Ah, Paris au mois de mai ... Des fois, il fait beau, des fois pas ! Cette année, c'est pas ! ;-) Mais ce n'est pas grave, Paris même sous la pluie reste Paris ! Alors nous y voilà encore pour quatre jours ... Des petits moments de vacances volés à un quotidien un tantinet trop chargé ! À peine sortis du train, aux alentours de midi, nous voilà déjà dans le métro ... Direction Richelieu Drouot ...
Quand il pleut, les activités indoor sont les bienvenues et la salle des ventes de Drouot est une option intéressante !
D'autant plus qu'aujourd'hui, nous assistons à une vente d'animaux naturalisés et autres curiosités liées à la nature, ce qui devrait particulièrement plaire à Paulo, qui est du voyage avec moi, encore une fois.
Mes deux garçons fréquentent Drouot avec leur grand-mère depuis leur plus jeune âge et ils adorent !
Je dois avouer qu'il y a des ventes étonnantes et que j'adore la façon dont les commissaires priseurs s'y prennent pour faire monter les enchères !
Ce drôle de perroquet 1900 me plaît bien mais il ne sera vraiment pas évident à placer dans la maison ... Tant mieux, de toute façon, il a déjà été octroyé ... et pour fort cher ... à quelqu'un d'autre ! ;-)
Dans la salle d'à côté, une vente de meubles ...
Ce secrétaire-là ferait bien mon affaire ! Aujourd'hui, on expose juste ... Pour la vente, il faudra revenir ... Zut alors !!! :-)
Évidemment, ce n'est pas une heure passée à Drouot qui va avoir fait s'arrêter la pluie qui tombe désormais à seaux ! Direction donc quelques passages parisiens ... qui reprennent là leur fonction originelle ... Passer d'une rue à l'autre sans se tremper ni se crotter les pieds quand il pleut ! On traverse donc le passage Jouffroy, situé entre la rue Montmartre et la rue de la Grange-Batelière, qui possède une librairie que j'aime beaucoup ...
Et ensuite le passage Verdeau, qui mène alors à la rue du Faubourg Montmartre.
De quoi faire un peu de lèche-vitrine agréable ...
... tout en espérant que la pluie s'arrête un moment.
Cela dit, il y a des endroits pires pour poireauter ...
Alors je ne me plains pas.
Moi, vous me mettez devant une pile de livres et mon bonheur est complet !
Paul, c'est plutôt devant une pile de chemises ou de chaussettes, allez savoir pourquoi ! ;-)
Dans la rue des Gravilliers, on dépasse les restes du Grand Hôtel d'Estrée, édifié vers 1550 par Jean d'Estrée, dont la petite fille Gabrielle deviendra, 40 ans plus tard, la maîtresse et favorite d'Henri IV, celle qu'il regrettera toujours de n'avoir pas pu épouser et qui lui donnera trois enfants.
On peut entrer dans la cour ...
Un restaurant s'est installé là et les soirées d'été doivent y être bien agréables !
Un peu plus loin dans la même rue, une ancienne "fabrique de cannes et manches de parapluies" est devenue un bar à vin. C'est chouette que ce dernier ait gardé la vieille devanture ...
On tourne dans la rue Beaubourg ... J'aime bien cette grande enseigne, un chouilla cachée par les arbres en feuilles ... La France Horlogère ... Un joli graphisme pour l'agence parisienne d'une revue d'horlogerie bisontine des années 60. Qui existe encore, je crois bien ...
Plus moderne comme image, cette Low Res Alice de Space-Invader ... Pourtant, même de près, elle est plutôt mignonne ! ;-)
Fin de la promenade, toujours sous une bonne pluie, devant l'Hôtel de Ville ...
On saute dans notre 72 et on rentre à Boulogne. La journée fut longue ... Nous dormirons bien !
Mercredi matin, direction Bercy et ses anciens entrepôts à vins reconvertis en jolies boutiques ...
On aimerait avoir un joli ciel bleu comme ici ...
... mais ce n'est pas gagné !!!
On commence par un petit café chez Eric Kayser ...
... et en en sortant, on tombe sur une jolie exposition "Elyx by Yak" ... L'histoire d'un petit bonhomme-bâton qui découvre Paris ... Le dessinateur, c'est Yacine Ait Kaci ...
Son "Street Art digital" me plaît beaucoup ...
Il est drôle ...
... et peut être assez rafraîchissant ! ;-)
Notre idée première, cela dit, en venant à Bercy-Village aujourd'hui, ce sont les Puces du Design ...
... qui ouvrent aujourd'hui et pour tout le week-end à venir ...
Le quartier est pour l'instant assez tranquille ...
... et comme nous venons de nous apercevoir que les Puces n'ouvrent qu'à 14 heures, nous filons dans le parc de Bercy ...
Le parc, composé de trois jardins conçus par les architectes Bernard Huet, Madeleine Ferrand, Jean-Pierre Feugas, Bernard Leroy, et les paysagistes Ian Le Caisne et Philippe Raguin entre 1993 et 1997, est un endroit délicieux. Le premier de ces jardins, le plus proche de Bercy-Village, c'est le "jardin romantique", ravissant avec sa "maison du lac", anciennement poste de garde des entrepôts.
... et ses bassins où se côtoient, en plein ville, poissons ...
... et volatiles ...
... en tout genre ...
Attention à ne pas les gêner ... ni les écraser ! ;-)
Pendant que nous nous promenons, je vous propose un peu d'histoire, ...
Le parc de Bercy occupe l'emplacement d'anciens entrepôts vinicoles. Le quartier de Bercy était, au début du 19ème siècle, le plus important centre de négoce en vins et spiritueux au monde et il a poursuivi son activité jusque dans les années 1950.
C'est à Lutèce, donc pendant l'époque romaine, que l'on commença à planter des vignes. Au 13ème siècle, Paris abritait l'un des plus grands vignobles d'Europe et c'est sous le règne de Louis XIV que s'ouvrit à Bercy le premier entrepôt de vin.
Au 19e siècle, le négoce était florissant. S'installer à Bercy, pour les négociants en vins, avait deux intérêts majeurs ... Ils étaient proches de la Capitale tout en n'étant pas soumis à ses taxes puisque Bercy était situé en dehors des limites de Paris.
Ils faisaient venir le vin par bateau sur les quais de la Seine, et par wagon-citerne, depuis la gare de la Rapée, une des gares de la Petite Ceinture, aujourd'hui fermée.
Bercy était à cette époque surnommé le " Joyeux Bercy ", car le tout-Paris venait faire la fête dans les guinguettes qui avaient investi les bords de Seine. Le vin, bien moins cher qu'à Paris, coulait à flots dans des établissements répondant aux noms bucoliques de " Rocher de Cancale", "Marronniers" ou encore "Soleil d'Or". Les dimanches étaient organisées des fêtes, des joutes, et même des feux d'artifices ...
De nombreux métiers se côtoyaient à Bercy. Il y avait bien sûr les négociants en vins et spiritueux, mais aussi des tonneliers, des charretiers ... Le site de la Mairie de Paris nous apprend qu'on y croisait aussi le " jaune d'œuf ", c'est-à dire l'homme qui était chargé de revendre les jaunes d'œufs dont les blancs étaient utilisés pour la clarification du vin.
Dès le 20ème siècle, et particulièrement au moment de la destruction des fortifications de Thiers, dans les années 1920, l'activité des entrepôts commença à décliner sérieusement.
Le nom des rues du quartier rappellent cette grande époque de Bercy ... rue de Pommard, rue de Chablis, rue de Mâcon... De bien doux noms !
Pour célébrer son passé vinicole, on a planté une vigne qui donne lieu chaque année à des vendanges.
Les rues pavées ont gardé les rails qui permettaient la circulation des wagons-citernes.
Trois anciens bâtiments vinicoles ont été conservés.
Le Chai de Bercy, qui abritait une chaîne d'embouteillage, est devenu un lieu d'exposition.
La partie centrale du parc, "les parterres", est composée de 9 carrés de culture, dont un potager fréquenté par les écoliers du quartier.
La Maison du Jardinage et sa serre sont au centre du parc ... La Maison du Jardinage, ancien bureau de perception des taxes, est aujourd'hui un lieu de conseil pour les amateurs de jardinage qui peuvent demander conseil à des spécialistes ou se perfectionner grâce aux ouvrages d'une bibliothèque spécialisée. Elle présente des expositions temporaires, organise des cours de jardinage et initie les enfants à la découverte du monde végétal par le biais d'ateliers.
Enfin, la "Grande Prairie" est
un lieu propice au jeu ...
... à la promenade ... et au repos ! Enfin ... quand il fait beau !
N'oublions pas, juste derrière, l'originale construction de l'architecte Frank Gehry, initialement destinée
au Centre Culturel Américain et devenue depuis le Musée du Cinéma.
Empruntons maintenant la passerelle Simone de Beauvoir, qui ne date que de 2006.
C'est le 37ème pont sur la Seine à Paris, entre le pont de Bercy et le pont de Tolbiac.
On y fait du sport ...
... et en arrivant au bout, nous voilà au-dessus du joli Batofar, un ancien "light ship" irlandais qui stationna le long des côtes irlandaises entre 1955 et 1975. Il est depuis 1999 un lieu dédié à la musique.
Un autre bateau amusant est "La dame de Canton", une authentique jonque chinoise construite à la fin des années 70 qui, après quelques voyages sur toutes les mers du monde, est venue s'amarrer là ... Un restaurant, un lieu de concert, là aussi ... et en été, quand il fait beau, une sympathique terrasse ...
Vous voyez que sur la passerelle, devant la bibliothèque François Mitterand, il ne fait ni beau, ni chaud !
Aujourd'hui, nous partagerons la culture ... et le temps de chiotte ! Oui, chasse d'eau puissante, en plus ! ;-)
Forcément, la grande esplanade de la Bibliothèque nationale de France est bien vide.
J'aime bien ce bâtiment, à la fois classique et minimaliste, édifié en 1996 par l'architecte et urbaniste Dominique Perrault. Ses quatre grandes tours évoquent joliment quatre livres ouverts.
On ne va pas traîner sur l'esplanade ...
... et on va vite tâcher de trouver un abri, la pluie tombant désormais à seaux sur nos têtes ...
On trouve un endroit où nous abriter, le temps de laisser passer l'averse.
Devant le cinéma, des food trucks ont élu domicile ... et nous mettent en appétit ! Mangera-t-on une bricole thaï, à midi ?
... ou bien un burger à "la Brigade" ?
On va voir si la pluie s'arrête, quand même ... parce que s'asseoir sur les jolis bancs en bois trempés, ce n'est pas bien festif ! ;-)
En fait, c'est sur le Camion qui Fume, que l'on ne présente plus, que notre choix va se porter.
C'est qu'ils sont vraiment bons, les burgers du Camion qui Fume. Gracianne m'avait offert le livre qu'ils ont un jour édité et je me souviens avoir préparé la fête des 20 ans de Clément avec ! C'est par ici,, si vous voulez vous replonger dans l'ambiance ...
Mais pour le moment, comme la pluie a cessé ... sans doute pas pour longtemps, cela dit ..., on va plutôt déjeuner vite fait !
Entre deux gouttes, on a fait notre choix.
Pour Paul et moi, ce sera un burger à la fourme d'Ambert, aux oignons caramélisés et sauce au porto. Pour ma maman, ce sera un végétarien.
Et c'est sans parapluie que nous pouvons déguster nos victuailles !
J'aime bien, ces moments improbables !!!
On repart ensuite vite fait vers la Seine ... en dépassant quelques jolis immeubles.
La balade fait rire tout le monde.
Il faut avoir envie de se promener dans de telles conditions ! ;-)
Ceci nous amène a découvrir une barge que je ne connaissais pas ... et qui se trouve être un restaurant universitaire.
Elle est située juste à côté du Batofar.
Devant la barge, des containers transformés en bistrot ...
La prochaine fois, on se tentera le déjeuner !
Pour le moment, on emprunte le pont de Tolbiac pour revenir sur la rive droite ...
On s'arrête un moment devant cette plaque de marbre, qui évoque le souvenir d'aviateurs qui préférèrent jeter dans la Seine leur avion, touché au cours du bombardement de la centrale électrique de Chevilly-Larue le dimanche 3 octobre 1943, plutôt que de risquer de percuter des habitations de Paris. Aucun des quatre membres de l'équipage, qui appartenaient tous aux forces aériennes françaises libres (FAFL), ne survécut.
Nous voilà très vite à nouveau à Bercy Village.
La pluie n'a pas repris ...
Pas de quoi, cela dit, aller faire une bronzette sur les bords de Seine ...
... mais un rayon de soleil tente néanmoins de percer.
Un petit café-dessert chez Kayser, à nouveau ... et il est 14 heures.
Allez, les Puces viennent d'ouvrir ... Entrons vite !
Les stands ne sont pas encore tous bien prêts, la pluie vient de s'arrêter de tomber et il faut sécher un peu ce qui est mouillé ...
On ressort les meubles dehors, on les réinstalle joliment ...
On reproduit des intérieurs ...
... avec des objets que je ne possèderai jamais ! ;-)
J'ai toujours aimé l'architecture ... et l'architecture d'intérieure lui est intimement liée ...
Aujourd'hui, je fais une plongée dans l'univers des Mad Men ...
J'adore cette série, qui met en scène la vie d'une agence publicitaire à New York dans les années 60 et traite des changements moraux et, plus généralement sociaux, de la société américaine à cette époque ...
Les décors et les costumes, l'ambiance aussi, font de cette série un petit bijou !
Les lampes de Jacques Biny ...
... j'ai toujours adoré.
La couleur apparaît, les matériaux se modernisent ... Sur le moment, on n'y prêtait guère attention mais aujourd'hui, je bave devant chacun de ces objets ...
On aurait dû tout garder, en fait ! ;-)
D'autant que Paul commence à bien s'y intéresser aussi ...
Oh, voilà une jolie "Coquelle" Le Creuset. J'ai un jour acheté la même pour 30 euros aux Puces de Vanves ... Je la garde bien précieusement ! :-)
Et me voilà à naviguer entre des dizaines de stands remplis de ces objets que j'affectionne tant ...
Si je le pouvais, j'achèterais un grand loft à New York et le remplirais de ce que je vois ici ! ;-)
J'aime bien cette grosse lampe-champignon !
Et cette petite table aussi ...
Quant au tout-plastique des années 70, j'en ai une petite nostalgie aussi ... même si c'est moins facilement "casable" dans un appartement ! ;-) Mais ce bureau Orix rouge et son fauteuil assorti, créés par Vittorio Parigia et Nani Prina pour Molteni dans les années 70, j'adore ! Je pense qu'on dépasse 2000 euros, pour ces deux belles pièces-là ... Moins cher quand même que les deux fauteuils des années 40 de tout à l'heure, recouverts de peau de mouton, que l'on pouvait emporter pour la modique somme de 38 000 euros ! ;-) Pour 22 000 euros de plus, vous aviez le canapé assorti !
Ces lampes-là (j'aime aussi le style industriel ... mais qu'est-ce que je n'aime pas !!!???), sont à 1000 euros pièce ... Paul les reluque aussi ... Ça va l'encourager à pousser ses études, ça ! ;-) Il va falloir qu'il en gagne, des procès, pour assouvir ses envies ! ;-)
Quant à moi, je tombe sous la charme, à peine les yeux posés dessus, sur ce service à café de porcelaine allemande ... Je sais, des fois, j'ai de drôles d'idées ... Paul et Clem ont un cadeau de fête des mères tout trouvé ! On ne fait ni une ni deux, on l'embarque ! Bien emballé, il devrait arriver entier à Cannes ...
Je pense qu'avec la pluie d'aujourd'hui, nous n'aurons pas besoin des pompiers ! De toute façon, leur véhicule me semble un peu petit pour intervenir sur quoique ce soit ! ;-)
À ce point de notre promenade, ma maman rentre faire la sieste ! Nous, on redémarre. On saute dans un métro et on revient sur nos pas. C'est que je veux voir de plus près ces immeubles extraordinaires qui commencent à envahir ce quartier autrefois bien plus populaire. C'est surtout le "Nid" de Rudy Riccotti qui m'intrigue. Couvert d'un treillage de poutres de bois, je dois avouer qu'il est impressionnant.
Le quartier va devenir un pôle incontournable de l'architecture ultra-moderne à Paris !
C'est un coin à street art, aussi ...
Il y a de très grandes pièces, d'ailleurs ...
Le quartier est en plein mutation.
Les architectes les plus réputés du moment sont sur le pont.
Le coin de la rue du Chevaleret est en train de changer et la transformation est sévère !
En même temps, il en avait peut-être besoin ...
Cela dit, je le photographierai sous toutes ses coutures ...
... en espérant qu'il ne disparaîtra pas totalement !
On traverse le joli square Héloïse et Abélard ...
Il y a toute une vie, dans les squares parisiens ...
Et il s'y passe toujours quelque-chose !
Au fait, avez-vous votre permis de vegétaliser ? ;-)
Nous voilà maintenant rue Dunois.
À l'angle de la rue Dunois et de la rue Charcot, un très bel immeuble, genre atelier d'artiste ...
On remonte ensuite vers la place Jeanne d'Arc, avec, au milieu, sa belle église Notre-Dame de la Gare ... On se sent comme dans un village ...
À côté de l'église, la vieille école ...
Il fait bon marcher sous les arbres en fleurs ...
En descendant le rue Jeanne d'Arc, on passe devant ce panneau ...
... et devant cet immeuble-là.
Il s'agit du tout-premier immeuble social de Paris. Je vous laisse en lire l'histoire sur le panneau ci-dessous.
Un peu plus loin, encore une fresque ...
... et au loin, au-dessus du pont du métro, la coupole de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
On fait une belle découverte, avec Paulo ... Au 56 de la rue Jeanne d'Arc, ce très joli petit magasin. Son nom ? Brocnshop ...
Le showroom d'un site internet excellent pour qui aime les années 70-80... mais pas que !
Une caverne d'Ali Baba ...
L'objet du 19ème siècle a trouvé là un écrin parfait !
Me voilà prête à retomber en enfance ! ;-)
Plein de choses pour les enfants, c'est sûr ...
Je dévaliserais bien la boutique !
Après quelques tergiversations, Paul choisit une petite lampe-veilleuse cubique que je trouve extra. une pièce italienne des années 70, avec sa boîte intacte, en plus !
Une jolie boutique pimpante, et pleine de trésors, un accueil des plus sympathiques, un site internet pour prolonger la découverte depuis Cannes ... Que demander de plus ? Que c'est bon de découvrir, totalement au hasard, des pépites comme celle-là !
On s'engage, en sortant de la boutique, dans le boulevard Vincent Auriol. Vous allez le voir vite, le paysage va changer. Un hélicoptère fait du vol stationnaire un peu plus loin. Au-dessus d'une manifestation, sans nul doute !
Alors comme je vous le disais, sur le boulevard Vincent Auriol, le paysage change. Mais c'est un paysage parisien et il a toute sa place ici ! :-)
Et puis il a une histoire, ce paysage-là ...
Nous sommes dans la plaine d'Ivry. Quand le baron Haussmann, pour rénover la capitale en 1860, décide d'y faire de grands travaux, tous les territoires situés entre l'ancienne limite de Paris et l'enceinte de Thiers sont annexés à la ville de Paris. C'est alors qu'est créé le quartier de la Gare au sein du 13e arrondissement.
À cette époque, le quartier offre un paysage mi-ville, mi-campagne : Des champs, des carrières transformées en champignonnières, et puis, çà et là, des habitations. L'endroit n'est pas bien famé et l'installation d'une église et d'écoles est destinée à imposer ici l'ordre du Second Empire. J'ai lu qu'avant la construction de l'église Notre-Dame-de-la-Gare, les offices religieux étaient célébrés dans un ancien cabaret !
Les prix des terrains sont encore très bas dans ce nouveau quartier parisien et cela va attirer les industries, et, par conséquent, une population ouvrière. Entre 1860 et 1870, cette population va doubler. L'habitat est loin des standards haussmanniens et l'état sanitaire du quartier devient préoccupant. De nombreuses œuvres à caractère social et sanitaire vont alors se développer. Le curé de l'église Notre-Dame-de-la-Gare, dès les années 1850, œuvre en faveur des plus démunis, ce qui lui vaudra d'ailleurs d'être épargné durant la Commune de Paris !
En 1900, le quartier a quasiment terminé son urbanisation. Restent quand même des zones bien modestes, voire de bidonvilles le long des fortifications ...
En 1934, la cité Jeanne d'Arc, une grosse cité ouvrière aux loyers bon marché, est rasée car lieu de faits divers peu reluisants. Des immeubles en briques sont édifiés pour reloger le monde mais c'est en 1960 que ces barres que vous voyez ici sortent de terre ! Et ça, ma foi, je ne suis pas sûre que cela ait été la meilleure des décisions !
Passons sous le viaduc de la ligne 6 de métro ...
Qui a dit qu'il n'y avait pas de verdure dans le quartier ? ;-)
Regardez cette petite école, perchée sur une colline couverte d'herbe ? Mignonne, non ?
Et en face, dans la rue Jenner, une autre jolie école.
Une école de la République ...
Dans le boulevard de l'Hôpital, la manifestation contre la loi du travail bat son plein.
Calme mais décidée ...
Je ne sais s'il y a plus de manifestants ou de cars de police !
On passe devant un drôle de bâtiment, l'église Saint-Marcel, qui se dresse à l’emplacement d’une petite église datant du 19ème siècle. Édifiée en 1966 par Daniel Michelin, elle est construite en béton pour les murs et en ardoises pour le toit, de petite taille pour ne pas intimider les fidèles qui tendent à déserter les lieux de culte. En 1993, l’église voulant renouer avec sa tradition architecturale, elle commande à Jean Michelin, le fils de Daniel, une avancée triangulaire tout à fait monumentale qui servira de clocher tout en renouant avec la tradition des porches d’église.
Encore un peu de street art, avec cette pieuvre de Kraken, un artiste plutôt mystérieux ... Le Kraken, c'est d'ailleurs aussi le nom de la créature monstrueuse issue des légendes médiévales scandinaves, un genre de calamar géant ...
Nous voilà en bout de cortège au métro Saint-Marcel ... Le cortège de la manif et les voitures de police sont immédiatement suivies par les véhicules de nettoyage de la ville de Paris. Une organisation sans faille ! ;-)
À cet endroit, le métro de la ligne 5 devient aérien.
Ou rentre sous terre, tout dépend de quel côté on se place !!!
On se retrouve très vite devant l'entrée de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière ...
Il faut que je vous raconte deux ou trois trucs, à propos de la Salpêtrière ... Figurez-vous que Paris n'a jamais bien aimé les pauvres ! Dès 1350, une ordonnance royale ordonne "que les pauvres valides fuient la ville et fauxbourgs de Paris, avec défenses de mendier, à peine du fouet et d’être mis au pilori ; et à la troisième fois signés d’un fer chaud au front, et bannis desdits lieux". Cool, non ?
Dans la première moitié du 17ème siècle, l’augmentation croissante des pauvres, mendiants et vagabonds de Paris entraîne de nombreux vols et agressions dans la capitale.
On décide que les enfermer serait sans doute la meilleure façon de les contrôler. L’Hôpital Général est peut-être la solution.
Le 27 août 1612, Marie de Médicis fonde le "bureau et hôpital des pauvres enfermés", ou hôpital de la Pitié, pour aider les pauvres. C’est l’arrêt du 16 juillet 1632 qui prévoit un véritable enfermement des pauvres à Paris. Il interdit aux pauvres de mendier sous peine d’être arrêtés et conduits dans les prisons du royaume.
Ce sont les lettres patentes d’avril 1656 qui font don de la maison de la Salpêtrière, acquise par Louis XIV le 12 janvier 1650, à l’Hôpital Général. Elle est chargée d’accueillir les femmes, jeunes filles et enfants mais aussi des couples sans ressources. Le 18 avril 1657, un arrêt de la Cour du parlement annonce que "la Cour […] enjoint à tous les pauvres mendiants valides et invalides, de quelqu’âge qu’ils soient, de l’un et l’autre sexe, de se rendre […] dans la cour de l’hôpital de Notre-Dame de la Pitié […] pour être par les directeurs envoyés et départis aux maisons dépendantes dudit Hôpital Général, auxquelles ils y seront logés, nourris, entretenus, instruits et employés aux ouvrages, manufactures et services dudit hôpital".
On trouve une petite utilité aux filles pauvres ou de mauvaise vie. Ce qui revient un peu au même, dans les esprits de l'époque ! ;-)
Les pauvres mendiants qui ne se seront pas rendus à la Pitié dans les délais prévus y seront amenés de force par les officiers de police. À partir du 20 avril 1684, une nouvelle catégorie de la population parisienne est à enfermer : les femmes débauchées.
Et c’est à la Salpêtrière qu’elles devront être "enfermées". Outre la déportation dans les colonies, l’Hôpital général devient le principal mode de mise à l’écart des prostituées jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
En 1684, après la décision d’enfermer les femmes de mauvaise vie ou débauchées, dont certaines sont considérées comme dangereuses au même titre que les folles, on décide la construction de l’énorme prison de « La Force », dans laquelle seront emprisonnées les plus célèbres des empoisonneuses de l'époque, la "Voisin" et la "Silvestre".
Un siècle plus tard, c'est la fameuse comtesse de la Motte qui y sera condamnée à perpétuité, en 1786, dans l’affaire du Collier de la Reine. Le procès-verbal d’exécution du jugement "condamne la Dame de La Motte à être, ayant la corde au col, battue et fustigée nue de verges et flétrie d’un fer chaud en forme de la lettre V sur les deux épaules, par l’exécuteur de la Haute Justice, au devant de la porte des prisons de la Conciergerie du Palais ; ce fait, menée et conduite en la maison de Force de l’Hôpital Général de la Salpêtrière pour y être détenue et renfermée à perpétuité". Ça craignait sec, hein ?
Philippe Pinel entre comme médecin à la Salpêtrière en 1795.
Il a travaillé auparavant deux ans à Bicêtre et s’est livré à des recherches thérapeutiques, recommandant les saignées, les purgatifs, les bains chauds ou tièdes, les vésicatoires sur la tête, et les émétiques. Il reste dans les esprits celui qui a "libéré les enchaînées". Ce n’est qu’en 1807 qu’on supprime totalement les chaînes et autres fers aux pieds et aux mains dont les folles sont affublées.
Bien. Et si on repartait ?
Nous sommes infatigables. Paris nous donne des ailes.
On est très vite dans le coin du Jardin des Plantes ...
Dans la rue Buffon ...
... au coin de la galerie de paléontologie.
On entre dans les jardins ...
Ravissants jardins, surtout en cette saison où la végétation explose !
Quelques flaques d'eau subsistent, après la pluie d'hier. Sympa pour les petits garçons qui aiment patauger dans l'eau ...
... et pratique pour le bain des corbeaux !!!
Le soleil est de retour ...
On va en profiter.
De l'autre côté du jardin ...
... la Grande Mosquée, où nous ne nous arrêterons pas cette fois-ci.
Rue Daubenton ... devant l'excellent cinéma La Clef ...
Jetez un œil en passant à ce drôle de sens interdit !
... et à cette petite mosaïque ronde qui rappelle la mire de notre enfance.
On grimpe la rue Mouffetard ... Je m'arrête devant le n°81 ... Elle est très belle, cette entrée d''un hôtel particulier ...
Le célèbre photographe Eugène Atget y fut sensible, lui aussi, en son temps ... comme en témoigne ce cliché de 1912 trouvé sur le site de photos de la ville de Paris. Je vous laisse le lien dudit site, Paris en Images, il est vraiment sympa à regarder ...
Nous passons devant La Montagne, l'endroit préféré de Paul pour prendre l'apéro ...
Comme la happy hour ne commencera que dans une vingtaine de minutes, on continue la balade ! ;-)
On traverse la place de la Contrescarpe ...
On tourne ...
... et on vire ...
... dans ce délicieux quartier.
On salue Diderot au passage, qui passa le pas de cette belle porte durant quelques années et fut même arrêté ici en Juillet 1749, pour la publication de sa "Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient"... Un joli texte qui fit scandale à l'époque et pour lequel il se retrouva enfermé pendant trois mois au château de Vincennes.
Il flotte enfin comme un air de printemps sur Paris. C'est bien bon !
Une jolie façade, au 9 de la rue de l'Estrapade.
Celle de l'ancienne Brûlerie Saint-Jacques ...
Elle arbore encore son enseigne ...
On prend la rue Blainville, maintenant. Anciennement rue Contrescarpe, comme l'indique cette "plaque" gravée dans la pierre ...
Puis la rue Tournefort, en ayant une petite pensée pour ses résistants qui cachèrent au péril de leur vie ceux qui vinrent libérer le France en 1945 ... 42 parachutistes français du plan Sussex furent cachés par une certaine madame Andrée Goubillon dans cette maison-là entre 1944 et 1945. C'est bien de mettre des noms sur ces gens qui firent de grandes choses dans l'ombre ...
Et grâce à Internet, on peut même parfois mettre de images, sur ces noms ... Voici donc cette "Madame Andrée", trouvée sur l'excellent site Plan Sussex 1944 !
Revenons à notre époque, maintenant ... J'aime bien cette librairie qui rassemble les ouvrages d'une quinzaine d'éditeurs indépendants. Je trouve l'idée sympathique.
J'aime bien aussi, même si ça n'a aucun rapport, la tranche de cette vieille maison.
Voilà comment je vois Paris, moi ! Des petites rues tranquilles ...
Des enfants qui courent sur les trottoirs ...
Il faut juste savoir trouver ces endroits-là et il est sûr que, aujourd'hui touriste mais anciennement parisienne, j'ai plus de chance de profiter pleinement de ça que si j'y habitais encore ... :-)
Allons, il est six heures et demie et nous revoilà à "la Montagne ... sans Geneviève" ... ;-)
Quoi, nous avons l'air fatigué ? :-)
Un apéro saura nous remettre d'aplomb, c'est sûr !
Parce que si vous croyez que la journée est terminée ... eh bien, vous vous trompez !
On a eu un tel temps de cochon ce matin que marcher ce soir dans la rue d'Ulm ... ou dans la rue Rataud ... sous le soleil, ... ça n'a pas de prix !
Alors on en profite, même si nos pieds ne nous portent presque plus !
L'occasion quand même de pousser le petit portail que vous voyez ici, juste à droite ...
... et de découvrir le joli jardinet ...
... de l'ancien collège des Irlandais de Paris ...
... bien caché derrière de grands marronniers en fleurs ...
... et dont l'entrée principale se situe dans la rue d'à côté, la rue des Irlandais, justement ! ;-)
Un peu d'histoire si ça vous intéresse ... Je vous laisse lire un instant ...
... et nous repartons !
Vers le Panthéon, cette fois !
Un petit arrêt sur la place de l'Estrapade ...
Je vous montre au passage la belle façade, et surtout les grilles ravissantes, de l'adresse française de la société Universal Music ...
Et cette jolie autre façade, juste à côté, toujours dans la rue des Fossés Saint-Jacques.
Encore un saut dans le temps, juste en passant devant une affiche ...
Voici une ravissante enseigne. Côté pile ...
... et côté face, sur fond de ciel bleu ...
Encore une "plaque" de rue gravée dans la pierre d'un immeuble ...
Et puis nous voilà, très vite, devant un endroit terrible, que Paul connaît bien pour l'avoir fréquenté à plusieurs reprises déjà ...
De Clercq, le roi de la frite, est dans la rue Saint-Jacques ! ;-) Eh bien, après un cornet de ces frites excellentes avec de la sauce au poivre, nous n'aurons au moins plus besoin de dîner. On pourra aller se coucher illico !!!
Les nuages s'amoncellent à nouveau au-dessus de notre tête ...
Il va être temps de rentrer ...
On passe bavarder un moment avec ma belle-sœur Marie-Hélène dans son cabinet de la rue Monsieur le Prince ... Un peu de lèche-vitrine dans la rue Racine ... La journée se termine ... Demain sera un autre jour, sans doute encore bien riche en découvertes ...
Vendredi matin ... On part à pied, pas à bicyclette ! ;-)
Enfin, en métro, plutôt, et jusque dans le 18ème, le quartier de mon enfance ... Ma maman a lu un truc dans un journal sur la REcyclerie, porte de Clignancourt, et j'ai hâte de découvrir de quoi il retourne vraiment ... Comme hier matin, le temps laisse vraiment à désirer !
Pendant 70 ans gare ferroviaire du réseau de la petite ceinture, la Gare Ornano a réouvert ses portes le 14 juin 2014 et accueille aujourd'hui La REcyclerie.
Dans cette ancienne gare, donc, dont le charme et l'authenticité sont restées intactes, la Recyclerie est un lieu de loisirs axé sur le low-tech, dont les trois grands principes sont les 3 R : Réduire – Réutiliser – Recycler.
Les initiatives collaboratives et le do it yourself sont les valeurs de base de cet endroit étonnant.
La REcyclerie, c’est à la fois un café-cantine, une ferme urbaine et un atelier de réparations collaboratif. Une entreprise de restauration gère le bar-cantine. Une association d’animation, Les Amis Recycleurs, s'occupe des activités pédagogiques et culturelles.
... de sensibiliser aux valeurs du recyclage, de la réparation et du do it yourself.
L’association compte aujourd’hui une centaine d'adhérents qui, en payant leur adhésion annuelle de 25 euros, soutiennent les valeurs et l’économie de la REcyclerie.
Ils peuvent emprunter gratuitement les objets partagés de l’Atelier de REné ...
Ils participent gratuitement aux animations organisées par les REnés et la Ferme urbaine...
Ils bénéficient des conseils de REné et de la réparation gratuite de leur petit mobilier et petit électroménager.
Et puis il y a la ferme ! La Ferme Urbaine de la REcyclerie est installée sur près de 1000 m2 et respecte la biodiversité de la Petite Ceinture.
Elle est constituée de plusieurs espaces interdépendants implantés le long des voies de la petite ceinture.
Une basse-cour, un jardin d’herbes aromatiques et d’arbres fruitiers, des constructions en bois locaux ...
Tiens, Mr. Chat est passé par là ...
... deux systèmes de compostage, qui utilisent les matières organiques essentielles générées par le restaurant, épluchures, marc de café, bols en carton et autres déchets ...
... une prairie mellifère sur le toit pouvant accueillir 4 ruches, réduisant le ruissellement des eaux de pluie et créant une isolation thermique naturelle. ...
... un système d’aquaponie qui permet de cultiver sur une petite surface un grand nombre de végétaux et d’élever des poissons comestibles. Il est alimenté par la récupération des eaux de pluie et fabriqué à partir de matériaux de récupération. L'idée est à terme de mettre en place une serre qui accueillera un système agricole aquaponique, permettant de développer la culture des légumes en symbiose avec un élevage de poissons ...
Quant au potager collectif de 400m2, c'est désormais un incontournable.
Le travail du sol est effectué de manière non mécanisée, avec les matières disponibles sur place. Les espaces de la Ferme Urbaine sont gérés et entretenus par un ingénieur agronome et un jardinier-paysagiste.
On commence notre promenade dans le ferme en passant sous ce tunnel végétal en branches de châtaignier.
Un poulailler, sur deux étages, a été réalisé avec les habitants du quartier. Vingt poules et un coq vivent ici, occupant une place importante au sein de l’écosystème de la Ferme, et sont nourris avec les déchets du restaurant, soit entre 6 et 12 kg par jour. Une fois par mois, les poules sont lâchées dans le potager afin d’éliminer certains nuisibles.
Les poules pondent plus de 4000 œufs par an ...
... qui sont offerts au public.
On passe par le jardin d'herbes aromatiques ...
... en notant toutes les bonnes idées ...
Ici, c'est l’atelier de REné, le royaume de l’entraide, celui du refus de l’obsolescence programmée en réparant plutôt que de jeter, celui d'une consommation responsable. Un atelier partagé ouvert à tous, presque tous les jours de l’année.
On y apprend à créer, à réparer et à recycler. Le bricoleur chevronné transmet son savoir au débutant. On partage le savoir autant les outils.
On peut y déjeuner, aussi, à la REcyclerie ... Dehors quand il fait beau ...
... ou dedans, sur les tables et les chaises de récup en formica. J'adore le décor !
De toute façon, il y a presque autant de végétation dedans que dehors ...
Le bar-cantine de la REcyclerie partage évidemment les valeurs de la maison et la cuisine est faite sur place avec des produits frais de qualité. Le locavorisme est à l'honneur, les plats végétariens aussi. Il y a de la viande aussi, cependant, et toujours un plat végétalien, ce qui fait que tout le monde est content !
La carte est alléchante et les prix, très corrects.
La formule du déjeuner est une bonne affaire !
Je dirais même que le choix peut être difficile, tant la sélection est appétissante !
On commande au comptoir ...
En attendant les plats, on se promène un peu ...
Le décor est joli et ça vaut le coup de s'attarder un peu dessus ...
On va ensuite choisir sa table. La nôtre, en formica rouge ...
... surplombe les voies de la Petite Ceinture ...
On a un buzzer et quand les plats sont prêts, la cuisine nous prévient.
Pour ce qui est des plats, justement, ils sont juste magnifiques ! Tant au niveau de la présentation que de la quantité (énorme!) et surtout, du goût ! Paul a choisi une poitrine d'agneau confite aux épices servie avec une semoule aux dattes.
Ma maman reçoit sur son assiette deux gigantesques wraps de poulet à la thaï, et une salade d'épeautre tout à fait délicieuse aussi ...
Quant à moi, c'est vers une tarte aux champignons et aux marrons servie avec des pousses de betterave que je vais me diriger. On arrose cela d'un divin jus de pomme et gingembre. Très, très "gingembré" ! ;-) Un délice, vraiment ! Il y a aussi un jus de bissap, du vin ... bref, rien que des bonnes choses !
Et elle est succulente, je n'ai pas d'autre mot ! Ultra-copieuse aussi, je dois le signaler !
Il faut savoir que l'on peut venir ici, à l'heure de l'apéro, déguster des tapas, ou boire de bons cocktails un peu plus tard dans la soirée. Pour ce qui est des vrais repas, on mange à la REcyclerie de 12h à 15h pour le déjeuner puis de 19h à 22h30 pour le dîner. Un brunch à 22€ (20€ pour le brunch végétarien et 12€ pour les enfants ...) est servi le samedi de 12h à 15h et le dimanche de 11h à 16h. On ne réserve pas. Voilà, vous savez tout, on peut se remettre à manger ! ;-)
Pour le dessert, Lala choisit une tarte aux myrtilles ...
Paul, un cheesecake aux pêches ... Et moi, un riz au lait. Les trois desserts sont vraiment bons. une mention spéciale pour mon riz au lait, particulièrement fondant et savoureux.
On déguste tout cela tranquillement, cependant que la salle se vide petit à petit ...
Beaucoup de gens qui travaillent dans le coin viennent déjeuner ici et à partir de 14 heures, l'endroit redevient bien plus calme ...
Il est temps ensuite de remporter son plateau en cuisine. On fait bien attention à ce que l'on met dans chaque poubelle et de toute façon, si vous hésitez, on vous aide gentiment.
Passez aux toilettes avant de quitter les lieux !
Eh oui, à la REcyclerie, même les toilettes ont leur brin de folie ! ;-)
Un petit tour à la bibliothèque, que je ne vous ai pas encore montrée ...
Si vous le souhaitez, vous pouvez vous asseoir et feuilleter un ouvrage ou deux ...
... dans le Corner de la REcyclerie ...
Un coin sympa pour se poser un peu en dégustant les produits des enseignes "Soup and Juice" et "Alto Café". Un partenariat malin. Décidément, la REcyclerie, c'est une vraie fabrique à idées !
Je vous remets ici toutes les indications concernant cet endroit d'exception, juste avant de reprendre notre route ...
Nous voilà boulevard Ornano, donc ... Pas le coin le plus glam de Paris mais là où j'ai vécu mes premières années. Le quartier a connu des dérives difficiles et à l'époque où nous y vivions, autour de 1970, c'était un coin certes populaire, au bon sens du terme, mais sympa !
Bref, tout a bien changé mais en y regardant de plus près, il y a encore certains signes de cette élégance passée ... L'hôtel Ibis, par exemple ...
... vous voyez comme il est situé dans un immeuble élégant ?
Et la villa Ornano, juste en face ...
Des immeubles bourgeois magnifiques ...
Ma maman, qui travaillait en face, me dit qu'elle a toujours connu des fleurs, dans cette cour ...
Et voilà "ma" pharmacie ! :-) On habitait les deux étages au-dessus ... Je m'en souviens plutôt bien, même si j'étais encore très petite ... On entre visiter. Le pharmacien actuel est plutôt sympa et laisse ma maman aller faire un tour dans les réserves, où se trouve encore du très vieux - et beau- matériel !
En ressortant, on prend la rue du Roi d'Alger. Le petit marchand algérien qui me donnait des sacs de cacahuètes quand je passais devant chez lui (ça avait du bon, à cette époque, d'être fille de commerçant du quartier !), celui que je pensais être le "vrai" Roi d'Alger, parce qu'il portait un robe et un petit chapeau avec des fils d'or ... cette boutique-là a fini par disparaître. Sans doute avec mon gentil Roi d'Alger ... Il reste, à côté, une jolie enseigne ... Ma glace à rafraîchir, je l'achète aujourd'hui au supermarché ... ou à la station service ! :-)
Et voilà"mon" école maternelle ! Celle de la rue des Amiraux ...
Et la piscine du même nom, dans laquelle on apprenait à nager ...
Je vous la montre ici car elle est en pleine réfection, ce qui est une bonne chose parce qu'elle est située dans un superbe immeuble à gradins en béton armé des années 20, signé Henri Sauvage !
Vous savez, l'architecte de la Villa Majorelle, à Nancy ? Un chef d'œuvre du mouvement hygiéniste, cet immeuble ! J'y reviendrai quand la restauration sera terminée.
Au coin de la rue, une jolie plaque ... Celle d'un parfumeur, me semble-t-il ...
Nous voilà maintenant au métro Marcadet-Poissonniers ...
Notez encore l'élégance de ces bouches de métro 1900 ...
On descend le boulevard Barbès ... On est vite dans un autre monde ... J'aime bien.
La vieille charcuterie "Au Cochon d'Or" s'est reconvertie ...
Il reste néanmoins des traces intéressantes de l'ancien Paris ...
Le temps est à la mixité ... Cette jolie fresque de M. Chat en montre une vision idéale ...
Ce jardin solidaire aussi ...
C'est bien que certains se bougent pour essayer d'améliorer les choses ... Se promener à Paris, cela dit, c'est voyager dans le monde entier ...
... et moi, je me régale, avec cette balade ...
La situation sociale est tendue ... La gentrification n'a pas encore atteint la Goutte d'Or. Pour combien de temps encore ?
Il est dans Paris des quartiers qui ont une vraie histoire.
Celui-ci en fait incontestablement partie.
Allez, je vous laisse flâner tranquillement ...
... au milieu des beaux vêtements brodés ...
... des boutiques où tout est prévu pour organiser les plus belles fêtes orientales ...
... et où la gourmandise ...
... occupe toujours une place de choix !!!
Station Barbès-Rochechouart ... Notez son élégant pont en poutre de treillis qui date de 1903 ...
On se dirige vers l'hôpital Lariboisière. Tout n'a pas l'air simple ici non plus ...
Mais bon, nous allons nous en arrêter à l'aspect historique de cet autre magnifique hôpital.
Après un petit café, quand même ! ;-)
Situé au 2 rue Ambroise Paré dans le 10ème arrondissement, l’hôpital Lariboisière a été construit au 19ème siècle selon les théories hygiénistes et sur un type pavillonnaire.
En 1832, une épidémie de choléra fait rage et il devient nécessaire de construire au plus vite un hôpital pour les habitants des faubourgs de la rive droite de Paris. Le conseil général des hospices (le précurseur de l'Assistance Publique de Paris, en quelque sorte) veut en faire un modèle, "un monument de charité où la philanthropie, où la science et l'art soient développés avec tous les progrès du temps".
L'hôpital ouvre ses portes en 1854.
La comtesse Élisa de Lariboisière, née le 22 janvier 1794 à Paris, épouse du comte de Lariboisière, lui-même fils du général d'Empire, est morte sans héritier le 27 décembre 1851. Elle a laissé par son testament la plus grande partie de sa fortune pour la fondation d'un hôpital à Paris. Cet hôpital sera donc l'hôpital Lariboisière.
Elle est enterrée ...
... dans la chapelle de l'hôpital.
La façade de la chapelle est ornée de trois statues de Julien-Charles Dubois représentant les vertus théologales, celles qui, dans le christianisme, doivent guider les hommes dans le rapport au monde et à Dieu : La Foi, la Charité et l'Espérance.
Les galeries de l'hôpital sont remarquables elles aussi ...
... et le parc, au centre des bâtiments, est vraiment reposant.
L’inauguration de l’hôpital a lieu le 13 mars 1854. C'est le premier hôpital en France à être bâti sur des idées hygiénistes et un concept architectural nouveau, des pavillons séparés qui "dispersent" mieux les microbes (notez que l'on ne connaissait pas encore le microbe et qu'on appelait alors ces "bestioles" des miasmes ...).
Première
réalisation de la toute nouvelle Assistance Publique, l'établissement
devra être prestigieux, avec des bâtiments majestueux, des colonnes, des
sculptures et des jardins superbes. Pari réussi !
Suite de la balade ... On revient à Barbès.
Arrêtons-nous devant le Louxor ...
Une salle de cinéma située au 170 boulevard de Magenta. Construit par l'architecte Henri Zipcy et inauguré le 6 octobre 1921, c'est l'un des rares cinémas rescapés d'avant-guerre. Sa façade néo-égyptienne est tout à fait remarquable.
Les mosaïques bleu cobalt, noires et or de la façade, œuvre du décorateur Amédée Tiberti, ont été réalisées par la fabrique de céramiques Gentil et Bourdet, implantée à Billancourt, très réputée dans les années 1920-1930. On trouve les motifs floraux classiques de l'époque mais aussi des scarabées, des cobras et, au-dessus de la petite terrasse, un grand disque ailé.
Longtemps cinéma populaire qui passe aussi bien les succès français grand public que les films américains, le Louxor choisit de projeter à partir des années 1970 des films "exotiques" en version originale, susceptibles d’attirer une population immigrée en nombre croissant dans le nord-est de Paris ainsi que du porno soft ...
Le 29 novembre 1983 se tient la dernière séance du Louxor. Le bâtiment, qui est racheté par Tati puis mis en gérance car il est impossible d'en modifier la façade, va rester longtemps à l'abandon. Ensuite, il devient boîte de nuit antillaise, puis une grande discothèque gay qui ferme en 1988. Le bâtiment est à nouveau laissé à l'abandon.
À partir de 2001, des associations de quartier se mobilisent pour sauver ce patrimoine de la ruine. La ville de Paris va le racheter à la société Tati, à qui il appartient toujours.
Commence en 2010 une campagne de réhabilitation, orchestrée par l’architecte Philippe Pumainciel.
À la même période, une nouvelle association, "Paris-Louxor, vivre ensemble le cinéma", voit le jour, dans le but "de favoriser, développer et promouvoir des actions et des activités autour et avec le cinéma Le Louxor dans les champs d'interventions culturels, artistiques, patrimoniaux, éducatifs et sociaux". Elle organise régulièrement des manifestations, à type de rencontres, d'expositions ou encore de soirées-projection ... sert de lien entre les acteurs du projet, les élus et les habitants du quartier. Depuis décembre 2012, c'est la société CinéLouxor qui détient la délégation de service public pour l'exploitation de la salle de cinéma.
Tati, lui, est en face !
... et aussi un peu plus loin. Le vieux Café des Deux Marronniers a eu moins de chance que le Louxor !
On continue ? Vous voyez qu'il est ici nécessaire de lever la tête quand on se promène. Sinon, on rate vraiment des trucs ! Je sais bien que dans le quartier, le spectacle est sur le trottoir mais quand même !!! ;-)
Profitons de Paris qui, de fait, se fait belle !!!
On croise la rue Seveste, avec au fond, les Tissus Reine du Marché Saint-Pierre ...
... mais on reste quand même sur le boulevard de Rochechouart.
Regardez cette grande enseigne ... Le Canotier ... du Pied de la Butte ! C'était un petit cabaret, dans les années 90. Encore une page de tournée ... et encore un magasin de fringues qui remplace un peu de l'essence de Paris !
Dépassons le métro Anvers, à la belle entrée de style Guimard !
Encore plus loin, le très bel Élysée Montmartre, joliment rénové après un terrible incendie en 2011 qui a, heureusement, épargné la façade. Autrefois salle de bal, il présente aujourd'hui des concerts de rock, en général !
Il est au coin du boulevard et de la rue de Steinkerque. Une rue très fréquentée, comme vous pouvez le constater !
Sur le boulevard, les pistes cyclables ont la cote ...
... auprès des Parisiens.
Nous voici maintenant devant le Trianon, un autre théâtre édifié en 1894 à la place du jardin de l'Élysée Montmartre. Son premier nom était le Trianon-Concert et Mistinguett, la Goulue ou encore Valentin le Désossé s'y produisaient ... ;-)
Juste après, une étonnante et mignonne petite maison à colombages rouges ...
Allez, même si vous êtes proches du torticoli, levez encore un peu la tête !
Vous n'êtes pas au bout de vos découvertes !
Un jour, je vous organiserai un jeu de piste ... ;-)
Au niveau du 106 boulevard de Rochechouart, une jolie voie privée ...
Des toits arrondis en zinc comme je les adore !
Et la Cigale, alors ? Encore un Café-Concert, construit en 1887 sur l'emplacement de l'ancien bal de La Boule Noire (1822). Mistinguett, Maurice Chevalier, Yvonne Printemps, Arletty, Raimu ou encore Max Linder s'y produisirent.
Après la Première Guerre Mondiale, on y joue des opérettes, des vaudevilles, et aussi les soirées futuristes de Jean Cocteau. Il ferme ses portes en 1927. Il est remplacé un moment par un petit music-hall, La Fourmi. Dans les années 1940, La Cigale sera une salle de cinéma, spécialisée dans les films de Kung-fu, puis dans les films X. En 1987, réouverture de La Cigale qui accueillera désormais des concerts.
Tout contre la Cigale, le célèbre cabaret Chez Madame Arthur ...
À ce point de la balade, on commence à avoir les pieds en feu ...
... et le torticoli dont je vous parlais tout à l'heure ... ;-)
Dans un sens, heureusement qu'il y a quelques nuages dans le ciel parisien !
S'il faisait une chaleur à mourir ... eh bien ... on serait morts depuis longtemps ! ;-)
De toute façon, il nous reste des choses à voir ...
Quand on commence à découvrir un quartier, on a toujours du mal à s'arrêter !
Au loin, on entrevoit un morceau d'une jolie église que nous irons visiter dans un instant !
Le quartier est ancien et attachant. Partout, des boutiques old fashion ...
... et des courettes pleines de plantes.
Un tournage aura bientôt lieu par ici ... Une série historique de la BBC ! Le rêve !
Je tâcherai de me souvenir de ça en la regardant, quand elle sera sortie ...
Elle est jolie, cette rue. Ils ont bien raison, finalement, ...
... de la transformer en rue de l'après-guerre ... La série sera une saga familiale qui nous plongera dans le Paris de l'après-guerre alors que la Haute-Couture parisienne tente de renaître ... Cela promet d'être sympathique !
Les menuisiers, les peintres ...
... les décorateurs, aussi ...
... vont nous faire faire un bond en arrière dans le temps !
Un petit chat surveille le va-et-vient avec intérêt.
La transformation est rapide et impressionnante.
Juste en haut des escaliers de la rue Antoine, c'est le métro Abbesses.
Encore un chef d'œuvre signé Hector Guimard. L'un des plus aboutis, en matière de bouche de métro, je trouve ...
Je vous montre là quelques céramiques de Gentil et Bourdet. Je vous en parlais tout à l'heure ...
Elle est tellement jolie, la place des Abbesses ... Comme un petit village ...
Et sur la place des Abbesses, il y a l'église Saint-Jean de Montmartre.
Je vous laisse lire ici l'histoire de cette église exceptionnelle ...
"Une architecture sociale et économique, en harmonie avec l'essor industriel" ... C’est donc au pied de la butte Montmartre que la grande innovation architecturale du siècle, le béton armé, apparaît pour la première fois dans l’art sacré. Elle est édifiée entre 1894 et 1904.
Cette première église en ciment armé et recouverte de brique, de mosaïques et de pastilles de grès flammé subit incontestablement les influences de l'Art nouveau. Elle répond parfaitement à la station de métro Guimard que je viens de vous montrer ...
L’architecte, Anatole de Baudot, est un disciple de Viollet-le-Duc.
La construction de l'église, qui débute en 1894, ne va pas être bien perçue par tous et l'on va même jusqu'à prédire son effondrement ! Un procès arrête très vite les travaux, qui peuvent néanmoins reprendre en 1902. La construction s'achèvera en 1904.
La façade principale en brique est décorée par des céramiques architecturales d'Alexandre Bigot et le décor intérieur est assez incroyable, surtout pour qui apprécie ce style Art Nouveau tellement novateur à son époque.
Cette église d’avant-garde, du fait de l'utilisation du béton armé, surtout, ouvrira sans conteste la voie aux travaux d'architectes ultra-novateurs comme les frères Perret ou encore Le Corbusier.
Alors, à ce point de notre promenade autour de la butte Montmartre, que pensez-vous du quartier ?
Sous ce ciel étonnant ...
... la balade a de quoi charmer, non ?
Un joli quartier populaire ...
... dans lequel vinrent s'installer tellement de grands hommes ! Comme ici Max Jacob, dans la rue Ravignan, cette rue qui suit le tracé du plus ancien chemin, fort abrupt, paraît-il, ayant existé pour monter en haut de la butte Montmartre ... Napoléon y aurait laissé ses belles bottes de cuir, en pataugeant dans la boue parce que son cheval n'arrivait pas à grimper ce sentier raviné ! Voilà pour la petite histoire ... :-)
Il reste encore de cette belle époque du début du 20ème siècle un côté bohème bien agréable ...
... et une décontraction amusante. Vous voyez la petite pancarte en bas à gauche de la photo ci-dessous ? ;-)
Je crois qu'il est temps de marquer un petit arrêt et de nous hydrater un peu.
Le Relais de la Butte, en haut de la rue Ravignan, sera l'endroit parfait ...
Une bonne bière glacée et quelques olives ...
... en regardant au loin ...
... les toits de Paris ...
Pourrait-on demander quelque-chose de plus ? ;-)
Le ciel est, par-dessus le toit, si bleu, si calme ... Je crois qu'on y est, Monsieur Verlaine ...
Et c'est ici, devant le Bateau Lavoir ...
... sur la place Émile Goudeau, que cela se passe ...
Les marronniers roses sont en fleurs ...
Le petit Poulbot gambade encore dans les rues escarpées ...
Nous voilà rue Durantin ...
Une jolie petite rue avec de jolies boutiques ...
La vie semble douce pour tout le monde ...
Voilà une maison où je voudrais bien vivre !
Un peu de lèche-vitrine ...
Je crois que Paul a trouvé le magasin de chaussettes de ses rêves.
De la chaussette coréenne, figurez-vous ?
On n'arrête plus la mondialisation, hein ? ;-)
Allez, on remonte encore un peu la rue Durantin. Plus facile à pied ...
... qu'à vélo, finalement, j'en ai bien l'impression !
Dead or alive, nous finirons cette promenade dans le 18ème.
Les moulins de la butte Montmartre, c'est quelque-chose ! Tout en haut de la rue Tholozé, le moulin de la Galette. Le moulin de blute-fin, plus précisément ...
Le paysage n'a pas beaucoup changé depuis 1905, non ?
On est au coin de la rue des Abbesses ...
Sur la place Anne-Marie Carrière. Vous vous souvenez d'Anne-Marie Carrière ?
Saviez-vous qu'elle avait été candidate à la présidence de la République de Montmartre en février 73 ? :-)
L'heure n'est pas à acheter de vin des vignes de Montmartre ... Il est pittoresque mais pas très bon, en fait, paraît-il ... Cela dit, les bénéfices de la vente de ce millier de bouteilles va chaque année dans les caisses des œuvres sociales de la Butte.
Toujours ces nuages dans un ciel bleu ...
À l'heure de l'apéro, la lumière est vraiment très jolie ...
Vous ne trouvez pas ?
Aujourd'hui, à Montmartre, ça sent vraiment le printemps.
Ici, on est au croisement de la rue Lepic et de la rue Véron.
Au loin, une drôle de maison ...
Encore un joli passage avec au fond, sur la gauche, une belle maison. Les propriétaires on installé une grille pour être un peu plus tranquilles. On les comprend mais dommage pour nous !
Le Café des Deux Moulins, celui d'Amélie Poulain. Il paraît qu'à l'origine, le film de Jean-Pierre Jeunet devait s'appeler Amélie des Abbesses. J'aurais adoré ça !
Boris Vian habitait dans le coin ... Le jazz avait toute sa place, dans ce quartier !
Hôtels et magasins de souvenirs se succèdent ...
On est dans un coin hyper-touristique de Paris ! ;-)
Encore le Sacré Cœur au bout d'une rue.
Un peu plus bas, une fois traversé le boulevard de Clichy, Hector Berlioz trône au milieu du square ...
... de la place Adolphe Max.
Le peintre nabi Édouard Vuillard vécut dans ce quartier ...
... à l'angle de la rue de Vintimille, dans ce très bel immeuble orné de bow windows ...
De toute façon, les beaux immeubles sont légion, dans le quartier.
Voilà la maison dans laquelle vécurent les sœurs Lili et Nadia Boulanger, deux musiciennes d'exception ...
Allez, on avance encore un peu, m'sieurs-dames !
On a changé d'arrondissement, nous voilà dans le 9ème, pour terminer notre journée !
Vous connaissez le théâtre de l'Œuvre ?
Il se trouve dans un petit passage, la Cité Monthiers, qui s'ouvre sur au niveau du 55 rue de Clichy. Cette compagnie théâtrale fut créée par l'acteur-metteur en scène Aurélien Lugné-Poe, le poète Camille Mauclair et le Nabi Édouard Vuillard, pour promouvoir le mouvement Symboliste au théâtre ...
Voici un joli cadeau pour qui sait lever le nez !
Encore un peu plus loin, au 16 rue de Clichy, voilà le célèbre Casino de Paris. Le bâtiment actuel édifié sur commande du Baron Haussmann, date de 1851.
Mistinguett, Maurice Chevalier, Joséphine Baker, Line Renaud, Zizi Jeanmaire, Tino Rossi ... et tant d'autres ... s'y produisirent.
Un joli décor Belle Époque, de grandes verrière ... ce bâtiment est un petit bijou !
Encore un peu plus bas c'est le théâtre Mogador ...
Et l'on arrive enfin derrière l'Opéra Garnier. C'est la fin de notre balade du jour ... On reprend notre métro à Havre-Caumartin ... Il est temps de rentrer, j'ai encore quelques idées pour demain !!! ;-)
Samedi matin ... Direction République. Et de bonne heure, s'il vous plaît !
On va même pouvoir prendre notre petit-déj sur place ! ;-)
Au pied de la statue de la République, il y a des sportifs qui courent ...
Il y a aussi des touristes ! ;-)
Nous allons faire un tour dans ce coin-là de Paris, aujourd'hui.
Faire les touristes aussi. Ça, je sais bien le faire !
Nous voilà donc au métro Temple ...
... à la découverte, pour commencer, d'une église dans laquelle je ne suis encore jamais entrée.
L'église Sainte-Élisabeth. Vous la connaissez, vous ?
Elle servira aujourd'hui de point de départ à une grande procession. Une grand-messe est en cours. Ce n'est pas cette fois-ci que j'entrerai à l'intérieur, donc ... Tant pis, il faut toujours garder des coins inexplorés pour les visites suivantes ... ;-)
Je n'avais jamais vu non plus la corniche de cet immeuble-là. Elle est pourtant impressionnante et difficile à manquer ...
Encore une publicité encastrée dans une immense image du quartier. Lors de notre dernier passage à Paris, j'en avais déjà repéré une jolie dans la rue de Passy, pas loin de la Tour Eiffel ...
Voici une jolie cour d'immeuble bien cachée ... et donc bien tranquille ... quoique dans un coin très animé.
Le Square du Temple est un bel endroit pour prendre du bon temps.
Un petit paradis au milieu de la ville ...
Une enclave de verdure où le temps semble ralentir ... On vient y lire, y dessiner ...
... ou jouer aux échecs.
Ce matin, devant la mairie du 3ème arrondissement, on a installé une gigantesque toile blanche ... À quoi servira-t-elle ?
Vous avez la réponse !
C'est dans ce coin que Louis XVI et la famille royale passèrent leurs derniers jours ... Une pensée pour eux, les amis ! :-)
Ainsi va la vie ...
Le Carreau du Temple a été merveilleusement restauré il n'y a pas longtemps ...
...et le bâtiment de l'école Supérieure des Arts Appliqués, l'école Duperré, édifié ici entre 1911 et 1913, est toujours aussi beau !
Là, on est devant la Fontaine Boucherat ...
... sur la place Olympe de Gouges ...
Il y a la queue devant la boutique de BD Comics records, rue Charlot ...
Retour en direction de la République ...
Le drapé du boulevard du Temple, juste avant la place de la République, est très réussi.
Flaubert était un habitué du boulevard du Temple. Il vivait au numéro 42 et passait là les mois d'hiver, tenant salon et recevant chez lui des amis écrivains : Jules et Edmond de Goncourt, Zola, Théophile Gautier, Feydeau et bien d'autres encore ...
Un petit arrêt devant Chez Jenny, l'une des grandes brasseries parisiennes.
Sur la statue de la République, une femme passablement dénudée fait des trucs bizarres ...
Les pompiers se chargent de la faire redescendre ...
Elle est animée, cette place ...
... , depuis quelques mois !
On ne s'attarde pas trop par là et on prend la direction du Canal Saint-Martin.
Par là, il y a une rue que j'adore ...
C'est la rue Beaurepaire.
Il y a là des tonnes de jolis magasins !
Oui, vous me direz que c'est hyper-bobo ...
... et vous aurez raison.
Mais en fait, j'adore ça ! ;-)
Et Paul aussi !
Je suis une faible, je le sais ! ;-)
Il va être l'heure de déjeuner, là ! On va s'arrêter chez Prune. Ma maman doit nous rejoindre ...
... et chez Prune, sur le quai de Valmy, tout au bord du canal ...
... on sera bien.
Le menu est court mais sympa ...
Il y a un très beau bar en cuivre ...
... et l'ensemble dégage un charme fou ...
Dans les assiettes, on est plutôt à la fête ! C'est simple, bon, copieux ...
... et pas dispendieux du tout !
Notre plat avalé, on ressort ...
La rue Dieu ...
La rue Yves Toudic ...
... et sa très belle boulangerie "Du pain et des idées" ...
Si vous ne connaissez pas bien le quartier ...
... je vous assure que vous vous régalerez !
On peut traîner le nez au vent ...
... sauter d'une époque ...
... à l'autre ...
Paris est une galerie d'art à ciel ouvert ...
Comme on n'a pris ni café, ni dessert, on va s'arrêter rue Lucien Sampaix.
Le Juice Bar de Marc Grossman est l'endroit qu'il nous faut !
Chez Bob, les jus de fruits sont divins ...
La boutique est minuscule, je vous préviens.
C'est un joyeux bazar ... Un peu comme quand vous entrez dans ma cuisine ! :-)
Il y a de chouettes trucs sains à manger ...
Muffins et cookies sont divins !
Une seule grande table, façon table d'hôte ...
Et des plats avec des gourmandises empilées ...
On est comme à la maison, je vous dis ... et pour le dessert, c'est l'endroit qu'il nous fallait !
Après ça, on n'a plus qu'à repartir encore une fois ...
De drôles murs rouges dans la rue Légouvé ...
Encore de belles réhabilitations de boutiques anciennes ...
... et de chouettes endroits où acheter des antiquités.
À noter, le bâtiment 1900 d'un dispensaire de la Fondation Thuillier, entièrement recouvert de céramiques décoratives colorées. ...
Nous voilà au coin de la rue Sampaix et du quai de Valmy, devant la chouette façade colorée ...
... de la boutique Antoine et Lili. Encore une dans laquelle j'irais bien me perdre un peu chaque jour ...
Depuis sa remise en eau, je trouve le canal encore plus joli !
Il faut dire qu'il en avait besoin ...
Comme nous sommes samedi et qu'il fait très beau, les pelouses du jardin Villemin sont prises d'assaut !
Sur le canal, pas un bateau en vue, pour l'instant ...
La Terrasse de la Cantine de Quentin est prise d'assaut aussi ...
La boutique Loulou les Âmes Arts, sur le quai de Jemmapes, est un atelier-brocante ...
... tout à fait ravissant !
Juste à côté, le fameux Hôtel du Nord ...
Mais je me rends compte que je ne vous ai pas encore bien parlé du canal Saint-Martin ... Allons-y donc ! ;-) Il s’étend sur 4,5 km, et possède neuf écluses. Sa construction fut décidée par Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul, partie d'un bien plus vaste chantier, qui incluait la création du canal de l'Ourq et du canal Saint-Denis.
Le but initial est de résoudre les épidémies et les problèmes de d’alimentation en eau potable de Paris. On pourra en outre relier par voie fluviale le Nord-Est et le centre de Paris en coupant une boucle de la Seine. De petits ports seront créés.
Sa construction est achevée en 1825. S'installent alors le long du canal des entrepôts de vitriers, de meuniers, des ateliers et autres bâtiments industriels. Il en reste quelques-uns aujourd'hui ...
Vers 1860, le Préfet de Paris va décider de la construction du Boulevard Richard-Lenoir. On couvre donc une partie du canal. Ces aménagements font disparaître les petits ports.
Aujourd'hui, le trafic commercial a pratiquement disparu, et ce sont désormais les bateaux touristiques qui naviguent sur le canal ...
Les berges, elles, ont gardé leur charme d'antan ...
... et font toujours les délices des Parisiens ...
... et des touristes de passage ! ;-)
Une campagne de publicité ...
... et quelques aménagements (!!!) ...
... ont été mis en place depuis le nettoyage du canal. Il paraît que le spectacle n'est pas idyllique après les nuits de fin de semaine ! Quoiqu'il en soit, dans la journée, c'est nickel ! ;-) On y fait la sieste au bord de l'eau ...
On y promène les enfants ...
On y fait du vélo ...
Ça, c'est très à la mode ! ;-)
... et on peut même y faire voguer son bateau à voile en toute tranquillité ! Encore mieux que sur le bassin des Tuileries ou sur celui du jardin du Luxembourg !
Faisons encore quelques pas sur les bords du canal. Admirez en passant la belle entrée de l'hôpital Saint-Louis ... Je ne vous le remontre pas. Nous y étions déjà venus il y quelques années ... Si vous voulez revoir tout cela, c'est par là ! Les enfants étaient bien plus petits. C'est rigolo de revoir ces images-là, maintenant qu'ils sont adultes! ;-)
On enjambe l'un des ponts du canal ...
Pas de bateau en vue aux écluses ...
Et nous voilà plongés au milieu d'une manifestation contre Monsanto et consorts.
Nous sommes tout près de la place de la République et cela se sent ! ;-)
Même si tout se passe plutôt calmement ...
... je préfère malgré tout fuir la foule et traverser le joli square ...
... non sans saluer la Grisette.
Personne dans le kiosque à musique ... On s'attendrait pourtant, après cette promenade, à y entendre une fanfare, comme autrefois ...
Nous quittons le canal Saint-Martin ...
... en admirant les rues alentour.
En cherchant le détail étonnant ...
La devanture à l'ancienne ...
La petite place tranquille ...
La belle porte d'immeuble ... Bref, tout le charme d'autrefois ...
Nous voilà au Cirque d'Hiver.
Au 21 de la rue des Filles du Calvaire, une boutique amusante ... La galerie Chardon.
Une galerie qui expose et vend des animaux naturalisés tout à fait étonnants ! ;-) Amateurs de Deyrolles, feu la maison Boubée et encore Claude Nature, allez y faire un tour ...
... et vous serez comblés !
Nous arrivons dans le Marais ...
... dans la rue de Bretagne.
On entre dans le marché des Enfants Rouges, forcément ...
Il a beau être tard dans l'après-midi ...
... les amateurs d'un petit truc bon à manger ...
... sont encore nombreux. Ou quand Paris se met à l'heure espagnole ! ;-)
Cela dit, on les comprend. Ça sert à ça, le week-end. Se lever tard, traîner et enfin, sortir manger un truc sympa ... Il y a pire comme programme, non ?
Pour nous, ce sera juste un thé à la menthe, histoire de se poser un peu pour reprendre un chouilla d'énergie.
Il va quand même falloir nous rapatrier dans nos coins à nous ... non sans nous arrêter pour pousser quelques portes d'immeubles ...
... ou de passages privés !
Sans oublier de jeter quelques regards indiscrets aux fenêtres ...
... de remarquer enfin des façades qui nous avaient jusque-là échappé ...
Bref, de nous imprégner de cette atmosphère parisienne tellement attachante ...
... à laquelle aucun touriste ne saurait résister ...
... mais qui échappe parfois à celui qui y vit !
Parole d'ancienne Parisienne ! :-)
Nous voilà arrivés près de l'Hôtel de Ville.
On a encore bien, bien trotté aujourd'hui.
Il fallait en profiter. Avec le temps qu'il fait ces jours-ci, on ne sait jamais bien combien de seaux d'eau on se prendra sur la tête le lendemain !!!
Pour aujourd'hui, on en a donc bien profité, du beau temps ...
Après Tropicana ce matin, c'est Andros qui se propose de nous rafraîchir ce soir ...
En attendant notre 72, on se promène un peu sur la parvis de la mairie de Paris ... Le vieux manège est à l'arrêt ...
Les installations de fleurs dont nous avions vu l'installation avant-hier sont plutôt réussies ...
Un peu de campagne dans la ville, c'est toujours joli !
Le soir, on ressort, malgré un doux crachin. L'accalmie fut de courte durée ! C'est la Nuit Européenne des Musées, ce soir, et je veux voir la Fondation Vuitton relookée par Buren ...
De fait, c'est assez impressionnant !
Je crois que je la préfère au naturel, cela dit. Mais peut-être suis-je juste un peu ronchon à cause de ce temps de crotte ? ;-)
Dimanche matin ... Retour dans le Marais. Le BHV est ouvert et Les Niçois dans la place ! ;-)
Les Niçois, c'est un resto parisien, hein ?
D'ailleurs, le prix du pan bagnat est assez parisien aussi, non ? ;-)
Cela dit, pour ce prix-là, on peut jouer à la pétanque sur gazon ! ;-)
Sinon, le dimanche dans le Marais, le must, c'est le brunch ...
Il y en a des plus sympathiques que d'autres ... Y'en a quand même qui se moquent un peu !
Une chose est sûre, il faut aimer faire la queue ... et payer cher pour pas grand-chose dans l'assiette. Un concept lucratif, c'est sûr ... ;-)
Mais bon, on est dans le Marais, hein ?
J'imagine que la carte du Benedict vaut le coup. En tout cas, on fait la queue devant le restaurant.
Oui, on est bien dans le Marais.
Curieux affichage ! J'aime beaucoup les empanadas ! :-)
Paul a piscine, ce matin ...
Piscine et lèche-vitrine.
Il faudra qu'on essaye un de ces jours ce glacier que je ne connais pas. Il paraît qu'il est juste fabuleux ! C'est au 15 rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, si vous voulez tout savoir ...
Tout près de chez Hermé ...
À l'angle de la rue Aubriot, une vierge veille ...
Une jolie rue que cette petite rue Aubriot, d'ailleurs.
Un peu plus loin encore dans la rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, le théâtre du Point Virgule, créé, à l'époque, en 1975, sous le nom de "la Veuve Pichard" par Martin Lamotte, Anémone et Gérard Lanvin ...
On continue ?
Si vous commencez à avoir faim ...
... ça commence à sentir bon.
On arrive dans la rue des Rosiers ...
... qui est une rue sacrément gourmande.
Pendant que, devant Chez Marianne, ...
... on hésite quant à nos envies ... il se met à flotter fort !
On s'arrête donc là où l'on est, chez Marianne, dans l'annexe qu'ils ont ouvert il n'y a sans doute pas longtemps juste à côté de la boutique jaune de Sacha Finkelsztajn. Avant, c'était un fleuriste. La Rose du Désert. Une rose partie s'installer depuis en Israël, à Tel Aviv, je crois ... Une assiette de falafels, de houmous et d'aubergines frites arrosée d'une bonne bière israélienne Maccabee.
On termine en se partageant une belle part de vatrouchka tout en avalant un expresso reconstituant ...
... et pendant que Paulo va retrouver une de ses copines dans le quartier, Lala et moi filons au musée Cognacq-Jaÿ, spécialisé dans l'art européen du 18ème siècle.
Le musée Cognacq-Jaÿ est installé dans l'hôtel de Donon, au numéro 8 de la rue Elzévir. Ce vieil hôtel particulier du Marais a été entièrement restauré pour y installer ce musée.
Un premier musée Cognacq-Jaÿ fut inauguré le 4 juin 1929 par le président Doumergue, dans un immeuble situé 25 boulevard des Capucines, légué en même temps que son extraordinaire collection d'art du 18ème siècle à la ville de Paris par le couple Cognacq-Jaÿ, fondateur du grand magasin de La Samaritaine.
Dans des salles ornées d'un magnifique mobilier d'époque et d'objets précieux ...
... rappelant la vie raffinée du Siècle des Lumières ...
... sont présentées de très belles collections.
Un musée gratuit -hors expositions temporaires- tout à fait intéressant, ...
Des œuvres superbes ...
... présentées de façon didactique ...
Voilà de quoi échapper agréablement à la pluie pendant une heure ou deux !
Parce que oui, il pleut toujours !
Il ne nous reste plus qu'à nous réfugier au Voltigeur ...
... un agréable bistrot de la rue des Francs Bourgeois ...
Un grand café réconfortant en attendant Paulo ... et voilà comment se termine notre escapade parisienne !
Pour conclure ce billet de façon gourmande, je vous montrerai notre déjeuner de fête des mères ... Il date un peu mais comme ce fut un des moments sympathiques de mon début d'année, je vous en fais part ici ... ;-)
Réveillée avec un énorme bouquet de roses par mon Clément, descendu au marché de bonne heure, la journée commençait bien ...
Au menu du jour, du très bon lard de Colonnata de chez mon Italien sur de petits crostini légèrement vaporisés d'une huile à la truffe blanche ...
Le tout passé au four et servi avec un verre de vin ... pas italien ... et de fines tranches de salame al fenocchio ...
En plat de résistance, un rôti de magrets de canards (ceux du marché de Samatan, épargnés lors de notre dîner-cassoulet du mois d'avril), à l'orange et au romarin frais. Comme ce fut un régal, je vous laisse la marche à suivre, plus que la recette ...
Rôti de Magrets de Canards à l'Orange et au Romarin ...
Le principe est simple : On va farcir deux magrets de canards dont on a entaillé profondément la graisse (voir photos un peu plus bas) d'un peu de beurre mou, du zeste d'une belle orange, râpé très fin à la Microplane, et de brins de romarin frais. Un peu de fleur de sel, pas mal de poivre, pourquoi pas une pincée de piment d'Espelette ...
On ficelle le rôti (il me restait quatre énormes magrets congelés ensemble, j'ai donc dû faire deux énormes rôtis !!!). Pour des leçons de ficelage, cherchez sur Internet, il y en a plein et c'est sympa d'avoir un rôti bien ficelé ...
On repoivre les deux côtés de la bête et on met dans un plat allant au four avec un peu de graisse de canard au fond et quelques oignons coupés en morceaux.
On enfourne à 210°C pour une bonne demi-heure, en arrosant souvent le rôti et en le retournant au bout de 20 minutes. Attention, suivant la taille de vos magrets, le temps de cuisson peut varier ...
L'important est surtout de bien penser, quand on le retire du four, à l'emballer dans une feuille d'alu et à le laisser reposer à température ambiante pendant 10 bonnes minutes, le temps que les chairs se détendent et que le sang se rediffuse dans l'ensemble du morceau de viande. C'est important et ça vous évitera les habituels magrets trop cuits à l'extérieur et sanguinolents, quasi-crus, au centre ...
Pendant que le rôti repose, préparez votre sauce :
Il vous faudra :
- 10 g de sucre
- 1 dl de vinaigre de cidre
- 6 cl de Grand Marnier
- 1/4 litre de fond de canard (j'en ai tout un stock au congélateur depuis mon épopée samatanaise ...) ou de bouillon de volaille, à défaut
- 2 oranges, jus et zestes finement râpé
- 1/2 citron, jus et zeste finement râpé
- 3 oranges pelées à vif, dont vous récupérez les quartiers et le jus qui se sera écoulé
Vous videz la graisse de votre plat et vous déglacez le fond avec le jus des oranges et du citron. Vous réservez.
Dans une poêle, vous mettez faites caraméliser le sucre sans eau, vous ajoutez le vinaigre et vous faites bouillir 2 ou 3 minutes. Vous déglacez au Grand Marnier et vous versez alors doucement dessus votre fond de canard et le mélange issu du déglaçage de votre plat avec le jus des agrumes. Vous portez à nouveau à ébullition et vous ajoutez les zestes d'agrumes. Vous laissez réduire à feu vif quelques minutes, vous rectifiez l'assaisonnement, vous plongez dedans les quartiers d'orange réservés, juste le temps de les réchauffer, et vous servez avec le rôti, que vous aurez découpé en tranches épaisses après les 10 minutes de repos réglementaires. Avec des pâtes fraîches, c'est un vrai délice !
NB : Si votre plat, comme le mien, peut aller sans problème sur la flamme de votre cuisinière, vous pouvez faire tout cela directement dans le plat de cuisson. Sinon, un transvasement est nécessaire ...
Pour le dessert, Clément nous a préparé de gros choux à la crème et aux fraises ...
... avec le livre que je lui ai rapporté de Paris. Un excellent livre, au demeurant.
Les Choux à la Crème d'après Jérôme Cellier ...
Pour 24 à 26 petits choux, ou 9 ou 10 gros, comme ici ...
- 125 g d'eau
- 100 g de farine
- 50 g de beurre
- 3 œufs + un pour la dorure, si vous voulez les dorer
- 1 pincée de sel (alors là, moi, je mets une petite cuillerée à café de sel et une bonne cuillerée à café de sucre. Je préfère. )
Préparation :
1. Vous versez l'eau dans une casserole, vous ajoutez le beurre, le sel et, le cas échéant, le sucre, et vous portez à ébullition. Dès que l'eau bout, vous jetez dedans, en une seule fois, votre farine. Vous mélangez énergiquement et, en baissant le feu, vous continuez à remuer pour dessécher la pâte, jusqu'à ce que celle-ci se détache parfaitement des parois de la casserole et forme une boule qui ne colle plus quand on la touche.
2. Versez cette pâte dans un cul de poule, hors du feu, et continuez à remuer jusqu'à ce que plus aucune vapeur n'en sorte.
3. Ajoutez alors les œufs un par un. Vous les aurez battus légèrement auparavant, de façon à pouvoir en verser juste assez pour que la pâte soit, à la fin, souple, lisse et brillante. Si elle est trop compacte, ajoutez encore la moitié d'un œuf battu. Si elle est trop liquide ... c'est trop tard ! Tant pis pour vous, vos choux s'étaleront misérablement sur la plaque au dressage ! ;-)
Jérôme Cellier donne une astuce pour savoir si la pâte a la bonne consistance : Faites une empreinte avec votre doigt au fond du cul de poule. Si la pâte se rabat sur le trou, elle a la bonne consistance. Si elle ne se rabat pas et reste trop compacte, c'est là que vous rajoutez un peu d'œuf battu.
4. Dressez, à l'aide d'une poche à douille, des boules de pâte sur un tapis en silicone ou une plaque couverte de papier sulfurisé. Aplatissez légèrement, à l'aide de vos doigts humidifiés, la petite pointe laissée sur le haut des choux par la douille. Laissez un bon espace entre chaque car ils gonfleront à la cuisson. Là, vous pouvez les dorer ... ou non. Moi, je les préfère tels quels. Affaire de goût ... Si vous faites des chouquettes, cela dit, c'est le moment de les couvrir d'une bonne couche de sucre casson ...
5. Enfournez à 200°C pour 20 à 25 minutes. Un peu plus si vous faites de gros choux. N'ouvrez surtout pas votre four durant les 15 premières minutes. Vos choux, même déjà montés, retomberaient comme le ferait un soufflé ... Les dernières minutes, vous pouvez juste entrouvrir le four en le coinçant ainsi avec une cuillère, pour que toute la vapeur puisse bien s'échapper.
6. Retirez du four lorsqu'ils ont la bonne couleur et qu'ils sont fermes. Laissez-les refroidir complètement, avant de les ouvrir en deux et de les fourrer avec une chantilly maison, nature, agrémentée de grains de vanille ou aromatisée à ce que vous voulez. Quelques fraises ... Un nuage de sucre glace et hop, on passe à la dégustation ! Merci Clément, tu es un chef !
Un petit café servi dans mon extraordinaire cadeau de fête des mères, ce service rapporté des Puces du Design ...
Je reçois également la nouvelle série d'assiettes en mélamine de chez Fragonard ... J'adore !
Et maintenant, je vous laisse souffler un peu ... jusqu'au prochain billet, qui prendra racine dans notre beau Sud ... et sous le soleil ! ;-)
À très vite !