26 mars 2014
En partant à Toulouse ... Un arrêt à Bouzigues, au bord de l'étang de Thau ... De l'agneau et du chocolat pour attendre Pâques, bien tard cette année ...
Allez, nous ne sommes pas encore dans la région Toulousaine ... Nous progressons à toutes petites enjambées ... C'est que depuis le début année, mes occupations ne me laissent plus guère de temps à consacrer à ce pauvre blog ! ;o) Mais bon, c'est ainsi !
Pour aujourd'hui, nous irons nous promener sur les bords de l'Étang de Thau, notre halte obligatoire lorsque nous allons à Toulouse. C'est un arrêt toujours bienvenu, placé fort commodément ...
Pour celles et ceux qui ne le connaîtraient pas encore, je vous le situe un peu ... Avec sa superficie d'environ 7500 hectares, l'étang de Thau est le plus grand étang de la région Languedoc-Roussillon.
Il est relié à la mer Méditerranée. Y débouchent le Canal du Rhône ainsi que le Canal du Midi.
Sa profondeur moyenne est de 4,50 m. La température de ses eaux varie entre 0°C et 25°C. Sa salinité évolue au cours de l'année, faible de février à juin, plus forte de juillet à janvier.
L'étang de Thau est un haut lieu pour la production d'huîtres et de moules.
De nombreux établissements conchylicoles y sont installés, produisant plus de 12 000 tonnes d'huîtres et coquillages par an.
En ce dimanche midi du mois de février, tout est plutôt calme ...
L'été n'est pas encore là, la Guinguette est fermée ...
... et le touriste encore loin ...
Le petit village vivra encore quelques semaines, quelques mois, même, de tranquillité.
Ça vaut le coup d'aller faire un petit tour dans les rues du village ... Pas mal de belles maisons ...
... avec de jolis balcons ouvragés.
D'immenses portes de bois à la peinture usée par le temps ... et les éléments ...
Une agréable ambiance ...
Et puis, en bord de mer, une flopée de petits restaurants, souvent tenus par des ostréiculteurs, où l'on peut venir déguster, au sortir de leur bain, quelques huîtres et coquillages d'une remarquable fraîcheur ... D'habitude, on va chez La Tchèpe. Une tradition. Mais aujourd'hui, la Tchèpe grouille de monde et je n'ai pas envie de poireauter des heures devant, sous un soleil plutôt violent ... Nous nous rabattons donc sur l'Arseillère ... dont l'ambiance "bon enfant" ...
... et le programme ... nous inspirent bien !
On s'installe dedans, laissant la terrasse aux "touristes du Nord" venus chercher un peu de chaleur par ici ... Le restaurant prête des chapeaux, cela dit ...
L'accueil, un peu stressé en arrivant, devient adorablement chaleureux dès que le coup de feu est passé ...
On passe un merveilleux moment dans cet endroit grand comme un mouchoir de poche ...
La tielle artisanale est divine, renfermant dans une pâte à pain parfaite une farce de supions et tomates bien épicée ... Un régal. Le picpoul est bien frais ...
Quant au plateau de fruits de mer ... c'est juste un régal !
Douze belles huîtres collées par personne, plein de moules, de palourdes, et puis aussi de beaux bulots, plein de bulots, servis avec un aïoli maison ... Du pain et du beurre à volonté ... et ce n'est pas le cas partout, dans le coin ... Que demander de mieux, dans une formule à 17€50 ? Un joli café gourmand pour 4 euros et des brouettes de plus et voilà comment faire la halte parfaite sur le chemin des vacances. Je crois bien que l'Arseillère deviendra notre quartier général, à dater de ce jour !
La visite du musée de l'Étang de Thau, ce sera pour la prochaine fois. C'est que l'on a encore un peu de route pour arriver à Toulouse avant la fin de la journée !
Nous nous contentons donc de faire une petite promenade dans le port ...
... tout au bout duquel se trouve une jolie zone de petits "pointus" de pêche ... Ici, en fait, on ne les appelle pas les pointus, ces longues barques élégantes ... Les pointus, ils viennent de chez nous ...
Ici, on parle de "catalanes" ...
Le plus souvent très colorée ...
... et dotée d'un nom sympathique ...
... la catalane était le bateau de pêche traditionnellement utilisé le long de la côte occidentale de la Méditerranée.
D'une longueur ne dépassant généralement pas 10 mètres, elle porte une grande voile latine dont la surface peut atteindre 90 m² et peut facilement faire face aux faibles brises de la Méditerranée comme aux vents violents des côtes de la Catalogne.
Extrêmement fréquente au début du XXe siècle, époque à laquelle on l'utilisait pour pêcher au filet la sardine et l'anchois, ...
... elle est aujourd'hui souvent rachetée par des amateurs qui la remettent en état pour le plaisir de garder intact ce monument du patrimoine maritime catalan ...
C'est beau, non ?
Allez, on laisse ce cormoran tranquille ...
... et on se remet en route !
Mais nous reviendrons par ici rapidement, de préférence plusieurs jours, pour explorer un peu plus profondément cette très belle région. Et puis je vous montrerais bien quelques coins que j'aime bien, aux alentours ...
Pour terminer, je vous laisse avec un choix de jolies recettes préparées dimanche dernier, qui vous permettront, si vous en aviez besoin, de trouver quelques idées pour votre prochain déjeuner pascal ...
Épaule d'Agneau rôtie, Marinade sèche au Romarin et au Paprika ... d'après le Roasted Lamb with Rosemary and Paprika Rub de Mary Berry ...
L'épaule d'agneau est un morceau assez gras mais c'est ce qui lui donne cette viande succulente. En la laissant cuire longuement à basse température, la viande devient si tendre qu'elle se détache sans peine de l'os ... Cette recette vous donnera le rôti parfait, celui qui cuit tout seul dans le four le dimanche matin en emplissant la maison d'une odeur fabuleuse ... Servez-le avec une étonnante sauce à la menthe fraîche ... J'en suis une grande ambassadrice, je l'ai toujours adorée !
Ingrédients :
- Une belle épaule d'agneau de 2,2 kg
- 3 cuillerées à soupe de brins de romarins frais finement haché
- 2 à 3 cuillerées à soupe d'huile d'olive
- 1 cuillerée à soupe de paprika
- Sel et poivre
- 2 oignons émincés
- 1,2 litres de bouillon de volaille
- 2 cuillerées à soupe de farine
- 1 cuillerée à soupe de gelée de groseilles
Préparation :
1. Préchauffez le four à 220°C.
2. Placez l'épaule d'agneau sur une planche. Mélangez le romarin, l'huile et le paprika. Assaisonnez bien de sel et de poivre. Frottez l'agneau sur toute sa surface, de tous les côtés.
3. Placez les oignons et le bouillon dans un plat à rôtir. Posez une grille dessus et placez l'épaule d'agneau dessus.
Faîtes rôtir dans le four très chaud pendant 30 minutes, jusqu'à ce qu'elle soit bien dorée, puis baissez la température du four à 160°C. Couvrez l'agneau de papier aluminium (ne l'emballez pas complètement, contentez-vous de le couvrir ...). Continuez la cuisson pendant 3 à 4 heures, ou jusqu'à ce que la viande se détache facilement de l'os. Retirez l'agneau du four et laissez-le reposer, sur une assiette et sous l'alu, pendant que vous finalisez la sauce.
4. Dégraissez la sauce à l'aide d'une cuillère. Ajoutez dans le plat la farine diluée dans un peu d'eau. Ajoutez 1/2 litre d'eau bouillante. Replacez sur le feu pour faire épaissir un peu la sauce. Vous pouvez ensuite la passer au tamis mais j'aime bien garder les oignons. Au dernier moment, ajoutez la cuillerée de gelée de groseilles. Salez et poivrez. Si vous en avez et que vous trouvez votre sauce trop pâle, ajoutez quelques gouttes de "gravy browning" (la mienne est la Crosse & Blackwell mais en France, l'Arôme Patrelle la remplace parfaitement).
Servez avec l'agneau ...
... et régalez-vous ! ;o)
Sauce à la Menthe fraîche :
Ingrédients :
- 1 petit bouquet de menthe fraîche
- 2 cuillerées à soupe de Golden Syrup
- 2 cuillerées à soupe de vinaigre de cidre
Préparation :
Détachez les feuilles de menthe des tiges et hachez-les finement. Dans un bol, mélangez le sirop et le vinaigre. Ajoutez les feuilles de menthe. Les feuilles doivent être juste immergées. Laissez macérer quelques heures au réfrigérateur ...
Pour accompagner l'agneau, Mary Berry propose un gratin de pommes de terre et fenouil ... Un accord fabuleux, une vraie merveille ... À essayer sans hésiter !
Gratin de Fenouil et Pomme de Terre ... Fennel and Potato Gratin ...
Pour un plat à four de 23 x 30 cm ...
Ingrédients :
- 50 g de beurre, et un peu plus pour graisser le plat
- 3 gros bulbes de fenouil
- 3 oignons
- 600 g de grosses pommes de terre, pelées
- 2 gousses d'ail hachées
- 50 g de fromage râpé ou de parmesan
Préparation :
1. Préchauffez le four à 200°C. Beurrez le plat à gratin.
2. Coupez les sommités des bulbes de fenouil mais laissez la base intacte (sinon, vous ne garderez pas les quartiers intacts) et coupez chaque bulbe en deux dans le sens de la hauteur, puis chaque moitié en trois, toujours dans le sens de la hauteur. Coupez les oignons épluchés de la même manière, en six morceaux. Idem pour les pommes de terre.
3. Faites bouillir plein d'eau salée dans une grande casserole. Plongez-y d'abord les quartiers de fenouil et ceux d'oignon. Laissez cuire 5 minutes à gros bouillons. Ajoutez ensuite les pommes de terre et laissez à nouveau cinq bonnes minutes, pour que les pommes de terre se laissent juste transpercer de la pointe d'un couteau. Égouttez ++.
4. Placez 50 g de beurre et l'ail dans une grande sauteuse et faites fondre l'ensemble. Ajoutez alors les légumes et remuez-les délicatement pour qu'ils soient bien enduits de beurre aillé. Versez dans le plat beurré. Saupoudrez de fromage râpé ou de parmesan. Faites cuire au four de 30 à 40 minutes. Servez brûlant avec l'épaule d'agneau.
Pour arroser cela et parce que Clément commence à découvrir le vin, une très jolie trouvaille faite chez un chouette caviste cannois chez qui nous prenons peu à peu nos habitudes ... 1862, Wines and Spirits ... La Rosine 2011 de Stéphane Ogier est une cuvée issue de jeunes vignes de Syrah. Une IGP Collines Rhodaniennes ... Un vin frais et élégant. Clément a été bien conseillé. On se régale ...
On termine avec un truc vraiment très bon, repéré il y a bien longtemps sur le site de BBC Good Food et jamais tenté jusque-là ... Un vrai pudding au chocolat onctueux, moelleux, totalement décadent ... Une île de biscuit tendre qui recouvre une mer de sauce très, très chocolatée ... Voici donc le ...
Self-Saucing Jaffa Pudding ...
Ingrédients :
- 100g de beurre fondu, et un peu plus pour le plat
- 250g de farine
- 140 g de sucre en poudre
- 50g de cacao amer en poudre
- 3 cuillerées à café de levure chimique
- Le zeste et le jus d'une orange
- 3 oeufs
- 150 ml de lait
- 100 g de chocolat au lait cassé en morceaux
Pour la sauce :
- 300 ml d'eau bouillante
- 200 g de sucre roux
- 25 g de cacao amer en poudre
Préparation :
1. Avant toute chose, préchauffez votre four à 180°C.
2. Placez la farine, le sucre en poudre, le cacao, la levure chimique, le zeste d'orange et une pincée de sel dans un bol. Remuez pour mélanger.
3. Dans un autre bol, fouettez le jus d'orange, les œufs, le beurre fondu et le lait puis versez ce mélange dans le bol contenant les éléments secs. Mélangez jusqu'à obtenir une consistance lisse. Incorporez enfin les morceaux de chocolat. Versez dans un moule à gâteau en céramique bien beurré.
4. Préparation de la sauce : Dans un bol résistant à la chaleur, mélangez 300ml d'eau bouillante avec le sucre et le cacao. Versez ce mélange, oui, même si cela a l'air vraiment curieux, sur la pâte déjà mise dans le moule. Répartissez bien la mixture et enfournez sur la grille placée au centre de votre four pendant 30 minutes jusqu'à ce que la surface du gâteau soit ferme et croustillante.
5. Servez tout de suite dans des bols en prenant à la fois du gâteau et quelques cuillerées de l'extraordinaire sauce très chocolatée qui se trouve cette fois-ci au fond de votre plat. Ajoutez une cuillère de vraie bonne crème fraîche épaisse ou une boule de glace à la vanille, pour les amateurs ...
Allez, je me remets en route ... Peut-être finira-t-on par y arriver un jour, à Toulouse ? ;o)))
Libellés :
Bouzigues,
Mary Berry Sunday Roast,
Self-saucing Jaffa Pudding
12 mars 2014
Connaissez-vous San Remo ? La Villa Ormond et la Villa Nobel ? Et des Pâtes à l'Ail et aux Anchois à essayer absolument ...
De retour de courtes vacances dans la région de Toulouse, me voilà à nouveau à la maison, à trier le soir, presque à la chandelle, des centaines de photos et papiers divers rapportés de notre petit périple ... Il me faudra quelques jours pour parvenir à tout rassembler dans un billet, c'est sûr, mais pour l'instant, je vous laisse avec une promenade en Italie qui vous emmènera cette fois-ci à San Remo, pendant le Festival de la Chanson Italienne et à la rencontre de quelques belles maisons ... Vous verrez, c'est joli. Pour terminer, je vous confierai une recette de pâte à essayer absolument ...
San Remo est une jolie ville de la côte Ligure, dans la province d'Imperia, sur ce que l'on appelle la Riviera dei Fiori ... La Côte Fleurie ...
Une ville italienne, très italienne ... Du linge qui pend aux fenêtres, forcément ... ;o)
Un système de stationnement payant incroyablement étrange ... Ici, on gratte ... mais sans jamais rien gagner sinon le droit de stationner un moment ... Faut comprendre ...
Mais une fois cette corvée accomplie, à vous les belles journées ensoleillées dans cette ville agréable, vivante, qui fit dès la fin du XIX ème siècle les délices de la noblesse russe ... Voici le port ... et ses bateaux de pêche.
De très jolis immeubles de bord de mer.
Un climat vraiment doux qui en fait une destination de choix en hiver ...
Une histoire tumultueuse ... Déjà habitée au Paléothique, la ville commence à se développer de façon significative à l'époque Romaine, le long de la fameuse Via Julia Augusta. La ville sera souvent pillée par les pirates sarrasins, les habitants se réfugiant alors dans les montagnes voisines.
Une fois cette période d'invasions passée, la ville, pas mal détruite, va être reconstruite, entourée d'une muraille et défendue par un château.
La ville passe ensuite sous le contrôle des évêques de Gênes. En 1297, elle est vendue à deux nobles familles génoises.
En 1361, elle passe sous le contrôle de la République de Gênes jusqu'en 1367, date à laquelle la population fait une collecte pour se racheter et devenir une commune libre, malgré tout sous la protection de Gênes. J'aime bien cette idée ...
Au XVIe siècle les invasions sarrasines recommencent, dont celle du pirate Barbe-Rouge, qui ravage la ville.
En 1745, elle va être bombardée par des bateaux britanniques. Elle rencontre alors d'importantes difficultés économiques et en 1753, elle se rebelle contre Gênes qui la charge de toujours plus d'impôts. Les Génois répriment cette révolte avec violence, construisant à l'occasion le fort de Santa Tecla tout près du port. Ce fort servait d'ailleurs encore de maison d'arrêt il n'y a pas si longtemps ...
Pendant le demi-siècle qui suit, San Remo entre en récession. Les troupes Napoléoniennes occupent la ville en 1794. Elle est jusqu'en 1814 le chef-lieu d'un arrondissement du premier département français des Alpes-Maritimes.
Après la Restauration de la Maison de Savoie en 1814, San Remo devient une annexe du Royaume de Sardaigne.
La misère est terrible. La ville est insalubre. Une épidémie de choléra ravage la population. On commence alors à assainir la ville.
Tout commence à aller mieux lorsque la tsarine Maria Aleksandrovna décide, en 1864, de venir passer l'hiver à San Remo. D'autres membres de la noblesse russe lui emboîtent le pas, attirés par un climat doux et des paysages magnifiques.
L'impératrice d'Autriche Élisabeth de Wittelsbach (la fameuse Sissi) s'arrête plusieurs fois à San Remo au cours de ses nombreux voyages en Europe. C'est durant cette fin de XIXème siècle que vont se construire les plus beaux édifices de la ville, souvent dans le style Art Nouveau, pour une aristocratie européenne qui revient s'installer ici chaque hiver.
Pour cette élite exigeante, on construit un casino, un terrain de golf, un téléphérique, un hippodrome ...
C'est à San Remo qu'a lieu aussi, à la fin de la Première Guerre mondiale, la conférence entre Alliés pour discuter de la redistribution des terres de l'Empire Ottoman.
La ville connaît ses plus grandes heures de gloire touristique dans les années 30.
À l'approche de la Seconde Guerre mondiale, les aristocrates commencent à déserter San Remo. Le tourisme de masse s'y développe bien, par contre, et comme à Cannes à la même époque, on vient désormais s'y reposer en été bien plus qu'en hiver ... La culture des fleurs ainsi que l'afflux de touristes attire de nombreux travailleurs, la ville s'agrandit. C'est désormais une petite ville active, agréable à vivre ...
aujourd'hui, on vient à San Remo le samedi, en général, à cause du grand marché "non-alimentaire" qui s'y tient ... Bon, moi, ce marché-là, je l'évite ... Pas bien intéressant et vraiment trop de monde ... et pour aller faire le plein de fruits, légumes, et autres fromages italiens, mieux vaut aller à Vintimille, ce jour-là. Bien moins de peuple ... Pour San Remo, donc, mieux vaut choisir un autre de jour de la semaine et savoir que le dimanche, c'est ville morte ...
Mieux vaut éviter l'été, aussi, et choisir ces journées d'hiver où un grand soleil réchauffe les rues de façon tout à fait divine.
L'hiver, c'est la saison où les agrumes font ployer les branches des arbres ...
... et où le mimosa embaume les rues ...
On peut profiter tranquillement des terrasses, sans la foule qui vient s'y presser en été ...
Il y a plein de petites places, souvent animées ...
Des ruelles d'un autre temps. J'adore m'y promener ...
On n'est pas si loin de chez nous et pourtant, on est vraiment ailleurs !
Si l'on prend la peine de passer certains porches, on trouve dans de minuscules cours de vrais petits palais.
Comme je vous l'expliquais un peu plus haut, le début du XXème siècle a été une époque bénie pour la ville et les constructions de l'époque, de cette "Belle Époque", ont envahi la ville. Les grands hôtels édifiés à cette période pour l'aristocratie voyageuse sont de toute beauté et il y en a beaucoup !
Voici le Casino Municipal, construit dans le style "Art Nouveau" par l'architecte français Eugène Ferret sur le Corso dei Inglesi, en 1905.
Mais qu'est-ce que cette drôle de grosse boule noire plantée devant le Casino ?
... et ces bandes de portraits placés le long des rues ?
Renseignements pris, nous sommes en fait en plein milieu du célèbre Festival de la Chanson Italienne de San Remo ...
Il est un des principaux événements de la télévision italienne et chaque année depuis 1951, il tient le pays en haleine. Ce concours, qui reçoit des stars de la chanson italienne comme des jeunes qui rêveraient de faire carrière, est un vrai évènement dans toute l'Italie.
Un grand festival populaire, avec des artistes qui se promènent dans les rues, chantent et dansent à la terrasse des cafés .... Et même si on ne les connait pas très bien, nous, ils suscitent des mouvements de foule remarquables parmi les Italiens ! ;o)
Ce qui fait un parfait décor pour aller déguster une assiette de spaghetti alle vongole et un verre de vin blanc en terrasse ...
Les vitrines sont dans le ton ...
Le disque et la chanson sont partout.
Y compris dans les pâtisseries ...
... au milieu d'appétissants desserts !
Plaisirs de bouche...
... comme d'oreille !
Bon, je vous emmène vous promener un peu en dehors de la vieille ville ...
C'est que San Remo, ce n'est pas qu'un vieux centre historique. C'est aussi un bord de mer avec quelques beaux bâtiments comme celui-ci, par exemple, qui abrite depuis les années 30, les "Bagni Morgana" ...
Avec leur escalier extérieur en colimaçon et leurs grandes baies vitrées s'ouvrant sur la mer, je les trouve particulièrement élégants, ces bains.
La mer est magnifique aussi, ne trouvez-vous pas ?
Quant au ciel ... il attire un certain nombre de parapentistes qui ont l'air de se régaler. Pour un peu, et sans le vertige, je les envierais ! ;o)
Pas grave, je reste par terre et me contente d'un spectacle délicieux malgré tout. Une végétation méditerranéenne de toute beauté ...
... et de quoi ravir mes yeux amateurs de belles bâtisses.
Nous allons d'ailleurs maintenant passer devant quelques-unes d'entre elles, si vous le voulez bien.
Les styles sont différents. tant mieux. Mais quelque soit l'inspiration de leurs architectes, les édifices que je vais vous montrer ont un charme certain. À mes yeux tout au moins. Cet immeuble, par exemple, avec ses rangées de balcons ondulés et son élégante colonnade.
Juste en face, des grilles cachent, au milieu d'un jardin peuplé d'oiseaux de paradis, que l'on nomme aussi strelitzias ...
... une très belle église russe.
L'église du Christ Sauveur.
... qui a fêté l'an dernier ses 100 ans.
À l'entrée, la croix orthodoxe, que l'on appelle aussi croix à huit pointes.
Dans le jardin, deux bustes, ceux du roi Victor Emmanuel III (1169-1947) et de son épouse Elena di Montenegro (1873-1952), dont les dépouilles des parents, Nicolas Ier de Montenegro et Milena Vukotić, furent enterrées dans la crypte de l'église jusqu'en 1989, date où elles furent rapatriées au Montenegro. Le Montenegro offrit en guise de remerciement deux des cloches de l'église ...
Je vous laisse admirer les bulbes et autres éléments décoratifs de cette très belle église ...
... qui vit passer au début du siècle dernier tout le gratin de l'aristocratie russe ...
... venu passer ses hivers dans la douceur de la Côte Ligure ...
... fuyant, comme la dernière tsarine de Russie Maria Alexandrovna, femme d'Alexandre II, l'avait fait dès 1874, les climats rigoureux de l'hiver russe ...
Changeons de quartier et dirigeons-nous vers l'Est ... Nous voilà devant un autre très beau fleuron de l'architecture sanremasque ...
La Villa Ormond ...
Cette villa fut la propriété d'une famille suisse. Michel Louis Ormond (1828-1901) acheta une vieille maison, la villa Rambaldi, en 1875. Un tremblement de terre en 1887 ayant fortement endommagé ses fondations, la villa fut reconstruite par l'architecte suisse Émile Réverdin. En 1928, après la mort de ses propriétaires, la maison et son parc furent rachetés par la ville. Une aile du bâtiment héberge désormais l'Institut International du Droit Humanitaire.
Le parc est accessible au public ...
... et très agréable.
Quelques bâtiments anciens ...
... qui abritent aujourd'hui une poignée d'associations ... Si c'était la maison du gardien, j'aurais aimé être gardien ! ;o)
Une fontaine accueille trois cygnes ...
Si cela vous dit, vous pouvez suggérer quelques idées de noms ...
Attention, dans le parc, à ne pas vous prendre les pieds dans ces énormes racines de ficus. Elles servent même, à certains endroits, de marches d'escalier ...
Incroyable, non ?
Entre les racines des ficus, quelques palmiers tentent une percée ...
Si vous aimez la végétation exotique, c'est ici qu'il vous faut être !
Passons devant cet étonnant bâtiment, qui fut il y a peu un dojo ...
Il présente deux rotondes étonnantes ...
Nous voilà devant la villa à proprement parler.
Une très jolie volée d'escaliers de pierre ...
... et nous y voilà ! Sous l'élégant portique, tout est calme. L'Institut du Droit Humanitaire est fermé aujourd'hui et, hors-saison, les touristes sont rares ...
Tant mieux, c'est plus pratique pour prendre des photos ! ;o)
Et là ...
... je m'en donne à coeur joie !
Le soleil joue avec les colonnes ...
... créant de jolies ombres sur les murs blancs ...
Une villa à voir, vraiment.
Depuis la terrasse, la vue est magnifique. Derrière la végétation luxuriante, ...
... la mer scintille au loin ...
Le parc de la villa Ormond est, avec raison, considéré comme l'un des plus beaux de la région.
Il mérite une visite prolongée.
Son "jardin d'hiver"est splendide, avec ses innombrables palmiers centenaires ...
... et ses bouquets de bananiers immenses ...
Regardez ce palmier-là !
Tout en bas, on peut se promener sous une succession de jolies gloriettes ...
De l'autre côté de la route, le jardin se poursuit ...
Une belle fontaine ...
On se promène ...
... entre statues ...
...et angelots joyeux !
Un arc-en-ciel accompagne les jeux des petits faunes ...
Promenade d'exception ...
Le temps semble d'est arrêté ...
Juste à côté, une vieille maison, énorme et belle maison, qui attend d'être rénovée ... La Villa King ... Elle date de 1909, cette grande bâtisse. elle s'appelait alors Villa Spinola. Elle était la propriété d'un baron allemand qui l'offrit à sa fille lors de son mariage avec le comte Spinola de Gênes. Dans les années 30, elle fut transformée en hôtel et changea souvent de mains. Un incendie l'endommagea passablement. Elle serait aujourd'hui en cours de restauration.
Au passage, je vous montre cet immense kumquat ... Impressionnant !
Avouez que les maisons sont superbes !
Ce sont elles qui accueillirent nos aristocrates européens il y a cent ans de cela.
Je sonnerais bien à cette grille.
J'aime bien les belles grilles ...
Elles cachent tout un passé un peu mystérieux ...
On peut tout imaginer, derrière les persiennes à demi-fermées ...
Voilà enfin le clou de la journée, la villa qu'habita à la fin de sa vie le savant Alfred Nobel. Vous connaissez bien sûr Alfred Nobel mais quelques petits rappels ne font jamais de mal ...
Nous voici au XIXème siècle. Après des études de mécanique et de chimie, Alfred Nobel (1833-1896) se spécialise dans les explosifs. À l'époque, la nitroglycérine est déjà connue mais très très instable. Il essaie alors de trouver un moyen de stabiliser l'explosif. En 1887, il parvient à la maîtriser en lui donnant une forme solide, facilement transportable et dont la mise à feu nécessite un détonateur. Une avancée majeure. Il fait breveter cette invention sous le nom de "dynamite".
En 1875, il crée un nouvel explosif plus puissant, la dynamite extra Nobel, ou dynamite gomme. Ses inventions lui confèrent une notoriété importante et lui permettent de devenir très riche. Il quitte son laboratoire des environs de Paris en 1890 et vient vivre en Italie, dont le climat est plus adapté à sa santé. Il travaille à San Remo et fait même construire une passerelle entre sa maison et la plage, pour pouvoir se livrer plus facilement à ses expériences ... Dans son testament, il stipule que l'intégralité des revenus de son immense fortune devra être utilisée pour la création du Prix Nobel, qui récompensera chaque année "ceux qui au cours de l'année précédente se sont consacrés au plus grand intérêt de l'humanité" dans cinq domaines différents: La paix et la diplomatie, la littérature, la chimie, la médecine et la physique.
la maison est initialement construite pour un pharmacien, dans un style très éclectique ...
Nobel la rachète en 1892 et la fait remanier, rehausser ...
Il attache aussi une belle importance au parc.
L'ensemble est assez étonnant ...
... mais franchement réussi !
De toute façon, je ne sais pas résister à une villa Belle Époque avec une marquise un peu ouvragée ...
Et vous voyez celle-ci, de marquise ? Comment ne pas succomber à ses charmes ?
La tour de style mauresque est curieuse, ainsi tapissée de petits galets ronds.
Il avait bon goût, Monsieur Nobel !
La villa a été totalement rénovée, puis ouverte au public, en 2002.
Une belle initiative ...
... tout à fait intéressante pour découvrir l'intérieur d'une vraie belle maison Belle Époque !
La maison est meublée.
Jolie.
On rentre un peu dans l'intimité de la famille ...
Il avait une jolie vaisselle, M. Nobel !
Et des verres estampillés à ses initiales ... Quel chic !
Nobel reçoit ses amis.
Il y travaille, aussi. Voici son bureau ...
L'électricité est -presque- d'époque ...
Vous voyez ?
Dans le bureau, la lumière de cet après-midi d'hiver est douce ...
Attenant au bureau, voici le laboratoire ...
... et ses nombreuses fioles joliment léchées par les rayons du soleil ...
De l'autre côté du bureau, un petit salon ...
Je remarque, devant la belle cheminée, une table ravissante que je verrais bien chez moi! ! ;o))
On peut visiter l'étage ...
S'y trouvent, comme souvent, les chambres. Voici celle d'Alfred Nobel ...
Son lit ... ;o)
Et puis, de retour au rez-de-chaussée, voilà l'admirable véranda ...
Celle qui donne sur le jardin.
Quelques fresques bien rénovées au plafond ...
Quelques jolis lustres, aussi ...
Un tableau que j'aime beaucoup et qui représente de façon très fidèle la maison ...
Je vous montre quand même la face de la maison qui donne sur le jardin. Imposante et très belle aussi ...
Allez, encore un petit coup d'œil à la marquise ... et puis on file ...
On retraverse la ville d'Est en Ouest ...
Le centre ville est encombré. L'effervescence créée par le Festival de la Chanson Italienne est palpable.
L'ambiance est bon enfant ...
Il fait chaud. Les terrasses des glaciers sont prises d'assaut.
Il est temps de rentrer ...
Et de vous proposer un petit déjeuner à l'italienne ... Parce que c'est toujours une des meilleures cuisines au monde, la cuisine italienne ... Aujourd'hui, nous réaliserons une recette simple, avec peu d'ingrédients. Une recette de Toscane ... Du soleil dans l'assiette ... des Pici à l'Ail et aux Anchois ... L'adaptation d'une recette toscane, les Pici con le briciole ...
J'en ai trouvé la recette dans un livre délicieux ... J'ai doublé les proportions de sauce ... Trop bonne pour qu'il y en ait si peu ...
Vous connaissez les pici ? Ce sont des pâtes toscanes faites de blé dur. Comme des spaghetti mais bien plus épaisses, roulées à la main, très savoureuses. J'en avais rapporté quelques paquets de Sienne, il y a un an de cela, à notre retour de Rome ... La cuisson est assez longue mais cela vaut le coup d'y goûter, à ces pâtes-là !
Ces pâtes ont une sophistication étonnante, même s'il s'agit là à la base d'un plat de pauvre ... Un de ces plats irremplaçables à condition que les ingrédients soient de première qualité. J'avais ici une tresse d'ail frais de Lomagne, des anchois de bonne qualité et l'huile merveilleuse d'Arnaud Gillet, que je vous recommande encore et encore ... J'ai converti mes copains ... À vous de l'essayer. On la commande sur ce site-là ... Elle est juste incroyable et le producteur est un passionné, ce qui ne gâche rien ! ;o)
Pendant que nous les préparons, ces pici, que diriez-vous d'un verre de Lambrusco et de quelques olives au pesto ?
Allez, on s'y met ?
Pici con le Briciole ... Un peu comme les Pici with Breadcrumbs and Anchovies de Frances Mayes ...
Ingrédients pour 4 personnes :
- 500 g de pici secs ou 1 kg de pici frais. Je vous montrerai un jour comment les faire vous-même. Un peu long mais facile et original ...
- 4 belles gousses d'ail frais pelées et hachées grossièrement
- 20 beaux filets d'anchois hachés
- 120 ml de vin blanc sec (pas classique dans la recette italienne mais délicieusement conseillé par Frances Mayes ...)
- 12 cuillerées à soupe d'huile d'olive
- Une pincée de flocons de piments rouges, quantité exacte selon votre goût
- 150 g de chapelure grossière faites avec un bon pain au levain rassis passé au mixer puis dorée dans une poêle avec un peu d'huile d'olive avec une cuillerée à café de romarin séché et une autre d'ail en poudre
Préparation :
1. Commencez par faire bouillir de l'eau salée dans une grosse cocotte et mettez vos pâtes à cuire.
2. Pendant ce temps, faites chauffer l'huile d'olive dans une poêle à fond épais. Ajoutez le piment, l'ail et les anchois. Laissez fondre le tout à feu doux pendant 5 minutes. Ajoutez le vin blanc. Laissez cuire à nouveau 5 minutes, en remuant pour obtenir une sauce un peu homogène.
Pendant que la sauce finit de cuire, faites dorer dans une poêle votre chapelure avec l'huile d'olive, le romarin et l'ail en poudre. Attention à ne pas la faire brûler. On peut la préparer à l'avance et la faire réchauffer à four doux ... Pratique quand on a des invités. De même, la sauce peut être préparée bien à l'avance et conservée quelques heures dans un bocal, au réfrigérateur. Il ne reste plus qu'à la réchauffer au moment de s'en servir ...
Quand les pâtes sont al dente (ça, c'est le point important, en fait ...), égouttez-les en réservant une petite tasse d'eau de cuisson avec laquelle vous détendrez votre sauce. Versez les pâtes dans la poêle dans laquelle vous avez préparé votre sauce. Remuez bien. Saupoudrez de la chapelure dorée et parfumée. Servez immédiatement. Si vous aimez (mais ce n'est pas dans la recette classique), râpez quelques filaments de zeste de citron (c'est la pleine saison, ici!) sur votre assiette. Nous, on a adoré !
Invitez quelques copains. Continuez à boire votre Lambrusco (merci Rachel !). Prenez le temps de vivre ... même à votre pause au boulot, comme ce fut le cas ici ...
Terminez par un petit dessert facile à réaliser ... Quelques cuillerées d'une bonne glace au café, quelques petits dés de cake au chocolat (celui de Picard est parfait, jà garder dans son congélateur pour parer à ce genre d'urgence ...). Deux ou trois cuillerées de liqueur de noisette Frangelico ... Quelques cerneaux de noix torréfiés ... Voilà un assemblage vite préparé et tout à fait délicieux !
Je vous laisse sur ces recettes italianisantes, le temps de me replonger dans mes photos et de vous ramener rapidement une jolie balade dans la région de Toulouse ... À très vite ! ;o)
Libellés :
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San Remo
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