29 juillet 2007
Des pâtes à la châtaigne et au figatellu au Cap Corse, pour le début de nos vacances ... et puis Kashyle dans le Sud, aussi !
C'est en pleine mer, entre Corse et Continent, que je commence à rédiger ce billet de vacances. Ou plutôt, la première partie de ce billet. Notre voyage fut tellement dense et riche que ce n'est pas un mais deux ou trois billets qu'il me faudra publier pour vous faire profiter de la quintessence de ce périple !
Cette quinzaine fut chargé en découvertes. Découverte de paysages sublimes, bien sûr ... mais aussi et surtout d'un patrimoine historique et humain d'une richesse folle que nous avons pu découvrir en nous déplaçant par sauts de puce du Nord au Sud et d'Est en Ouest. Une merveilleuse balade au milieu d'un terroir et de gens terriblement attachants !
L'histoire mouvementée de la Corse a été le principal fil conducteur de notre voyage.
J'avais beaucoup lu sur le sujet avant de partir, ce qui nous a permis de ne pas être totalement perdus parmi les continuelles évocations de Sampiero Corso, Théodore 1er et autre Pasquale Paoli, LE héros de tous les Corses ...
C'est donc munis de nos guides préférés que nous avons débarqué sur l'Île de Beauté, en ce début du mois de Juillet. Plus précisément à Bastia,aux portes du sauvage Cap Corse.
Après une excellente nuit sous la tente face à la mer, et un réveil magique sur une plage quasi-déserte ...
... et un bon petit déjeuner avec baguette fraîche et confiture de cédrat ...
... nous sommes partis explorer la ville, que nous avons trouvée tout à fait agréable ... Il faut dire que la chance a frappé à notre porte, ou plutôt que nous avons frappé à la sienne, quand vers midi, la faim venant, nous sommes allés sur les conseils du Routard, chercher quelques petites choses à manger au "Coco vert", 4 Cours Pietrangeli.
Enfin, ça, c'était au départ ... Juste quelques tranches d'excellentes charcuteries locales et quelques fruits, aussi, de quoi déjeuner sur le pouce sur les bancs de la place du Marché toute proche.
Nous sommes tombés dans une vraie caverne d'Ali Baba, un palais des mille délices - corses, cela va sans dire - ...
Et au fond de la boutique, deux longues tables en bois qui n'attendaient que nous ...
D'assiettes de charcuteries ou de fromages de brebis aux différents degrés d'affinage dégustés avec une merveilleuse confiture de figues en petits verres de vins de pays, nous avons fait connaissance, grâce à un hôte extrêmement loquace, chaleureux et partageur, avec un pan de la Corse dont nous ignorions tout. L'histoire de la Corse et des Corses n'a bientôt plus eu beaucoup de secrets pour nous ...
On a découvert aussi, par la même occasion, les bastelles à l'oignon
, et surtout le migliacciu, cette galette de pâte levée au fromage de brebis cuite sur des feuilles de châtaigner ramassées à l'automne, qui confèrent à l'ensemble un goût inimitable.
D'autres promeneurs sont arrivés, se sont assis à nos côtés et ont commencé à nous raconter leur propre expérience de la Corse ...
... Et entre deux bouchées de fiadone ...
... chacun a partagé ses bonnes adresses avec les autres ! Ce ne sont que deux grandes heures - et une bonne myrte -, plus tard que nous sommes ressortis de la boutique, encore plus déterminés à profiter des deux semaines qui s'offraient à nous.
La balade dans la ville fut très agréable. Sur la place Saint-Nicolas, quelques anciens refaisaient le monde ...
Tout près, la célèbre maison Mattei nous a procuré, le temps d'une visite, un peu d'ombre et de fraîcheur. Pas l'heure de déguster son "Cap Corse", un apéritif à base de quinquina, mais que de belles choses à voir dans le magasin !
Et puis la pittoresque rue Napoléon, pour flâner jusqu'au Vieux Port, en s'arrêtant à l'oratoire Saint-Roch ou à la superbe chapelle de l'Immaculée Conception.
Que ce soit dans les rues de la Terra Vecchia ou, un peu plus haut, dans celles de la Terra Nova, l'oeil n'est jamais au repos. Depuis la citadelle, la vue est tellement belle ...
Un petit goûter chez Mireille ...
... où fiadone, frappes et beignets salés au bruccio sortaient du four ...
... et nous attendaient sur le vieux comptoir ...
Les beignets de bruccio se sont d'ailleurs laissés bien manger ... :o)
Les frappes aussi, d'ailleurs !
... sur les quais du Vieux Port ...
Une petite balade ... ventée ...
... au-dessus de la ville, en commençant par l'observatoire de Monserato, célèbre pour son escalier saint, ou Scala Santa, cadeau du pape aux habitants de Bastia pour avoir sorti des geôles Napoléoniennes les membres du clergé qui avaient refusé de se soumettre au Concordat qui leur était imposé.
Nous n'avons pas essayé de gravir les marches sur les genoux pour nous laver de nos pêchés éventuels. Il faisait bien trop chaud, mais le coeur y était ! :o)
La route de la corniche nous a, elle aussi, livré un panorama époustouflant dont je vous laisse profiter aussi ...
Cardo, Ville de Pietrabugno et San Martino di Lota, autant de petits villages ravissants, nids d'aigles accrochés on ne sait comment à la colline, quelques maisons entourant d'énormes et majestueuses églises.
De retour dans le camping que nous avions trouvé niché entre la mer et l'étang de Biguglia, nous nous sommes lancés dans la préparation de pâtes à la carbonara façon corse, pour faire plaisir à Paul ...
La recette, elle n'est pas compliquée et Paul ne s'est que peu fait prier pour vous la transmettre.
Les pâtes corses à la chataigne et au figatellu
Pour 4 personnes, il vous faudra :
- 500 g de pâtes corses à la farine de châtaigne,
- 30 à 50 cl de crème fraîche, selon le goût et l'onctuosité recherchée,
- 1 beau figatellu, de bonne facture,
- 2 cuillérées à soupe d'huile d'olive,
- du sel, du poivre au moulin
- un peu de fromage de brebis sec râpé, juste pour servir ...
Quant à la préparation, rien de bien compliqué ! On fait revenir le figatellu coupé en petits morceaux dans l'huile bien chaude et on laisse "grilloter" quelques instants. Ensuite, on mouille la préparation avec la crème, on sale, on poivre bien et on laisse en attente ... jusqu'à ce que les pâtes soient cuites al dente et égouttées. Ensuite, on assemble pasta et sauce, et on sert, avec, pour ceux qui le souhaitent, un peu de fromage dessus. Un bruccio bien sec et piquant, râpé dessus, c'est extra, aussi !
Une bière corse pour arroser ça ...
Torra à la myrte ou Pietra à la châtaigne ? Entre les deux, mon coeur balance, avec une petite préférence quand même pour la Pietra ambrée, un peu amère, tellement rafraîchissante ...
Le lendemain, départ pour un tour du Cap Corse, cher au coeur de Philippe. Moi, je ne connaissais pas, je m'en suis mise plein les mirettes !
Le vignoble était magnifique, le muscat était bien bon ! ;o)
Les routes étaient sinueuses, étroites, limite flippantes, même, mais le spectacle était là, au détour de chaque virage.
Une petite baignade près d'Erbalunga ...
... une opération réhydratation, aussi ...
... tout à fait obligatoire, vue la chaleur !
Et plus tard, un délicieux déjeuner un peu plus loin, sur le petit port de Santa Severa ... "A Cantina", quelques tables au bord de l'eau ...
... une carte bien appétissante ...
Et, dans les assiettes, un vol-au-vent au ragoût de sanglier aux olives,
... des conchiglioni à la brousse ...
... un délice de châtaigne fabuleux ...
et une crème brûlée, aux châtaignes une fois encore, d'un fondant incomparable.
Allez, pour le plaisir ...
Quand on a repris la route - le repas fut sans alcool, je tiens à vous le préciser ! -, ça sentait bon le maquis, cet épais tapis aux arômes de myrte, de ciste et de bruyère ...
La mer était toujours aussi belle ...
Les petits villages aux églises imposantes se succédaient.
Ici, un moulin restauré était fièrement planté au sommet de la montagne ...
Là, un vieux château exhibait fièrement ses ruines, tandis que là, une tour génoise se dressait encore fièrement, prête à défendre encore une fois cette terre objet de toutes les convoitises depuis la nuit des temps !
En arrivant sur la côte occidentale de l'île, nous avons soudain débouché sur un minuscule port de pêche - 1er port français de pêche à la langouste, quand même !-, Centuri. Un petit bijou au bout d'une route sur laquelle il ne faut pas être trop sujet au vertige ...
Pasquale Paoli, celui-là même qui donna pour quelques années son indépendance à la Corse ( c'était en 1755 ) ... et une vraie constitution qui inspirera largement, un peu plus tard, celle des États-Unis, a eu bon goût quand il a décidé de faire de Centuri l'arsenal maritime de sa République.
Petit arrêt sous les figuiers pour étancher une soif intense ... Ça sent bon ...
La fontaine est belle, mais ne fonctionne plus ...
J'ai longuement admiré cette croix, qui se fond si bien dans ce paysage sauvage ...
Et puis il a bien fallu quitter Centuri ...
Nous cherchions le village de Cannelle, un petit hameau croquignolet comme tout, en fait, perché au-dessus de la mer. Philippe y passait ses vacances quand il était tout petit. Un pélerinage, en quelque sorte ! ;o)
D'origine romaine, ses ruelles pavées, souvent couvertes, en font un havre de fraîcheur. On a fait quand même attention à où l'on posait les pieds car le terrain était assez accidenté.
Des figuiers de barbarie s'acccrochent par centaines à la falaise ...
La lumière était fantastique. Le ciel était d'une limpidité exceptionnelle ! Pas un nuage en vue !
Les maisons avaient leurs volets clos. Ils se rouvriraient peut-être ce soir, lorsque les rayons du soleil commenceraient à se faire plus tendres ...
Rien ne venait troubler la tranquillité du lieu.
En grimpant un peu, on a découvert une fontaine-lavoir creusée dans le roc. Spectacle de toute beauté !
La redescente vers Canari nous a offert à nouveau des panoramas superbes. Une des trente-deux tours génoises du Cap Corse se découpait sur la mer ...
Le village, avec son petit port bien protégé, se nichait dans le fond d'une anse ...
Les plages étaient gris-vert métallisé, souvenir des mines d'extraction d'amiante qui, jusqu'à 1966, étaient la principale activité du village.
L' église de Nonza, Santa Ghjulia, dominait ce paysage magique ...
En contrebas de l'église, une petite place animée résonnait des bavardages des clients du café de la Tour. C'était l'heure d'un petit verre de Cap Corse, à l'ombre des vieux platanes ...
Quelques kilomètres plus au sud, nous sommes arrivés au terme de notre circuit du jour ! Patrimonio, village connu par sa riche production vinicole ...
Notre camping était cette fois situé sur un terrain un peu sauvage, entre ... ça ...
... et ça !
On aurait pu être plus mal installé, non ? :o) Et puis alors, qu'est-ce qu'on a bien dormi, bercés par le bruit du ressac de la mer toute proche ... Et c'est comme ça que le matin suivant, c'est en pleine forme que nous sommes partis vers Saint-Florent, pour prendre la navette qui nous emmènerait vers les plages du désert des Agriates.
Après quelques minutes de navigation ...
... les sympathiques marins du "Popeye" nous ont déposés sur la magnifique plage du Lodo ...
Pendant que certains faisaient un peu de sport ...
D'autres peaufinaient leur bronzage !
Par contre, tout le monde s'est retrouvé dès qu'a sonné l'heure du pique-nique ... Ça vous étonne, vous ? ;o))
Et un pique-nique comme ça, face à ...ça ...
C'est beau, non ? Et dire qu'on a ça tout près de chez nous !
Après nous être restaurés, une petite balade à pied s'imposait. Nous n'avons eu qu'à tourner le dos à la plage pour nous engager dans le désert des Agriates.
Un paysage merveilleux composé de maquis et de pierres ...
Parfois, dépassant des arbousiers et des chênes verts, les ruines d'une ancienne bergerie ...
Après une heure de marche sous la soleil, nous avons soudain senti que nous approchions du but ...
La mer nous est apparue, là, si près de nous ...
Et puis la plage, cette plage de Saleccia que nous rêvions de voir depuis notre arrivée en Corse.
Peu de monde, des eaux cristallines, un paysage enchanteur ...
Même si vous n'y avez jamais mis les pieds, vous connaissez certainement l'endroit. C'est en effet sur cette plage que furent tournées certaines scènes du Débarquement dans le film "Le jour le plus long". J'ai eu beau chercher, le beau Robert Mitchum n'était plus à l'horizon, et les parages étaient plutôt calmes ...
Une baignade plus tard, nous repartions, par le Sentier des Douaniers, cette fois-ci, vers la plage du Lodo.
Une heure et demie de marche sur un chemin qui surplombait la mer, l'oeil sans cesse attiré par de jolis spectacles ...
... un oiseau qui reprenait son souffle sur un gros rocher...
... un arbre déraciné qui se patinait sous la caresse des embruns ...
... des pins couchés par le souffle du vent ...
Nous sommes rentrés épuisés, rôtis par un soleil intense mais tellement heureux !
Voilà le moment de suspendre mon histoire ... pour le moment ! La suite viendra très vite, avec notre arrivée dans la très corse Corte, où nous avons fait de très belles découvertes ... Et puis Bonifacio, Sartène aussi ... La découverte de spécialités gastronomiques locales à n'en plus finir, bien sûr ! Le temps de rédiger la suite de ce voyage ... Enfin, si madame Kashyle m'en laisse le temps. Pensez-vous ! THE Kashyle de Vienne is in town, ou juste à côté, en tout cas ... Alors, je profite de sa présence au maximum, et ça me laisse peu de temps devant mon ordinateur ! ;o))))
Quelques photos de nos pérégrinations, quand même, juste pour vous faire envie ... ;o)
Et pour en savoir plus, passez directement chez elle, là. Cette blogueuse de choc possède en effet une réactivité qui, depuis mon séjour en Corse (!), me fait un peu défaut !
En tout cas, jeudi, c'était un dîner au clair de lune ...
Admirez la jolie gourmande ...
Tous les détails, je le répète, sont chez Kashyle ...
Pendant que les grands parlaient, les enfants ont eu droit à une baignade nocturne particulièrement appréciée ...
De temps en temps, un petit lutin barbouillé faisait une incursion parmi nous !
Enfin bref, l'ambiance globale, c'était assez ... ça !
Alors un grand merci à toute ta famille, Cath, que nous avons envahie des heures durant, incapables de quitter plus vite ce petit paradis !
Et puis samedi, une grande virée "marché-pizza-visite et re-marché" à Vintimille ...
Un petit tour au marché pour commencer ! Je ne vous le détaille pas, ce marché généreux. Il est déjà là ...
Mais quand même, il y avait toujours d'aussi beaux étals de charcuteries ...
Et puis du fromage fort appétissant ...
Et des pêches plates dans lesquelles j'ai bien eu du mal à ne pas planter mes crocs ! ;o)
Tout ceci nous a mis en appétit. Voici Kashyle et Philippe attablés devant une assiettes de petits légumes marinés tièdes, en attendant la pizza ... que vous ne verrez pas, car nous avons tout bonnement oublié de photographier le reste du déjeuner. Tant pis, c'était bon, et c'est tout ce qui compte !
Un voyage hors du temps, dans une ville médiévale qui commence juste à se refaire une beauté !
Les enfants crient d'une maison à l'autres, et les vieux jouent aux cartes à l'ombre ...
Il y a du linge aux fenêtres ...
On dirait le sud ...
De jolies placettes avec une végétation presque tropicale ... D'ailleurs, le bananier ...
...porte des bananes !
Les tournesols ont envahi l'endroit ... C'est vraiment l'été !
Et une belle cane sèche un instant ses plumes, avant de repartir nager un peu sur la Roya ...
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