Fiadone ... Falculelle ... Que de délices à Corte, Île Rousse, Calvi, Bonifacio et dans la Castagniccia ! Quant à Kashyle, elle est toujours là !

Allez, aujourd'hui, nous reprenons la relation de notre périple corse là où nous l'avons laissé il y a quelques jours ... c'est-à dire à Patrimonio, juste en bas du Cap Corse, le long de la côte occidentale de l'île.

Un tout petit village, avec quand même ... une belle église du XVIème, San Martinu,

... des vignes et du vin, très bon ... :o)

... et même un menhir !

Un peu plus bas, toujours sur la côte, nous sommes allés faire un petit tour du côté d'Île Rousse. Ile Rousse, c'est le petit port dans lequel Pasquale Paoli a décidé, en 1759, de faire édifier des fortifications dans l'espoir de couper le trafic maritime entre Gênes, qui détenait alors la Corse, et Calvi.

A Ile Rousse, la première chose que nous ayons rencontrée, c'était le marché ... Sous une magnifique halle soutenue par 21 colonnes, un marché aux produits locaux nous a mis l'eau à la bouche ...

Des charcuteries de toute beauté ...,

... et un bon brebis un peu sec ... De quoi se préparer, entre deux tranches de pain de campagne, un excellent sandwich ...

Un petit fiadone, ...

... des figues juteuses à souhait pour terminer cet en-cas de roi ...

... dégusté sans complexe dans le petit tramway de la Balagne ...

... un ancien autorail de 1949 qui vous promène, pardon, vous brinqueballe, plutôt, mais de façon délicieusement désuète, le long des plages entre Île Rousse et Calvi ...

Le paysage était somptueux ...

J'ai trouvé l'arrivée sur Calvi assez magique ...

On s'est baladé un peu dans la vieille ville, on a jeté un oeil appuyé à la belle église Sainte-Marie Majeure ...

... et un autre, non moins appuyé, sur une très belle épicerie dans laquelle j'ai fait quelques emplettes !

Ensuite, nous avons entamé, sous un ardent soleil, une bonne grimpette jusqu'à la citadelle.

Un petit tour du côté de chez Tao... pour les Higelin addicts ...

Un regard sur la baie de Calvi ... mais le jour était déjà bien levé ... ;o)

Une bière bien glacée ...

... juste sous la cathédrale Saint-Jean Baptiste ...

... pour terminer notre courte visite de cette cité enchanteresse !

De retour à Île Rousse ...

... une petite glace a rafraîchi la troupe ...

Après Calvi, c'est à Corte, à l'intérieur des terres, que nous nous sommes rapatriés. Une très belle ville, moins de monde, nettement moins de monde ... Une Corse que j'ai sentie plus authentique et merveilleusement accueillante !

Sur le chemin, nous avons fait un arrêt à Murato, pour voir de près la merveilleuse église San Michele que nous vantaient tous nos guides touristiques ...

En serpentine verte et calcaire blanc, décorée d'innombrables fresques sculptées, perdue dans la campagne, en haut d'une colline, nous lui avons vraiment trouvé un charme fou !

De Corte, je n'avais que peu de notions. Un peu d'histoire, quand même, car là encore, là surtout, même, le célèbre "Père du Peuple", Pasquale Paoli ( eh oui, encore lui!) s'illustra !
C'est en effet là qu'il établit durant 14 ans le siège du gouvernement de la Corse. C'est lui qui, pour donner ses cadres à la République Corse, créa une université ... qui existe toujours ... et que voilà !

De Corte, je connaissais également la citadelle, en image, seulement, perchée sur son piton rocheux, et c'est avec une grande émotion que je me suis trouvée face à elle ...

C'est avec émotion aussi que nous avons déambulé dans ses petites rues assombries par les hauts murs gris des maisons de schiste. Bien agréable, quand la température de l'air grimpe, grimpe, grimpe ...

Partout , des chats paressaient ...

Les terrasses de la place Gaffory ...

... ou de la place Paoli ...

... était bien attrayantes ! Surtout pour un petit être fatigué comme Paul ! Eh oui, nos journées étaient bien remplies et nos nuits, sans doute pas assez longues ...

Mais nous, les terrasses, on en a plutôt profité le soir, au très agréable Café de la Place, par exemple, là où chaque soir, le Coca-Cola se transformait, au grand désespoir de Clément, en Corsica Cola ! ;o)))
Je signale quand même ici que moi, j'ai trouvé ça très bon !

Comme nous avions jeté ( notez qu'on ne dit plus monter, ni même planter, à la limite ... ) nos tentes dans un camping à la ferme - une vraie ferme !-, les distractions du soir n'étaient pas légion et nous sommes donc allés explorer les restaurants du coin ...

... dégustant ici la vraie soupe paysanne avec coppa et haricots rouges,

là, les cannelloni au bruccio ...

... ou les gros haricots blanc au figatellu ...

A Corte, la découverte la plus intéressante que nous ayons faite, ce fut le Musée Régional d'Anthropologie de la Corse. Un musée pour apprendre la Corse, les Corses, ceux d'avant et ceux d'aujourd'hui, leur façon de vivre, ce en quoi ils croyaient, ce en quoi ils croient encore ... Une visite fantastique !
Le musée étant installé dans une ancienne caserne revisitée de façon très contemporaine, l'effet de contraste était saisissant ... et fort séduisant...

De la classe, vraiment !!!

Nous avons de plus eu une grande chance, l'exposition temporaire de l'été étant consacrée à Paoli et à ses idéaux, qu'il avait en commun avec bon nombre de nos philosophes du Siècle des Lumières ...
Voyez dans quel état cette visite a mis notre Clément ... Il faut dire que les salles étaient nombreuses, et que nos pieds et nos cerveaux ont fortement chauffé ...

Allez, pour nous remettre, et vous permettre de poursuivre le ventre plein cette longue promenade, voilà LA spécialité de Corte, les célèbres falculelle. De tout petits fiadone, en fait, mais cuits sur des feuilles de châtaigners. Comme pour le migliaccu que nous avons évoqué dans le billet précédent, la feuille de châtaigner donne un goût incomparable qui m'a immédiatement conquise !

Voici les merveilles ...

Moelleuse, l'alliance de brousse et de citron ... Ce sera d'ailleurs notre recette de la semaine, celle que vous trouverez en toute fin de ce billet ... Il faudra attendre encore un peu. Allons, encore un peu de courage ! ;o)

Et puis on a quitté Corte, car il fallait bien avancer un peu ! Nous avons fait des kilomètres et des kilomètres à travers le maquis ...

... et nous avons rejoint la côte orientale de l'île, à Aleria, là où les romains ont accosté sur l'île en 259 avant Jésus Christ, installant ici une véritable cité romaine dont on a retrouvé de nombreux vestiges que l'on peut visiter ...

Notre point de chute fut cette fois Solenzara. Nous savions que la ville présentait peu d'intérêt mais nous avions une envie de plages désertes et de mer bleue ... Nous avons été enchantés de nous arrêter, totalement au hasard, tout au bout d'un chemin menant à une immense plage de la Côte des Nacres, dans cet endroit de rêve ...

Un coin tranquille pour nous poser ...

Une mer comme on la voulait ...

Un peu plus loin, une paillotte pour se reposer à l'ombre ...

-d'ailleurs, nous n'étions pas les seuls à profiter de l'endroit ! ;o)-

Et puis du bon café ...

... et du personnel pour nous servir ! ;o)

Solenzara nous a enfin, 4 jours durant, servi de camps de base où il faisait bon revenir se ressourcer après des journées bien remplies !

Parmi les balades, la première fut celle de l'étang d'Urbino, un peu au nord de là où nous étions... Un étang immense, dans lequel la famille Bronzini de Caraffa élève depuis bien longtemps huîtres et coquillages que l'on mange dans le joli restaurant sur pilotis en regardant la nuit tomber.

Pour nous, ce fut un repas "moules-frites" de grande qualité !

Tout au long du repas, une mouette a attendu, au cas où quelqu'un viendrait à laisser tomber un petit quelque-chose pour elle dans l'étang ...

Et puis la nuit est tombée, enveloppant l'étang d'une lumière magique ...

Notre seconde promenade fut en direction des aiguilles de Bavella, en roulant un peu vers l'Ouest de l'île, le long de la rivière Solenzara. Nous nous sommes arrêtés tout au long du chemin pour nous baigner dans de fantastiques baignoires naturelles à l'eau délicieusement bonne ... Une vraie bénédiction dans cette grande chaleur ...

Nous nous sommes aussi arrêtés à cause des multiples bêtes qui traînaient au bord ... ou au milieu ... de la route !

Tout en haut, au Col de Bavella, le spectacle était époustouflant ... Ces aiguilles rouges se détachant sur le ciel bleu, c'était tout simplement sublime !

Le clou de notre étape sur la Côte des Nacres fut la descente jusqu'à Bonifacio ! Un trajet un peu longuet, avec plus de monde que nous n'en avions jamais vu en Corse, mais une arrivée dans un véritable joyau ...
Je vous livre quelques photos en vrac. Vous verrez par vous-même ces paysages incroyables ...

La vieille ville était très belle, avec ses ruelles étroites et fleuries ...

Unn chouette resto, aussi, car vous n'oubliez pas que vous êtes ici dans un blog dédié à la cuisine, même s'il y a pendant ces périodes de vacances quelques dérives ...

Ce resto, c'est le Comptoir Bonifacien. A la fois épicerie et bistrot, dans le bon sens du terme, tenu par une femme sympathique qui nous a régalé d'assiettes de charcuteries ...

et de pinzimonio, ces petits légumes à l'italienne, juste trempés dans une excellente huile d'olive, annoblie ici d'une giclée de vinaigre balsamique ...

Parfait pour un repas sur le pouce ...

Un arrêt des plus plaisants ... N'est-ce pas, Paulo ? ;o) ...

... au milieu de terrines, liqueurs, miels et vins de belle qualité !

Le cimetière marin a son charme. Pour un peu, on se croirait en Grèce ...

Quand à la mer, je ne trouve pas de terme suffisamment fort pour vous confier ce que j'ai ressenti. C'est donc par l'intermédiaire de mon appareil photo que je vous livrerai ici mes émotions ...

Je crois que je n'étais pas la seule émue ...

Une mouette-sentinelle montait fièrement la garde sur une des guérites des remparts !

J'ai regardé à travers chacune des meurtrières, jamais lassée de ce spectacle enchanteur ...

Les falaises crayeuses donnaient à la mer une couleur extraordinaire ...

Un voilier rentrait tranquillement au port ...

Le temps semblait suspendu ...

En rentrant, un arrêt à la célèbre plage Rondinara nous a permis de nous tremper un peu ... Mais honnêtement, j'ai préféré les plages moins fréquentées un peu plus au nord ...

Allez, je vous montre quand même, et vous verrez qu'il ne faut quand même pas trop se plaindre ...

Avant de quitter Solenzara, nous sommes un jour partis nous perdre au milieu des châtaigneraies de la Castagniccia, cette région montagneuse située au sud-Ouest de Bastia.

A quelques kilomètres d'Aléria à l'intérieur des terres, nous avons été projetés dans de charmants villages, à l'ombre d'énormes châtiagners.

Bien sûr, la région n'est plus aussi active qu'au XVII ème siècle et la châtaigne, alors le "pain du peuple", ne nourrit plus son monde comme elle le faisait alors, mais elle a conservé un cachet qui lui donne le droit à la distinction suprême de "Ma région préférée en Corse" !


Des villages d'une sobriété impressionnante ...

Le premier village, nous nous y sommes arrêtés ... C'était Cervione, la ville de la noisette, comme en témoigne la table du bistrot local !

Pendant que nous cassions quelques coquilles, Clément était à la recherche d'un endroit pour déjeuner ... comme à son habitude, le gourmand ! ;o)

Son choix s'est porté sur le restaurant "Les Trois Fourchettes", juste sous l'église ...

Un menu campagnard, très corse, avec des produits du coin d'inspiration plutôt bio, servis par des patrons absolument charmants !

Une petite marche dans les rues escarpées nous a amenés à faire connaissance avec Théodore de Neuhoff, un mystérieux baron allemand qui fut proclamé, le 15 avril 1736, Roi de Corse, devenant ainsi, pour très peu de temps, il faut le dire, Théodore 1er !

Couronné au couvent d'Alesani, pas très loin de là ...

... au bout d'une route plus fréquentée par les vaches ...

... et les ânes ... que par les humains !

Nous avons eu la surprise de trouver l'édifice en pleine restauration, une jeune peintre perchée sur des échafaudages, reprenant chaque détail du bout de ses pinceaux ...

Et je peux vous assurer qu'il y avait du boulot !...

Les enfants ont tenté une baignade sous une cascade glaciale ... Brève baignade ... dont ils sont sortis bien revigorés, vous imaginez ! ;o))

L'après-midi s'est terminée à Rapaghju, aux sources d'Orezza, une station thermale très en vogue durant tout le 19ème siècle, très prisée pour son eau ferrugineuse ...
Les bâtiments d'origine sont toujours là ...

... la fontaine aussi, qui dispense son eau au bon goût de fer et aux fines bulles naturelles !

Très écœurante, je dois vous prévenir ... Un vrai médicament ! D'ailleurs, Paul en a prélevé un peu pour sa grand-mère ! Beurk ! Heureusement, il est parti en Alsace en oubliant sa bouteille au réfrigérateur et elle a donc échappé au pire ! ;o) Sacré Paul !!!

Mais bon, Orezza, maintenant, c'est surtout une station de traitement et d'embouteillage d'une eau de grande qualité, déferrisée et délicieusement pétillante. C'est la seule eau gazeuse présente sur les tables de Corse et je vous laisse imaginer combien, sous un soleil de plomb, nous avons aimé nous désaltérer de longues rasades de ce breuvage divin ! Ah, la Castagniccia !!!

Et comme je vous l'avais promis, en attendant le troisième et dernier volet de cette exploration de la Corse, voici comment on procède pour obtenir un excellent fiadone ... et de petits falculelle, aussi ...


Le Fiadone ...

Pour 4 personnes :

- le zeste râpé de 2 beaux citrons
- 500 g de brocciu ou de brousse, en été
- 4 oeufs
- 200 g de sucre
- 1 cuillérée d'eau de vie (facultative !)

Battez les oeufs. Ajoutez-y le sucre. Ecrasez le brocciu à la fourchette et incorporez-y le mélange d'oeufs et de sucre, le zeste de citron et l'eau de vie, si vous décidez d'en utiliser.

Versez dans un moule ou dans de petits ramequins bien graissés ( beurre pour moi, mais saindoux dans les vraies campagnes corses) .

Mettez à four chaud et laissez cuire jusqu'à ce que se forme une croûte dorée.
La recette est, je vous l'accorde, assez imprécise mais c'est une vraie recette paysanne, et il faudra utiliser votre instinct, comme le faisaient nos grands-mères ... ;o)


... et les falculelle de Corte :

Pour les falculelle, on procède exactement de la même façon, mais on dépose de petits tas de pâte sur des feuilles de châtaigners que vous aurez ramassées à l'automne et fait sécher bien à plat.

A mi-cuisson, vous pourrez badigeonner les petits gâteaux avec un peu de jaune d'oeuf battu. Ils cuiront évidemment bien moins longtemps que les fiadone !


Voilà pour la recette de la semaine ! ;o)
Et comme Kashyle est toujours là, voilà un échantillon de ce que fut notre première soirée pique-nique/ Festival International de la Pyrotechnie avec Manon et sa maman ...

Un festin préparé à 4 mains ... et mangé avec 4 bouches bien gourmandes !!!

D'un peu plus près ...

Il y avait donc au menu ...

Des pilons de poulets marinés au miel et au citron, grillés ...

... que Manon a dévoré tel son ancêtre Cro Magnon !

De jolis "suédois" roulés ...

... une salade de pâtes spéciale "petite fille", avec de mini-mozzarelle, des tomates cerise et de petits coeurs d'artichauts marinés à l'huile d'olive.

En dessert, une somptueuse tarte aux fruits de Vintimille, confectionnée par Catherine ...

... des groseilles acidulées ...

... qui accompagnaient de petits biscuits au chocolat ... qui furent bien appréciés de la belle Manon !

Pour patienter en attendant le feu ...

... un concours de dessin dans le sable mouillé ... que Manon a remporté haut la main.

Une baignade au clair de lune, aussi !

Et en apothéose ... Le feu d'artifice, avec la lune en première place !

Quant aux jasminades dont Kashyle vous parle aujourd'hui, voici juste quelques clichés qui complèteront les siens ! Après, je vous jure, je m'arrête !!!!!!!!

Samedi, en fin d'après-midi, tout le monde s'est retrouvé dans le jardin ...

... de cette jolie maison rouge !...

Pendant que certains travaillaient, ...

... d'autres se laissaient aller à un doux farniente !

Allez chez Kashyle voir toutes les bonnes choses qu'elle nous a préparées ! Moi, je vous montre juste le dessert !

Dans l'après-midi, nous avions fait un petit tour dans Grasse ... Des placettes accueillantes partout ...

Des murs peints avec des ocres aux teintes chaudes ...

De jolis chats à chaque coin de rue, aussi !

Et le soir, nous sommes donc partis à la fête du jasmin, mouture 2007 :

Des chars bien décorés ...

Des cow girls redoublant d'ardeur ! :o) (J'ai ici pensé à mon lectorat mâle ! J'espère qu'il appréciera ...)

Et voilà pour mes copines ... Sueur et tatouages ... Beau garçon, hein ? et tout sourire, avec ça ! ;o))

Je n'étais pas la seule photographe de la troupe !

Et pour clore tout cela, car là, c'est vraiment fini, un cliché souvenir de miss Jasmin 2007, incontestablement la plus belle jeune fille de l'assemblée !