoléon III, s'installa ici en 1874. On en décorait les voiles et les robes des mariées. On rangeait ces petits bouquets ou couronnes, après le mariage, sur des petits coussins pourpres et sous un globe de verre. Ma maman en a un, je crois, de ces globes ...
On ne peut pas passer par ici sans visiter le passage du Caire.
Ce n'est pas le plus beau à l'intérieur, loin s'en faut, mais il a une histoire ...
Édifié à la place du couvent des Filles-Dieu, à proximité de la cour des Miracles, le passage ouvrit en 1798 pendant la campagne d'Égypte de Napoléon. À la création des galeries, on fit le dallage des galeries en partie avec les pierres tombales des religieuses du couvent. L’Égypte étant alors très à la mode, on l'appela au début "passage de la foire du Caire" et on le décora en conséquence ...
La décoration de sa façade sur la place du Caire rappelle ses influences égyptiennes ...
Trois effigies de la déesse Hathor, reconnaissable à ses oreilles de vache, ornent l'immeuble qui surplombe le passage.
Ici, une libre interprétation de hiéroglyphes décore la corniche.
L'imprimerie était dans les années 1840 la principale activité du passage du Caire. Cet aspect plutôt industriel fit déserter les flâneurs.
Aujourd'hui, situé en plein milieu du Sentier, ce passage n'est plus occupé que par des grossistes de prêt-à-porter. Il est en plus assez délabré.
Le passage du Caire est le plus long de Paris avec ses 370 mètres de galeries. C'est aussi un des plus étroits. Il est composé de trois galeries : La galerie Sainte-Foy, la galerie Saint-Denis et la galerie du Caire.

Et même s'il est un peu lugubre il est amusant d'aller marcher sous ses imposantes verrières ... Une ville dans la ville ...
Au-dessus de la place du Caire, sur laquelle débouche une des galeries du passage, un atelier nous rappelle encore une fois que l'on est bien dans le Sentier.
Ce style-là n'est plus très à la mode ! ;o)))
Un coup d'œil dans une vitrine me laisse découvrir ce joli escalier en bois ... Je me fais plaisir avec rien, moi ! ;o)
Dans le même coin, il y a aussi le passage du Ponceau, qui court entre le numéro 212 de la rue Saint-Denis et le numéro 119 du boulevard de Sébastopol.
Un vrai passage du Sentier aussi ... Pas de grand intérêt non plus. Il est très dénaturé ... Tant pis ! Pourtant, la façade était prometteuse ...
Une jolie station de métro d'Hector Guimard ... Réaumur-Sébastopol ...
Sur le boulevard de Sébastopol, regardez le bel immeuble Félix Potin au n°103 ...
Au coin de la rue Saint-Denis et de la rue Réaumur, un autre superbe immeuble ...
... qui fut avant 1914 le siège des journaux "La République" et "La Liberté". On voit vraiment ici quelles furent les influences des architectes des premiers gratte-ciels américains ...
Un vestige du vieux Paris ... encore un ... Le passage Basfour actuel fut un temps Cul de Sac Basfour ...
La rue Saint-Denis n'a pas changé depuis mon enfance ... Pas pratique de prendre des photos des rues et des façades dans ces conditions ! ;o)))
Bon, heureusement, il y a quelques jolies vitrines.
J'aime le passage de la Trinité ... Il débute au 164 rue Saint-Denis et se termine au 21 rue de Palestro. Il se trouve sur l'emplacement de l'hôpital de la Trinité.
L'hôpital de la Trinité, achevé en 1202, s'est d'abord appelé Hôpital de la Croix de la Reine. En 1207, il a pris le nom d'hôpital de la Trinité. Il avait pour vocation d'assister les pauvres et d'offrir l'hospitalité aux pèlerins de passage à Paris. Il fut démoli dès le début de la Révolution. On y construisit des habitations ...
Aujourd'hui, le passage de la Trinité a beaucoup de charme ...
Vieux passages, vieux commerces ... Il flotte un air un peu nostalgique, quand on se promène par ici ...
Elle n'est pas mignonne, l'impasse Saint-Denis ?
Nous finirons cette tournée des passages par eux endroits sympathiques ... Le passage de Bourg L'Abbé ...
C'est un passage superbe qui date de 1828 qui permet de passer du 120 rue Saint-Denis au 3 de la rue Palestro. Il est très, peut-êtrentrop tranquille. Sa verrière arrondie fait de lui une exception.
En général, les verrières des passages parisiens sont à deux pentes. Bon, je dois vous dire que dans le passage joliment nommé de Bourg (pas bourre !) l'Abbé, nous avons rencontré un Dutrou ( remarquez quand même au passage le joli baromètre ) ...
... et quelqu'un qui faisait des pipes ! Vous me direz ... dans le quartier ... rien d'étonnant ! ;o) En tout cas, nous, ça nous fait bien rire !
Malgré tout, nous retrouvons notre sérieux pour admirer les belles boiseries ...
... et les boutiques ravissantes. Vous avez vu la vieille plaque de l'escalier B ?
À la sortie sur la rue de Palestro, il y a deux belles cariatides sculptées par Aimé Millet. Ce sont des allégories du Commerce et de l'Industrie, symbolisées respectivement par une ancre, symbole de la marine marchande, et par des pièces de machines.
Tout près de là, le plus beau d'entre tous, magnifiquement rénové ... Le passage du Grand Cerf, entre le 145 rue Saint-Denis et le 8 rue Dussoubs ... À noter qu'il est fermé le dimanche ...
Long de 120 mètres, large de 4 mètres et composé de trois étages, il possède la verrière la plus haute de Paris.
Il est situé au coeur du quartier Montorgueil ...
Construit autour de 1825, il a été rénové en 1988 en essayant de coller au plus près à ce qu'il était à son origine ...
On est loin des passages populaires et multi-ethniques ... Ici, tout est très chic ...
De jolies boutiques ...
Idéal pour voir de belles choses ...
Parfait pour une virée-shopping ! ;o)
Encore une fois, ce que j'aime à Paris, ce sont ces petites boutiques qui n'appartiennent pas à des grandes chaînes ...
Et ici, on peut s'en mettre plein les yeux.
Avançons dans le passage ...
Vous avez vu ces jolies fleurs ?
Même les petits restaurants ont un charme particulier ...
Alors, il n'est pas merveilleux, le passage du Grand Cerf ? ;o) Si tu aimes, Anne, on ira ensemble ...
Les enfants du quartier vont dans une charmante école ...
Par la rue Marie Stuart, on passe dans la rue Montorgueil. Plus le temps de la faire découvrir aux copines ... Je leur montre quand même quelques belles enseignes ...
Et puis, on passe, forcément, chez Stohrer, le pâtissier de Marie Lesczynska, fille du Roi Stanislas de Pologne et surtout, épouse royale de Louis XV ... Cette pâtisserie est ouverte depuis 1730 et tant sa devanture que ses intérieurs valent le coup d'oeil.
Ses babas au rhum et ses puits d'amour valent le coup aussi ... et pas que le coup d'œil ! ;o)))) Marielle et Mélo entrent et s'accordent quelques petits plaisirs !
L'autre Marielle nous quitte. Elle doit reprendre son train ... On a été content de la rencontrer et on espère la revoir bientôt ... ;o) Les Dijonnaises ont encore quelques heures avant de repartir ... Elles ont envie de revoir la grande Mosquée et de boire un thé à la menthe ... On sort du métro place Monge ..
... et je leur fais remonter la rue Mouffetard ...
Elle est belle, la rue Mouffetard ... même si elle est devenue très, très touristique ! Heureusement, il reste de belles maisons ...
Il suffit de regarder au-dessus des boutiques racoleuses ...
On va jusqu'à la place de la Contrescarpe ...
... après avoir marché tant d'heures ! ;o)
Sans doute l'excitation à la perspective de faire de nouvelles découvertes !
Et des découvertes, on en fait à chaque pas, dans Paris ... ;o)
J'en connais qui dormiront bien dans le train du retour ! ;o)
Fin de la journée ... La Grande Mosquée de Paris ...
Il ne faut pas louper l'intérieur ...
Somptueux !
Et puis voilà le salon de thé ...
... dans lequel je vous ai déjà amenés.
Le thé à la menthe y est délicieux ...
... et les gâteaux sont irrésistibles.
Vous y penserez à votre prochaine visite à Paris ? ;o) Fin de la journée. On a aimé la passer avec de bonnes amies ... Ce fut un grand plaisir, Mesdames !
Septième jour ...
Direction La Concorde ... Le temps est brumeux mais il fait plutôt bon ... Je suis un peu en avance à mon rendez-vous avec Gracianne ... J'en profite pour traîner un peu sur la place ...
Aujourd'hui, j'ai donc rendez-vous à midi avec Gracianne. ça fait longtemps qu'on se connaît, maintenant, avec la dame qui cuisine le Dimanche à la Campagne ! ;o) Elle fut une des premières lectrices de mon blog, avec Hélène, de chez Becky et Liz" ... Nous déjeunerons chez Toraya, au 10 de la rue Saint-Florentin.
Depuis le temps que j'ai envie d'essayer le menu de chez Toraya ! Toraya a ouvert ses portes il y a une trentaine d'années à Paris et je n'y suis encore pas allée ! ;o) Je vais enfin être exaucée !
Le menu qui va nous être proposé est le suivant ...
Vous l'aurez noté, la vaisselle est très belle ...
L'accueil est chaleureux et discret ...
Et ce qui n'est pas négligeable, c'est que la cuisine est bonne.
Et puis aussi, ça ne ressemble à rien de connu ... Des textures, des goûts étonnants ... Je ne me lasse pas de la découverte. Ce consommé aux œufs, cuit à la vapeur, par exemple, translucide et légèrement tremblotant, c'est un truc incroyable !
Pour le dessert, on nous propose un assortiment de gâteaux spécialement préparé pour Hina Matsuri, la fête des filles qui aura lieu le 3 Mars ... Nous sautons sur l'occasion ... Comme tous les gâteaux de chez Toraya, ils sont délicats et ravissants ... Je ne peux pas vous expliquer ... Il faudra venir goûter ... Une chose est sûre, ces délicatesses sont divines ... Quant au thé Matcha ... il est à essayer aussi, c'est évident ... parce que tellement délicieux, quand il est préparé dans les règles de l'art !
Bon mais voilà, le problème, c'est qu'après deux heures de découvertes gustatives et de conversation agréable avec Gracianne, il faut que celle-ci reparte travailler ... J'aime bien ce rendez-vous, à chacune de mes visites parisiennes ... Tu es une vraie fille bien, Gracianne ! ;o)
Il est donc 14 heures et le musée du Jeu de Paume est juste à côté ...
C'est également un de mes passages parisiens obligatoires ... La programmation met en général en valeur des artistes de l'art moderne ou contemporain de grande qualité ... Cette fois-ci encore, deux expositions superbes y sont proposées ...
Elles ont d'ailleurs un succès qui se mesure à la longueur de la file d'attente ... La photo qui suit , je la prends à ma sortie du musée ... Par chance, à 14 heures pétantes, je peux rentrer sans la moindre attente. Il faut le savoir ... À midi, lorsque je suis arrivée dans le quartier, des centaines de gens faisaient la queue ... À 14 heures, plus personne. À 15 h30 ... l'enfer à nouveau ! Des fois, j'ai de la chance !
J'entre donc tranquillement dans le musée ...
Je commence par l'exposition des clichés de Berenice Abbott ...
L’exposition "Berenice Abbott (1898-1991), photographies" montre pour la première fois au public français l'évolution de la carrière de cette photographe américaine. Cette rétrospective propose plus de 120 photographies magnifiques, des portraits, des photographies d’architecture (si vous connaissez New York, précipitez-vous au Jeu de Paume ...) et des prises de vue scientifiques assez fabuleuses.
Venue à Paris au début des années 1920, Berenice Abbott fut formée par Man Ray avant d’ouvrir son propre studio.Très liée avec les milieux d’avant-garde artistiques et intellectuels, elle fit de Marcel Duchamp, James Joyce, Man Ray, Cocteau, Foujita, Max Ernst, Marie Laurencin ... de très beaux portraits.
Ma partie préférée, dans l'exposition, reste quand même le projet,"Changing New York", réalisé entre 1935 et 1939 à l’initiative de l’administration américaine dans le contexte de la crise économique qui touchait le pays.
Conçue à la fois comme une documentation sur la ville et une œuvre artistique, cette commande gouvernementale montre les changements de la métropole, en saisissant la structure urbaine et les contrastes entre l’ancien et le moderne.
Il y a aussi une magnifique collection de photographies prises en 1954 sur la Route 1, qui longe la côte Est des États-Unis.
Après une belle exposition, j'ai toujours du mal à enchaîner avec une autre ... Cela dit, comme je suis ici et que l'on a vraiment beaucoup médiatisée celle d'Ai Weiwei, je m'oblige à aller y faire un tour ... Bon, à la réflexion, il vaut mieux faire l'inverse ... Commencer par celle-ci et terminer par Berenice Abbott ... Au niveau artistique, il n'y a pas photo ... Heureusement que la scénographie est efficace ! ;o)
À la sortie, je retourne faire une promenade tranquille au jardin des Tuileries ...
Je longe l'Orangerie ... Il faut que j'y retourne ... La collection Walter-Guillaume est d'une rare beauté ...
Le temps est couvert mais ça ne gêne ni les mouettes ...
... ni les pigeons ...
... ni les pique-niqueurs ... sans doute des étrangers, cela dit ! ;o)
Cette photo me rappelle des tableaux flamands ...
Voici des gourmands tout droit sortis de chez Angelina ...
Je marche le long de la rue de Rivoli ... La base du mur que vous voyez là est un vestige de la fameuse enceinte des Fossés Jaunes dont je vous parlais plus tôt ...
Ces ravissantes silhouettes sont une publicité pour Guerlain ...
Nous sommes en pleine Fashion Week et les marques en profitent ! ;o)
Elle est belle, la rue de Rivoli ...
L'expo Babar aux Arts Décoratifs doit être sympa ...
Cette photo, je la trouve amusante ... On se croirait à la montagne. Une illusion d'optique due à la présence d'une des grandes tentes blanches installée pour la semaine de la Mode dans le jardin des Tuileries ... Fin de la promenade ...
Huitième jour ...
On commence à être un peu fatigué ... Et puis on ne s'est pas reposé le septième jour ... ;o))) On va se calmer un peu ... De toute façon, on reçoit du monde ce soir, chez ma maman, et il va falloir passer un petit moment en cuisine.
Nos invités, ce sont Juliette, Daniel, Max et Tom, bien sûr ... Il y a mon papa, aussi.
Pour le dîner, on fait simple ... On commence par un excellent Crémant d'Alsace rosé de la cave de Cleebourg ...
Les photos ne sont pas top ... Le soir, j'ai du mal, surtout quand j'ai du monde ... Plus particulièrement encore lorsque je ne suis pas dans ma maison ! ;o)
Bon, au menu de l'apéro, il y a un très bon dip de Nigella Lawson ... Un guacamole aux petits pois ... Vraiment bon simplement tartiné sur des petits carrés de pumpernickel ...
Du gorgonzola mélangé à la même quantité de mascarpone ... Du poivre, un filet d'huile d'olive ... Le tout dans des feuilles d'endives bien croquantes ...
Des palmiers feuilletés au saumon fumé ... Rien de plus simple mais c'est bon !
En entrée, une salade faite de feuilles de roquette, de viande des Grisons, de poires rôties à l'huile d'olive, de pignons grillés et de copeaux de parmesan. Comme sauce, un mélange d'huile d'olive du moulin de la Brague et d'un condiment vinaigre et fruit de la passion de chez "À l'Olivier" ...
Le gros morceau du repas, c'est un osso bucco à la milanaise ... La recette vient d'une boîte de fiches de Robert Carrier ... J'ai toujours connu cette boîte, je pense. Les fiches sont vieilles mais les recettes sont géniales ... ;o)
Osso Bucco à la manière de Robert Carrier ...
Je vais être flemmarde et vous donner la recette telle quelle ...
Finalement, c'est tout simple ... Le tout est de trouver un bon jarret de très bon veau ! ;o)
De bien le fariner ... Vous noterez au passage que ce sont les mains de Clem qui travaillent ... C'est lui qui exécutera la recette de A à Z ...
De faire dorer chaque morceau séparément ...
De préparer un bon mélange de bouillon, de concentré de tomate et de vin blanc ...
Et puis de laisser cuire doucement, doucement ... Pas plus longtemps que nécessaire, cependant, pour que les tranches restent intactes ... Parce que ce doit être beau, un osso bucco ... Surtout, ne pas oublier de rajouter au dernier moment la gremolata ... ce mélange de zeste de citron et de persil. Carrier rajoute un anchois coupé en tout-petits morceaux ... C'est divin ... Voilà, c'est la meilleure recette d'osso bucco du monde. Celle qu'on mangeait quand on était petit ... Donc forcément la meilleure, ce n'est pas plus compliqué que ça ! ;o)
Un vin italien acheté aux Caves de la Transat ... Une belle boutique juste contre chez ma maman ... ;o)
Jeudi, Marielle nous a apporté du Comté et du Polinois ... Trop sympa de sa part ... et trop bon ! ;o) Et puis pour le dessert, parce que je ne peux décidément y résister, un superbe et énorme Merveilleux de chez Fred ...
Aux Merveilleux de Fred
129 bis, rue Saint-Charles
75015 Paris
ou bien
29, rue de l’Annonciation
75016 Paris
ou encore
129 bis, rue Saint-Charles
75015 Paris
ou bien
29, rue de l’Annonciation
75016 Paris
ou encore
7, rue de Tocqueville
75017 Paris
75017 Paris
C'est ... comment dire ? le petit Jésus en culotte de velours ... De la meringue à la fois moelleuse et croquante ... Une crème légère au chocolat ... des copeaux de chocolat noir ... Voilà, un vrai dessert des familles pour un repas de famille ... Et ça contribue au bonheur, ça !!! ;o))))
Maintenant, je vous laisse ... Blogger ayant eu la vilaine idée de saccager mon billet alors que j'en effectuais la dernière relecture il y a quelques jours, je vous l'ai refait rien que pour vous ... ce qui m'a repris près de trois soirées ... Je ne le regrette pas mais crotte de crotte, quel boulot ! Pour vous faire rire ... même si c'est jaune en pensant que ça pourrait vous arriver un jour aussi ... je vous laisse une capture de ce que j'ai retrouvé sur mon écran au moment de la publication du post ... ;o) Allez, oui, je vous autorise à vous moquer ! ;o)