... nous nous envolerons !
Deux heures et trente minutes plus tard, nous atterrissons à l'aéroport Elefthérios-Venizélos.
Αθήνα, ερχόμαστε! Athènes, nous arrivons !
Nous rejoignons notre hôtel, le Syngrou Fix, dans le quartier de Koukaki, en face de la station de métro du même nom et du musée d'Art Contemporain qui occupe l'ancienne usine de bière FIX ... Il est 22 heures ...
Je sors mes guides favoris ...
... et nous sortons très vite, "un peu" affamés ! Nous dépassons un magasin rempli de costumes ... Normal, c'est la pleine période du carnaval et à Athènes, le carnaval, c'est important.
À quelques rues de là, on arrive sur une petite place très animée ...
Le concierge de notre hôtel nous a recommandé quelques restaurants, dont celui-ci, Καληβας. Un endroit délicieusement animé et accueillant ...
... sur la terrasse duquel nous nous attablons bien volontiers ...
... devant un Τυρί σαγανάκι, appelé encore pour nous touristes saganaki cheese, ou saganaki tsize, comme on prononce là-bas ( 😂 ), une tranche épaisse de fromage graviera passée à la poêle et servie toute chaude et fondante avec un quartier de citron. Ce truc-là, c'est une bombe calorique mais c'est aussi un des plus grands bonheurs de la cuisine grecque ! 😀
On nous sert aussi une ÉNORME assiette de porc rôti à la broche, appelé kontosouvli... On arrose le tout d'une bière Fix, quartier oblige ... et forcément, nous ne terminons pas nos assiettes, absolument gigantesques comme je viens de vous le dire. Je pense qu'il y a facilement 400 g de viande par personne ! La prochaine fois, nous en partagerons une et ce sera bien suffisant !
En tout cas, c'est bien bon et nous sommes tout de suite plongés dans la douceur des nuits athéniennes ... Même au début du mois de mars !
Le bar d'en face sert de jolis cocktails et les discussions enflammées vont bon train ...
Avant de rentrer à l'hôtel, nous nous arrêtons devant cette boutique qui vend des loukoumades, ces petits beignets ronds si chers au palais des Grecs .. et au nôtre !
Pour 4€50, vous avez une bonne douzaine de beignets couverts de miel et de cannelle ...
... préparés et cuits devant vous ...
Un régal, mais nous serons sages ... et n'en croquerons que quelques-uns. Vous l'aurez compris, la nourriture à Athènes est excellente, peu coûteuse ... et néanmoins très - trop - copieuse !
Nous traînons un peu en rentrant à notre hôtel. Je suis surprise par ce menu spécial "lundi pur". Eh oui, mes cours de grec intensifs portent leurs fruits !!! Je suis là pour m'exercer à parler ... et à lire ... Autant commencer tout de suite !
Le Καθαρά Δευτέρα ("kathara deftera"), ou lundi pur, donc ... Je vous explique ?
Le Lundi Pur, c'est le jour qui marque le début du Carême avant Pâques, après le dimanche de carnaval. Ce sera donc après-demain ! Même si c'est un évènement religieux, c’est aussi une coutume suivie le plus souvent également par les non-pratiquants.
Les plus pratiquants des croyants ne mangent ni viande, ni œufs, ni produits laitiers pendant ces quarante jours, jusqu’à la Résurrection (ἀνάστασις, ou Anastasis) qui se passe la nuit de Pâques.
Le Lundi Pur, les Grecs se réunissent traditionnellement en famille dans les parcs ou à Athènes, sur les collines de la ville, pour faire voler des cerfs-volants (χαρταετοί, ou hartaeti), une tradition qui symbolise l'élévation de l'âme vers la purification. Ils partagent ensuite un pique-nique en général composé de produits simples dont nous reparlerons un peu plus loin.
Mais aujourd'hui, on peut se gaver de viande et de gâteaux à la crème ! 😂
Le quartier est joli, la nuit. Il y a des petites lumières sur toutes les devantures de bars et de restaurant, créant une atmosphère de fête ravissante.
Les clients ne semblent pas être pressés de quitter leurs chaises ! 😁 Mais nous, on file au lit !
Le lendemain, on a la bonne surprise de découvrir un super-petit-déjeuner à l'hôtel. Du salé ...
... du sucré ...
... des plats chauds ...
... des jus de fruits et des eaux parfumées ... Il y en a pour tous les goûts !
Et tous les appétits ! Moi, je ne résiste pas à une tranche de tsoureki, la traditionnelle brioche de Pâques parfumée au mastic (l'aromatique résine du pistachier lentisque, pas le truc pour étanchéifier les baignoires ! 😃), au yaourt, au miel parfumé de Grèce et aux crudités que j'accompagne de gressins ! Avec un bon café, forcément !
On commence ensuite une longue journée de marche. Ma tendinite du tibial postérieur ne me remerciera pas, ces jours-ci ! Mais le plaisir est tel que la cheville, on s'en fiche ...
J'ai repéré une maison qui me plaît. Nul doute qu'elle sera remise à neuf rapidement.
Je n'en vois pas l'intérieur, bloqué par des planches décorées d'un tag, comme on en voit si souvent dans les rues d'Athènes.
Ce panneau accroché à la façade est étonnant ... D'un côté, il nous promet des masques, des plumes, des bonnets et des portes (!) ...
... et de l'autre, des moteurs, des volants, des pneus ... et des casquettes ! Alors soit mon grec n'est pas encore au point, soit cet endroit vendait vraiment n'importe quoi ! 😂😂😂
Oups, filons d'ici, une grosse chauve-souris risque de nous foncer dessus !
Ah, encore un menu pour le lundi pur ... Des anneaux de calmars frits (kalamarakia tiganita), du calmar rôti (kalamari psito), du poulpe (htapodi), des crevettes rôties (garidès psitès), des crevettes saganaki (garidès saganaki), des seiches (soupiès), de la fava (des pois cassés jaunes cuits dans un bouillon aromatique et écrasés en purée), du tarama (taramosalata), de la salade de pommes de terre (patatosalata), haricots cornilles (mavromatika) ou haricots blancs géants (gigadès). Voilà pour les réjouissances à venir.
Voici une carte du quartier ...
... et la façon de prendre une carte de métro ! 8€20 pour 5 jours de transports illimité dans Athènes, c'est assez incroyable, non ?
Nous voilà donc dans le métro ...
J'en profite pour améliorer mes compétence en grec moderne ... Ici, ça dit "ÉCRIS TA PROPRE HISTOIRE !". Trop fière !
Heureusement que je sais qu'aujourd'hui, c'est le dernier jour de Carnaval. Sinon, je me poserais des questions ! 😂😂
Nous commençons la journée de très bonne heure, pour grimper tranquillement sur l'Acropole. Il est tôt, le temps est un peu couvert, ce sera parfait. La dernière fois que nous avons visité le Parthénon et ses copains, c'était au mois d'août et on crevait de chaud !
Si vous aimez Athènes, allez visiter ces anciens billets. J'y donne plein d'explications que je ne reprends pas forcément ici ! Vous sélectionnez le lien, et vous faites un clic droit dessus. Il ne vous reste plus qu'à l'ouvrir ...
https://questcequonmange.blogspot.com/2016/09/connaissez-vous-athenes.html
https://questcequonmange.blogspot.com/2016/11/kalimera-de-naxos-seconde-partie.html
https://questcequonmange.blogspot.com/2018/09/grece-encore-grece-toujours.html
https://questcequonmange.blogspot.com/2019/11/greece-is.html
On est accueilli par un petit chat tigré...
La première ruine que nous voyions, c'est le théâtre de Dionysos.
Le Théâtre de Dionysos est l’un des plus anciens théâtres connus au monde. Il se situe sur le flanc sud de l’Acropole. Sa construction a débuté aux environs du VIe siècle av. J.-C., à l’époque de Pisistrate. Il est dédié à Dionysos, le dieu du vin, de la fête et du théâtre.
Le théâtre devient vite un lieu central pour les Grandes Dionysies, un
festival religieux et artistique où sont jouées les toutes
premières pièces de théâtre grec. C'est le lieu de naissance du théâtre occidental. On y joue les tragédies des dramaturges Eschyle, Sophocle, Aristophane ou encore Euripide.
Il est construit à flanc de colline pour bénéficier de l'acoustique naturelle et contient environ 17 000 spectateurs à son apogée. L'espace circulaire au centre s'appelle l'orchestra. Il est réservé au chœur et est entouré de trônes au premier rang, ...
... réservés aux dignitaires et aux prêtres.
Le trône central est destiné au prêtre de Dionysos.
Derrière, le theatron, ou Koilon, est formé de gradins en pierre disposés en demi-cercles.
La skéné, à deux étages, est érigée derrière l'orchestre et la scène du théâtre. Elle permet aux acteurs de se changer et sert de toile de fond aux représentations théâtrales. Les acteurs jouent sur la scène, ou Proskenion, située, en hauteur, devant la skéné.
La configuration telle qu'on la voit aujourd'hui correspond à une reconstruction qui date de l'époque romaine.
Les panneaux explicatifs sont bien faits.
... et comme on est hors vacances scolaires et de bon matin, on a tout le temps pour lire et apprendre.
Les chats, bien présents, ne nous sont pas d'un grand secours si on a besoin d'explications complémentaires ...
En avançant, on peut se prendre pour un habitant de l'Athènes antique en se promenant le long de la stoa d'Eumène, un passage couvert qui reliait le théâtre de Dionysos à l'Odéon d'Hérode Atticus.
Le long de la stoa, on peut marcher sur le peripatos ...
Péripatos signifie en grec ancien "promenade" ... À noter pour les coquins et coquines que les péripatéticiens étaient les disciples d'Aristote, qui discutaient avec lui ... en marchant ... et non, à cette époque, les personnes aux mœurs légères ! 😀
On dépasse les vestiges d'une ancienne fonderie de bronze ... sans doute pratique pour couler sur place les grandes statues de l'Acropole.
Oh, je vois un bel olivier, couvert de minuscules olives noires !
Eh coucou, joli félin !
Tu nous emmènes à l'Odéon d'Hérode Atticus ? Tu as raison, ce théâtre, dans lequel se déroulent encore de grands évènements théâtraux et musicaux, est vraiment impressionnant !
Depuis là où nous sommes, on a une vue imprenable sur la ville ... et sur la colline d'Arès, un gros rocher où se réunissait l'Aréopage, conseil et tribunal d'Athènes réputé pour sa compétence, sa sagesse et son intégrité.
Il surplombe l'Agora d'Athènes. Le temple que l'on voit ici est le temple d'Héphaïstos.
On grimpe encore et l'on arrive aux Propylées, le monumental porche d'entrée de l'Acropole.
Le bâtiment, composé d'un corps central et de deux ailes, fut édifié sous Périclès sur l'emplacement du Propylée de Pisistrate, au VIème siècle avant J.-C. qui lui-même occupait le site de l'ancienne porte principale de la citadelle mycénienne.
Devenu au XIIème siècle palais épiscopal des Byzantins, l'édifice demeura presque intact jusqu'au XIIIème siècle. Puis les ducs d'Athènes y installèrent leurs quartiers. Enfin, au XIVème siècle, le Florentin Nerio Acciaioli établit son palais dans les autres parties du monument et fit édifier sur l'aile Sud une haute tour carrée. Les Turcs, après avoir pris possession d'Athènes, couvrirent le vestibule central d'une coupole et en firent un dépôt d'armes et de poudre.
Autour de 1645, cette poudre fit exploser le bâtiment.
Entrer sur l'Acropole par ici est tout à fait impressionnant !
Le petit temple que vous voyez sur la gauche est appelé temple d'Athéna Nikè, un petit temple ionique dédié à la déesse Athéna Victorieuse.
Nous marquons à ce niveau une petite pause bien méritée ...
... et admirons la ville qui s'étire à nos pieds.
Vous pouvez constater que nous avons bien grimpé depuis le théâtre de Dionysos !
On en profite pour jalouser un peu les propriétaires de cette extraordinaire terrasse, située en contrebas. Quoi de plus fabuleux que de prendre l'apéro face à ce spectacle magique qu'est l'Acropole ?
Revenons-en à nos ruines ... Voici le Parthénon, le monument le plus emblématique de l'Acropole.
Construit entre 447 et 432 av. J.-C. après une victoire sur les Perses, en plein âge d'or d'Athènes, le Parthénon est l'œuvre de Périclès. Le Parthénon, c'est le temple d’Athéna Parthénos. Littéralement, Athéna la Vierge. Son sculpteur en chef est Phidias, un des plus grands artistes de l’époque. Il conçoit une statue colossale chryséléphantine (faite d'or et d'ivoire) d’Athéna qui trônera à l’intérieur du temple. Elle aurait fait, d'après Pline, pas loin de 12 mètres de haut.
Le temple, lui, est fait de marbre du Pentélique, d'un blanc lumineux qui prend des teintes dorées au soleil.
Son architecture est globalement de style dorique, le plus sobre des trois styles grecs (il comprend 4 colonnes ioniques pour 104 doriques), mais avec quelques adaptations intéressantes dont la plus importante est le système qui permet de corriger les effets d'optique : Les colonnes sont légèrement inclinées vers l’intérieur, avec une base incurvée, ce qui permet de les voir toujours droites.
Le génie de Phidias se reconnaît dans les décors : Une frise intérieure, de style ionique, montre la procession des Panathénées, fête religieuse majeure d’Athènes.
Différentes scènes symbolisent le triomphe de la raison et de la civilisation sur le chaos, un message très politique pour Athènes.
Le temple abrite aussi le trésor de la Ligue de Délos, dont Athènes s’est emparée. Il a donc plus une fonction de gardien du trésor qu'une fonction religieuse.
Aujourd'hui, le bâtiment est toujours debout, tout au moins en partie. Il reste un symbole puissant de l’harmonie grecque où se côtoient beauté, science et spiritualité, de la démocratie athénienne et de sa grandeur culturelle, et puis enfin de la résistance grecque.
Beaucoup des sculptures originales se sont perdues ou ont été dispersées (notamment les fameuses "marbres du Parthénon", qui sont au British Museum à Londres).
Il faut d'ailleurs que je vous parle de ces marbres du Parthénon. Parce qu'en plus d'abriter le trésor d'Athènes et cette gigantesque et "précieusissime" statue d'Athéna, le temple était orné de deux frises en marbre, l'une intérieure, de 160 mètres de long, et l'autre, à l'extérieur. C'étaient de petits bas-reliefs peints, des métopes, qui racontaient l’histoire mythique de la cité
On pouvait y "lire" des scènes de combat entre les Athéniens et les Amazones, des affrontements avec des centaures ou des géants, des représentations de la guerre de Troie ...
Le Parthénon a connu une vie mouvementée : sous l'empire byzantin, il est devenu église. Si le bâtiment fut préservé, certaines représentations jugées païennes, notamment des créatures, furent mutilées. L’édifice devint ensuite une mosquée, après la conquête ottomane en 1456.
En 1687, alors que les Vénitiens assiégeaient une partie de la ville, un boulet de canon perdu vint faire sauter le stock de poudre conservé par les Turcs dans le temple, créant une forte explosion qui endommagea fortement le bâtiment et ses frises.
Mais c'est surtout un Anglais, un certain Lord Elgin, alors ambassadeur du Royaume-Uni à Constantinople, qui, en 1801, graissa la patte aux Ottomans pour pouvoir entrer sur le site. C'était un grand amateur de l'art antique grec et il déclara vouloir étudier ce qui restait des marbres, pour en faire des moulages. Le problème est qu'il ne s'arrêta pas là : Il négocia avec les Turcs un accord pour pouvoir décrocher (ou plutôt, arracher, car la casse fut très importante !) les frises et certaines statues. Il embarqua le tout en Angleterre pour les faire entrer dans sa collection personnelle.
L'Anglais Lord Byron, l'un des plus célèbres poètes de l'époque, écrivit alors ...“Aveugles sont les yeux qui ne versent pas de larmes en voyant tes objets sacrés pillés par de profanes mains anglaises”.
Quinze ans plus tard, Elgin, ruiné, vendit son "butin" au British Museum. Les Anglais sont malins et en 1963, une loi fut votée pour interdire la vente ou la cession des collections du musée ... ce qui n'arrange aujourd'hui pas les affaires des Grecs qui veulent récupérer leur trésor ! C'est Melina Mercouri qui, en plus d'être chanteuse, fut ministre de la Culture grecque, qui demanda officiellement en 1982 à un sommet de l'Unesco le retour des marbres à Athènes, arguant que “Le Parthénon appartient à tout le monde, mais en priorité aux Grecs.”
Les Britanniques défendirent la légalité de l'acquisition de ces marbres mais les Grecs objectèrent que l'accord n'avait pas été conclu avec eux mais avec les Ottomans qui les occupaient à cette époque. Bref, un bras de fer.
Les Anglais ont ensuite annoncé que la Grèce n'avait pas d'endroit assez grand pour accueillir et présenter ces chefs-d'œuvre. Ce à quoi les Grecs ont répondu en 2009 par la construction de l'immense et magnifique nouveau musée de l'Acropole !
Le British Museum changea alors de registre et déclara que contrairement au musée d'Athènes qui serait un musée consacré à la culture locale, lui était un musée "universel", un musée de toutes les civilisations.
Le problème est sans doute surtout que le British Museum a peur de créer un précédent s'il restitue ces marbres à la Grèce.
43 ans après, on en est toujours là ! 😏
Bon, voilà pour la petite ... ou grande ... histoire ! D'importants travaux de restauration sont en cours depuis les années 1970 ...
... et le Parthénon est toujours couvert d'échafaudages mais il reste malgré tout majestueux.
Voici maintenant l'Érechthéion. Ce temple d'ordre ionique est situé sur le côté nord du Parthénon.
C'est le dernier à avoir été édifié sur l'Acropole et je trouve que c'est aussi le plus élégant.
C'est celui qui vit se dérouler la dispute entre Athéna et Poséidon afin de décider qui serait le protecteur de la cité. Athéna ... et son olivier ... gagnèrent la bataille !
Au fil des siècles, il a servi à abriter de nombreux trésors et reliques. Réduit en ruines par un incendie, il fut transformé en église au cours du 7ème siècle puis devint un palais sous l’occupation franque (celle des Vénitiens) et hébergea même un harem dans les années 1460 !
Contrairement aux autres monuments religieux, il ne rend pas hommage à un dieu ou une déesse en particulier mais se compose de plusieurs sanctuaires et élégants portiques. Mais ce qui rend l'Érechthéion incomparablement délicat, ce sont ses six somptueuses cariatides, des statues qui représentent des jeunes femmes vêtues de tuniques et font office de colonnes. Je vous les montrerai plus en détail quand nous visiterons le musée de l'Acropole. Vous verrez la finesse de la ciselure du marbre, surtout au niveau de leurs tuniques et de leurs cheveux. C'est assez époustouflant.
Les six cariatides de l’Érechthéion sont des reproductions ; cinq des originales se trouvent au musée de l’Acropole d’Athènes et la dernière est exposée au British Museum de Londres, emportée par Lord Elgin en 1801, qui, je vous l'ai dit, profita de sa position pour faire démonter une partie du Parthénon et embarquer dans son pays nombre quelque 200 caisses de précieuses sculptures.
Un petit chat noir nous indique le chemin de la sortie ...
Une grimpette sur l'Aréopage ...
... et on redescend vers la civilisation. Vers le quartier de Plaka, en fait.
Là, c'est l'architecture néo-classique qui prédomine.
En plus ou moins bon état, néanmoins ! 😀
Mais c'est là tout le charme d'Athènes ...
Les époques se juxtaposent au point de parfois se confondre et j'adore !
Les chats ne s'y trompent pas, eux non plus ...
Le besoin de caféine se fait sentir ...
Ce petit chat gris nous laissera-t-il une place dans cette taverne ?
Pas sûr !
La taverne est installée sur une rue très en pente, comme souvent à Plaka., alors on fait avec les moyens du bord ! On cale les tables avec des bouts de marbre ou bien on les fixe au sol pour qu'elles ne dévalent pas la rue ... et on taille dans le bois du pied des chaises pour rééquilibrer tout ça !Nous, bien loin de ces considérations pratiques, nous nous attablons pour nous adonner à un rituel grec bien agréable :
Le sirotage d'un café grec (ne l'appelez pas café turc par ici !) servi dans le traditionnel "briki" en cuivre, accompagné d'un petit morceau de loukoum à la rose ... Vous comprenez pour quoi je me sens si bien en Grèce ?
Bon, c'est aussi parce qu'il y a des chats partout, je crois ... Le chat, c'est la tranquillité incarnée et c'est tellement relaxant !
Après ce petit arrêt "recharge d'énergie", on continue notre descente.
Cette fin d'hiver à Athènes est bien agréable ...
Devant une grille de l'Agora Romaine, un petit gars s'est fait quelques copains !
Nous les laissons tranquilles et contournons le site ...
... pour nous attarder sur la Tour des Vents.
Cette tour, que l'on appelle aussi Aerides (αέρηδες) est considérée comme la première station météorologique ayant jamais existé ... Au sommet de chacun de ses huit pans de marbre se trouve un cadran solaire. Je vous ai bricolé un fragment de photo pour que vous puissiez en apercevoir les lignes gravées dans le marbre, juste sous les frises en relief ...
... qui représentent les divinités vents soufflant de cette direction. Les huit divinités représentées dans la frise sont Borée (Nord), Calcias (Nord-Est), Euros (Sud-Est), Apéliote (Est), Notos (Sud), Lips (Sud-Ouest), Zéphir(Ouest) et Sciron (Nord-Ouest).
Je crois que sur la photo qui suit, vous pouvez saluer Caecias, ou Calcias, qui apporte les nuages puis la tempête. Il est froid, humide, et porte un bouclier rempli de grêlons ! Bref, il n'est pas mon ami ! Heureusement, nous, aujourd'hui, on n'a pas de vent alors c'est bien !
Nous nous retrouvons finalement devant la grande cathédrale métropolitaine d'Athènes. La première pierre de cette église orthodoxe fut posée le 25 décembre 1842 par le roi Othon 1er et la reine Amélie de Grèce. Soixante-douze églises furent démolies et leur marbre, récupéré, pour construire cette cathédrale.Vingt ans plus tard, le 21 mai 1862, la cathédrale fut dédiée à l'Annonciation par le roi et son épouse.
Des messieurs conversent tranquillement dans la rue ...
Il ne fait pas froid. Il va être temps de ranger les manteaux de fourrure. Il y a à Athènes beaucoup de magasins qui vendent de la fourrure. Ce qui pourrait paraître étonnant dans la mesure où la Grèce est plutôt un pays chaud. Il y a en fait une raison historique et économique à cela : La Grèce, et en particulier la région de Kastoria, au nord du pays, est l'un des centres traditionnels de production de fourrure en Europe depuis le Moyen Âge. Kastoria est célèbre pour son artisanat de la fourrure — manteaux, vestes, accessoires divers, et cela a créé tout un écosystème de commerce lié à la fourrure à travers le pays, notamment à Athènes.
Les magasins de fourrure à Athènes se sont multipliés dans les années 80 pour répondre à la demande des touristes d’Europe de l’Est, grands amateurs de vêtements en fourrure, qui visitaient la Grèce. Même si la demande locale a diminué ces dernières années, surtout, je pense, en lien avec les mouvements éthiques contre la fourrure, certains de ces magasins existent toujours et montrent en vitrine, même en plein été, veste et manteaux bien chauds !
Peut-être préférez-vous une jolie cape rouge comme celle de ce Picasso Superman ?
En tout cas, pas besoin de fourrure ni de cape - juste une tenue décente - pour entrer dans la petite église byzantine de Saint-Eleuthérios, ...
... appelée aujourd'hui Petite Métropole.
Toute petite mais très mignonne.
Allez, on brûle une petite bougie ?
Maintenant, on a faim. Il est temps de s'attabler pour déjeuner.
Je dégaine mon guide préféré du moment et choisis un restaurant recommandé, le Greco's Project. Il y en a plusieurs dans Athènes. Sans le guide, je ne m'y serais peut-être pas arrêtée.
On s'assied donc et en attendant la carte, j'observe le petit kiosque de ce monsieur qui vend ...
... des koulouris. Ou plutôt koulouria, en grec. Un vendeur de koulouria, c'est un koulourtzis.
Le koulouri, c'est un anneau de pâte à pain enrobés de sésame. Les Grecs en sont très friands à toute heure de la journée, mais surtout le matin.
Des koulouris, ce vendeur ambulant en vend de toute sorte ... à la tomate, au fromage, à la tomate ... ou même au chocolat !
Je lis quelques pages de mon livre ...
Une dame masquée regarde la carte ...
Philippe, lui, s'apprête à déguster son assiette de poulpe grillé et frites de courgettes.
Moi, je suis absolument ravie, avec mon pastitsio ! En couches successives, ce plat grec typique empile des bucatini, une sauce tomate à la viande de bœuf assaisonnée d'une pointe de cannelle et une béchamel pleine de fromage, du kefalotýri, un fromage de brebis qui ressemble, par son côté salé et un peu piquant, au pecorino.
Le service est charmant et on nous offre un petit gâteau comme dessert. C'est une habitude que j'aime bien, en Grèce.
Déambulation sans but dans le quartier après le déjeuner ...
Non, nous n'avons pas bu d'alcool ! 😁
Je repère une voiture mignonne ...
D'ici, la vue sur l'Acropole n'est pas mal mais bien moins belle que la vraie ! 😀
Voilà un bon endroit pour faire le plein d'herbes séchées grecques ...
Ariston, le célèbre fabricant de tirópites est fermé. Dommage !
Voici l'entrée d'une stoa. Vous connaissez les stoas ? Ce sont en fait les équivalents de nos "passages" parisiens. Des arcades faisant office de galeries commerciales et dans lesquelles se sont souvent installés depuis des restaurants ...
... ou des bars branchés. Il en reste néanmoins un parfum délicieusement suranné. Ici, on est dans la stoa Praxitelou, sur Kolokotroni.
On atteint ensuite une boutique que j'adore et devant les vitrines de laquelle je ne manque pas de passer à chacune de mes visites à Athènes.
Elle regorge d'objets décoratifs des années 50 ...
C'est gai, coloré, ravissant.
Notre idée, c'est d'aller voir les antiquaires de Monastiraki. On passe donc sur la place ...
Je repère un pittoresque vendeur de salep, cette boisson un peu gélifiée à base de farine de tubercule d'orchis, qui est une orchidée. Vous connaissez l''étymologie du mot "orchis" ? "ὄρχις", en grec ancien, ça veut dire testicule. J'imagine que c'est dû à la forme du tubercule en question et non au goût du salep !!! 😂😂😂, Le salep, je le connais dans la glace Kaimaki, qui en devient élastique. Cette glace-là, je l'adore ! Je ne l'ai jamais essayé en boisson. Je tenterai le coup un de ces jours. Mais pas aujourd'hui, avec tout ce que je viens de vous raconter ! 😀
Voici un brocanteur ambulant ...
Des bouquinistes ...
... qui vendent aussi de vieux papiers. Et d'autres moins vieux ! 😃
Pas mal d'antiquaires assez spécialisés ...
Pour certains, c'est l'heure du déjeuner ...
Moi, je tourne et je vire au milieu de tout ce bric-à-brac. Pas mal de vaisselle, de jolies céramiques des Cyclades ... mais vendues plutôt cher. On voit le touriste arriver, quand même ...
Et puis des chats !
Celui-ci me snobe lorsque je veux lui tirer le portrait ! 😀
Voici une jolie enseigne vintage ... Le Passage ... Toute la Grèce sur une enseigne ...
ΑΡΧΑΙΑΣ ΑΓΟΡΑΣ ... C'est l'agora antique, devant laquelle nous nous trouvons. Le centre économique, social, administratif et culturel de l'Athènes de l'Antiquité. Nous nous y sommes déjà promenés ensemble, je ne reviendrai donc pas dessus cette année ...
Il nous faut remonter vers la place Syntagma, maintenant, pour la parade du dernier jour du carnaval qui aura lieu à 17h. Un petit arrêt au Hard Rock Café pour acheter un tee-shirt à Paulo, resté à Cannes, et un autre, plus petit (!) pour Nunavik, le chien de mon amie Rachel.
Et nous voilà au carnaval !
Un carnaval bon enfant ...
... où tout le monde vient pour s'amuser.
Demain débutera le Carême. Aujourd'hui, tout est permis !
Le rassemblement des troupes se fait sous le Parlement ...
... et le cortège peut se mettre en route ...
... au son des fanfares locales !
Quand tout est terminé, les fées et les princesses rentrent chez elles ... avec un bon anorak car il ne fait plus bien chaud ! Devant le periptero, des cerfs-volants ont pris la place des masques et autres déguisements. Tout doit être prêt pour le Lundi Pur !
Puisqu'on parle des periptera, il faut savoir que ces kiosques sont un élément très important de la vie des Athéniens. On y trouve des journaux, des cigarettes -ils ont longtemps été les seuls commerces habilités à en vendre -, des produits de toilette, des jouets, des souvenirs, des snacks en tout genre, des glaces. Une espèce de petit supermarché !
Comme la fête est finie, donc, nous remontons Panepistimiou ... On passe devant le Rex, un bâtiment qui pourrait aisément passer pour un gratte-ciel New-Yorkais des années 30. Il fut d'ailleurs le premier building de ce genre à Athènes. Édifié au milieu des années 30 par trois frères (les Sikiaridis) revenus de New York fort impressionnés par le show-business et les nouvelles salles ultra-modernes de divertissement qui poussaient comme des champignons aux États-Unis, il servit de cinéma, de théâtre et de salle de bal. Il est toujours dédié au théâtre aujourd'hui.
On arrive sur la place Omonia. C'était une belle place lorsqu'elle fut édifiée, en 1846, avec des cafés chics, des théâtres et des hôtels de luxe.
D'un brillant passé, elle est passée aujourd'hui à un quartier taxé d'insécurité (Philippe s'y est d'ailleurs un jour, il y a quelques années, fait ouvrir les six poches de son sac à dos -vides, heureusement ...- sans se rendre compte de rien !) qui manque vraiment d'âme.
Elle a malgré tout été restaurée ces dernières années mais reste quand même, malgré sa grande fontaine, un univers de béton pas très engageant.
Regardez-la dans les années 1900. Elle était autrement plus chic, quand même !
Nous nous engageons ensuite dans une autre stoa, bien plus grande que celle que nous avons visitée tout à l'heure. La City Link Spyroumiliou Arcade, sur Voukourestiou. Un décor des années 30, un toit de verre ... et des restaurants, des bars et encore des restaurants ! Il paraît que le soir, c'est bien animé. Dans la journée, c'est très calme ...
Nous, en fait, on va après tout ça prendre un goûter dans un endroit que nous aimons beaucoup : Stani.
Stani, c'est une institution culinaire emblématique d'Athènes, réputée depuis 1931 pour ses spécialités traditionnelles à base de lait et de yaourt depuis. D'ailleurs, stani (στάνη), en grec, c'est la bergerie ...
L'établissement est resté dans la même famille depuis son ouverture. D'abord installé au Pirée, l'établissement est venu s'installer au 10 de la rue Marikas Kotopouli en 1949.
Pour de si beaux produits, le prix à payer est vraiment peu élevé, en plus.
Alors voilà notre goûter.
Une part du meilleur galaktoboureko du monde (oui, c'est une distinction que je lui accorde bien volontiers) ... Et forcément, une portion de yaourt.
On saute ensuite dans le métro (nos pieds nous remercient ...) ... et on rentre prendre un peu de repos à l'hôtel.
Mais vers 21 heures, notre appétit est revenu. Pas énorme mais il est là ! 😁
En face de l'hôtel, il y a un restaurant indien qui, paraît-il, est bon. Qu'à cela ne tienne, nous y ferons un saut !
On choisit un riz biryani, des naans et un lassi salé. Quelle n'est pas notre terreur surprise en voyant arriver deux énormes assiettes d'un riz absolument délicieux ! Les naans sont énormes eux aussi. Et heureusement qu'on a le lassi parce que le biryani est terriblement épicé. Mais tellement bon. Nous sommes embêtés de n'en manger qu'une toute petite partie. La prochaine fois, nous reviendrons sans avoir rien avalé de toute la journée ! 😁
Et vous voyez le prix ? On peut aller dormir tranquille !
Second petit-déjeuner ! Toujours très grec !
Ce matin, nous sommes donc lundi. Le Lundi Pur.
Nous allons monter sur la colline de Philopappos. Elle est située derrière notre hôtel. On profite des petites rues qui nous amèneront au pied de la colline.
Au passage, on achète une lagana, ce pain sans levure que l'on mange traditionnellement le Lundi Pur.
Vous voyez tous ces pains ?
La boulangerie vend aussi des koulouris ...
Et d'énormes cylindres de halva.
Vous voyez aussi la queue devant cette boulangerie ? Μαμά ψωμί ... Le pain de maman ... Incroyable, non ?
Nous remontons la rue Anastasiou Zinni, bordée d'orangers ...
... couverts de fruits.
On passe devant une boutique qui attire mon œil ...
Un atelier de céramique gardé par un félin tout à fait terrifiant ! 😁
Et nous voilà au pied de la colline !
Pleins d'énergie, nous commençons à nous élever au-dessus de la ville.
L'occasion de découvrir de belles terrasses suspendues.
On grimpe encore ...
... et encore !
... et encore un peu plus !
Quelle paysage merveilleux !
On marche sur des tapis de fleurs ...
... et on arrive finalement en haut !
Philippe termine sa grimpette ...
... tandis qu'un pope redescend avec sa petite famille.
Un cerf-volant flotte au-dessus de nos têtes ...
... puis un deuxième.
Suivez-moi ...
Le monument est là ! C'est un monument funéraire en marbre qui date de 114 après J.C. et rend hommage à un prince de l'ancien royaume de Commagène (dans l'actuelle Turquie), Gaïus Julius Antiochus Epiphanes Philopappos. C'était un citoyen, consul et magistrat romain éminent, et on édifia ce mausolée pour lui rendre hommage. Pour la petite histoire, Philopappos, c'est celui qui aime son grand-père ... Sans doute rien à voir avec la choucroute mais il fallait que je vous le dise ! 😂
Depuis tout en haut, on a une jolie vue, entre les arbres, sur l'Odéon d'Hérode Attticus.
... et plus largement, sur l'Acropole.
Et puis tout au fond, sur le Mont Lycabette.
On s'arrête sur un banc de marbre pour croquer un morceau de notre lagana. C'est très bon.
Ce qui m'amène à vous parler un peu de ce fameux pique-nique du Lundi Pur. C'est un repas qui consiste principalement en de petits plats à partager.
La lagana couverte de sésame, je vous le disais, est un incontournable. On mange aussi le
taramosalata, un mezze traditionnel très apprécié des Grecs, très
lié au Lundi Pur et autrement meilleur que le machin rose que l'on
trouve dans nos supermarchés. On mange aussi des olives et puis des dolmadakia, ces feuilles de vignes farcies au riz que je n'aime pas trop lorsqu'elles sortent d'une boîte mais dont je raffole quand elles sortent d'une vraie cuisine, et en guise de sucrerie, on choisira le halva,
qu'il soit à base de semoule ou de tahini, une pâte de sésame. Poulpe,
calmar et fruits de mer peuvent s'inviter aussi à la table du Lundi Pur. Et puis bien-sûr, pois chiches, haricots blancs géants, pois cassés (fava) et autres salades seront conviés également ... Attention ! Pas de feta dans la salade Xoriatiki (la salade grecque que nous connaissons tous), le Lundi Pur !
Kαλή όρεξη και καλή σαρακοστή ! Kali Orexi kai Kali Sarakosti ! Bon appétit et bon Carême !
On redescend ensuite de l'autre côté de la colline ... La balade dans la verdure est délicieuse.
On dépasse un truc appelé la prison de Socrate.
Le trou dans le mur n'est pas des plus intéressants mais on dit que le philosophe Socrate, qui avait des idées bien trop novatrices pour les Grecs anciens, se fit emprisonner ici avant d'être condamné à mort.
Durant son procès, on l'accusa de corrompre la jeunesse en remettant en cause les traditions et l'autorité politique et religieuse, et aussi de ne pas honorer les dieux reconnus par la cité.
Certains politiques considéraient en plus que Socrate était un danger pour la stabilité de la cité. Au procès, Socrate, au lieu de supplier pour sa vie comme l'aurait fait tout accusé, défendit avec conviction son mode de vie et ses principes philosophiques. Il refusa de renier sa quête de la vérité.
Selon la coutume athénienne, Socrate fut exécuté par ingestion de ciguë, un poison végétal mortel. Platon, son élève, raconte dans le dialogue Phédon ( en grec : Φαίδων / Phaídōn) que Socrate mourut calmement, discutant de l'immortalité de l'âme jusqu'à son dernier souffle. Il resta fidèle à sa pensée jusqu'au bout.
Alors même si la grotte n'est pas très intéressante, elle nous aura donné l'occasion de parler de ce grand homme !
On se dirige ensuite vers la colline de la Pnyx.
La Pnyx est un lieu extrêmement important dans l’histoire de la démocratie, puisque c’est là que les citoyens athéniens se réunissaient en assemblée (l'ecclesia) pour débattre et voter les lois, élire leurs magistrats, et prendre des décisions importantes pour la cité.
C’est l'un des premiers espaces à avoir jamais été aménagé pour une démocratie directe. Les citoyens, qui pouvaient être plusieurs milliers, se plaçaient sur la pente, face à une tribune en pierre d’où les orateurs prenaient la parole.
Aujourd'hui, on peut venir se promener sur la Pnyx, qui offre une belle vue sur l'Acropole et sur toute la ville d'Athènes.
Et en ce lundi, de nombreuses familles grecques sont venues s'ébattre ...
... sur l'herbe, pas pour discuter des affaires publiques ...
... ni pour prier Zeus ...
... ou lui déposer des offrandes dans les anfractuosités de la roche.
Non, aujourd'hui, elles sont là pour faire voler leurs cerfs-volants !
Et c'est une affaire sérieuse.
Les Grecs sont des amateurs de football et chaque supporter a le cerf-volant à l'effigie de son équipe. Celui-ci, c'est celui du Panathinaïkos ...
Celui-là, c'est celui de l'Olympiakos ...
... et celui-là, celui de l'AEK.
Faire voler son cerf-volant devant l'Acropole, ...
... c'est un rêve.
Certains sont très habiles ...
... et certains beaucoup moins. C'est fou le nombre de cerfs-volants que l'on va retrouver coincés dans les oliviers dans les semaines à venir !
Les plus petits font des galipettes dans l'herbe épaisse ...
Pendant que les cerfs-volants ... volent ... un gros rassemblement s'est créé ...
La musique bat son plein ...
... et les chansons de l'artiste grecque Giota Griva sont reprises en chœur par la foule.
Les familles mangent sur l'herbe ...
Olives, lagana et halva. Vous voyez ce que je vous disais tout à l'heure ?
Le Lundi Pur est vraiment une fête familiale !
On se rassemble ...
... on danse ... Quel joli moment que cet Apokries ! L'Apokries, c'est le carnaval. L'origine, c'est Apo/Kreo : On met dehors la viande. Pour 40 jours, tout au moins ...
Allez, on redémarre et on trouve encore une nouvelle route qui nous fait passer par l'Observatoire National d'Athènes ...
... puis par l'église Agia Marina.
Une jolie mosaïque orne le sol de l'entrée ...
L'intérieur n'est pas mal non plus.
Comme toujours, j'allume une bougie qui sent bon la cire d'abeille.
Eh bien voilà, le carnaval est terminé ...
... et on va ranger les cerfs-volants.
Nous arrivons à Psirri ...
... et en bas de ces escaliers ...
... on trouve un petit Kafeneio amusant.
On entre ...
L'intérieur est tout simple, juste comme j'aime.
Même les nappes reflètent la simplicité de l'endroit.
La carte est simple ...
... mais notre mezze est absolument délicieux !
Un mezze typiquement Lundi Pur, sans viande ni fromage. Avec de l'ouzo, quand même. Dans mon cours de grec moderne, l'une des premières "phrases" que j'ai apprises, c'est "Ούζο με μεζέ" ... "ouzo me meze" ... Ouzo avec mezze ! 😂
Σκαλες ... Skalès ... Les Escaliers ... Une adresse à garder !
Philippe, à la fin du repas, s'essaye même à aller demander l'addition. Το λογαριασμό παρακαλώ ... To logariasmo, parakalo.
En sortant du restaurant, on s'arrête un instant pour admirer un joli balcon en fer forgé.
La suite du programme, aujourd'hui, sera une visite du Musée de l'Acropole. L'endroit m'avait tellement plu lors d'un précédent voyage que je n'ai qu'une hâte : Y retourner !
Le gardien n'est pas particulièrement souriant ! 😀
Mais les collections de ce musée sont incroyables !
Comparé au premier musée, que l'on voit ici en reflet dans le nouveau bâtiment, quel changement !
Et puis quelle architecture ! On se croirait encore sur l'Acropole !
La présentation des œuvres est aérée et on se promène entre les statues, surtout à cette période de l'année, de façon agréable. On tourne autour, on s'approche, on recule ... Le musée est à nous !
Comme je vous l'ai dit un peu plus haut, je ne reprends pas les mêmes explications que celles que j'avais déjà données lors de notre visite précédente. C'était en 2016 mais que sont neuf années par rapport aux millénaires qui nous séparent de ces objets ? 😀 Vous pouvez repartir en 2016 en cliquant sur ce lien ...
Les explications sont chouettes.
https://www.theacropolismuseum.gr/en/digital-museum
Comme toujours, comprendre l'anglais, à défaut du grec, est un plus ...
Le hall d'entrée est consacré aux objets retrouvés sur les pentes de l'Acropole au fil des fouilles archéologiques ... D'ailleurs, la montée dans le musée se fait en pente douce, comme si l'on grimpait vers l'Acropole. Objets usuels ... Voici l'ancêtre du bol breton, un skyphos, ou coupe à vin.
... Des petits jouets pour les enfants du Vème siècle avant JC. ...
... Des braseros de 150 avant JC. ...
Des statuettes votives de la même époque ... Il y a là des centaines de témoignages de la vie athénienne durant l'Antiquité.
On dépasse un pilier creusé qui accueille un ex-voto dédié à Asclépios, le dieu de la médecine, mort foudroyé par Zeus pour avoir ressuscité les morts grâce au sang de la Gorgone que lui a remis Athéna ! L'ex-voto fut offert par un certain Praxias en remerciement le la guérison des yeux de sa femme.
J'aime beaucoup cette chouette, creusée dans le rocher et trouvée dans le théâtre de Dionysos.
Le temple d'Athéna Polias ( protectrice de la ville) à l'Acropole, situé entre le Parthénon et l'Erechteion et dont il ne reste que les fondations, accueillait des frises intéressantes.
Je vous invite à rencontrer Heraclès, combattant le Triton.
Bon, là, dans la salle suivante, assez fabuleuse, vous n'aurez pas beaucoup de clichés car en fait, on ne peut pas en prendre. Quelques statues étant colorées, je pense que des flashes les esquinteraient. Alors pour faire simple, toutes les photos sont interdites. Sauf que j'avais oublié ce détail et que je me suis fait sonner les cloches par un gardien ! 😀 Voilà donc une vue d'ensemble de la zone ...
Une autre d'un truc intéressant, c'est cette vitrines rassemblant les différents pigments utilisées pour peindre les statues ...
Et puis un magnifique sphinx grec en marbre de Paros, à la tête de femme, aux ailes d'oiseaux et au corps de lion, datant de 530 avant JC.
Et nous voilà devant nos fameuses cariatides. Les originales, cette fois-ci !
Enfin, les cinq qui sont à Athènes ... On a laissé la place pour la dernière, au cas où ...
Pour mes copines de la poterie, voilà comment modeler, à défaut de graver, une jolie perruque !
Nous concluons notre visite par un passage obligé en boutique. Et la boutique du musée de l'Acropole, c'est quelque-chose ! Forcément, je n'en ressors pas les mains vides ! 😀
Un café et un morceau de gâteau aux noix bien imprégné de sirop, comme, en général, les gâteaux grecs qui ont une forte influence Moyen-Orientale. Une découverte de cette année, le καρυδόπιτα / Karidopita !
Me voilà encore prête à acheter une maison ...
... si on me promet qu'elle pourra être transformée en ... ça !
Nous retournons à l'hôtel. Dans Sygrou, notre rue, se succèdent les loueurs de voiture. Et un loueur de chats ! Rent a cat ... 😸
Un bel arrêt chez Pistachio Land, qui importe depuis la toute proche île d'Égine, capitale grecque de la pistache, des produits tous plus appétissants les uns que les autres. Le fait que l'on puisse tout goûter sur place fait que, forcément ...
... nous repartons avec un sac plein de petites choses délectables !
Je les étale sur le lit en rentrant à l'hôtel rien que pour vous montrer. Le pistachio butter croustillant est d'une invraisemblable gourmandise.
Cette boisson, nous la goûterons très vite.
Sinon, voici un très joli hochet, réplique d'un jouet pour bébé il y a très, très longtemps ! 😀
Et puis un livre magnifique ... Et une chouette en porcelaine ...
On ressort un peu plus tard pour dîner.
Dans le quartier de Syntagma, on m'a conseillé un restaurant qui fait du canard laqué ! 😂
C'est le Hanoï, au 12 Petraki.
C'est un tout petit restaurant qui sert de la vraie cuisine vietnamienne.
Philippe choisit son canard accompagné de nouilles sautées ...
Moi, je me la joue classique, avec des galettes de riz et des bâtonnets de légumes crus.
On se régale ! Un soir indien, un soir vietnamien ... Le reste du voyage sera grec !
Pour terminer la soirée, direction la boutique "Lukumades" ...
... chez qui nous allons nous perdre à chaque fois que nous venons à Athènes.
On y prépare ces merveilleux petits beignets à la demande ...
L'endroit est connu et le mitron ne chôme pas !
Les boules de pâte sont frites à l'ancienne, sur le gaz et dans une friteuse toute simple ...
Arrosés de miel et de noix hachées et accompagnés d'un verre de liqueur de mastic, ces loukoumades font le plus parfait des desserts grecs.
La fin de la soirée est musicale ...
Les nuits athéniennes sont enchanteresses.
... et même si l'on est fatigué, parce que l'on marche vraiment beaucoup, ...
... on n'a jamais vraiment envie de rentrer se coucher.
Alors même si les pieds commencent à nous lâcher ...
... on foule encore le marbre des rues ...
... en ayant bien en tête la chance que l'on a d'être ici !
De retour dans notre chambre, je traîne encore un peu et feuillette le livre que j'ai acheté au musée de l'Acropole.
Ces photos proviennent d'une exposition qui s'est tenue l'année dernière à Athènes, "Χαίρε Ξένε. In the Land of Dreams". Le photographe Robert A. McCabe, né à Chicago en 1934, a commencé à photographier la Grèce des années 50, avant le tourisme de masse et quand les îles et les villages possédaient encore leurs propres traditions. Il a su comme personne capturer des scènes de la vie dans les îles de la mer Égée qui sont aujourd'hui des témoignages infiniment émouvants.
Mardi matin ... Troisième petit-déjeuner ... 😀
Nous plongeons dans la vie athénienne de bon matin ... On croise le marchand de koulouris ...
Le vendeur de billets de loterie ...
Les marchands d'encens parfumés ...
De bon matin, aussi, la musique retentit dans les rues ...
Les fresques sur les murs se découpent sur le ciel bleu ...
Les boutiques autour du marché Varvakeios ouvrent juste ..
On peut entrer et faire le plein des meilleurs produits grecs ...
Les olives, le halva ...
... Les herbes sèches des montagnes grecques ...
À cet égard, la boutique Elixirio, sur Evripidou, est le plus bel endroit, l'endroit le plus authentique, pour faire ses emplettes d'herbes aromatiques et médicinales ainsi que d'épices.
On entre dans le marché, qui abrite une zone pour la viande, une zone pour le poisson et quelques tavernes.
Pour qui aime la gastronomie grecque, le quartier relève du rêve éveillé.
Un arrêt chez Mokka, sur Athinas, pour avaler un excellent café grec et un morceau de karidopita.
J'adore les pots de Γλυκά του κουταλιού / glykά tou koutaliou (sucrerie à la cuillère) joliment alignés sur le comptoir. Ces fruits confits dans du sirop sont délicieux soit dans une petite assiette, servis avec une petite cuillère, pour accueillir ses visiteurs (une tradition grecque qui vient de l'Empire byzantin), soit pour sucrer une belle assiette de yaourt grec bien épais !
Je profite de ce petit moment relax pour continuer à lire mon livre fétiche !
On traverse ensuite le marché aux viandes, si typique avec ses gros billots de bois sur lesquels les bouchers découpent à votre intention le morceau que vous souhaitez cuisiner ...
Celui-ci a en stock tous les morceaux possibles et imaginables de tripes. À Pâques, l'un des plats traidtionnels est la Maghiritsa ( « Μαγειρίτσα »), un repas léger que l'on prend juste après l'office de minuit du Samedi Saint, c'est-à-dire dans les premières heures du dimanche de Pâques.
Une soupe faite des abats provenant de l'abattage de l'agneau pascal, d'herbes sauvages et de citron.
Et puis là, c'est le marché aux poissons ... ψαραγορά /psaragora.
Il m'impressionne toujours, ce marché-là !
Il y a ici une quantité incroyable de poissons, coquillages et crustacés de toute première fraîcheur, les mers grecques sont très poissonneuses, semble-t-il ... Et tout cela se vend à des prix défiant toute concurrence, en plus !
Les poissons sont emballés dans ces grands cornets de papier ciré si typiques ...
Il paraît que la veille du Lundi Pur, le marché reste ouvert toute la nuit pour que les Athéniens puissent se fournir en produits qu'ils consommeront en masse le premier jour du Carême ... Zut, on ne le savait pas ... La visite nocturne sera donc pour l'an prochain !
De l'autre côté du marché couvert, c'est le marché aux fruits et légumes ...
... et autres délicatesses ...
... prisées des Grecs. Le tout, encore une fois, à des prix qui ne ressemblent en rien à ce qui se pratique chez nous.
Le marché Varvakeios, c'est aussi le coin où l'on trouve les quincailleries et bazars ...
Il y a aussi des brocanteurs ...
Il y en a chez qui, si j'avais une maison en Grèce, j'achèterais des trucs ! Comme ce portrait de famille, par exemple ...
J'achèterais aussi des paniers, je pense ... Il y a beaucoup de magasins de vannerie, par ici ...
Nous arrivons devant une petite porte au-dessus de laquelle est inscrite le mot "αυλή" /avli / la cour. Il s'agit d'une taverne typique nichée dans une cour au bout d'un couloir. Malgré nos nombreux voyages à Athènes, nous n'avons encore jamais réussi à y manger. Et aujourd'hui ne fera pas exception à la règle. Elle est fermé le mardi ! Quelle drôle d'idée ! 😁
Ce n'est pas grave, on rebrousse chemin ... On passe devant un magasin de tissu ...
... un autre magasin de tissus.
Et puis une mercerie ... Vous l'aurez compris, chaque coin d'Athènes a sa spécialité ...
Dans le quartier de Psirri, je trouve encore une fois ma prochaine maison ! 😂
L'agent immobilier est prêt à me la faire visiter. Un miaulement de ma part et il ouvrira la grille, j'en suis sûre !
Ce chat-là roupille comme un brave ... Le chat grec aime le soleil ...
Celui-là ne sait pas trop ce qu'il veut faire ! Ombre ou soleil ? Sieste ou chasse ?
Nous, ce que l'on veut maintenant, c'est nous asseoir ! Pas chez ce marchand de chaises ...
... mais dans un restaurant qui, lui, pour une fois alors que nous sommes à Athènes, est ouvert ! D'habitude, nous sommes ici en août et à cette époque de l'année, les Athéniens sont plus adeptes du farniente en famille dans les îles qu'au garde-à vous dans leurs magasins et leurs restaurants. Et comme on les comprend !
Nous sommes donc chez Nikitas ... En grec, "ο Νικήτας" ... La salle est toute simple, une vraie taverne grecque ...
La carte est hyper-courte, signe de qualité et de fraîcheur, et le service est charmant ... et hyper-rapide !
Le temps de commander et de nous apporter le pain, les couverts ...
... et une grosse assiette de giouvetsi / Γιουβέτσι στο φούρνο / est là, fumante, devant nous. Ce ragoût de boeuf et pâtes orzo en sauce tomate est un vrai régal !
Particulièrement quand on le saupoudre de kefalotýri râpé.
Un peu de lecture concernant le quartier ...
Ce livre est vraiment passionnant et sait vous guider dans tous les coins intéressants de la ville ...
On ressort pour continuer à se promener dans Psirri ...
Le quartier est en cours de réhabilitation ...
... ce qui en fait un lieu propice pour les déambulations tranquilles et sans but ...
Je dirais qu'il a tendance à se gentrifier un peu (beaucoup), quand même !
Mais qu'est-ce que c'est beau !
On arrive dans la zone de Monastiraki.
Philippe va faire un tour dans son magasin de disques d'occasion préféré, Zaharias Records, au fond d'une galerie donnant sur Ηφαίστου/ Ifestou.
Pendant ce temps-là, je vais faire un tour sur la place ...
... et m'arrête devant mon vendeur de boisson au salep, bien décidée à goûter enfin !
Un verre de ce liquide un peu gélatineux, de la cannelle et du gingembre en poudre ... Le monsieur me suggère gentiment d'attendre un peu avant de boire parce que c'est brûlant ...
Il a raison, c'est absolument brûlant ... et pô bien bon !!! 😂 Et pourtant, je suis assez bon public, d'habitude ...
Philippe, ressorti de sa boutique trente bonnes minutes plus tard, nous marchons jusqu'à la place Lysicrate ...
... en faisant un coucou à nos amis les chats, trop occupés à se faire nourrir pour nous rendre la pareille ...
On attend donc qu'ils terminent leur repas en buvant un café à la terrasse du Διογένης / Diogenis...
Quand nous repartons, ils sont repus et ...
...et seulement là ...
... ils deviennent un peu plus courtois !
On s'occupe bien des chats des rues, à Athènes !
On dépasse l'un des bâtiments du nouveau musée de la Culture Grecque Moderne ... Je crois qu'on attendra notre prochain voyage pour en profiter ...
Je tombe en admiration devant ces grilles en fer forgé façon lyres ...
On longe les rues en escalier de Plaka ...
Les tables sont dressées ...
... et attendent les clients ...
Un chat tire sa flemme sur le marbre d'une ruelle ... On serait tenté de le suivre !
D'autres forment un attroupement. Sans doute attendent-ils qu'une gentille personne vienne les nourrir ? Ces bêtes-là ont une horloge dans l'estomac !
Encore une jolie maison néo-classique rénovée avec goût ...
Et encore une belle entrée !
Oliviers et citronniers font un joli décor de pas-de-porte ...
De temps à autre, un clocher dépasse d'un mur ...
Nous voilà devant une stoa, encore une fois ... C'est la stoa Agias Filotheis, celle du Saint qui aime Dieu, du nom de la rue dans laquelle elle se trouve.
Au fond de la galerie, ...
... il y a un atelier de cet art sacré qu'on appelle l'hagiographie byzantine. On y peint des icônes. Et l'icône, ce n'est pas une simple image pieuse ... L'icône byzantine a une valeur spirituelle profonde, dans l'église orthodoxe. On la considère comme une fenêtre vers le divin, une présence réelle, spirituelle, certes, mais réelle, pas juste une une image, et puis, forcément, un support de prière. Ici, les icônes, on les embrasse, on les encense, on les touche pour honorer ce qu'elle véhicule : La gloire de Dieu, des saints et de la Mère de Dieu.
L'atelier qui les peint (on dit en fait, qui les écrit ) a donc une grande mission et c'est un travail terriblement compliqué, ce qui explique aussi le prix des belles icônes ...
Les icônes suivent des règles strictes de composition, de couleur, de symbolisme : chaque détail (position des mains, couleurs, arrière-plan doré, perspective inversée…) a une signification théologique. De plus, pour l'iconographe, écrire une icône est un acte spirituel. Il prie, il jeune et suit un protocole strict : L'icône doit rester fidèle à la tradition de l'église. Quelques exemples ? Le Christ est toujours représenté avec ses deux natures, divine et humaine. Il n'est ni juste un homme, ni juste une idée.
La Vierge Marie n'est jamais montrée comme une femme mais comme la Mère de Dieu (Théotokos, celle qui a enfanté Dieu). Vous remarquerez donc sur les icônes la représentant les deux lettres MP (MR si on les prononce en grec), qui sont la première et la dernière letre de μήτηρ / miter, la mère en grec ancien ΘΥ (θεού/ Théou), de Dieu en grec.
Chaque couleur a une signification : Le doré, c'est la lumière divine, l'éternité. Le bleu, c'est la couleur du ciel, du mystère divin. Le rouge, c'est le sang du martyr, c'est la vie, la divinité.
La posture est importante aussi : Les yeux sont grands ouverts pour refléter la vision spirituelle, les bouches sont petites pour évoquer la sobriété de la parole et le silence. Les visages sont calmes, intemporels car on n'essaye pas de représenter les expressions humaines. Les personnages sont souvent représentés de face, les yeux tournés vers l’observateur, comme pour établir un lien spirituel.
Fait intéressant et étonnant, la perspective est inversée, de sorte que c’est le spectateur qui est « attiré » dans l’image.
Avant de créer, l'iconographe prie et jeûne. Il utilise des matériaux naturels ( le bois, les pigments, l'or) et des techniques anciennes (tempera, dorure à la feuille).
Ces canons assurent que toutes les icônes, à travers les siècles, parlent le même langage spirituel.L'icône enseigne donc, par l’image, les mystères de la foi. Ce qui permet à chacun, qu'il soit lettré ou analphabète, d'être en communion avec elle.
Dans la même galerie, un relieur est au travail !
La quartier - on n'est pas loin de la cathédrale -, est un coin où l'on trouve plein de boutiques d'objets religieux.
Tout pour équiper une église ou son propre espace de culte !
À l'intersection de la rue Mitropoleos et de la rue Pentelis se trouve un truc un peu insolite ... Une microscopique chapelle qui se cache sous un grand hôtel, l'hôtel Electra Metropolis. C'est la chapelle d'Agia Dynami (Sainte Puissance), surnommée "la chapelle sous l'hôtel". Construite au XVIème siècle, cette petite église orthodoxe grecque est dédiée à la Vierge Marie et était traditionnellement un lieu de prière pour les femmes enceintes cherchant la protection divine pour un accouchement sûr et sain.La chapelle aurait servi de site de fabrication de munitions au moment de la guerre d'indépendance grecque au XIXᵉ siècle. Sous l'occupation ottomane, peu avant la révolution de 1821, un fabricant d'armements local connu sous le nom de Mastropavlis produisait des balles pour les autorités ottomanes durant la journée. La nuit, il fabriquait secrètement des munitions pour les insurgés grecs. Ces munitions étaient ensuite dissimulées dans les paniers de linge sale d'une certaine Manolaina Biniari et transportées discrètement pour approvisionner les combattants grecs. Pendant la Révolution, les pères du monastère cachèrent, dans l'espace souterrain de l'église, des reliques saintes, des vêtements ecclésiastiques et des ustensiles précieux, ainsi que des sceaux de décrets patriarcaux et turcs concernant les privilèges du monastère, mais tout fut détruit par les terribles dommages subis par la ville et la chapelle par les hordes d'Omer Vryonis.
C'est un moment important, cette Guerre d'Indépendance : Elle débuta en 1821 contre l'Empire ottoman. En 1822, les Grecs reprirent Athènes et s’installèrent sur l'Acropole, symbole de la résistance nationale mais la situation militaire devint difficile pour les Grecs, qui perdaient du terrain ailleurs.
En août 1826 commença le siège . L'Acropole devint une forteresse assiégée, occupée par 2000 personnes, tant soldats que civils, avec des femmes et des enfants, aussi.
Les Ottomans bombardèrent la ville en continu, endommageant des bâtiments antiques, y compris le Parthénon. Les défenseurs souffraient de faim, de soif, de maladies et du manque de munitions mais ils espéraient une libération extérieure qui tardait à venir. Une tentative eu lieu le 24 avril 1827, avec une armée grecque qui tenta de percer les lignes ottomanes lors de la bataille de Phalère. Ce fut un échec sanglant. Le chef grec, Georgios Karaïskakis, fut tué dès le début de la bataille. Les Grecs furent battus. Ils capitulèrent le 5 juin 1827, après presque un an de siège.
Les Ottomans reprirent Athènes, mais grâce à l’intervention des puissances européennes (la France, le Royaume-Uni, la Russie), la Grèce obtint son indépendance en 1830. Comme quoi le peuple grec est un peuple courageux et déterminé !
Reprenons l'histoire de notre petite église, qui nous a poussée à quelques digressions ... 😀 Dans les années 1950, lors de l'expansion urbaine d'Athènes, le gouvernement grec décida la construction du ministère de l'Éducation nationale et des Affaires religieuses sur le site de la chapelle. Devant le refus de l'Église orthodoxe de déplacer l'église, une solution fut trouvée : le ministère fut construit autour de l'église, l'enfermant entre deux piliers.
En 2016, l'hôtel Electra Metropolis prit la place du ministère, englobant lui aussi l'église sous ses piliers.
Revenons maintenant en Mars 2025 ... Notre prochaine visite sera celle d'Ergon House, au 23 rue Mitropoleos, une espèce d'Eataly à la mode grecque. C'est aussi un hôtel mais sous cet hôtel est installée une boutique façon marché gastronomique ... On peut s'y installer pour déjeuner, aussi.
Le principe évoqué est celui d'une Agora moderne avec, réunis sous un même toit, un boucher, un boulanger, un épicier, un fromager, une rôtisserie et un restaurant.
Le principe est sympathique, même si moins complet que celui des Eataly italiens. Mais les produits vendus sont triés sur
le volet ... et nous n'en repartons pas les mains vides ! 😀
Après tout cela, nous rentrons nous reposer à l'hôtel ... avant de ressortir dans la soirée à Panormou, tout près d'Ambelokipi où nous avions nos habitudes ces dernières années ! Nous nous arrêtons même au petit supermarché dans lequel nous faisions nos courses pour y acheter un miel au mastic et un autre au safran que je ne trouve nulle part ailleurs. Puis nous reprenons notre métro pour nous arrêter à la station suivante, Panormou.
Πιατσα Τυλιξτο / Piatsa Tilixto ... Le restaurant a changé de nom mais tout reste pareil ... Lieu, personnel, qualité ... Alors on est content ! On commande un mixed grill pour deux ... succulent mais tellement énorme que nous n'en mangerons qu'à peine la moitié !
Pareil pour la portion de frites nappée de sauce à la feta ... Gigantesque ! On a super-honte quand le serveur vient desservir notre table ... Mais on voit que beaucoup repartent avec des doggy bags boxes. Nous, le problème, c'est qu'on est à l'hôtel. J'espère juste que tout ne partira pas à la poubelle ...
Nous sirotons avec délices le verre de rakomelo chaud offert avec la toute petite addition ! Décidément, j'adore cet endroit !!!
Mercredi matin ...
Nous décidons de prendre un bus pour aller jusqu'au Pirée, où nous passerons la journée.
On se plante un peu d'arrêt et nous voilà contournant tout le port, soit 3 kilomètres environ. Le soleil brille mais heureusement, il fait moins chaud qu'au mois d'août ! C'est le Lion du Pirée qui nous accueille. La statue d'origine, en marbre blanc, a gardé le port d'Athènes durant 1500 ans avant d'être fauchée par les Vénitiens.
Ce qui nous amène à parler encore une fois de l'histoire de la Grèce. Allons-y donc ! 😀
En 1453, après la chute de Constantinople, la Grèce fut intégrée à l’Empire ottoman pendant près de 400 ans. La culture grecque survécut à travers l'Église orthodoxe et des communautés locales. Cependant, les Grecs subissaient des discriminations et des impôts lourds.
Durant toutes ces années, les Ottomans et les Vénitiens s'opposèrent, se battant pour obtenir le contrôle du Péloponnèse, de Chypre et de la Crète. Pour la Crète, le conflit dura 24 ans et les Ottomans finirent par prendre la capitale, Candie. La Crète devint ottomane jusqu'au XIXème siècle.
Entre 1684 et 1699, la guerre de Morée vit une victoire des Vénitiens qui reprirent le Péloponnèse aux Ottomans. En 1715, les Ottomans reprirent le Péloponnèse.
Les enjeux du conflit, c'était essentiellement le contrôle commercial et maritime. La Méditerranée orientale était essentielle pour le commerce entre l’Europe et l’Orient, avec des îles, des ports et des fortifications disputés pour la domination navale.
Ces guerres avaient aussi une dimension religieuse, l'islam des Ottomans s'opposant au christianisme des Vénitiens, bien qu’elles fussent avant tout géopolitiques. La conséquence principale pour la Grèce, c'est que beaucoup de régions grecques (notamment les îles, la Crète, le Péloponnèse) ont changé plusieurs fois de main entre les Ottomans et les Vénitiens. Cela a laissé de nombreuses traces culturelles visibles aujourd’hui : Architecture vénitienne, forteresses, noms de lieux ...
C'est pendant la guerre de Morée qu'après avoir repris le Péloponnèse, un certain Francesco Morosini, une nuit de 1687, décida de s'attaquer à Athènes et débarqua au Pirée avec 9800 hommes. Les Ottomans retranchés sur l'Acropole, les tirs de mortier commencèrent le 23 Juillet. Le 26 septembre, le Parthénon, dans lequel les Ottomans avaient déplacé leur arsenal de poudre, explosa. Les Vénitiens explosèrent, eux, de joie cependant que les Athéniens pleuraient. Un drapeau blanc fut hissé sur le Parthénon. Les Ottomans se rendirent.
Le truc un peu triste, dans l'histoire, c'est que les Vénitiens finirent par abandonner Athènes, trop esquintée pour être intéressante. Morosini retourna à Venise en embarquant plusieurs lions, dont celui du Pirée, qui furent alors installés à l'entrée de l'Arsenal à Venise.
Celui que l'on peut voir aujourd'hui date des années 50-60. Il est impressionnant quand même !
On dépasse l'église Saint-Nicolas ...
On entre ?
Dedans, elle est tout à fait jolie.
Et puis elle a des bougies qui sentent bon ... 😁
Des icônes partout ...
Saint-Nicolas protège les marins ...
Nous arrivons enfin vers le centre du Pirée ...
Il y a des petites boutiques sympas, comme cet atelier de réparation d'outils divers ...
Là, c'est la cathédrale de la Sainte-Trinité.
On arrive au marché ... les poissons sont tout frais ...
Le boucher a un spectateur. Le voyez-vous ?
Allez, je vous le montre !
On va faire quelques courses, maintenant ...
On commence par Loumidis, un torréfacteur réputé qui vend aussi de belles confiseries.
La boutique est superbe et j'achète de délicieux fruits en pâte d'amande à rapporter à mes charmants voisins cannois.
Et puis ensuite, j'entre chez Mandragoras, un terrible endroit de perdition.
Les loukoums y sont divins ...
... et je repère ceux-ci, façonnés en forme de saucissons, roulés dans les pistaches ou les noisettes ...
On y achète les meilleures charcuteries de tous les coins de Grèce ...
Et le rayon de halva est incroyable !
Fruits secs, légumes secs ...
... et herbes séchées, dans la petite annexe.
Il est enfin temps d'aller déjeuner. Au Pirée, nous fréquentons toujours le même endroit, To Παλιό Ρολόι / To Palio Roloï ... La Vieille Horloge ...
La carte est simple ...
La bière Alfa est fraîche ...
... et la nourriture est bonne ! Ce n'est pas la saison des tomates mais tant pis, on succombe quand même à la salade Xoriatiki.
Avec des kalamakis de porc ...
... et un café grec ... on est heureux !
On quitte ensuite le centre ...
... pour prendre le métro à la station "Piraeus" ...
Cette ligne, contrairement aux autres lignes de métro d'Athènes, est vieille qu'elle n'en peut plus. Mais elle est pratique alors on ne dira rien ! 😀
Direction Mikrolimano, le petit port (comme son nom grec l'indique) pittoresque du Pirée. On commence notre promenade sous les orangers qui bordent les rues ...
... en admirant au passage les belles maisons néoclassiques qui surplombent le bord de mer.
Des fois, ce sont des belles en devenir, je vous le concède ...😀
Entre les maisons, des trouées laissent passer de jolis points de vue.
J'adore cet araucaria qui s'élance au-dessus d'un patio ...
Je vous laisse vous promener avec moi ...
... et profiter de ces belles maisons.
Redescendons maintenant ...
... sur le front de mer.
L'atmosphère est paisible.
Il paraît qu'en plein été, ce n'est pas la même chose !
On profite de cette quiétude pour nous arrêter dans un bar ...
Un café frappé sur la terrasse et nous voilà bien ... Il va nous falloir rentrer, maintenant, car ce soir, j'ai réservé un truc qui devrait être bien sympathique.
En attendant, le métro nous ramène à Monastiraki ...
De là, nous rentrons à pied à l'hôtel ... non sans saluer nos amis les chats de la place Lysicrate. Eh oui, toujours eux !
Et puis le soir, donc, on embarque dans un taxi pour le quartier du Keramikos.
On entre, dès la porte d'une jolie maison à la façade néo-classique, dans un patio très zen ... Comme il ne fait pas très chaud, nous dînerons dans la belle salle à l'atmosphère feutrée ... Mais je ne vous ai pas encore dit où nous étions ! Le restaurant dans lequel nous dînerons ce soir est le CTC (Si-Ti-Si ... en grec moderne, c'est le fait de nourrir)) Urban Gastronomy. Une étoile au Michelin, un menu de 11 plats - très librement - inspirés de la tradition gastronomique grecque et la possibilité d'appairer plats et vins dans un menu spécial.
Le chef, c'est Alexandros Tsiotinis et la soirée que nous allons passer s'annonce extrêmement délicieuse !
Je vous montre le menu, en guise de préambule à ce dîner d'exception. À nous, pour préserver l'effet de surprise tout au long du repas, il ne sera donné qu'à la fin ... Bon, de toute façon, il n'est pas bien détaillé ! L'important est ce qui se passe dans votre esprit au moment où vous dégustez les plats. Pas moyen d'anticiper ... 😀
On commence avec des apéritifs, façon mezze ... Le premier est à base de crabe. N'est-ce pas magnifiquement présenté ?
Le deuxième, ce sont des sortes de croquettes à la langoustine ... en forme de pinces de la même bête. Ça fond dans la bouche ...
Nous avons ensuite une étonnante variation du classique pita-gyros (prononcez guiros, hein ?).
... et pour terminer ces mises-en-bouche, un bouyourdi, une sorte de dip à la feta très, très sophistiqué, présenté dans un œuf avec des mouillettes toutes fines et croquantes. Si vous ne le savez pas, ce plat est traditionnellement préparé avec de la feta, des poivrons rouges, des tomates et du piment, le tout fondu au four.
Suit un ceviche de sériole et huître, coiffé d'un granité de kiwi ...
... présenté avec un pain extraordinaire qui ressemble à une éponge ... sans en avoir du tout la consistance ! C'est juste incroyable en bouche.
La petite fleur de bourrache rappelle l'huître du plat et l'assiette en forme de nautile est magnifique !
Le plat suivant est "pain et beurre". Un plat à lui tout seul, avec une couronne de petits pains très, très moelleux ...
... et un morceau de beurre exceptionnel ! Le beurre est un beurre noisette qui a été reformé après refroidissement. C'est absolument divin !
On continue avec une soupe au maïs, l'un des plats signatures du restaurant, avec homard, truffe et bergamote. Que dire ??? C'est tellement soyeux en bouche, tellement délicieux ...
Fabuleux !
Nous poursuivons avec des tagliatelles de calmar et un pesto "déconstruit" ... Divin encore ...
L'attente entre les plats n'est pas longue ... juste le temps de finir notre verre avant le vin suivant !😁
"Athinaiki" ... C'est ce qui arrive sur notre table maintenant ... La jeune serveuse nous parle d'une "revisite" de la salade grecque ... Je ne vois pas trop ce qu'elle veut dire. En fait, il s'agit bien d'une salade , mais pas de la xoriatiki. La salade Athinaiki est une salade typiquement athénienne, très années 80, composée de poisson bouilli effeuillé, de petits légumes et de mayonnaise. Le tout est mélangé et dans les années 80, on moulait l'ensemble sur un plat de service en lui donnant une forme de poisson. On recouvrait de plus de mayonnaise et on décorait de tranches de concombres, de câpres, d'olives ...
Alors là, je comprends mieux ce qui arrive devant nous ... Et c'est hyper-bon, hyper-délicat !
J'en mangerais bien un peu plus mais en fait, il va falloir tenir le
rythme, avec les 11 plats et les 8 vins qui les accompagnent. 😁
On continue avec des cappelletti au canard, potiron et ... expresso ! Y'a des truffes, aussi ! Et c'est bien bon. Mieux que ça, même !
Le plat suivant est une variation du traditionnel stifado de lapin. Du râble de lapin, donc, avec des oignons, des châtaignes et ... de tout petits cubes de pomme verte. Et une sauce au vin rouge soyeuse et tellement savoureuse. Heureusement qu'il nous reste un peu de pain pour ne pas en perdre une goutte !
Et ces assiettes ! Le choix de la vaisselle est absolument extraordinaire et participe au plaisir que l'on a à déguster tout cela ...
Nous arrivons au dessert ...
... sobrement appelé "Carrot Cake" ! 😀
Une quenelle de glace à la carotte, quelques lamelles de carottes multicolores confites dans un sirop aux agrumes, façon glyko tou koutaliou, un gâteau aux noix émietté autour et dessus, pour couronner le dessert, une feuille en sucre croquante ...
Le second dessert a un nom encore plus sobre ... "Poire" ! Il s'agit en fait d'une poire pochée dans un sirop au muscat de Samos, couronnée d'une crème au mascarpone parfumée au rhum brun et à la vanille ... On est au paradis.
Après toutes ces nourritures solides autant que liquides, un petit café bien serré est le bienvenu.
On attend tranquillement notre taxi dans le jardin du restaurant, heureux comme jamais de ce dîner divin. Mais au pays des dieux, n'est-ce pas normal ?
Jeudi matin ... La journée va être longue ... On prend des forces ...
La première étape va être une promenade jusqu'au le Premier Cimetière d'Athènes, à ne pas confondre avec l'Ancien Cimetière du Keramikos, qui, lui, est le cimetière antique.
Ce cimetière fut créé en 1837, quelques années seulement après la libération d'Athènes des Ottomans. On ne pouvait alors pas enterrer les morts dans le centre-ville et c'est ainsi que chaque municipalité construisit son propre cimetière, à au moins 100 mètres de la ville. Celui-ci se trouve dans le quartier de Mets.
La rue Anapafseos, qui signifie lieu de repos en grec, amène à l'entrée du cimetière.
Forcément, beaucoup de fleuristes et de fabricants de pierres tombales en marbre s'alignent dans cette rue.
La porte de l'église, à l'entrée du cimetière, est ouverte et une célébration a lieu en ce moment-même ...
Le premier cimetière d’Athènes est un véritable musée à ciel ouvert, gratuit de surcroît, avec ses pierres tombales ornées de sculptures magnifiques et une liste interminable de personnalités célèbres enterrées dans ce lieu.
Il s'étend sur 225 000 mètres carrés et abrite plus de 12 000 tombes qui sont, pour beaucoup d'entre elles, de véritables œuvres d'art.
Sur la gauche, juste après l'entrée, on trouve d'abord les tombes de dignitaires ecclésiastiques ...
Celle-ci est celle de Séraphin 1er d'Athènes, qui fut primat de l'Église orthodoxe de Grèce du 12 Janvier 1974 au 10 Avril 1998. Un gars important ! 😀
Un peu plus loin, cet homme assis, c'est Georges Averof (1815-1899), un homme d'affaire philanthrope d'origine égyptienne, l'un des plus grands bienfaiteurs de la Grèce. Il construisit des écoles en Égypte comme en Grèce et finança la restauration du stade Panathénaïque, le Kallimarmaro, pour les Jeux Olympiques de 1896 à Athènes.
Le temple grec au fond, c'est la tombe de Heinrich Schliemann (1822-1890), un archéologue allemand.
Son mausolée est l'œuvre de l'architecte allemand Ernst Ziller, qui édifia beaucoup des grands bâtiments néoclassiques à Athènes.. La photo est prise d'un peu trop loin pour que vous puissiez voir que sa base est entourée d'une frise représentant Schliemann conduisant des fouilles.
Là, c'est la sépulture de Antoine Lembesis ... Je ne sais pas qui est ce gars mais la statue qui surplombe sa tombe, très Art Déco, me plaît beaucoup.
Là, c'est la famille Karavassilis. Pareil, inconnue au bataillon mais en regardant leur tombe, j'ai l'impression de connaître un peu ces gens !
La femme endormie de Yiannoulis Halepas (le sculpteur le plus célèbre de Tinos) a été sculptée pour une jeune femme qui morte de la tuberculose en 1878. Elle est considérée comme l'une des plus belles sculptures du cimetière.
Une jeune Grecque semble nous appeler ...
Là, un ange se penche au-dessus de l'épaule d'un enfant.
Sur sa tombe, une inscription qui m'intrigue ...
Camarades et Maîtres Aimés
Papa Maman Soeurs Adorés
Jamais Adieu Au Revoir
Là, une dame a un air bien sérieux, devant la pierre tombale de son mari, Dimos Georgulas (1808-1872) ... Bien que Maria Georgoula ait ensuite épousé Stylianos Kassimatis, elle a demandé à être enterrée dans la tombe de son premier mari et que sa statue en pied soit placée à côté.
Elle est morte en 1889, laissant derrière elle une importante activité philanthropique. Elle a notamment consacré une grande partie de sa fortune à des hôpitaux, des églises, ainsi qu'à l'Université d'Athènes. Elle a également soutenu les études de jeunes dans les domaines de l'agriculture et des arts.
Sur le socle, une inscription : Δ. ΦΙΛΙΠΠΟΤΗΣ / ΤΗΝΙΟΣ ΕΠΟΙΕΙ / ΑΘΗΝΑ 1890 ( D. Filippotis de Tinos, Athènes 1890. Les grands sculpteurs venaient souvent de l'île de Tinos ...
Voici Napoléon Zervas, qui fut un général grec et une figure marquante de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est surtout connu pour avoir fondé et dirigé la Ligue républicaine nationale grecque (EDES), l'un des principaux mouvements de résistance contre l'occupation allemande et italienne en Grèce. Il a fière allure, non ?
Promenons-nous encore un peu dans les allées du cimetière.
Et allons saluer le grand Théodoros Kolokotronis (1770-1843), qui fut un chef militaire grec emblématique de la guerre d'indépendance grecque contre l'Empire ottoman (1821–1829), farouche patriote, défenseur de la cause orthodoxe grecque, tacticien habile et charismatique. D'abord klephte (les klephtes étaient des bandits des montagnes insurgés, luttant contre la domination turque et tirant profit du brigandage), il rejoignit l'armée britannique dans les îles ioniennes, où il apprit à combattre de façon régulière. Il remporta des victoires importantes dans le Péloponnèse. Il est aujourd’hui célébré comme l’un des pères fondateurs de la Grèce moderne.
N'est-il pas beau avec sa fustanelle aux 400 plis ?
Encore quelques pas et nous voilà devant la tombe d'une célèbre chanteuse, Sofia Vembo. (1910-1978), qui devint célèbre dans las années 30. Sa renommée atteignit son apogée lorsqu'elle se mit à interpréter des chansons patriotiques pendant la guerre italo-grecque à la fin de l'année 1940.
Quelques petites précisions quant à la guerre italo-grecques ? Les voilà donc ...
Appelée aussi campagne de Grèce, elle eut lieu du 28 octobre 1940 au 23 avril 1941. Elle opposa le royaume d'Italie, dirigé par Mussolini, au royaume de Grèce.
Mussolini voulait étendre l'influence italienne dans les Balkans, comme Hitler le faisait en Europe centrale. L’Italie avait déjà envahi l’Albanie en 1939. Le 28 octobre 1940, Mussolini lança un ultimatum à la Grèce exigeant le droit d’occuper certaines zones stratégiques. Le dictateur grec Ioánnis Metaxás refusa. On célèbre depuis ce refus, chaque 28 octobre, comme le " Επέτειος του Όχι" / "Jour du Non".
Les Italiens envahirent la Grèce depuis l’Albanie, mais rencontrèrent une forte résistance grecque, qui contre-attaqua et repoussa les Italiens en Albanie. Mussolini fut humilié. Il recommença une offensive en mars 1941. Elle échoua également. En Avril de la même année, Hitler intervint et la Wehrmacht envahit la Grèce depuis la Bulgarie. La Grèce capitula vite et resta occupée par les forces de l'Axe (Les Allemands, les Italiens et les Bulgares), jusqu'en 1944. Ce conflit obligea Hitler à retarder l’invasion de l’URSS, ce qui eut des conséquences majeures pour la suite de la guerre.
Mais revenons-en à notre Sofia Vembo ... Pendant l'occupation de l'Axe grec dont je viens de vous parler, elle partit pour le Moyen-Orient et joua pour les troupes grecques en exil. Elle recevra le grade de major de l'armée hellénique pour ses efforts.
Sa tombe est vraiment jolie, hein ?
En revenant sur nos pas ...
... on aperçoit de grandes couronnes de roses blanches.
Une foule sort de l'église ...
Un défunt rejoint sa dernière demeure ...
Il est temps de quitter les lieux ...
Un chat nous raccompagne ... Nous reviendrons. Il y a tant d'autres belles sculptures à découvrir ici ! Et puis il faudra bien aller saluer Mélina Mercouri et Demis Roussos, non ?
En ressortant du cimetière, après "quelques" pas dans la ville, nous arrivons devant le Stade Panathénaïque (Παναθηναϊκό Στάδιο / Panathinaïkó Stádio)
Sa piste de forme allongée, d'une longueur de 200 mètres, est typique du stade antique. Il est fait de marbre (d'où son autre nom de Kallimarmaro ... de beau marbre ... ) et se situe entre le quartier de Pangráti et celui de Mets.
Le stade fut inauguré au cours de l'été -330 à l'occasion des grandes Panathénées (des fêtes solennelles dédiées à Athéna auxquelles participaient les habitants de la région de l'Attique) pour les compétitions athlétiques. Autour de 132, l'Empereur Hadrien y organisa des jeux, une chasse avec près de mille bêtes sauvages. Le stade fut rénové, tout en marbre blanc, et agrandi vers 140 grâce à un bienfaiteur public, Hérode Atticus. Celui de l'Odéon sous l'Acropole, vous vous souvenez ? Il pouvait alors accueillir 50 000 personnes.
Après l'interdiction des cérémonies païennes et des spectacles sanglants à la fin du IVème siècle, le stade, abandonné, tomba en ruine. Des champs recouvrirent son site et son revêtement de marbre disparut, réutilisé pour d'autres constructions.
C'est en 1836, avec la Grèce indépendante, que des fouilles mirent à jour les vestiges du stade. Ernst Ziller (vous l'avez -presque- vu au cimetière ! 😁) poursuivit les fouilles en 1869 et 1870 et on essaya alors d'organiser à nouveau des Jeux.
Pour préparer les Jeux Olympiques de 1896, les premiers Jeux Olympiques modernes, le gouvernement grec demanda à Georges Averof (pareil, vous l'avez "vu" au cimetière !) de financer la reconstruction du stade. Il fut rebâti en marbre pentélique, un marbre très blanc, avec des veines très fines, et put désormais accueillir 80 000 personnes. Les épreuves, pour ces premiers Jeux, étaient ouvertes à tous, y compris aux voyageurs de passage !
Depuis 2004, où il a accueilli les épreuves de tir et l'arrivée du marathon, il est surtout un lieu d'intérêt culturel et on peut le visiter.
Nous voilà dans le quartier de Pangráti, maintenant. On ne s'arrête pas devant ce panneau annonçant une épicerie fine, qui me servira de bon exercice de traduction à mon retour en France.
C'est à la Fondation Goulandris que nous allons rendre visite.
La Collection de la Fondation Basil & Elise Goulandris est l'une des plus importantes collections privées constituées au cours de la seconde moitié du XXème siècle.
Quand ils décident de la création de ce musée, Basil et Elise Goulandris veulent abriter leur collection mais aussi la rendre accessible à tous.
C'est, comme toutes les collections, une collection tout à fait subjective. Le couple étant quand même très bien entouré dans les Années 50 par des spécialistes du marché de l'art et des historiens, les œuvres sont bien choisies. Mais néanmoins choisies par les Goulandris selon leur goûts personnels et leurs normes esthétiques.
La collection se concentre sur les arts moderne et contemporain d'artistes de renommée mondiale .
Ce qui tombe bien, c'est que je me rends compte que ce sont les mêmes que les miens ! 😁
Ils ont constitué leur collection sur une période de 50 ans, dans le but de la montrer un jour, avec un soin particulier, une grande patience et, dirais-je, avec sans doute beaucoup de passion.
Comme souvent, on commence notre visite ... au café du musée ! J'adore les cafés des musées. Boire un verre, manger un morceau en sachant que l'on va voir des merveilles dans un instant, entouré de gens qui ont le même plaisir que moi, c'est un de mes petits bonheurs.
Notre déjeuner du jour commence par, pour Philippe, une bière Nisos "née dans les Cyclades" (!) et pour moi, une boisson très grecque, une limonade aromatisée au mastic et au gingembre.
...qui accompagnent parfaitement une belle part de tyropita, ce feuilleté au fromage tellement grec lui aussi.
Un peu de lecture avec ça ...
... et un dessert, quand même ! Et nous voilà prêts pour nous immerger dans ce musée merveilleux.
Nous voici avec Bonnard ...
Cézanne ...
Degas ...
Braque ...
... et Picasso ...
Van Gogh ...
Encore Van Gogh ...
Et encore Van Gogh ...
Gauguin ... et plein d'autres mais je ne vous ferai pas une visite exhaustive. Je tourne, je vire et je re-vire au milieu de ces toiles d'exception, toute à mon émotion.
J'ai toujours eu un faible pour Jean Arp ...
... et Karell Appel ... même si les styles sont très différents ! 😁
Cette collection est vraiment extraordinaire ! Il y a aussi Monet, Rodin, Toulouse-Lautrec, Léger, Kandinsky, Miró, Giacometti, Balthus, Pollock, Bacon, Lichtenstein ...
J'aime beaucoup cette table de Claude Lalanne ...
... et cet hippopotame de son mari François-Xavier.
La collection d'artistes grecs, je la découvre ... et je l'aime beaucoup aussi ! Yannis Tsarouchis a peint ce "Marin assis à une table" en 1980 ... Je l'adore ! Un marin lisant un livre, assis à une table bleue, devant un café grec et un grand verre d'eau ... Ce tableau ne peut que me plaire !
J'aime aussi beaucoup cette vivante et magnifique scène de marché, longue de plus de huit mètres, de Panayiotis Tetsis ...
Georges Hadoulis est un peintre plus contemporain puisqu'il est né en 1966. Sa peinture méditerranéenne est vive, colorée, heureuse, spontanée ...
Je ne connaissais rien à la peinture grecque moderne avant de venir visiter la Fondation Goulandris. Dorénavant, Constantinos Parthenis, Georges Bouzianis, Spyros Vassiliou, Nikos Hadjikyriakos-Ghika, Yannis Tsarouchis, Yannis Moralis, , Takis, Chryssa, Theodoros Stamos ... sont des noms que je tâcherai de retenir !
La boutique du musée est très chouette ! J'en profite pour photographier quelques céramiques ...
Elles me donneront peut-être des idées ! 😁
Si vous passez par Athènes, n'oubliez pas de venir vous perdre quelques heures dans ce musée délicieux !
Notre prochaine étape sera le Musée d'Art Cycladique, parfois appelé "Musée d'Art Goulandris", dans le quartier de Kolonaki ... Oui, aujourd'hui, les Goulandris sont à l'honneur ! Ce musée, ouvert en 1986, regorge d'œuvres magnifiques réunies par Nikólaos et Dólly Goulandris, le frère et la belle-sœur de Basil Goulandris, de la fondation du même nom ! Depuis lors, le musée est devenu une institution culturelle vivante de renommée internationale, axée sur la promotion des civilisations antiques de la mer Égée et de Chypre, avec un accent particulier sur l'art cycladique du IIIe millénaire avant J.-C.
L'exposition temporaire se situe dans le bâtiment néoclassique que vous voyez ici : Le manoir Stathatos a été édifié en 1895 sur les plans d’Ernst Ziller
pour servir de résidence et de bureau à l’armateur et marchand de
charbon Othon Stathatos. Un bâtiment plus moderne, en arrière, a été construit tout en marbre blanc et une passerelle intérieure en verre permet de passer d'un bâtiment à l'autre.
Dans le bâtiment moderne, nous voilà, encore une fois, au café. Un groupe de dames grecques vient de visiter l'exposition que nous allons voir et en parlent avec enthousiasme. Nous buvons rapidement un café et nous commençons la visite.
Nous sommes ici pour visiter la grande exposition “Kykladitisses, les femmes des Cyclades, Histoires méconnues des femmes des Cyclades”(12.12.2024 – 04.05.2025).
Elle se termine bientôt. On en profite !Elle présente pour la première fois, que ce soit en Grèce ou ailleurs dans le monde, l’histoire à travers les yeux des femmes des Cyclades, de l’Antiquité au XIXe siècle.
Voilà donc quelques-unes de ces femmes des Cyclades qui racontent leur histoire dans cette exposition archéologique au travers de 180 œuvres d'importance provenant de presque tous les musées des îles des Cyclades : Amorgos, Andros, Delos, Thera, Ios, Kea, Kythnos, Milos, Mykonos, Naxos, Paros, Serifos, Sikinos, Sifnos, Syros, Tinos et Folegandros.
Qu'elles soient déesses, prêtresses, marchandes, courtisanes ou religieuses, combattantes, intellectuelles, immigrantes ... on les rencontrera ici.
On les découvrira tant dans leur vie publique que dans leur
vie privée, dans la vie sociale, politique, religieuse ou encore familiale.
Les objets exposés vont de la préhistoire à la naissance de l’État grec et, pour certains d'entre eux, ils n'ont jamais été exposés au public. C'est donc une grande chance que de pouvoir les admirer ici, cette année.
L’exposition comprend 12 sections; Je vous montrerai donc les œuvres dans l'ordre où elles sont présentées.
La première section explore le principe des genres dans les sociétés cycladiques.
On a d'abord ce joli bas-relief qui représente Dionysos avec ses attributs, la thyrse et la panthère, et les vêtements féminins d'Artemis, la déesse principale de Delos.
Il y a ensuite une jolie figurine en terre de Paros, Pipina. Les archéologues n'arrivent pas à se mettre d'accord pour savoir si elle représente Apollon ou Artemis.
La seconde section de l'exposition est consacrée aux déesses des îles des Cyclades.
On y découvre d'abord des figurines féminines du Néolithique, aux hanches larges et à la poitrine accentuée, premières apparitions du culte d'une Déesse mère que l'on vénérait dans les Cyclades pour ses pouvoirs en matière de fertilité et de renaissance. Elle permettait à l'espèce humaine de survivre, en quelque-sorte, d'où son importance majeure.
Cette statue cycladique d'une déesse en marbre date de la première période cycladique, aux alentours du IIIème siècle avant JC. On remarque son ventre gonflé. Elle croise ses bras dessus, comme pour protéger son futur enfant.
Cette Déesse mère va évoluer au fil des âges ... Sur ce morceau de poterie trouvé dans un sanctuaire dédié à Demeter sur l'île de Tinos autour de 650 avant JC., la déesse-mère se transforme en "Potnia de Tinos", (Potnia Thêron), la Maîtresse des Fauves.
Là, Demeter, la déesse de la nature, symbole de la fertilité et de la renaissance, apparaît couronnée d'épis de blé. Ce morceau d'argile vient de l'île d'Amorgos.
À côté de Thésée, sur cette grande amphore trouvée à Tinos, Ariane, qui n'est pas née déesse mais que la destinée a fait devenir déesse de Naxos après son mariage avec Dionysos. Vous connaissez sans doute l'histoire ... La fille de Minos, le roi de Crète, aida Thésée à s'échapper du labyrinthe en tuant son frère, le terrible Minotaure. Elle demanda alors à Thésée de la ramener à Athènes et de l'épouser, ce qui n'arriva jamais puisque le dieu Dionysos, qui la vit alors qu'ils faisaient escale sur l'île de Naxos, voulut en faire sa femme. C'est dans ce contexte qu'Ariane fut déifiée ... et représentée sur beaucoup de céramiques grecques dans l'Antiquité.
Un peu plus loin, cette tête en marbre aux jolis traits représenterait Aphrodite, Artemis ou encore Ariane. Elle a gardé la couleur de ses cheveux et je la trouve d'une grande pureté, non ? Elle date de la dernière période hellenistique (323 Avant JC - 32 avant JC).
Parmi les déesses, on ne peut pas passer à côté de Hera, soeur et épouse de Zeus. Cruelle, jalouse, se vengeant des infidélités de son mari sur ses conquêtes et leurs enfants : Elle poursuivit par exemple Leto enceinte de Zeus pour l'empêcher d'accoucher sur la terre. Cette dernière accoucha sur un bout de rocher dérivant et lui promit de le fixer après son accouchement. Quand elle enfanta Artemis et Apollon, le rocher devint visible, clair (= Delos en grec) ).
Mais au fond, elle reste une femme dans un monde dominé par les mâles. Patronne des mariages, elle protège les épouses légitimes.
Nous avons ensuite une statue représentant Artemis, la jeune et vierge déesse grecque de la chasse, de la nature sauvage et de la chasteté. Fille de Zeus et soeur d'Apollon,
Artémis était considérée la protectrice des filles et des jeunes femmes
notamment pendant l'accouchement. Ici, elle est Artemis Elaphébole et s'apprête à donner le coup de grâce à sa proie ! 😀 Sa statue vient de Delos ...
... tout comme celle-ci ...
Là, venant d'Andros, elle est la protectrice des jeunes filles dans leur passage entre l'adolescence et le monde adulte.
Passons à la troisième section, qui est consacrée à la place de la femme cycladique dans les sanctuaires ...
Dans les sanctuaires, prêtresses au centre des rituels religieux, les femmes jouaient un rôle prépondérant.
En voici une, la Kore de Thera, cité antique sur Santorin, une statue dédalienne colossale découverte fortuitement en 2000. Faite à Naxos mais cassée lors du transfert, elle a été enterrée dans la nécropole et a passé 2700 ans sous terre !
Ici, on a une statue de marbre d'une jeune fille portant une oie dans ses bras.
Et là, une statue péplophore datant de 440 avant JC, dont la dénomination vient du fait qu'elle porte un peplos, cette tunique grecque portée par les femmes, porte des offrandes sacrées, peut-être pour les Thesmophories.
Les Thesmophories commémoraient Déméter Thesmophoros, littéralement celle qui a apporté les lois.
Seules pouvaient y participer les femmes mariées à des citoyens. C'était une cérémonie collective, sans prêtresse : Déméter est la déesse qui a institué le mariage et a ainsi donné un statut social aux femmes. En enseignant l'agriculture aux hommes, elle leur a permis de se sédentariser et, par conséquent de créer un noyau familial fixe autour d'une habitation fixe. Ces fêtes se déroulaient sur au moins trois jours, toujours réglées sur le calendrier agricole.
Arrêtons-nous ensuite devant cette magnifique fresque appelée "Femmes dans l'Adyton", qui date de 1600 av. JC.
La fresque décorait l'un des murs entourant le bassin lustral, sans doute dédié à la purification, d'une maison privée à trois étages qui appartenait à une personne riche et puissante qui organisait probablement des cérémonies religieuses (d'où cette notion d'adyton, l'espace sacré interdit au profane dans un temple) ...
Vers 1600 avant J.-C., après un tremblement de terre suivi d'une éruption volcanique, la ville d'Akrotiri, sur l'île de Thera, fut ensevelie sous une épaisse couche de pierre ponce et de cendres. De là l'extraordinaire état de conservation de cette fresque.
Elle relate le rite initiatique du passage d'une jeune adolescente à l'âge adulte :
A droite, on découvre une jeune fille avec la tête rasée peinte en bleu. La femme de gauche, plus âgée, frappe par sa beauté. Elle explique à la jeune fille que pour entrer dans la phase suivante de sa vie, elle doit respecter les dieux et leur faire des offrandes, comme ce collier. Au milieu, la femme assise sur un petit rocher s'est blessée et sa jambe saigne. Elle semble avoir mal et se tient la tête en cherchant des yeux les crocus miraculeux qui la soigneront. Les fleurs s'épanouissent quand les gouttes de son sang touchent le sol, symbolisant la nouvelle naissance de la jeune fille après cette cérémonie d'initiation. Elle apprend qu'elle aura mal et saignera mais qu'elle vivra ainsi dans le miracle du cycle de la vie.
Nous voici ensuite devant les grandes Korai de Kea, des statues en argile du 15ème siècle avant JC., des prêtresses ou des fidèles, ornées de guirlandes autour du cou et de longues robes, représentées comme si elles dansaient à l'apparition soudaine de la déesse.
La quatrième section est consacrée aux figurines apotropaïques féminines, celles qui conjurent le mauvais sort ...
On a d'abord le sphinx (ou la sphinge) qui, dans la mythologie grecque, étaient des créatures au torse et à la tête de femme, aux ailes d'oiseaux et au corps de lion.
Un mythe grec raconte qu'Œdipe, fils de Laïos et Jocaste, roi et reine de Thèbes, fut abandonné à la naissance à cause d'une prophétie annonçant qu'il tuerait son père et épouserait sa mère. Élevé loin de ses parents biologiques, il finit, sans le savoir, par accomplir cette prophétie tragique :
Œdipe grandit à Corinthe, élevé par le roi Polybe et la reine Mérope, qu’il croit être ses vrais parents. Un jour, un ivrogne lui dit qu’il est un enfant adopté. Troublé, il se rend à l’oracle d’Apollon à Delphes pour connaître la vérité sur ses origines. L’oracle ne lui répond pas directement, mais lui prédit : "Tu tueras ton père et tu épouseras ta mère". Épouvanté, Oedipe décide de quitter Corinthe, espérant ainsi échapper à la prophétie.
Alors qu’il fuit Corinthe, Œdipe croise un convoi sur la route. Une querelle éclate, et Œdipe tue un vieil homme ainsi que ses serviteurs. Ce vieil homme est Laïos, son père biologique, mais Œdipe ne le sait pas.
En arrivant à Thèbes, Œdipe apprend que la ville est terrorisée par le Sphinx, qui dévore ceux qui échouent à répondre à l'énigme qu'elle pose à tous ceux qui veulent passer : "Quel est l’animal qui marche à quatre pattes le matin, deux à midi, et trois le soir ?" Œdipe répond : "L’homme : il marche à quatre pattes bébé, sur deux jambes adulte, et avec une canne dans la vieillesse". Le Sphinx, vaincu par cette réponse, se jette du haut d’un rocher. Œdipe est acclamé comme un héros. En remerciement, les Thébains lui offrent le trône vacant (puisque Laïos est mort), ainsi que la main de la reine Jocaste, veuve de Laïos. Œdipe accepte, toujours sans connaître sa véritable identité ni celle de Jocaste. Et c'est ainsi que la prophétie se réalise ...
Les Gorgones, elles, sont d'horribles créatures au visage hideux, aux cheveux faits de serpents vivants, aux dents de sanglier, aux griffes acérées, aux ailes de bronze et au regard pétrifiant. Qui les regarde en face est instantanément transformé en pierre. Méduse est la plus célèbre d'entre elles. Elle va être tuée par Persée, un héros grec qui, aidé par Hermès et Athéna dont il reçoit un bouclier miroir, des sandales ailées, une épée et une cape d'invisibilité (JK Rowlings n'a rien inventé ! 😀), va éviter de la regarder directement en se servant de son bouclier-miroir pour l'approcher et lui trancher la tête.
Les amatrices reconnaîtront Méduse sur le logo de leur sac à main Versace ! 😀Au fil du temps, sa représentation a été adoucie, au point de devenir parfois une belle jeune femme ... Dans les Cyclades, le mythe de Méduse est souvent liée au mythe de Polydecte, le roi de l'île de Sériphos.
Je vous raconte maintenant le prequel de l'histoire précédente, ou pourquoi Persée a zigouillé Méduse. 😂😂😂
Polydecte accueille Danaé et son fils Persée, qui ont été jetés à la mer par Acrisios, le père de Danaé, sur Sériphos. Polydecte tombe amoureux de Danaé et pour se débarrasser de Persée, il lui demande de lui rapporter la tête de Méduse, pensant que cela est impossible. Cependant, comme je vous l'ai raconté, grâce à l'aide des dieux, Persée réussit sa quête. À son retour, il utilise la tête de Méduse pour transformer Polydecte en pierre, mettant ainsi fin à sa tyrannie.Tout est bien qui finit bien !La cinquième section de l'exposition est consacrées aux Identités des Femmes.
Cette section explore plus en profondeur le monde des Kykladitisses (les Femmes des Cyclades) en examinant leurs identités multiples et les limites que leur impose la société.
Sur cette stèle de marbre du 3ème siècle avant JC., par exemple, une inscription indique la décision de la Boulé et du peuple de Kea d'interdire catégoriquement aux femmes libres ou vierges de circuler seules sur l'île "pour leur sécurité".
Des amendes étaient prévues pour les femmes ou les vierges violant la loi : Dix drachmes pour les femmes, cependant que le montant exact de l'amende en ce qui concernait les filles vierges a été perdu. On suppose qu'il était bien supérieur ... 😀
Par le mariage, une femme passait de la propriété de son père à celle de son mari. La dot offerte par le père à son futur mari confirme ce point de vue, comme en témoigne une stèle en pierre du IIIe siècle av. J.-C. provenant de Mykonos. Cette stèle est l'un des rares documents publics de l'antiquité qui détaille l'argent et les objets ( maisons, vêtements, esclaves) donnés par le père (ou un homme proche) au mari.Un document manuscrit de dot de 1690 apr. J.-C., provenant de la même île, témoigne une fois de plus de la perpétuation de cette tradition pendant de nombreux siècles.
Dans les anciennes Cyclades, on le voit sur ces vases de Mykonos, le monde de la femme était dans le gynécée de sa maison, un monde où les femmes étaient confinées, seulement préoccupées par leur beauté ou leurs enfants.
De temps à autre, cependant, la femme des Cyclades a connu des moments d'émancipation relative.
Dès l'époque hellénistique, on a constaté une amélioration générale de son statut social, qui s'est accentuée à l'époque romaine. À l'aube de la naissance de la Grèce moderne, les Kykladitisses Evanthia Kairi et Manto Mavrogenous furent les pionnières du nouveau statut revendiqué par les femmes.
En 1815, alors qu'elle n'avait que 15 ans, Evanthia Kairi de Andros, soeur de Theophilos Kairi, un célèbre philosophe grec moderne, écrivit une lettre à Adamantios Korais, l'un des plus éminents spécialistes de la culture grecque de son temps, pour lui demander de lui envoyer des livres qu'elle pourrait traduire et utiliser dans l'éducation des enfants grecs.
Quelques années plus tard, en 1825, elle voulut aider la Révolution Grecque et écrivit une lettre de dix-huit pages qu'elle fit signer à 30 autres éminentes femmes grecques pour motiver les femmes philhellènes des pays de l'Ouest à "renverser l’attitude et la politique violentes et traîtresses de leurs dirigeants contre les Grecs insurgés". En 1826, elle fut traduite en anglais par George Lee, publiée à Londres et accueillie avec un grand enthousiasme par les cercles féminins philhellènes. Par sa lettre, Evanthia contribua de manière décisive à l'essor du mouvement philhellène, tout en soulignant avec force l'apport des femmes à la littérature et à l'action politique.
En 1826 aussi, elle écrivit la première pièce de théâtre du nouvel État Grec, Nikeratos, un drame à propos de la Révolution Grecque qui combinait des éléments de la tragédie grecque avec des éléments romantiques et mélodramatiques, dédié aux femmes grecques qui s'étaient sacrifiées pour leur pays.
Il y a aussi deux lettres intéressantes de Manto Mavrogenous, dont je vous ai parlé l'été dernier lors de notre visite à Mykonos. Dans la première, adressée en 1825, elle s'adresse au Parlement et lui exprime sa volonté de donner tout ce qu'elle possède, et même sa vie, pour les besoins du soulèvement national.
Dans la seconde, adressée au roi Othon Ier, écrite en 1841, elle demande un support financier puisqu'elle a donné toutes ses possessions pour l'effort national. La réponse est négative et elle mourra dans la plus extrême pauvreté, illustrant bien le fait que la position de la femme reste celle d'une subordonnée, que ce soit dans la sphère privée comme dans la sphère publique au 19ème siècle.
La 6ème section est celle des déesses de la mer ...
Un joli marbre votif trouvé sur Delos représente Isia Pelagia, la déesse qui assurait des vents favorables et protégeait les marins durant leurs voyages.
Elle est aussi ici ...
L'ex voto suivant remercie la Vierge d'avoir protégé un navire d'une attaque d'espadon (!). Le morceau de bois sur lequel est peinte la Vierge est le morceau attaqué du bateau !
Nous découvrons une touche d'Érotisme dans la 7ème section ...
Les femmes ont toujours été associées aux histoires érotiques, et la déesse principale dans ce domaine est Aphrodite. La déesse de l'amour, invoquée comme Aphrodite Pandemos, symbolise l'union charnelle entre l'homme et la femme, une union qui est très souvent dépeinte dans l'art cycladique.
On a ici une ravissante Aphrodite Anadyomène, Aphrodite qui sort des eaux ...
Ici, un centaure embrasse une femme ... Alors que les images sont souvent explicites, les sentiments sont rarement représentés comme cette statue les montre.
Voilà une de ces images explicites ! 😀
Une fresque du quartier du théâtre à Délos, datant du 2eme siècle BC, montre une courtisane qui tend la main pour recevoir le paiement de ses services de la part d'un soldat de passage avant de lui offrir ses services érotiques. Delos était un port très actif et les marchands, marins et autres mercenaires y étaient légion ... de même que les bordels !
Passons dans la 8ème section, maintenant ... Sexe et Violence dans la Grèce antique étaient souvent associés, voire normaux. On en trouve les premières traces dans les poèmes d'Homère, quand Zeus menace sa femme jalouse dans le 1er livre de l'Iliade.
Voici une mosaïque de la fin du 2ème siècle avant JC. sur laquelle Lycurgus, roi de Thrace, se prépare à frapper la nymphe Ambrosia, qui s'est refusée à lui, avec une double hache !
Là, c'est Aline, jeune femme enceinte morte sans doute victime de la société patriarcale. Sur sa tombe, une épigramme raconte son histoire et invite les passants à s'arrêter devant la tombe, pleurer ... et rendre hommage à l'homme qui s'est occupé de faire ériger ce monument en son honneur !
Et puis il y a l'horrible histoire de Neiko, de Sikinos : Torturée et tuée à l'âge de 35-40 ans car possédée, on la voit ici jambes attachées, fémurs cassés, mâchoire en miettes ... Qu'elle ait été torturée à ce point quand elle était vivante ou que cela ait été fait post-mortem, voilà des actes d'une violence terrifiante ! Un morceau de soufre et un autre de bitume posés sur sa poitrine étaient censés repousser le diable.
9 ème section ... La mort au travers des yeux des femmes :
Ce sont les femmes qui assument la responsabilité de l'exécution des rituels funéraires, expriment leurs émotions et rendent hommage aux défunts. Elles se tirent les cheveux, se frappent la poitrine ...
Une jolie stèle du III ème siècle av. JC montre l'émotion et la tendresse d'une femme qui fait ses derniers adieux à son mari éploré. Elle tente de le réconforter. Lui tente de la retenir un moment.
10ème section ... Les Immigrantes et le Croisement des Cultures :
Les Cyclades, grâce à leur position privilégiée, ont toujours été un"hub" qui attirait les gens depuis partout dans le monde. Des femmes d'origines diverses sont arrivées et se sont installées sur ces îles, laissant la marque de leur histoire dans l'Arichipel.
Ces statues égyptiennes en terre retrouvées dans le sanctuaire des dieux
égyptiens de Délos sont des témoins des rapports entre les Cyclades et
la terre des pharaons.
Et puis il y a Magia Pulchra, une femme libérée, qui devint l'une de ces femmes des Cyclades et finança d'importants bâtiments publics sur Melos, offrant ainsi ses services à son nouveau pays.
Un codex sur parchemin du Xème siècle après J.C par Nicétas, un érudit chroniqueur de son époque, raconte la vie de sainte Théoktiste, violemment chassée de sa terre natale, Lesbos, et devenue une femme des Cyclades qui a consacré sa vie à Dieu.
Confiée à un monastère à la mort de ses parents ( on est au IXème siècle !), Osia Theoktiste devint religieuse. Des corsaires arabes l'enlevèrent et la réduisirent en esclavage alors qu'elle n'avait que 18 ans. Lors de l'escale suivante des pirates à Paros, elle échappa à ses ravisseurs. Pendant trente-cinq ans, elle choisit de vivre recluse dans la région désolée de Parikia, dans l'église en ruines de Panagia Ekatontapyliani, se nourrissant exclusivement de légumes verts et vêtue de vêtements usés par le temps. Un jour, un chasseur venue d'Eubée visita Paros. Désirant d'abord prier, il se rendit à l'église d'Ekatontapyliani, où il découvrit une femme étrange.
Elle lui raconta sa vie, puis lui demanda de lui apporter la Sainte Communion lors de son prochain voyage car elle sentait que sa fin est proche. Le chasseur lui apporta le sacrement que Théoktiste reçut avec émotion, tout en lui donnant sa bénédiction avant qu'il ne parte à la chasse. Mais lorsqu'il revint lui faire ses adieux, elle était morte. Ne sachant que faire de son corps, il décida de lui couper la main droite, sans l'enterrer, et de l'emporter avec lui comme une relique.À sa grande surprise, en reprenant le chemin du retour, le chasseur constata que son navire ne bougeait pas malgré des vents favorables. Il comprit alors que cela devait être dû à son manque de respect envers la sainte. Il retourna donc à l'église, remit la relique au corps de la sainte, puis le navire appareilla sans encombre vers sa destination. Quand il raconta ce qu'il avait fait à ses compagnons, ils furent touchés et décidèrent de revenir en arrière pour aller chercher son corps : Il avait disparu, laissant juste une trace au sol. Un signe de la sainteté de cette femme.
Pour en revenir au codex en lui-même, la vie de sainte Théoktiste de Lesbos fut racontée au magister Nicétas par le moine Siméon, qui avait entendu le récit du chasseur qui avait rencontré la sainte. Théoktiste, une voyageuse migrante, devenue la fierté et la sainte patronne de trois îles de la mer Égée, est célébrée chaque année par l'Église le 9 novembre.
La 11ème section nous raconte Les Origines du Monde ... Les femmes cycladiques et leur rôle de mère.
Je trouve super-jolies ces "aiguières à tétons", des vases de terre avec des éléments du genre féminin ...
... et ces figurines votives rendant hommage à la déesse Eleithya pour la fertilité et la guérison dans un monde ou la mortalité périnatale était très forte ...
L'image qui suit sort d'un livre de Charles-Nicolas Sigisbert Sonnini de Manoncourt, naturaliste
français qui a voyagé en Grèce au début du XIXème siècle. C'est
une gravure représentant l'accouchement d'une femme grecque auquel il
eut droit d'assister. Il s'étonne, dans l'ouvrage, de la position assise
de la parturiente, loin des positions classiques pour accoucher de
l'époque en France. Pour les amoureux des Cyclades, soit dit en passant,
cet ouvrage est assez extraordinaire et on le trouve encore en vente !
12ème et dernière section ... Les visages ...
L'exposition est presque terminée ... Une série de 4 bustes de femmes, qui vont de la Préhistoire jusqu'à la période byzantine, s'offre à nous ... Toutes aussi belles les unes que les autres, ces dames ! Une très jolie fin pour une très, très belle exposition !
On termine la visite de cette extraordinaire exposition par ... une visite à la boutique du musée.
C'est un endroit où l'on peut à la fois acheter de belles reproductions d'objets présentés dans le musée ...
... mais aussi beaucoup de céramiques et bijoux bien plus modernes mais de haute qualité ...
C'est aussi pour moi un excellent endroit pour prendre plein d'idées pour mes prochains travaux de céramique.
Et j'y trouve même un superbe livre de cuisine sur les recettes cycladiques ... en grec! Parfait pour ma culture ... culinaire et linguistique !
Après avoir appris à connaître les femmes des îles de la mer Égée, nous allons faire un tour dans les collections permanentes mais je vous ferai grâce de la visite ... Ceci dit, si ça vous intéresse, c'est dans un autre billet plus ancien ...
https://questcequonmange.blogspot.com/2016/09/connaissez-vous-athenes.html
Puis, parce que nous sommes courageux ... ou complètement dingos ... c'est un peu plus loin dans l'avenue, au musée Bénaki, que nous nous rendons. Je vous avais dit que la journée serait dense ...
Le Musée Benaki de la culture grecque.
C'est l'un des établissements culturels les plus emblématiques de Grèce. Fondé en 1930 par Antonis Benakis, il est installé dans un élégant bâtiment néoclassique, autrefois demeure familiale, situé à l'angle de la rue Koumbari et de l'avenue Vasilissis Sofias, à proximité du Jardin national et du Parlement hellénique.
Le musée offre une plongée chronologique dans l'histoire de la Grèce, depuis la préhistoire jusqu'à l'époque moderne. Un parcours à travers cinq millénaires d'histoire grecque.
Les collections sont réparties en plusieurs sections thématiques :
- Art préhistorique et antique, avec des objets datant du Paléolithique, des civilisations cycladique, minoenne, mycénienne, ainsi que des périodes classique et hellénistique, incluant des sculptures, des céramiques et des bijoux.
Comme on sort de deux heures au musée d'Art cycladique, on passe vite ...
- Art byzantin et post-byzantin, l'une des plus vastes collections au monde, avec plus de 8 000 objets tels que des icônes, fresques, mosaïques et artefacts religieux, illustrant la richesse de l'art chrétien orthodoxe.
Cette partie-là est assez impressionnante. On passerait des heures à admirer chaque détail de chaque icône ...
- Culture néo-hellénique : Objets de la période ottomane jusqu'au XXe siècle, comprenant des costumes traditionnels, meubles, arts décoratifs, ainsi que des peintures et sculptures d'artistes grecs renommés.
Ça, c'est ma partie préférée ...
Un lit-tente de Rhodes du 17e ou 18e siècle, un métier à tisser crétois en bois ciselé du début du IXe siècle ...
Des costumes traditionnels de l'île de Paros ...
Une très recherchée robe de mariage, toute faite de soie .... et de métal ! Elle ne date que de la fin du XIXe siècle. Cela n'est pas si loin de nous!
Mon coffre préféré, qui vient tout droit (ou pas !) de Mytilène ... et de la fin du 18e siècle.
De la jolie céramique verte ...
... et la reconstitution d'un intérieur du XVIIIème siècle. Une bien belle salle de réception !
Ma tasse préférée ! Ce qui est amusant, c'est que ce n'est pas la première fois que nous y allons et qu'en reprenant mes photos de 2019, je me rends compte que sur tout le musée, j'ai en fait pris les mêmes clichés 5 ans plus tard ! Comme quoi je suis suis fidèle à ce que j'aime !
Cette tasse ...
... cette broderie ...
Cette scène costumée ...
Et puis il y a une nouvelle collaboration entre l'ambassade du Royaume-Uni à Athènes et le musée Benaki : La Collection d'art du gouvernement britannique a prêté dix-sept œuvres d'art provenant de la résidence de l'ambassadeur britannique, qui seront exposées durablement, pour au moins deux ans, au musée Benaki et à la galerie Ghika.
Parmi ces oeuvres, il y a ce portrait de Lord Byron par Thomas Phillips. L'année 2024 marque le bicentenaire de la mort du poète philhellène, et son portrait est là pour commémorer cet anniversaire avec justesse. J'ai depuis longtemps une certaine fascination pour Byron, allez savoir pourquoi ? 😀
Ce tableau permet d'avoir une idée de ce qu'était la région d'Athènes autour de 1835, date à laquelle E. Dodwell (1767-1832) l'a réalisé.
E. Dodwell était un archéologue et un peintre irlandais passionné par la Grèce antique. Grâce à sa fortune, il voyagea en Méditerranée, notamment en Grèce entre 1801 et 1806. Ses peintures documentent avec précision monuments, paysages et vie quotidienne, mêlant rigueur scientifique et sens artistique et restent une référence pour les voyageurs et les archéologues.
Ces fugitifs grecs sont le travail de Sir Charles Lock Eastflake et datent de la même époque ... C'est une forte partie de l'histoire grecque qui se rejoue devant nos yeux ...
Ces jeunes femmes conversant font aussi partie des oeuvres prêtées par l'Ambassade du Royaume-Uni à la Grèce. L'artiste est John Frederick Lewis (1805-1876). C'est une aquarelle orientaliste tout à fait jolie.
Vraiment, le tableau est ravissant et ma photo ne lui rend pas hommage ! 😏
Je vous laisse maintenant déambuler parmi ces personnages ...
... aux vêtements de l'époque du Roi Othon de Grèce.
Othon Ier de Grèce (1815-1867) fut le premier roi de la Grèce moderne. Fils du roi Louis Ier de Bavière, il fut choisi par les puissances européennes (le Royaume-Uni, la France, la Russie) pour monter sur le trône grec après l'indépendance du pays vis-à-vis de l'Empire ottoman. Il régna de 1832 à 1862.
Son règne fut marqué par des tensions politiques : il imposa d'abord une monarchie absolue, puis dut accepter une constitution en 1844. Son origine étrangère, son autoritarisme et son refus d'adopter l'orthodoxie grecque contribuèrent à son impopularité. Il fut finalement renversé en 1862 et retourna en Bavière. Mais il laissa quelques vêtements, vraisemblablement, puisque ce long manteau, appelé doulamas, et cette tenue officielle lui appartinrent un jour ! 😀
Enfin, voilà de belles robes de princesses. De vraies princesses du temps de la Reine Olga de Grèce (1851-1926). Petite-fille de Nicolas Ier, tsar de Russie et devenue reine de Grèce par son mariage avec Georges Ier de Grèce, elle restera reine des Hellènes entre 1867 et 1913.
Nous terminerons cette petite visite par l'observation d'une carte géographique des années 1920 : La carte de la "Nouvelle Grande Grèce" avec les frontières d'avant les Guerres balkaniques de 1912 et 1913, et celles d'après la Première Guerre mondiale ...
L'histoire de la Grèce est passionnante, et on ne la connaît, pour la plupart d'entre nous, pas bien ou pas du tout !
Prenons les Guerres Balkaniques, par exemple : Ce sont deux guerres qui eurent lieu dans les Balkans, entre 1912 et 1913, juste avant la Première Guerre mondiale.
Elles opposèrent des pays des Balkans (comme la Serbie, la Grèce, la Bulgarie...) à l’Empire ottoman, puis entre eux. À cette époque, l’Empire ottoman contrôlait encore des territoires en Europe du Sud-Est (les Balkans). Ces derniers voulurent se libérer de la domination ottomane et récupérer des terres. La Première guerre balkanique (1912) opposa Serbie, Bulgarie, Grèce et Monténégro (appelés la Ligue balkanique) contre l’Empire ottoman. Leur but était de chasser les Ottomans des Balkans. Le résultat fut une victoire de la Ligue balkanique. L’Empire ottoman perdit presque tous ses territoires en Europe.
La Deuxième guerre balkanique, en 1913, opposa la Bulgarie à ses anciens alliés (Serbie et Grèce) parce qu’elle voulait plus de terres. Elle se solda par la perte des territoires et d'autres pays, comme la Roumanie et l'Empire ottoman) en profitèrent aussi pour l’attaquer. La conséquence de ces deux guerres fut que L’Empire ottoman perdit sa place en Europe et que les tensions augmentèrent entre les pays balkaniques. Ces conflits furent l’un des éléments déclencheurs de la Première Guerre mondiale.
Parlant de territoires, la Grèce n'a pas perdu au change !
Enfin, parce qu'une visite de musée sans un arrêt devant ses céramiques ne serait pas complète, voici un charmant petit lièvre ...
... et un plat dont on peut acheter une copie dans la magnifique boutique du musée ! 😀
L'entrée au musée Benaki est gratuite tous les jeudis de 18h à minuit, ainsi que le 18 mai, Journée Internationale des Musées. Ce musée est une destination incontournable pour quiconque s'intéresse à l'histoire et à la culture grecques. Il offre une perspective complète et immersive sur l'évolution de la civilisation hellénique à travers les âges et cela en fait, vous l'imaginez bien, un de mes musées favoris à Athènes !
Pour couronner cette journée dédiée aux musées d'Athènes, nous dînerons sur la terrasse du Benaki.
Le plat du jour, c'est une assiette de "λαχανοντολμάδες αυγολέμονο". Ah, vous vous demandez ce que c'est, hein ? 😀
Eh bien ce sont des feuilles de chou facies à la viande et servies avec une sauce à l'œuf et au citron. Un plat traditionnel grec ...
... dont je retrouve la recette dans mon nouveau livre de cuisine cycladique ...
Bon, le déchiffrage risque de ne pas vous avancer beaucoup non plus !
Nous attendons que notre commande arrive en dégustant un verre d'ouzo ... forcément !
On admire la vue sur l'avenue Vassilis Sofias ...
... cette grande avenue bordée d'ambassades et d'immeubles grandioses.
L'air est très doux et et le restaurant, bien calme ...
Nos choux farcis arrivent ... Un régal !
Un petit dessert, moins convaincant mais bon quand même ...
... et il est temps de rentrer ! Devant le Parlement ...
... des bouquets de fleurs sont posés au sol, entourés de petites bougies et lumières ... Un hommage aux victimes de la catastrophe ferroviaire de Tempé, le 28 février 2023, qui avait fait 57 morts.
Nous visitons Athènes en pleine période de manifestations pour réclamer des informations sur les causes exactes de l'accident et obtenir que le gouvernement grec rende enfin des comptes. La veille de notre arrivée, 350 000 personnes ont manifesté à Athènes, en pleine grève générale. Et les Grecs ne sont pas toujours des tendres, quand ils manifestent ! Pierres et cocktails molotov du côté des manifestants ... Gaz lacrymogènes en réponse de la part des forces de l'ordre ... Des blessés ... et du merdier ! Ce soir, c'est plus calme ... Mais ce n'est pas terminé, vous verrez cela un peu plus loin !
Vendredi matin ...
Aujourd'hui, nous quitterons le centre d'Athènes ...
On lèche les vitrines appétissantes ...
... en allant attraper un tram qui nous emmènera le long du bord de mer ...
... dans une jolie promenade !
Début mars, la plage est peu fréquentée ...
... même s'il fait déjà bien chaud.
On est en semaine, en plus. J'imagine que demain, ce sera une autre histoire.
Nous nous arrêtons à Glyfada ...
... une banlieur chic et balnéaire d'Athènes, située à une dizaine de kilomètres de la capitale.
Le chic nous saute tout de suite aux yeux, avec ces belles grosses maisons qui bordent le front de mer.
On entre dans cette église ...
... histoire de voir de jolies choses, de renifler un peu d'encens ...
... et bien sûr, d'allumer une bougie ! 😀
On commence ensuite à remonter vers l'intérieur de la ville, car il est encore assez tôt. Enfin, on croit que l'on remonte vers la ville parce qu'en fait, on est complètement paumés !
On trotte dans des quartiers résidentiels ...
... bordés d'immeubles incroyables ! Des très récents ...
D'autres plus anciens, avec beaucoup de charme ...
On croise une seule boutique ... Un antiquaire ...
... chez qui j'achèterais bien quelques trucs pour décorer la maison grecque que j'aurai un jour (on peut rêver !).
Et puis au bout d'un moment, j'en ai plein les bottes ... enfin, plein les pattes, je n'ai pas de bottes ... et j'appelle un Uber qui vient nous chercher au milieu de nulle part ... ou presque ... pour nous faire redescendre dans des coins un peu moins déserts ! J'ai repéré en arrivant ce matin un endroit où l'on devrait pouvoir trouver de quoi déjeuner ! Cela s'appelle Lalinda ...
... et c'est avec soulagement que nous nous affalons sur la plage avec un pique-nique bien mérité !
On rentre passer la soirée à Athènes ... J'essaierais bien ce restaurant de mezze ... On appelle ça un mezzedopolio ... μεζεδοπωλείο ...
Le Mezedofino ... Mais il est encore un peu tôt ...
On continue donc et je découvre avec plaisir plusieurs endroits qui font ou vendent de la chouette céramique ... Sealed Earth est une boutique / atelier de céramique situé au 22 d'Erechtheiou.
Le magasin est fermé mais ce que je vois à travers la vitre me plaît bien !
Une jolie table est dressée ...
Le genre de couvert que j'aime !
Ensuite, il y a ÈRE Athens au n° 30. Malheureusement, la boutique va bientôt fermer ... J'y reviendrai demain.
Pourtant, quel beau programme ! Travel, Taste, Smell, Share ...
Je veux définitivement ça ! 😀
Et ça, aussi !
Le Parthénon éclairé chaque soir de ma vie !
Une vie de rêve !
J'éviterai juste les centaures au coin des rues ... Ils me fichent un peu la trouille !
Les terrasses des restaurants, ça, par contre, je vote pour !
Ce soir, nous dînerons en face de cette église, dans le quartier de Thiseio ...
On regarde discrètement une célébration orthodoxe ...
... et puis on entre dans l'un de nos restaurants préférés : To Steki Tou Ilia.
D'habitude, en été, on dîne sur une terrasse immense qui longe la voie du métro, de l'autre côté de la rue, au milieu de chats quémandeurs. Là, le service se fait dans le restaurant, dans une salle à l'ancienne ...
... façon taverne, sous un alignement de tonneaux de bois ...
Le menu est toujours le même et offre une cuisine grecque traditionnelle ...
Pour nous, ce soir, ce sera une assiette de horta, cette verdure dont les Grecs raffolent ...
... des piments verts frits, succulents ...
... et puis de la fava et du bon pain de campagne.
Ensuite viennent des assiettes de côtelettes d'agneau délicieusement grillées et parsemées d'origan.
De grandes tablées familiales partagent l'espace avec nous ... Ça parle fort, ça rit beaucoup.
Avant de partir, on nous offre des carrés de halva à la semoule saupoudrés de cannelle, délicate attention.
En rentrant, on longe de belles maisons ...
Je fais un peu de grec, en passant ... La Fille à l'Aiguille ... Je suis ma Femme ... (!)
Des menus, aussi ... Tout est bon pour pratiquer la langue ! 😀 Cette fois-ci, au lieu du menu du Lundi Pur, c'est le menu de Sarakosti, le Carême, qui est à l'honneur sur ce panneau. Un menu très poissonneux, bien entendu, qui sera servi durant les quarante jours qui viennent. Mais nous, ce soir, on va se coucher !
Samedi matin ... Dernier petit-déjeuner à Athènes. Notre merveilleuse semaine se termine ...
Un dernier tour dans notre quartier ... Notre avion décolle en début de soirée et on va avoir le temps de se promener encore un peu ... Une affiche annonce la soirée de grève de la semaine dernière ... Espérons que les troubles ne seront pas de la même ampleur aujourd'hui.
Plus tranquillement, nous allons remonter Erechthiou, comme hier soir, et au 7a, je tombe sur Art Tutu !
Je regrette de ne pas m'y être arrêtée hier soir. La boutique ne semble être ouverte que le vendredi soir. Ce que je repère surtout, ce sont les linogravures accrochées dans la vitrine ...
J'aurais adoré en rapporter une à la maison. Je me suis déjà essayée à la linogravure mais j'ai trouvé ça difficile. J'avais tendance à plus entailler mes mains que la plaque de lino, avec les gouges ! Mais je réessaierai, c'est sûr, après avoir vu ça !
Ah, ce chat merveilleux !!!
Par contre, ÈRE Athens est ouverte, elle.
C'est pour moi l'occasion d'entrer voir ce que propose la boutique ... et en l'occurence, elle présente de très jolies choses ! Je prends plein de belles idées !
Encore un peu de marche ...
... et on arrive sous l'Acropole.
Une superbe maison en vue ...
Une maison de 1962 ...
À côté, une autre d'un style plus classique.
On entre dans le quartier de Plaka.
La place Lysicrate...
... est très belle sous le ciel bleu et les arbres en fleurs !
Au pied d'une table, un chat prend le soleil ...
On grimpe, le long du restaurant Diogenes, les marches de la rue Epimenidou ...
On passe sous des citronniers couverts de fruits ...
Au-dessus de nous, l'Acropole veille sur Athènes ...
Notre dernière balade du séjour sera dans les ruelles d'Anafiótika.
Anafiótika, c'est un quartier minuscule très pittoresque situé sur le flanc nord-est de l’Acropole.
Bien que faisant partie de Pláka, Anafiótika dégage une atmosphère complètement différente. On se croirait dans un petit village des Cyclades.
Le quartier a été construit au XIXe siècle par des ouvriers venus de
l’île d’Anafi (d’où le nom Anafiótika), venus à Athènes pour travailler
sur le palais du roi Othon.
Ils ont recréé ici l’architecture typique de leur île natale. Maisons blanchies à la chaux, ...
... volets bleus, ...
... ruelles étroites ...
... et escaliers sinueux, ...
Toits plats et pots de fleurs colorés ...
Des bougainvillées partout ... pas encore trop fleuris au mois de mars ...
Un vrai décor de carte postale cycladique !
Paisible, presque secrète alors que si proche de l'effervescence de Plaka.
On y circule uniquement à pied, loin de l’agitation urbaine.
Les couleurs sont belles, même ... et sutout ... sur les vieux murs à la peinture patinée par le temps ...
Anafiótika est un lieu idéal, un peu caché, pour flâner et prendre de jolies photos.
De là, on a accès à des vues imprenables, comme celle sur le Mont Lycabette ...
... ou, en levant la tête, sur l'Acropole.
... que l'on doit d'ailleurs pouvoir atteindre par ici après une bonne grimpette !
L'endroit est charmant, chacun peut s'y promener agréablement ... mais en faisant attention à respecter les lieux ainsi que les gens qui y vivent, comme l'indique ce panneau accroché à un arbre.
Parfois, quand même, une grille peinte empêche l'accès à une maison mais les petites ruelles sont assez nombreuses pour que l'on puisse découvrir ce lieu au charme assez exceptionnel.
En ce début du mois de mars, on ne rencontre presque personne.
Au mois d'août, c'est une autre affaire et se croiser sur les marches étroites peut être assez difficile ! 😀
Mais quoiqu'il en soit, Anafiótika possède un charme intemporel qui ne peut que ravir le visiteur.
Un havre de paix au cœur de la capitale ! L'endroit rêvé pour se sentir transporté sur une île grecque, sans quitter Athènes.
Il est temps de redescendre vers Pláka.
On passe devant le Musée d'histoire de l'Université d'Athènes qui occupe, paraît-il, l'un des plus anciens bâtiments résidentiels encore debout à Athènes.
Ce bâtiment historique est surnommé la « Vieille Université », car il abrita, entre1837 et1841, la première université de l'État grec indépendant.
Pendant près d'un siècle, l'Université d'Athènes fut le seul établissement d'enseignement supérieur en Grèce. C'est pourquoi, outre l'histoire de l'université, le Musée d'histoire de l'Université d'Athènes illustre également l'histoire du nouvel État grec.
Il doit être intéressant à visiter ... ce que nous ferons sans faute une prochaine fois !
Pour l'instant, on avance car vers 17 heures, nous reprendrons le taxi qui nous emmènera à l'aéroport.
Pour déjeuner, nous ne nous arrêterons pas sur les marches des escaliers de Plaka ...
Ni autour de l'agora romaine ...
Je note dans un coin de ma tête ... et ici, sur le blog, ... que la prochaine fois, j'aimerais visiter la maison du poète grec d'Odysséas Elýtis, qui fut prix Nobel de littérature en 1979.
Il faut toujours repartir d'un endroit en se laissant des choses à découvrir pour la prochaine fois ...
Sur le chemin, un homme peint le portique de l'agora romaine ...
Un vieux couple grec va sans doute déjeuner ...
Nous, on s'arrête chez Evguenia, notre habituel restaurant des arrivées et des départs, lorsque l'on vient à Athènes. On lui a fait une infédélité à notre arrivée mais aujourd'hui, pour notre dernier repas grec, nous voilà !
La carte est toujours la même, et ce depuis notre première visite il y a une dizaine d'années ...
Et la cuisine est divine ! Une cuisine simple et surtout, dans la plus pure tradition grecque !
La taramosalata est exquise ...
La gemista, merveilleusement confite ...
Quant à la moussaka, c'est la meilleure ! Et j'en ai goûté beaucoup en Grèce ... et ailleurs !
En ressortant de cet excellent déjeuner, je suis déjà nostalgique ... On repart prendre notre métro, non sans passer marcher un petit moment autour du Zappeion, un bâtiment néo-classique édifié dans la seconde moitié du XIXème siècle pour accueillir des évènements officiels.
Aujourd'hui, il sert de palais des expositions et un monde fou se presse à ses portes pour participer au salon Oenorama 2025 !
Nous ne testerons même pas un verre de Retsina ...
... mais nous irons plutôt saluer ESCHYLE ...
... Sophocle ...
... et Euripide ...
... puis boire un dernier café frappé ... avant de quitter le quartier. On se dépêche car une nouvelle manifestation arrive devant le Parlement et nous avons peur que la station de métro Syntagma ne ferme.
En arrivant à Syngrou-Fix, nous voilà malgré nous pris dans des échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre. Une partie du cortège est tranquille ... mais une autre est composée de dingos !
Tirs de gaz lacrymogènes, gros mouvements de foule, manifestants cagoulés, équipés de masques à gaz ... qui courent comme des dingues en notre direction pour ne pas se faire chopper par ces motards de la police : Celui de devant conduit - ou plutôt fonce sur les manifestants - et celui de derrière manie des espèces de nunchakus en en balançant de grands coups à droite et à gauche !
Autant vous dire que j'ai une belle trouille et que je cours me réfugier dans notre hôtel, me demandant comment notre Uber va parvenir à arriver jusqu'à nous. Mais le jeune chauffeur arrive pile à l'heure, très confiant, et nous lâchant un flegmatique "That's Greece !" en regardant un gars se faire plaquer contre notre capot par un policier.😁 Décidément, j'aime la Grèce. Je l'aime pour tout, pour ses paysages, pour son climat, pour sa bouffe, pour ses habitants, pour sa spontanéité ... Pour tout, quoi !
De retour à Cannes, je vide mes valises ... Une semaine à Athènes et 20 kilos de bagages en plus ! 😀
Les copains et copines seront gâtés ... Mes garçons aussi ! Et puis moi, bien sûr, également !
Je ne résiste jamais à rapporter un petit morceau de Grèce avec moi !
Et là, j'ai dans mes bagages de quoi préparer un beau repas grec ... et de bons cafés ...
... que nous dégusterons pour Pâques. Des haricots géants, des pois chiches, ...
... et de la fava, que des bons produits trouvés à Ergon House ...
Les loukhoums viennent de Mastiha Shop ... Il y en a à la rose, au mastic, aux amandes et à la mandarine.
J'ai eu du mal à me retenir, hein ?
Alors voilà mon miel au mastic et mon miel au safran. Ceux que je ne trouve que dans un petit supermarché d'Ambelokipi ! Moi, maniaque ??? 😀
Et ma récolte de pistaches d'Égine de chez Pistachioland ...
Enfin, une petite collection de graines de cardamome, de larmes de mastic et de mahlepi moulu ... Pour mes recettes futures !
Parlant de repas grec, cela vous dirait-il que je vous parle de celui que j'ai préparé pour Pâques ?
Un repas de Pâques qui a réuni famille et amis, comme toujours ...
Sur la table, il y avait des lapins, des carottes, ...
... des fleurs ...
... des poules ...
... et des œufs, bien sûr !
Et puis, évidemment, de quoi boire et manger !
Mon cocktail du jour, c'était du Lillet rosé, du sirop de pamplemousse rose, du romarin ... et du prosecco !
Chacun a pu se préparer de belles assiettes aux indéniables accents grecs.
On adore ce genre de repas en plein air !
J'ai préparé des petits pâtés au fromage, mais pas avec de la pâte filo, comme je le fais habituellement. La pâte feuilletée a été une très bonne alternative ! Une idée toruvée sur un magazine ... américain !
Tyropites en Pâte Feuilletée ...
Ingrédients :
- 1 pâte feuilletée décongelée
- 200 g de feta émiettée
- 100 g de ricotta ou de mizithra
- 1 œuf (pour la garniture)
- Une pincée de poivre
- 1pincée d'origan séché (facultatif)
- 1 jaune d'œuf + 1 cuillère à soupe de lait (pour la dorure)
- Graines de sésame (facultatif)
Préparation :
1. Préchauffez le four à 190 °C et chemisez une plaque de cuisson de papier sulfurisé.
2. Préparez la garniture : Dans un saladier, mélangez la feta émiettée, la ricotta, 1 œuf, le poivre et l'origan jusqu'à obtenir un mélange homogène.
3. Étalez la pâte feuilletée sur un plan de travail légèrement fariné si elle n'est pas déjà étalée. Coupez-la en 2 ou 3 longues bandes (selon la taille de votre feuille). Ajoutez la garniture le long d'un bord long de chaque bande, en laissant une petite bordure. Roulez chaque bande sur la garniture en serrant bien pour former des boudins. Scellez les bords avec un peu d'eau et coupez en petits boudins (environ 4 à 5 cm chacun).
4. Placez les boudins, couture vers le bas, sur la plaque de cuisson. Brossez le dessus avec de l'œuf battu et saupoudrez de graines de sésame si vous en utilisez. Enfournez pendant environ 20 à 25 minutes ou jusqu'à ce qu'ils soient dorés et gonflés. Laissez refroidir légèrement et servez chaud ou à température ambiante.
Clément nous a réalisé avec brio un plat de pommes de terre à la grecque, rôties dans de l'huile d'olive, du citron et de l'origan ... Un délice !
Pommes de Terre Rôties au Citron et à l'Origan :
Ingrédients :
- 1,2 kg de pommes de terre farineuses
- 375 ml de bouillon de poulet
- 125 ml d’huile d’olive
- 85 ml de jus de citron
- 5 gousses d’ail finement râpées à la microplane
- 1 cuillère à soupe d’origan séché
- 2 cuillères à café de sel
Garniture :
- Quartiers de citron
- Feuilles d’origan frais
Instructions :
1. Préchauffez le four à 200 °C (chaleur tournante). Éplucher les pommes de terre et coupez-les en gros quartiers épais (environ 3 cm d’épaisseur)
2. Placez les pommes de terre dans un plat à rôtir avec tous les autres ingrédients. Mélangez bien. Faites rôtir 45 minutes, d’abord 20 minutes, puis retournez les pommes de terre et poursuivez la cuisson 25 à 30 minutes encore, ou jusqu’à ce que le liquide soit presque entièrement absorbé par les pommes de terre ou évaporé et qu’il ne reste plus que de l’huile dans le plat.
3. Servez, garni de quartiers de citron et d'origan si désiré.
Il y avait aussi un kleftiko. Le Kleftiko, c'est un plat qui a une histoire : Il tirerait son nom des Klephtes, des bandits qui résistèrent dans les montagnes grecques à la domination ottomane du XIVe au XIXe siècle. En grec, « kleftiko » signifie « viande volée ». Pour se nourrir, les Klephtes volaient un agneau à un troupeau à flanc de colline et le cuisaient pendant des heures dans un trou dissimulé dans le sol. Ils utilisaient des pierres chaudes et des braises incandescentes pour cuire la viande, scellant le trou avec de la terre pour empêcher la vapeur de s'échapper et de révéler leur emplacement !
Aujourd'hui, on en fait une version plus adaptée à nos modes de vie citadins et on cuit l'agneau dans une grande papillotte bien hermétique. Voyez plutôt la recette ...
Le Kleftiko …
Ingrédients :
- 1,6 kg d’épaule d’agneau, avec ou sans os. jJai pris deux gigots et adapté les proportions en conséquence ...
- 8 gousses d’ail pelées
- 40 ml d’huile d’olive grecque extra vierge
- Zeste d’un citron
- 45 ml de jus de citron
- 2-3 brins de romarin (8 g d’aiguilles)
- 1 cuillère à soupe de miel
- 4 cuillères à café d’origan séché
- 2 cuillères à café de sel
- 1/2 cuillère à café de cannelle moulue
- 1 kg de pommes de terre coupées en gros morceaux
- 1 poivron jaune, épépiné et coupé en gros morceaux
- 1 poivron rouge, épépiné et coupé en gros morceaux
- 1 oignon rouge, pelé et coupé en six
- 2 tomates
- 1 citron coupé en six
- 1 tête d'ail coupée en deux horizontalement
- 60 ml de bouillon de poulet ou de bœuf
- 6 feuilles de laurier
- 75 g de feta grecque émiettée
- Persil frais haché
Sel et poivre pour l'assaisonnement
Préparation :
1. La veille, prenez un couteau et pratiquez des incisions peu profondes dans l'agneau côté peau. Mettez l'ail, l'huile d'olive, le zeste et le jus de citron, le romarin, le miel, l'origan, le sel et la cannelle dans un robot culinaire ou un mortier et réduisez en purée. Étalez cette préparation sur l'agneau et placez-le dans un sac ziplock ou un récipient avec couvercle et laissez mariner toute la nuit.
2 . Préchauffez le four à 140 °C (chaleur tournante). Coupez vos légumes, surtout les pommes de terre, en gros morceaux. L'agneau cuit avec les légumes pendant quatre heures et, même si les tomates et les poivrons sont délicieux lorsqu'ils fondent dans la sauce, il est important que les pommes de terre conservent leur forme. Si les pommes de terre sont grosses, recoupez-les en deux, trois ou même quatre morceaux.
3. Prenez deux grandes feuilles de papier aluminium et disposez-les en croix (verticalement et horizontalement) dans un plat à four profond. Répétez l'opération avec deux grandes feuilles de papier sulfurisé par-dessus. Il ne faut pas laisser de trous par lesquels la vapeur pourrait s'échapper, car cela dessécherait le plat. Superposez les pommes de terre et assaisonnez-les de sel et de poivre. Ajoutez ensuite les poivrons, l'oignon, les tomates, le citron et les demi-têtes d'ail. Versez le bouillon dessus, puis disposez l'agneau dessus et les feuilles de laurier autour. Refermez le papier sulfurisé en le repliant sur lui-même en veillant à ce qu'il n'y ait pas d'espace. Utilisez ensuite le papier alu pour bien sceller le tout. Enfournez pour 4 heures.
4 Au bout de 4 heures, ouvrez le papier aluminium et le papier sulfurisé, augmentez le feu à 200 °C et faites cuire à découvert pendant 10 minutes ou jusqu'à ce que le plat soit doré. Couvrez de papier aluminium et laissez reposer 10 minutes. Émiettez et parsemez de feta et de persil et servez.
Un élément obligatoire de mes repas grecs est le plat de feuilles de vigne farcies ... Les Dolmadakies ...
Feuilles de Vigne farcies …
Ingrédients :
- 500 g de feuilles de vignes en bocal ou sous vide
- 175 g de cébettes hachées
- 2 gros oignons hachés
- 500 g de riz
- 25 g de persil plat dont vous hacherez les feuilles
- 15 g d'aneth haché
- 45 cl d'huile d'olive (oui, oui !)
- 4 cuillerées à soupe de pignons
- 60 cl d'eau bouillante
- 5 cuillerées à soupe de jus de citron
Préparation :
1. Rincez les feuilles de vigne et enlevez les grosses nervures. Portez une casserole d'eau à ébullition et y blanchir les feuilles par petites quantités. Égouttez-les et laissez-les refroidir. Couvrez le fond d'une grande casserole des feuilles de vigne abîmées du bocal.
2. Mettez la cébette et les oignons dans une passoire. Saupoudrez d'un peu de sel et mélangez. Rincez et pressez pour éliminer le plus d'eau possible.
3. Mélangez le riz, les oignons, les herbes, la moitié de l'huile, les pignons de pin et les raisins dans une poêle. Salez et poivrez. Ajoutez un grand verre d'eau et placez à feu doux pour que l'eau soit absorbée par le riz et que ce dernier commence à ramollir un peu. Retirez du feu. la farce des feuilles de vigne.
4. Étalez une feuille de vigne sur le plan de travail, face brillante contre le plan. Déposez une cuillerée à soupe de farce au riz au milieu. Repliez les coins sur la préparation et roulez la feuille sans serrer pour obtenir un petit ballot. Continuez jusqu'à épuisement des ingrédients.
5. Disposez les ballots bien serrés dans la sauteuse, côte à côte, jointure vers le bas. Faire plusieurs couches si nécessaire. Versez doucement l'huile restante, l'eau bouillante et le jus de citron sur les feuilles de vigne. Posez un poids sur les feuilles de vigne pour qu'elles ne s'ouvrent pas pendant la cuisson, par exemple une assiette retournée. Couvrez la casserole et portez à ébullition. Baissez le feu et laissez mijoter une quarantaine de minutes, jusqu'à ce que toute l'eau soit absorbée. Retirez du feu, placez une serviette en coton entre la casserole et le couvercle, pour absorber la vapeur, et laissez refroidir.
J'aime aussi beaucoup le pain rôti servi dans les tavernes grecques ... Il y en a donc sur ma table !
Pain rôti à l’Origan …
C'est juste du pain tranché, frit dans une poêle tapissée d'huile d'olive et saupoudré d'origan grec sec. Et c'est délicieux !!!
J'ai utilisé les pois jaunes rapportés d'Athènes pour faire l'un de mes petits plats de mezze préférés ...
La Fava comme à Santorin …
Ingrédients :
- 500 g de fava
- 2 oignons
- le jus d'un citron
- 2 cuillerées à soupe d'huile d'olive
- 1 cuillerée à soupe de persil haché
- 1 cuillerée à soupe d'origan séché
- Sel et poivre
Préparation :
Faites bouillir la fava dans une casserole à demi-remplie d'eau. Écumez puis jetez la première eau de cuisson. Remettez la fava dans de l'eau froide avec l' huile d'olive et 1 gros oignon pelé mais laissé entier. Salez et faites cuire 30 à 45 min. Quand elle est tendre, égouttez et passez la fava au presse-purée. Ajoutez le poivre moulu et le jus de citron. Servez avec un oignon coupé en tranches fines, de l'origan, du persil plat et un filet d'huile d'olive. On ajoute parfois quelques câpres.
Voici un tzatziki fait par Clément. Pour une assiette de cette taille, il a utilisé deux gros concombres. Le fait de les égoutter à fond fait perdre beaucoup de volume.
Le Tzatziki :
- Un concombre lavé et coupé en très, très petits dés puis mis à dégorger avec un peu de sel pendant une bonne heure, rincé et bien essoré dans un torchon ou une étamine. S'il n'est pas assez essoré, il rendra de l'eau une fois dans le yaourt.
- Du yaourt à la grecque égoutté dans une étamine pendant une petite heure
- Un peu d'ail ( ou beaucoup !) haché finement
- De l'aneth fraîchement coupé
- De la menthe séchée, si possible grecque car très parfumée
- Du sel et du poivre
Le tarama, je l'achète tout prêt, chez Grand Frais. Je prends celui qui est blanc. Pas le rose. Le blanc est bien meilleur ! Je le citronne un peu, je lui ajoute de l'aneth haché (les Grecs adorent l'aneth), et je l'arrose d'un bon filet d'huile d'olive ! C'est un régal. On peut bien sûr le faire soi-même, ce que je faisais avant de trouver cette petite merveille toute prête !
Taramosalata à l’Aneth …
Le plat de haricots géants, rapportés eux aussi de Egon House, est bien appétissant !
Gigantes Fournou, ou Haricots géants au Four ...
Ingrédients pour 8 personnes :
- 500 g de haricots secs géants nettoyés et lavés
- 2 feuilles de laurier
- 70 g d'huile d'olive
- 2 poivrons rouges doux coupés en rondelles
- 1 gros oignon émincé
- 2 gousses d'ail
- 2 carottes
- 400 g de tomates en conserve émincées
- 1 CS concentré de tomate
- 3 branches de céleri émincées avec leurs feuilles
- 1/2 bouquet d'aneth émincé
- 1 cuillerée à soupe de paprika
- 2 verts de cébettes grossièrement hachés
- 2 belles branches de romarin frais
- 1 bâton de cannelle
- 50 g de vin blanc
- 300 g d'eau
- 1 cube de bouillon de volaille
- 1 piment fort émincé
- 3 cuillerées à soupe de chapelure
- Sel et poivre du moulin
Pour servir : Persil émincé, feta, poivre, huile d'olive, flocons de piment et pain frais
Préparation :
1. Faites tremper les haricots 12 heures dans de l'eau froide.
2. Égouttez-les, rincez-les et déposez-les dans une casserole. Couvrez d'eau froide. Ajoutez le laurier et portez à ébullition. Diminuez aussitôt le feu et laissez-les cuire doucement une heure, en écumant autant que nécessaire.
3. Entre-temps, faites chauffer l'huile et mettez-y les oignons et les poivrons à revenir pendant 5 à 6 minutes, jusqu'à ce qu'ils se flétrissent. Assaisonnez de sel et de poivre. Retirez du feu.
4. Égouttez les haricots. Conservez le jus et disposez-les dans un plat en terre. Ajoutez les tomates émincées avec leur jus, le concentré de tomates, le mélange oignons/poivrons qu'on a fait revenir, le céleri émincé, l'aneth et le paprika, le vert de cébettes, le romarin, le bâton de cannelle, le vin blanc sec, l'eau et le cube de bouillond e volaille. Assaisonnez de sel, de poivre et de piment émincé. Aspergez d'un bon filet d'huile d'olive et d'un peu du jus de cuisson réservé.
5. Saupoudrez de chapelure et faites cuire les haricots géants pendant une heure dans le four préchauffé à 180°C., jusqu'à ce qu'ils soient moelleux et que le jus de cuisson prenne une couleur foncée. Servez le plat chaud ou à température ambiante, accompagné de persil haché, de feta émiettée, de poivre fraîchement moulu, d'huile d'olive, de flocons de piments et de bon pain frais.
On termine avec un galaktoboúreko, littéralement "pâtisserie au lait", qui est l'un des desserts favoris de mes enfants. Et pas seulement quand ils sont en Grèce ! 😀
Il s'agit en fait d'une crème pâtissière à la semoule nichée au milieu de feuilles de filo empilées ... Le gâteau est, comme toujours en Grèce, noyé dans un sirop bien sucré, agrémenté ici de cannelle et de citron.
Galaktoboúreko ...
Ingrédients pour un plat de 20cm x 30 cm
Pour le sirop :
- 500 g de sucre
- 300 g d’eau
- 2 c. à soupe de glucose pour éviter que le sirop ne cristallise ou 2 c. à soupe de miel
- 2 bâtons de cannelle
- 1 citron en rondelles
- Zeste de citron
Pour le galaktoboureko :
- 1 paquet de feuilles de phyllo
- 150 g de beurre
Pour la crème :
- 1 litre de lait
- 50 g de sucre
- 130 g de semoule fine
- 3 œufs
- 1 jaune d’œuf
- 1 gousse de vanille, graines extraites ou 1 c. à café de poudre de mastiha de Chios
- 2 pincées de sel si beurre doux
- Zeste d’un petit citron
- 50 g de beurre
Pour la garniture : cannelle et sucre de glace
Préparation :
Préparation du sirop :
Faites d’abord le sirop en combinant tous les ingrédients dans une casserole et en portant le tout à ébullition puis laissez refroidir.
Préparation de la crème : Dans une casserole à fond épais, mettez le lait et votre vanille ou la mastiha de Chios.
Faites chauffer à feu moyen et laissez jusqu’à ébullition, puis retirez la casserole du feu. En même temps, dans un petit saladier, fouettez les œufs, le sucre, la semoule et le sel, mélangez et ajoutez un peu de lait de la casserole. Ensuite, reversez tout le mélange dans la casserole. Remettez la casserole à feu doux en remuant constamment pour éviter que la crème n’attache au fond de la casserole et ne brûle.Continuez à mélanger la crème jusqu’à ce qu’elle devienne bien épaisse. Ensuite, retirez la casserole du feu et ajoutez le beurre et le zeste de citron.Remuez jusqu’à ce que le beurre soit fondu.
Assemblage et cuisson : Beurrez un plat allant au four.Prenez
la moitié des feuilles de phyllo et superposez-les une par une en les
badigeonnant chaque fois de beurre fondu. Une fois que la moitié des
feuilles est posée, couvrez de crème.Posez les feuilles restantes par-dessus en continuant à les badigeonner de beurre une par une.
Coupez les bords de phyllo qui dépassent du moule. Enfournez dans un four préchauffé à 180°C pendant environ 30 minutes ou jusqu’à ce que le dessus soit bien doré. À la sortie du four, versez immédiatement le sirop refroidi sur le galaktoboureko chaud.Il est important que le sirop soit bien froid sur le gâteau bien chaud !
Notre copine Kristina nous a apporté des petits gâteaux aux carottes joliment décorés ... et délicieux. C'est devenu une tradition que l'on adore !
Avec le café (pas grec, pas pratique à préparer aujourd'hui ...), je sors l'énorme morceau de halva rapporté de l'extraordinaire boutique Mandragoras au Pirée. C'est en fait un halva qui tient plus du nougat, rempli de fruits confits et couvert d'une épaisse couche de chocolat. Plus addictif, on ne peut pas ! Derrière le halva, vous voyez des petits sachets de biscuits décorés ... Je les ai réalisés avec la désormais habituelle recette de Martha Stewart ... et décorés ... sans doute pas aussi bien que Martha mais quand même ! 😁
Carole et Eric nous ont apporté un joli cochon rose que nous aurons sans doute du mal à occire tant il est mignon !
Enfin, pour de vraies Pâques grecques orthodoxes, on ne peut oublier la tradition des œufs rouges, que l'on teint le Jeudi Saint (le Megali Pempti), pour célébrer la Cène, le dernier repas du Christ, durant lequel le Christ offrit du pain et du vin comme symboles de son corps et de son sang, la veille de sa crucifixion et trois jours avant sa résurrection. La couleur rouge représente le sacrifice et le sang de Jésus-Christ sur la croix, tandis que l’oeuf symbolise sa renaissance, trois jours plus tard.
Selon la tradition grecque, on utilise les oeufs de Pâques teints en rouge pour jouer au tsougrisma (τσούγκρισμα = fissure), un jeu traditionnel grec que l'on pratique après la Résurrection, à minuit le Samedi Saint, veille de Pâques. Chaque participant choisit son oeuf dans un panier. Le premier tient son oeuf pendant que l'autre, également avec son oeuf, frappe celui de son voisin en essayant de le fissurer et en prononçant "Christos anesti"! ( = le Christ est ressuscité). L’autre répond alors "Alithos Anesti" (= en effet, il est ressuscité), et ainsi de suite tout autour de la table. Le vainqueur est celui qui, parmi tous les participants, a réussi à garder son oeuf intact. On dit qu'il sera chanceux toute l'année ! J'espère que tous les perdants n'auront pas la poisse! 😁
Voici maintenant comment on teint les œufs, avec des petits sachets de teinture rouge que l'on trouve partout autour de Pâques, en Grèce :Les Oeufs de Pâques Rouges …
Préparation :
Portez une grande casserole d'eau à ébullition et ajoutez les œufs délicatement. Il est bon qu'ils soient à température ambiante pour éviter de se fendre. Faites cuire les œufs pendant au moins 12 minutes, ou jusqu'à ce qu'ils soient cuits et durs. Retirez les œufs à l'aide d'une écumoire et laissez-les refroidir jusqu'à ce qu'ils soient faciles à manipuler.
Pendant ce temps, videz l'eau et remplissez la marmite avec la quantité d'eau et de vinaigre indiquée sur le sachet de colorant rouge. Enfilez des gants en caoutchouc et ajoutez le colorant très délicatement. Teignez les œufs selon les instructions sur l'emballage. Pendant que les œufs colorent, préparez un grand plat recouvert de papier absorbant.
Une fois le temps de coloration indiqué sur le sachet écoulé, retirez les œufs à l'aide d'une écumoire en métal et déposez-les délicatement sur le plat recouvert de papier absorbant pour les égoutter. Une fois les œufs secs, ajoutez un filet d'huile d'olive sur le bout d'un papier absorbant et polissez délicatement chaque œuf pour le faire briller. Conservez les œufs au réfrigérateur jusqu'à ce que vous soyez prêt à les casser.
Et parce que Gaspard partage ces Pâques avec nous, une chasse aux oeufs ...
... est indispensable !
Comme on est sur Sainte-Marguerite, la promenade digestive l'est aussi !
On salue ... de loin, ... cette dame goéland qui couve ses œufs au sommet de notre tour sarrasine préférée et qui n'a pas l'air ravie de nous voir envahir les lieux ... Elle est était la première sur place. On s'incline ...
Il nous reste le fort ... et de jolis souvenirs de cette belle journée, qui clôt fort à propos ce billet grec de printemps.
Comme toujours, je vous dis à bientôt ... et vous embrasse !
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