Vous avez attendu longtemps ce nouveau billet, j'en ai bien conscience, mais j'espère avoir accumulé assez de matière pour vous rendre compte au mieux d'une très intense semaine à Paris ... L'avantage que je trouve à tenir un blog qui parle autant de voyages que de cuisine, c'est que l'on essaye de garder constamment le regard au moins aussi affuté que les papilles ... Un peu de travail de rédaction par-dessus tout cela et l'on peut dire que tenir un blog doit être une merveilleuse activité anti-Alzheimer ! Enfin, on peut l'espérer ... Allons, croisons tous et toutes les doigts pour que cela soit vrai, vu le temps qu'on y passe ! ! ;o)))
Mais ne traînons pas trop. La semaine fut dense, ce billet le sera aussi ...
Premier jour ... Prenez avec moi les quais de la Seine ... Le trajet entre Boulogne et le Marais est vraiment très joli ...
On longe la Seine, donc, en laissant sur notre droite le musée d'Orsay ... qui fut en son temps la gare d'arrivée du train de la ligne Paris-Orléans ... C'est aujourd'hui un somptueux musée de l'Art Impressionniste qu'il faudra que je vous emmène visiter rapidement ...
Les quais de Seine le dimanche matin sont plutôt tranquilles ... et plus fréquentés par les vélos ...
... que par les voitures.
Le Pont des Arts est toujours très fréquenté ... Les amoureux l'ont un peu esquinté avec leurs milliers de cadenas à mon sens sans intérêt ...
Les bouquinistes sont toujours là ... Vous connaissez certainement ces boîtes vertes disséminées sur près de trois kilomètres le long des quais de Seine.
Un peu d'histoire, d'abord ... Cette tradition des bouquinistes remonterait à la fin du XVIe siècle, avec une multitude de petits marchands colporteurs qui s'établissent sur le Pont Neuf dès sa construction. En 1859, des concessions sont mises en place par la ville de Paris et les bouquinistes peuvent s'établir à des points fixes et non plus n'importe où. Ils sont alors ouverts du lever au coucher du soleil. Actuellement, c'est plutôt en toute fin de matinée qu'ils ouvrent ...
Installés sur plus de trois kilomètres le long de la Seine et inscrits au "Patrimoine Mondial" de l'UNESCO, les 240 bouquinistes parisiens exploitent près de 900 «boîtes vertes». La Mairie de Paris demande aujourd'hui aux nouveaux postulants d'avoir un vrai projet et de réellement mettre le livre au centre de leurs étals, même si revues, timbres et cartes de collection sont toujours bien présents.
Dans ce coin-là aussi, la Samaritaine se tient toujours fièrement à l'entrée du Pont-Neuf ... Ce magasin, fondé en 1869, par Ernest Cognacq et, un peu plus tard, par Marie-Louise Jay, son épouse, ancienne première vendeuse du rayon costumes du Bon Marché, commence petit et va s'agrandir jusqu'à donner naissance en 1900 aux Grands Magasins de La Samaritaine.
Ernest Cognacq va s'inspirer des méthodes commerciales d'Aristide Boucicaut, au Bon Marché et organise son magasin de façon extrêmement efficace. Pour plus de précisions quant à ces nouvelles techniques de vente, reprécipitez-vous sur le roman "Au Bonheur des Dames", d'Emile Zola, que vous avez très certainement déjà lu dans votre jeunesse. ;o) Petit à petit, de proche en proche, le magasin s'agrandit. Les architectes lui appliquent les principes décoratifs de l'Art nouveau. En 1933, La Samaritaine présente une superficie totale de 48 000 m2. Une grande partie des bâtiments est aujourd'hui inscrite au titre des monuments historiques.
On continue la promenade ... On dépasse la Conciergerie, qui abrite le Palais de Justice et la très belle Sainte-Chapelle ...
Nous voilà sur la place du Châtelet, avec en son centre la Fontaine du Palmier, qui fut commandée en 1806 par Napoléon Ier pour commémorer ses victoires et fournir de l'eau potable gratuite aux Parisiens.
Elle a la forme d'une colonne sur laquelle est inscrite une liste des victoires de Napoléon. Son sommet est ornét de feuilles de palmiers. Tout en haut, une Victoire en bronze doré brandit les lauriers de la victoire. La statue en place n'est qu'une copie, l'original se trouvant au musée Carnavalet. A la base de la colonne, les quatre statues sont des allégories de la Vigilance, de la Justice, de la Force et de la Prudence.
Autour du bassin qui entoure la fontaine, des sphinx peuvent cracher des jets d'eau.
On arrive au niveau de l'Hôtel de Ville ... Y a-t-il plus bel endroit pour patiner ?
Au fond, vous pouvez voir le BHV ...
Sur le parvis de la Mairie de Paris, une longue queue serpente lentement, lentement ...
Doisneau a toujours son public, semble-t-il ... Tant pis, nous irons voir cette exposition, qui doit être très chouette, un autre jour !
On s'engage dans le Marais.
C'est vraiment mon quartier préféré ...
Voilà un coin que j'habiterais bien ...
C'est un endroit architecturalement riche ...
Il y a plein de petits bistrots accueillants ...
Là, c'est la synagogue de la rue Pavée, un chef-d'oeuvre d'Hector Guimard. Vive l'Art Nouveau !
A nous les jolies devantures anciennes ...
... et les endroits très gourmands !
Bon, le brunch me paraît un peu cher mais qu'est-ce que la tarte au citron est bonne ! Et l'endroit est charmant, en plus ... quand on peut y trouver une place !
Pas moyen d'entrer non plus dans ce joli diner ... Encore une raison de revenir très vite ... Il paraît que les hamburgers y sont excellents ...
On se rabat, avec plaisir, Chez Marianne ...
La meilleure table, celle de la première salle, juste à côté de la caisse, vient de se libérer.
On aime bien aller chez Marianne ...
La vitrine est à mourir ...
On ne sait plus que choisir !
Depuis la table, on a une jolie vue sur la boutique jaune de Sacha Kinkelsztajn ...
On nous amène une corbeille de pain ... J'adore ce pain noir !
Chacun choisit ce qu'il y aura dans son assiette.
... et on se régale à chaque fois !
On se partage un morceau de gâteau au pavot pour le dessert ... Délicieux ...
Petite promenade dans le quartier en sortant, histoire de digérer un peu ... Encore quelques jolies devantures ...
Nombreuses sont les façades classées, par ici.
L'Art sur les murs, j'aime beaucoup aussi.
Et ici, il y a tout ce que l'on veut ...
Tout un petit monde parallèle.
Le Passage des Arbalétriers, qui débouche sur la rue des Francs-Bourgeois, abrite actuellement le Centre Culturel Suisse. Une impasse qui, au Moyen-Âge, menait de l’hôtel Barbette, résidence de la Reine Isabeau de Bavière, et au terrain d'entraînement des arbalétriers. On raconte que c'est ici que le 23 novembre 1407, Louis d’Orléans, frère du roi Charles VI, fut assassiné par les hommes de son ennemi Jean sans Peur, Duc de Bourgogne, alors qu’il s’en retournait d’une visite à la Reine Isabeau de Bavière. Ce tragique évènement marqua le début de la guerre entre Armagnacs et Bourguignons. Deux beaux corps de logis subsistent de part et d’autre de l'impasse. C'est curieux de voir que l'une des façades est nickel ...
... alors que l'autre est couverte de graffitis ...
Ce joli volatile a quelques similitudes avec les animaux de Roa qu'on voit souvent sur les murs de Londres ...
Les gens du quartiers râlent contre ces dessins qui esquintent les belles façades mais je dois admettre que moi, je les aime plutôt bien ...
Au N° 39 de la rue des Francs-Bourgeois s'élève l'immeuble de la "Société des Cendres".
On peut lire sur le fronton "Société des Bijoutiers Joaillers, Orfèvres ... Fonderie d'or et d'argent, traitement des cendres, essais et analyses".
Construit en 1885 sur les ruines du grand hôtel Le Tellier, il comporte dans sa partie arrière une galerie industrielle et un four avec sa cheminée en briques. Cette cheminée s'appuie d'ailleurs sur un élément de la muraille de Philippe Auguste.
Entrons d'ailleurs dans la cour de l'hôtel attenant, au numéro 37.
Engageons-nous dans les locaux de la Maison de l'Europe ... Il s'agit là de l'ancien Hôtel de Coulanges, dans lequel vécut Madame de Sévigné chez son oncle Philippe de Coulanges, après la mort de ses parents et avant son mariage avec Henri de Sévigné. On débouche tout de suite sur un merveilleux petit jardin planqué au milieu des hôtels particuliers ...
Et là, vous la voyez, l'imposante cheminée de la Société des Cendres. Un bel exemple d'architecture industrielle en plein Paris.
Là, c'est la façade arrière de l'hôtel de Coulanges, superbe ...
Un endroit hors du temps, ce petit jardin ...
Petit arrêt dans le Mona Lisait de la rue Pavée. Difficile de faire ça autrement quand on passe dans le quartier ...
Difficile aussi de ne rien acheter tant le choix de livre est immense ... ;o)
Continuons à arpenter les pavés de cette rue ...
Voyez ces superbes bow windows ...
Admirez l'échauguette du superbe Hôtel d'Angoulême Lamoignon, à l'angle de la rue des Francs-Bourgeois et de la rue Pavée ...
Si votre cou commence à vous faire souffrir, ramenez les yeux au niveau du sol et entrez dans cet hôtel particulier édifié à partir de 1584 pour Diane de France, fille légitimée du roi Henri II et devenu depuis quelques années le siège de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris. Vous êtes au 24 de la rue Pavée.
Entre sa construction et maintenant, il fut habité par la famille Lemoignon. Guillaume Lemoignon, premier Président du Parlement de Paris, y convia les beaux esprits de son époque : Madame de Sévigné, Boileau, Jean Racine, Bourdaloue ...
Alphonse Daudet y vécut à partir de 1867. Son fils, Léon Daudet, racontera ... "Périodiquement, Tourgueniev, Flaubert et Edmond de Goncourt venaient dîner chez mes parents, rue Pavée, au Marais" ...
Pensez à toutes les élégantes personnes qui ont foulé ces pavés avant vous ...
Admirez les splendides façades Renaissance ...
Rechangeons d'époque ! J'ai repéré cette boutique sympa qui me donne l'impression de me téléporter à Londres ...
La boutique est magnifique. Vous avez vu ce lustre fabuleux ?
L'ambiance est feutrée, les lumières sont tamisées ...
Tiens, des souris se baladent sur les tuyaux cuivrés ?
Quant aux portants, ils sont chargés de vêtements ravissants ...
... et la collection printanière de sacs me plaît beaucoup.
Ma maman me fait un très beau cadeau ... Un étui pour mon Ipad qui a vraiment de la classe ... Celui-là, j'espère que je ne le verrai pas partout ! ;o)
Un petit coup de barre en ressortant de la boutique. Qu'à cela ne tienne, on va se poser un moment à l'Institut Suédois, au 11 de la rue Payenne.
C'est sympa, l'Institut Suédois, il y a toujours de chouettes expos ...
Et puis il y a le café ... Tout y est fait maison ...
Voici la publicité qu'ils en font sur le site de l'Institut ...
C'est vraiment un endroit à essayer. Je vous y avais d'ailleurs déjà emmené il y a un moment. Vous pouvez revoir ça par ici.
D'ailleurs, les habitués sont légion ...
On trouve quand même une place dans la cour ...
Le café est servi dans un grand mug. Il est chaud et délicieux ...
On picore à nous cinq une part de gâteau aux amandes ... Juste divin ...
Un petit crachin commence à couvrir les pavés ...
Il est l'heure de filer ...
Les selles des vélos vont être trempées, les fesses des sportifs seront vite glacées ! ;o)
Un peu plus loin dans la rue Payenne, une maison construite par François Mansart, qui fit dans la première moitié du XVIIème siècle quelques beaux bâtiments dans et autour de Paris ... Là, c'est la maison dans laquelle il mourut, d'ailleurs ! Elle est belle mais on est loin du faste des châteaux et hôtels particuliers qu'il édifia pour les grands personnages de l'époque ! ;o)
On arrive à la rue François Miron ... Voilà une jolie galerie devant laquelle je ne manque jamais de m'arrêter ... Fiesta Galerie, retenez bien son nom ...
Les objets sont ludiques et ravissants.
Dommage que les prix soient si élevés ! Je repenserais bien tout le décor de ma maison, avec des objets comme ceux-là !
On continue ... On ne s'arrête pas devant ce pub pour boire une bière ou deux ...
En plus, la nuit tombe et le quartier prend un tout autre aspect ...
Le quartier a vraiment été bien préservé ...
Histoire et modernité se côtoient tranquillement, par ici ...
Au bout de la rue, et parce qu'Izrael, le marchand d'épices bien connu, a fermé ses portes pour une pleine semaine, juste quand je viens, en plus, je me rabats, dépitée, sur l'église Saint-Gervais-Saint-Protais ... On la dit la plus ancienne paroisse de la rive droite de Paris ...
Excellent choix, nous tombons sur une célébration de la messe du samedi soir, dans une église noire de monde, au milieu de chants délicieux ... Très joli spectacle. Tant pis pour les épices, j'ai là une belle compensation ! ;o)
On reprend les quais de la Seine à l'envers ... Contre l'Hôtel de Ville, on passe sous la statue d'Etienne Marcel, Prévost des Marchands dans la première moitié du XIVème siècle, qui eut moins fière allure une fois assassiné par les bourgeois parisiens pendant le siège de Paris, le 31 Juillet 1358.
Retour à notre point de départ ...
Les patineurs continuent à patiner ... Nous rentrons à Boulogne ...
Deuxième jour ... Nous revoilà encore une fois dans le quartier du Marais ... Clément, qui a eu son permis de conduire, au premier essai, de surcroît, juste avant de partir, nous conduit dans Paris et expérimente ses premières difficultés pour trouver une place dans ce quartier qui est finalement assez peu "car-friendly" ! ;o)
Il finit quand même par nous sortir d'affaire et trouve une belle place devant ce restaurant ...
... installé dans une ancienne boulangerie classée.
On emprunte à pied les petites rues pour rejoindre notre destination du jour ...
Nous rencontrons aujourd'hui notre copine Juliette, de La Cuisine de Juliette et toute sa petite famille. Juliette a instauré un rituel tout à fait sympathique lorsque nous venons à Paris ... Un somptueux brunch nous attend à chaque fois ... On est accueilli par, entre autres, un gentil copain qui a bien grandi !
Une fois les fleurs casées dans un grand vase ...
... on peut s'asseoir tranquillement et commencer d'interminables conversations avec nos amis.
C'est amusant, on a l'impression de se connaître depuis toujours, même si notre première rencontre n'eut lieu qu'il y a moins de deux ans ... C'est toujours une fête que de vous voir, les amis !
Passons à des choses qui vous intéresseront autrement plus que ce que je suis en train de vous raconter ... et commençons une énumération de mets plus appétissants les uns que les autres ...
Le thème du brunch est la Normandie, nos copains étant revenus la veille d'une semaine à Houlgate ...
Un aperçu du menu ...
Le brunch peut commencer ! Les deux biquets de Juliette sont des adeptes des oeufs au plat ...
Nous, on attend un petit moment car on nous a promis d'autres délices ... ;o) En attendant, un thé des Moines du Palais des Thés va nous faire patienter tranquillement ...
En attendant de savoir d'où proviennent les divines effluves qui commencent à chatouiller nos narines, je vous laisse prendre connaissance d'un peu plus près au menu du jour ... Tout est fait maison, avec des produits rapportés de Normandie ...
Juliette n'hésite pas à se lancer dans des entreprises titanesques ... et ce n'est pas pour nous déplaire ! ;o)
A côté du Thé des Moines ... et, pour d'autres, d'un excellent Nespresso servi dans de ravissantes tasses ...
... il y a de quoi apaiser toutes les soifs ! ;o)
Un cidre bouché de Bayeux ...
... merveilleux ...
... et un jus de pommes qui donne l'impression de croquer dans une pomme juste cueillie !
Le beurre ... pardon, les beurres ... sont sortis sur la table.
Un pot de confiture de lait attend au centre de la table joliment dressée ...
Il y aussi un pichet d'oranges fraîchement pressées et un petit pot de chocolat fondu permettra d'aromatiser agréablement le lait brûlant que Juliette ne tardera pas à apporter sur table.
Mais entrons dans le vif du sujet ... Sur nos assiettes arrivent soudain des petits pots brûlants ... C'est donc cela, qui sentait si bon ... Des oeufs cocotte aux cèpes et au Livarot ... Une vraie tuerie, je vous le dis ! ;o)
Croquerez-vous ensuite dans ce sablé au Pont-Lévêque et au carvi, couvert de divinement moelleuses rillettes de maquereaux de la pêche de Dives au cidre ?
Elles sont juste sublimes et l'accord avec les sablés est parfait ...
Là, c'est une tarte fine aux pommes et au camembert ... Un régal !
Ici, une salade de harengs kippers de la Saurisserie Tréportaise aux deux pommes ... Une texture toute douce et des saveurs légèrement acidulées ... Mmmm .....
Des pousses d'épinards à l'huile de noisettes et au vinaigre de cidre, parsemées de quelques noix grossièrement concassées ...
Un beau Pavé d'Auge farci aux fruits secs ...
Et là, vous pensez mon énumération terminée ? Détrompez-vous, les copains ... ;o)
Vous n'avez pas encore vu la quiche crémeuse aux morilles et à la crème d'Isigny ... Ah, pour la recette de celle-ci, qui provient de l'excellent livre "Les Fêtes de mon Moulin" de Roger Vergé, vous pouvez aller la piquer chez Juliette. Elle l'a mise en ligne il y a quelques jours ... Espérons que les autres recettes suivront vite. Il y a plein de choses que je voudrais refaire ...
Si vos estomacs ont besoin de quelques douceurs, on a ce qu'il faut pour vous en rayon ! ;o))) Dans ce grand saladier, voilà la Teurgoule (il paraît qu'on dit Torgoule, aussi, mais cela dit, ça doit se prononcer pareil, en fait, dans ce coin de pays-là ...)
Une sorte de riz au lait aux riches saveurs de cannelle que l'on laisse cuire des heures au four, ce qui crée en surface une croûte foncée sous laquelle on trouvera un riz merveilleusement onctueux et parfumé ...
Personne ne résiste à ce cake aux poires Louise Bonne d'Avranches ...
Ni à ces madeleines qui sentent bon le beurre normand ... Eh oui, comme dirait Tom,"Vous avez vu, y'a des madeleines ! ) Allez, "à la tienne ... et pas des pieds", Petit Bonhomme ! Private joke ... ne cherchez pas ! ;o)))
Je suis totalement séduite par ces becs de Flers, de savoureux petits chaussons aux pommes et à la rhubarbe ...
Regardez comme les scones aux pommes sont appétissants ! Et derrière eux, la falue, une excellente brioche normande ...
Alors vous voyez que l'on est très chouchouté, quand on vient chez Juliette !
Ça, c'est mon assiette ... enfin, ma première assiette ! ;o)
Lala trouve tout cela bien à son goût aussi.
Quant à Philippe et Clem, ils ne savent plus où donner de la tête tant sont nombreuses les choses à goûter ! ;o)
À la fin du repas, Paul va s'occuper de la petite troupe d'enfants.
Clem apprend à ces jeunes gens à manier l'Ipad. Les courses de voiture intéressent bien Max et Tom, semble-t-il ...
Oups, il y en a un qui a lâché prise, là ! Qui dira qu'on ne se sent pas comme à la maison, ici ? ;o)
Il est temps de sortir un peu prendre l'air, avant que la nuit ne tombe. Juliette doit nous faire rencontrer Michel Kalifa, un extraordinaire boucher de la rue des Écouffes ...
Nous voilà devant chez lui, à la Boucherie David.
La boutique est minuscule mais ce que l'on y voit donne envie de goûter ...
... même si vous imaginez bien que nous n'avons plus vraiment faim ! ;o)
Voici le monsieur en question. Juliette pose fièrement à côté de celui que l'on retrouve en ce moment dans tous les guides ...
Tom, lui, ne se laisse pas abattre et Michel lui donne autant de tranches de saucisson(s) qu'il le souhaite. Et comme dit Tom, "si c'est pas du saucisson de Michel Kalifa, j'en veux pas" ! ;o)
Alain Ducasse est tout à fait dithyrambique quant à notre boucher-charcutier-traiteur ...
... dans son "J'aime Paris".
C'est quand même un bel honneur !
Michel Kalifa est aussi dans le Elle à Table du mois de Mars ... Et avec quel article !
Les voilà donc, ses pickelfleisch, pastrami et autres salaisons !
No comment, en ce qui concerne ces saucisses (Private joke) ! ;o)
Une belle rencontre ... qui ne s'arrêtera pas là puisque cet homme charmant nous emmènera demain au marché de Rungis ... Un de mes rêves, à ma portée très bientôt ... En attendant, on rentre chez Juliette ... en passant devant cette petite boutique de la rue des Écouffes, Crêp Princess ... Une drôle de bonbonnière toute rose ... Elle à Table a fait de cette devanture l'image d'accroche de l'article sur le Paris Ethnique, d'ailleurs ...
Un chouette dîner nous attend ... Une hot-dog party de toute beauté ! Et puis Juliette a cet appareil extra, un beau food-cart aussi chic que les vrais qu'on trouve à New York ...
Max est un serveur parfait. Une saucisse, des oignons presque confits, un trait de moutarde douce, un autre de ketchup ... Un petit pain moelleux ...
Le coleslaw apporte un peu de fraîcheur ...
Ça fait un excellent dîner, pour les petits comme pour les grands !
Et le pecan pie du dessert est juste une tuerie ! Merci à vous, Juliette, Daniel, Max et Tom, pour votre accueil toujours chaleureux. Ces journées ont des airs de réunion familiale et ce n'est pas pour me déplaire, vous le pensez bien ! ;o)
Troisième jour ... C'est vers le Boulevard Saint- Germain que nous partons traîner nos guêtres ... Clément est bien intéressé par tous ces cafés germanopratains qui ont vu passer tant de célébrités au siècle dernier ...
Vous savez déjà qu'après la Seconde Guerre Mondiale s'installa à Saint-Germain-des-Prés une ambiance festive, à la fois culturelle et artistique. Les cafés littéraires accueillirent Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et leurs amis existentialistes. Dans les caves se produisaient Juliette Greco, Mouloudji, Sidney Bechet ...
Ici, au 166 Boulevard Saint-Germain, à La Rhumerie, ouverte en 1932, Marcel Aymé, Georges Bataille, Antonin Artaud et ses amis surréalistes ... découvrirent les plaisirs de la dégustation de cette divine et puissante boisson.
Là, ce sont Les Deux Magots ... Verlaine, Rimbaud et Mallarmé s’y rencontrèrent ... Plus tard, ce fut le tour des Surréalistes, avec André Breton, Man Ray et leurs amis. Puis vinrent Elsa Triolet, André Gide, Jean Giraudoux, Picasso, Fernand Léger, Prévert, Hemingway, et puis bien sûr Sartre et Simone de Beauvoir ...
En 1933 fut même créé le Prix littéraire des Deux Magots ... C'était le jour où le prix Goncourt fut attribué à André Malraux pour La Condition humaine.
Ce jour-là une bibliothécaire de l'École des Beaux-Arts et Roger Vitrac, l'auteur de la pièce de théâtre "Victor ou les Enfants au Pouvoir", prenant l'apéritif à la terrasse des Deux Magots, décidèrent de créer un prix littéraire moins académique. "Constituons un jury de treize membres choisis parmi nos amis. Nous verserons chacun 100 francs et nous couronnerons l'ouvrage d'un jeune écrivain qui recevra 1300 francs, ce qui n'est pas négligeable".
En fin de journée, la majorité du jury était réunie et le premier prix des Deux Magots fut attribué, à main levée, au premier roman du jeune Raymond Queneau pour son livre Le Chiendent.
Le boulevard Saint-Germain regorge de ces grands cafés où il fait bon passer un moment à regarder la ville grouiller autour de soi en prenant un café ou une bière bien fraîche ...
Dommage qu'ils soient souvent devenus si chers, ces endroits-là ... La rançon d'une fréquentation hyper-touristique, j'imagine ...
Heureusement, le quartier est joli et permet de faire de belles balades à peu de frais ... Prenons la rue de l'Échaudé, par exemple ...
C'est une petite rue étroite ...
... dans laquelle il y a déjà beaucoup à voir ... Des boutiques de fringues originales ...
D'autres de meubles ... Vous connaissez les meubles Thonet ? On les considère souvent comme les pionniers du meuble design. La fabrique fut créée en 1819 par Michael Thonet, un maître-menuisier allemand, qui inventa le moyen courber le bois. Ce cintrage était obtenu, après une longue exposition du bois à l'eau et la vapeur, à l’aide de bandes de tôle en fer dans des moules de fonte. Il rendit en outre son mobilier démontable, et produisit les pièces détachées en série. Ce qui lui permit ensuite de produire ses meubles à échelle industrielle.
Il intéressa alors l'Empereur d'Autriche, le Prince du Lichtenstein, il présenta ses meubles aux Expositions Internationales ... et devint célèbre grâce surtout à sa "chaise n°14", une chaise de bistrot pratique et construite à grande échelle que vous connaissez certainement tous et toutes ... et dont voici une adaptation plus récente ... et très sympathique, je trouve ..
Bon, à 1248 euros pièce, en ce qui concerne ce modèle précis, c'est devenu un objet de luxe mais il est quand même bon de connaître l'histoire des objets que nous rencontrons au quotidien depuis que nous sommes petits, non ? ;o)
Juste plus loin, on a l'élégante Place Furstemberg et son joli musée Delacroix ...
Dans le coin, on peut trouver les plus beaux éditeurs de tissus ... Braquenié, d'abord ...
... classique et vraiment chic ...
... et puis Pierre Frey, aussi, que j'aime pour ses thèmes toujours jolis ...
... et souvent originaux.
Enfilons-nous ensuite dans la rue Jacob.
Une rue remplie d'hôtels particuliers ...
... dont il est opportun de pousser les portes, ce qui permet de découvrir des cours intérieures délicieuses. Beaucoup de gens célèbres ont habité par ici ... Colette, par exemple, passa longtemps sous cette porte cochère ...
N'est-ce pas émouvant de se dire que se tenait parfois derrière ces fenêtres du troisième étage cette grande dame de la littérature ?
Ah, Paris devient vraiment très beau, maintenant que les façades sont ravalées ... On est loin du Paris de mon enfance, que je me rappelle beaucoup plus terne et gris ...
Regardez cette mignonne terrasse ! Oh, un petit déjeuner ici doit avoir un goût drôlement particulier ...
La déambulation dans un aussi joli quartier est un vrai moment de bonheur ... La promenade est à la fois culturelle ...
... colorée ...
... esthétique ...
... et très adaptée aux épicuriens de notre espèce ! ;o)
La gourmandise n'est pas oubliée, Ladurée est là pour nous le rappeler ! ;o)
Tournons à gauche dans la rue Bonaparte et revenons devant l'église de Saint-Germain des Prés ...
Remarquez ce bel immeuble, juste en face ... Il est le siège de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale, une institution fondée le 2 novembre 1801 pour développer l'industrie en France et y favoriser l'innovation technologique. Bonaparte, Cambacérès et Lebrun étaient présents à la séance de création de cette association qui sera déclarée par Louis XVIII, le 21 avril 1824, la toute première association d'utilité publique.
Parmi ses membres fondateurs, on trouve l'architecte Louis-Pierre Baltard (1764-1846), Jean-Anthelme Brillat-Savarin (1755-1826), magistrat et gastronome reconnu, auteur de la célèbre "Physiologie du Goût", le scientifique Alexandre Brongniart, fils de l'architecte qui établit les plans du Palais de la Bourse, l'industriel et financier Benjamin Delessert, fondateur de la Caisse d'Épargne de Paris en 1818, l'abbé Grégoire (1750-1831), cet ecclésiastique qui fut député du Clergé aux États Généraux de 1789, l'un des membres les plus actifs de la Constituante au sein de laquelle il milita notamment pour la Constitution civile du clergé, puis député à la Convention, ce qui lui permit de mener des combats pour des choses aussi diverses que l'émancipation des noirs et des juifs ou encore l'adoption de l'usage du français au détriment des patois dans les régions de France. Une belle institution, donc ...
À côté, une boutique Vuitton ... Une belle réussite aussi et un magnifique cupcake en vitrine, pour couronner le tout ! La cerise est à côté du gâteau et c'est un sac de la marque qui couronne ce dernier ! ;o)
J'aime bien ce petit cinéma, juste à côté ...
... du café "Le Bonaparte" où il est toujours agréable de s'asseoir en terrasse ...
En reprenant la rue Bonaparte de l'autre côté du boulevard Saint-Germain, on passe devant les Éditions Assouline ...
Sur les trottoirs de la rue Bonaparte ... chiens ...
... et chats ... s'entendent à merveille ! ;o)
Tiens, les troupes commencent à avoir faim et s'attardent devant chaque devanture de restaurant ...
Il est temps de se mettre en quête de quelque-chose à se mettre sous la dent ! Ce n'est pas ce qui manque dans la rue des Canettes ...
On prend quand même la rue Guisarde, en direction du Marché Saint-Germain ... Le temps d'admirer la belle enseigne ...
... du marchand de petites figurines "Au Plat d'Étain" ...
Le temps aussi pour ces messieurs de lécher les vitrines ... ;o)
... et nous voilà devant le fameux marché ... Pas de chance, le traiteur Gérard Mulot est bondé ... Nous irons donc déjeuner ailleurs. Il n'y a vraiment pas assez de place ici pour s'arrêter. Dommage, Mulot est un extraordinaire pâtissier ! Ce sera pour une autre fois !
On refait le chemin en sens inverse ...
On en profite pour lever la tête et chercher chaque petit détail amusant sur chaque boutique rencontrée ...
Un clin d'oeil en passant à nos nouvelles gloires françaises ! ;o)
... et nous voilà en un rien de temps sur la place Saint-Sulpice, devant l'église du même nom ...
... et devant la très belle fontaine ...
Des arbres, des vélos, des pigeons ...
Un café ensoleillé, le café de la Mairie ... Des croque-monsieur délicieux sur une tranche de pain Poîlane ...
Un croque-madame très classique pour celui qui préfère ...
... et pour moi, un vrai bon "jambon-beurre" à la baguette ultra-croustillante ... Pour ma maman, un sandwich aux rillettes, aussi ! ;o)
La vie est belle, quand on fait du tourisme à Paris ! En fait, le plus chouette, c'est que je me sens encore très parisienne, mais juste pour le plaisir ... Cela dit, à Cannes, je me sens très cannoise aussi !;o)))
Quoiqu'il en soit, ici, place Saint-Sulpice, rien d'autre à faire qu'à traîner et à regarder autour de soi ... Tiens, Clément vient de repérer Dave qui promène son chien à deux pas de nos petites tables ...
Au moment du café, un livreur de journaux arrive sur son vélo ... Il est drôle comme tout, en plus, et commente l'actualité avec beaucoup d'à-propos !
Allez, on traîne encore un peu ? C'est si bon, de sentir ces rayons de soleil ...
Bon, eh bien je crois qu'il faut repartir ... Clément veut passer l'après-midi au Palais de Justice. Il faut donc qu'il se bouge ... et nous aussi, par la même occasion ...
On n'a pas pris de dessert à dessein ... La boutique de Pierre Hermé est à deux pas ... facilement reconnaissable au nombreux public japonais qui s'y presse ...
Clément nous a en effet confié qu'il n'avait jamais goûté les pâtisseries de Monsieur Hermé ... Qu'à cela ne tienne, on ne va pas se faire prier pour y regoûter, nous ... ;o) Clément attrape vite un énorme macaron Mogador, dans lequel la douceur de la ganache au chocolat au lait répond divinement à l'acidité du fruit de la passion ... et il file vite prendre son métro. Un vrai parisien, lui aussi ! ;o)
Nous, on prend notre temps ... Faut c'qui faut ! ;o) Retour au bord de la fontaine, donc ...
... et déballage des victuailles ! Le sac est déjà une œuvre d'art ...
Et dedans ... Ah, que vous dire ?...
Allez, je vous montre ...
Pour Philippe, une tartelette au citron ... La meilleure qu'il m'ait été donné de manger jusqu'à maintenant, je pense ... Vraiment !
Pour ma maman, la fameuse tartelette au café ... Juste divine !
Paul a fait simple mais lorsque la simplicité se fait perfection ... alors on est au Paradis ... Ce flan peut vous emmener loin, loin, dans la gourmandise ...
Quant à moi, j'ai envie d'un truc un peu ludique ... Cette "Surprise Ispahan" est donc pour moi ... Pour ceux qui ne savent pas, c'est une sorte de gros bonbon enveloppé dans un très joli papier cellophane rouge pétant.
Quand on déballe, c'est très joli ... Rose comme ces boules coco que l'on croquait avec délectation quand on était petit ...
Attention, c'est fragile, hyper-fragile ... On serre un peu trop fort et crac ... tout s'écroule ! Pour vous montrer, j'ai croqué juste une bouchée ... L'intérieur est joli aussi, non ? Et au goût ... L'alliance habituelle, qui n'a plus de secret pour personne, de la rose, de la framboise et du lychee ... avec le croquant de la meringue, en plus ... Mmmmmm ... Le bonheur ...
Ah, Pierre Hermé ... Cet homme-là est un magicien ...
De si bonnes choses au milieu de si belles choses ... N'est-ce pas juste magique, en effet ?
Allez, encore une petite de la fontaine des Quatre-Évêques, juste pour le plaisir ...
Eh, au fait ! Ça vous dirait d'entrer ?
L'extérieur commence à être très beau, très clair. On voit bien maintenant ses deux tours d'architectures différentes : La façade était cachée par des échafaudages depuis 1999 ! C'est que l'histoire de cette église, qui peut quand même accueillir 3000 personnes, c'est dire si elle est grande, n'est pas simple. Sa construction a duré plus de 130 ans et trois architectes se sont succédés. Le dernier en date a mis ... en 1770 ... de somptueux ornements sur la tour Nord. La tour Nord est, vous le voyez, habillée de colonnes et de statues. S'y niche l'un des plus grands beffrois de la capitale. La tour Sud, à droite sur la photo, est restée inachevée faute de financement, comme en témoignent les trous qui supportaient l'échafaudage de bois qui a fini par être retiré du fait de sa dégradation. Elle est de surcroît moins élevée que la tour Nord (68 mètres contre 73), ce qui accroît de façon notable cette impression de dissymétrie que l'on a en posant les yeux sur elle ... Mais elle n'en reste pas moins belle pour autant ...
Et puis c'est beau aussi, à l'intérieur ...
Cette grande église est dédiée à Sulpice le Pieux, qui fut évêque de Bourges au VIIe siècle. Des bises à Mamina en passant ... ;o) Vous imaginez que Camille Desmoulins s'y maria, avec Robespierre pour témoin ? Et qu'à la Révolution, alors qu'elle avait été renommée Temple de la Raison, le physicien Claude Chappe installa dans son beffroi, à la place des cloches, deux télégraphes pour communiquer avec Fontenay aux Roses et Villejuif ? Et que Madame de Lafayette et Armande Béjart y sont inhumées ?
Depuis 1999, un échafaudage était installé pour préserver la sécurité des riverains. La rénovation vient de se terminer. C'est beau, de la revoir ainsi toute belle, toute propre ...
À l'intérieur, entre d'autres belles choses, ne ratez pas le gnomon astronomique. Une pancarte bien faite vous apprendra ce qu'il est et comment il fonctionne ... Il faut être sur place pour comprendre ...
J'aime aussi ce bénitier, formé d'une conque offerte par la République de Venise à François Ier et d'un socle, œuvre du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785).
En face de l'église se trouve la belle mairie du VIème arrondissement et, juste à côté, le commissariat de police.
Sur la façade du commissariat, une petite pendule est accrochée, protégée par un auvent métallique ... Elle est jolie mais personne dans le coin ne semble savoir ce qu'elle fait là ... Tant pis !
Plus loin dans la rue Bonaparte, en direction des jardins du Luxembourg, on croise une drôle de dame devant l'Institut Hongrois ...
Il y a aussi le joli magasin "Soeur ... Magasin pour jeunes filles".
A l'angle de la rue Bonaparte et de la rue de Vaugirard, une très belle porte d'immeuble.
Juste en face, au coin de la rue Guynemer, un laveur de carreau s'occupe de donner un supplément d'éclat à d'impressionnants bow windows ...
Il y a une vie dans ces superbes immeubles, que je me plais toujours à imaginer ... C'est aussi une activité prisée de nombreux romanciers ... Zola et son Pot Bouille, qui me revient sans cesse en mémoire quand je me promène dans Paris ... Georges Perec et son excellent "la Vie, mode d'emploi" ... et puis bien sûr la fameuse "Elegance du Hérisson" de Muriel Barbery ... pour n'en citer que trois, bien sûr ... Petit clin d'oeil avec cette loge de concierge, derrière laquelle on imaginerait bien Renée lisant du Proust ...
Au bout de la rue Bonaparte, on bute sur les grilles des jardins du Luxembourg ...
Quel bel endroit que le Luxembourg ...
Il n'est jamais aussi beau à mes yeux qu'en hiver ...
... quand les arbres sont nus.
Il faut se dépêcher, le printemps semble pointer son nez ...
Existe-t-il plus bel endroit pour lire seul ...
.. ou à deux ?
Certains n'hésitent pas à improviser un pique-nique chic ...
D'autres à jouer aux échecs ... Quel excellent endroit pour trouver un partenaire !
On fait la sieste au soleil au pied des statues, à l'heure du déjeuner ...
Ou bien l'on vient lire son journal contre les serres du jardin ... L'endroit a ses inconditionnels ! ;o)
Au nord du jardin, le Palais du Luxembourg ... Le palais du Luxembourg, construit au début du XVIIe siècle pour la régente Marie de Medicis. Le siège du Sénat français y est installé depuis 1799.
Ils sont drôlement bien installés, d'ailleurs, nos sénateurs !
Le grand bassin offre un ravissant abri aux canards ...
La flottille de bateaux multicolores dont les enfants raffolent a pris ses quartiers d'hiver ...
... mais un bateau bien plus moderne trouve là un plan d'eau parfaitement adapté à ses divagations.
On aperçoit le grand kiosque à musique à travers les arbres.
Pas de concert aujourd'hui, les chaises resteront sagement empilées.
Nous arrêterons-nous ici pour un petit café ?
... ou continuerons-nous notre chemin ? Le quartier est joli et il y a encore tant à voir !
La Fontaine Medicis est une merveille bien cachée quand les arbres sont couverts de feuilles mais en hiver, on ne peut la louper ... Ce bel ornement, commandé par Marie de Médicis pour les jardins de son Palais, a été modifié, puis déplacé, mais heureusement, il est toujours là.
Je n'avais jamais remarqué cette belle grosse maison, non plus !
Et le toit du Théâtre de l'Odéon, qui est maintenant tout restauré ! Super-élégant !
Pour les amateurs de petites boutiques atypiques, il y a de quoi faire aussi.
Dans ce coin-là, on n'est pas forcément condamné aux grandes chaînes de boutiques internationales ...
... et c'est tant mieux !
A chaque passion sa boutique ...
Arrêtons-nous rue Monsieur le Prince devant la brasserie Polidor ...
Des plats du jour bien français, un intérieur à l'ancienne ... Un bel endroit ... Encore un ... ;o)
Rue Monsieur le Prince, il y a de beaux immeubles, richement ornés, qui méritent qu'on leur accorde un peu d'attention ... Celui-ci, où vécurent, à des périodes différentes, bien sûr, le compositeur Camille Saint-Saëns puis l'écrivain engagé noir américain Richard Wright, qui vint se réfugier en France en 1946 pour échapper aux persécutions du maccarthysme qui sévissait alors dans son pays ... Peut-être avez-vous lu son "Native son" ?
Le quartier de l'Odéon est bien celui des écrivains, éditeurs, musiciens et les plaques commémoratives sur presque tous les immeubles en témoignent ... Une belle balade culturelle, vraiment ... Et il y a plein de belles librairies dans lesquelles ont peut aller feuilleter des ouvrages que l'on ne trouverait pas ailleurs ... Celle-ci se trouve rue Casimir Delavigne ..
Si on aime la littérature américaine, c'est ici qu'il faut s'arrêter, un peu plus loin dans la même rue ....
Richard Wright, Hemingway, Steinbeck ... Un excellent programme !
J'adore cet immeuble ...
Sur la Place de l'Odéon, le beau restaurant bleu "La Méditerranée" . J'y aurais bien dégusté dans les années 60 une bouillabaisse avec Cocteau et ses amis ... ;o)
Et puis autour, des galeries avec des meubles ravissants ... J'aime beaucoup cette commode ...
... et ces petits oiseaux ... Terre, ciel et mer réunis en un même petit objet charmant ...
Restons dans le quartier de l'Odéon et engageons-nous dans la rue Regnard, en face du théâtre. Juste un peu plus loin, à l'angle de la rue de Condé, le Cor de Chasse, un magasin où l'on vient (enfin, pas tout le monde ...), depuis 150 ans, louer le vêtement idéal pour une cérémonie ... Ce peut être votre costume de remise de diplôme, de mariage ...
... aussi bien que les chapeaux de vos témoins. ;o) La boutique vaut le coup d'œil et les articles présentés sont bien élégants.
Les célèbres éditions du Mercure de France se cachent derrière un porche de la rue de Condé, aussi.
On emprunte aussi la rue Grégoire de Tours ... Le vélo recommence à être bien à la mode à Paris. Les cours d'immeubles en sont pleines ... et les boutiques de réparations respirent d'un souffle nouveau.
Levez la tête au niveau du n°32 de cette même rue. L'immeuble possède à chaque étage une petite niche et, dans chaque niche, une statue différente. Joli comme tout ...
En face, une autre façade sympathique et colorée, d'architecture sans doute industrielle ...
Ce joli mouton se trouve au-dessus du 24 rue du Four, à l'angle de la rue des Canettes, pas loin de la rue de Rennes ...
... que l'on remonte un peu en direction de la Tour Montparnasse ... jusqu'à la rue Cassette ... où je retrouve avec plaisir le magasin où j'achetais souvent des jouets quand mes garçons étaient petits ...
Ils n'ont jamais eu ces voitures, cependant ... S'ils les voyaient, je crois qu'ils regretteraient !
Fin de la balade en repartant vers Sèvres-Babylone ... Un salut à André Malraux, en passant ...
Un autre à l'extraordinaire Bon Marché ...
On saute dans le métro ... Fin de la journée ... Ouf, me direz-vous ! ;o)))
Ben pas pour nous, figurez-vous ... À peine le temps de faire ce que nous appellerons une "sieste de début de nuit" que nous voilà à nouveau en voiture ... Il est 3 heures 31 du matin ... en partance pour les Halles de Rungis ! Enfin, on rejoint d'abord Juliette chez elle. C'est en effet Juliette qui nous a en effet concocté cette jolie surprise avec son ami Michel Kalifa. Vous vous souvenez de cette extraordinaire charcuterie dans le Marais ?
Et nous voilà donc aux alentours de 4 heures 30 dans le pavillon de la Marée, à Rungis ... Grâce à Dieu (enfin, façon de parler, hein ?), il fait bien bien frais et les odeurs que je craignais avant d'arriver se révèlent beaucoup moins inquiétantes que je ne l'imaginais ... En fait, ça sent juste bon le poisson frais. De toute façon, vu comment les poissons sont conservés sous d'épaisses couches de glace pilée et la température polaire qui règne dans le pavillon, peu de chance que la moindre odeur désagréable puisse ne serait-ce qu'essayer de se former ! ;o) On est bien contents d'avoir pris des blouses larges à mettre sur nos grosses vestes ! Merci Michel pour le conseil ! ;o)
Michel Kalifa a amené sa petite fille avec lui. Courageuse, la petite, de se lever parfois à 3 heures pour accompagner son papa aux Halles mais en même temps, quelle belle expérience !
Alors voilà, je vous laisse vous promenez au milieu du poisson ...
La qualité est là, c'est sûr, et s'il n'était pas 5 heures du mat, ça me donnerait tout de suite faim !
Les cartons sont pleins de turbots et barbues, autant de bêtes qui, chez nous, coûtent un bras ... ou les deux !
Nous avons droit à plein d'explications tout à fait intéressantes quant au fonctionnement de cet immense marché qu'est Rungis. C'est vraiment passionnant !
Vive l'Irlande !
Vous avez vu les saumons de presque 10 kg qu'elle nous envoie ?
Je ne sais pas si j'ai déjà vu un sandre entier, moi ? En filet dans des assiettes alsaciennes, ça oui, et c'est diablement bon ... Mais entier, pas sûr ? ;o)
Dans le coin suivant, il me vient des envies de barbecue.
Maquereaux et sardines grillées, j'adore !
Une petite friture pour l'apéro avec un verre de vin blanc de Provence, ce n'est pas mal non plus !
Ne parlons même pas des coquilles Saint-Jacques ...
... des huîtres ...
... des moules emballées dans de gros sacs de toile ...
... ou encore des langoustines géantes !
Clément nous a accompagnés. C'était un de ses rêves que de venir ici et il a bravé son horreur des réveils trop matinaux pour venir profiter de la visite ... ;o))) Il est ravi de visiter l'endroit avec un professionnel, en plus, et ne perd pas une miette des explications qui lui sont données.
Et si on partait en douce avec quelques provisions ? ;o)
Allez, on sort de la Marée ... Il fait bien nuit mais ici, chacun travaille comme en plein jour !
Il est l'heure de prendre un petit café ! Direction l'une des brasserie du marché ! Un endroit un peu hors du temps ... On se plante devant le comptoir. Finalement, un croissant sera le bienvenu, avec le café ...
Dans la salle, ça travaille ... On vérifie les achats, ou prépare ses commandes, peut-être ?
Nous, on regarde plutôt le menu inscrit sur la grande ardoise ... De bons plats de brasserie ... On faisait les malins, il y a quelques jours ! Oui, un entrecôte bien épaisse en pleine nuit, fastoche ! Bon, là, le croissant passe mais pas sûr qu'une entrecôte de 300 g, aussi divine fut-elle, passerait aussi bien ... On est en fait des petits joueurs, sur ce plan-là, je crois ! ;o)
Il y en a qui mangent, pourtant ! C'est fou le nombre de restaurants qu'il y a par ici !
Allez, entrons cette fois-ci, maintenant que nos estomacs ne sont plus tout à fait vides, dans le pavillon des viandes ! Ça, c'est carrément impressionnant ... et juste génial !
Se balader dans ce dédale de carcasses énormes, c'est une leçon de choses merveilleuse !
C'est peut-être bien ce qui manque à nos enfants des villes ... Non, le steak ne "pousse" pas déjà haché dans une barquette en plastique sur une espèce de bout de Sopalin détrempé ! ;o))))
Michel nous montre comment reconnaître une belle bête, et c'est passionnant !
On passe aux travaux pratiques et l'on essaye de choisir la bête qu'on ramènera chez ma maman tout à l'heure ! Non, là, je plaisante, hein ? ;o)
Clément aperçoit un étalage de côtes de boeuf, non, de boeufs, ici, qui lui conviendrait tout à fait !
C'est un grand amateur de viande, Clément ...
Remarquez bien que je ne cracherais pas non plus sur une de ces côtes-là, issues de vaches limousines ! Oh, cette balade au milieu des quartiers de vaches me rappelle notre séjour de l'été dernier en Lozère ...
Quelle viande extraordinaire on a pu manger là-bas !
J'aime beaucoup le veau et en achète rarement ici. Vraiment trop cher, lorsqu'il est de qualité ! Mais bon, on en mange quand même de temps en temps, quand j'ai l'idée d'une belle recette ...
Et vous avez vu ces rognons ? Il n'y a rien de meilleur qu'un bon rognon de veau !
Vous pouvez voir ici le réseau sophistiqué de rails et crochets qui permettent d'alléger un peu la tâche des gens qui bossent ici. Et puis la présentation est plus simple. Il suffit de tourner autour de la bête pour pouvoir l'inspecter sous toutes les coutures.
Mon Dieu, ce porc est plus long que Clément n'est haut ! Belle bête ! ;o)
Allez, un petit tour parmi les agneaux ...
Le soleil devrait bientôt se lever. L'appel de mon lit se fait sentir ... Ma vue se brouille quelque peu ... Il est temps de ressortir de ce pavillon d'exception ...
Un petit tour dans un entrepôt consacré aux fruits et légumes ...
Joli mais moins impressionnant que ce que nous venons de voir ...
On dirait en fait un rayon géant de supermarché ! ;o)
C'est tout propre ...
C'est tout bien rangé, aussi ...
Tiens, des citrons "bergamote" ! Il y en a plein, ici !
Il y a de beaux produits ... On a sommeil. Il va falloir rentrer avant que les arrivées sur Paris ne soient complètement saturées de voitures ... Les commuters arrivent, comme on dit à New York ...
Oui, la nuit s'efface, laissant place à un jour encore un peu timide ... La visite fut un régal, merci Michel, merci Juliette ... Nous, on file se coucher ! ;o)
Pour ne pas vous laisser sur votre faim en attendant la suite de mes découvertes parisiennes, voici un joli dessert ... juste pour le plaisir ... et rien que pour vous ...
Baba au rhum et au pamplemousse ... d'après Lenôtre ...
Ingrédients pour 500 g de pâte, soit de quoi préparer 1 gros baba et 10 petits ...
Pour la pâte :
- 250 g de farine
- 7 g de levure de boulanger
- 6 g de sucre
- 6 g de sel
- 3 œufs
- 1 dl de lait
- 75 g de beurre très mou
Dans le bol pétrisseur, mettez la levure délayée dans 2 cuillerées à soupe d'eau tiède, 1 cuillerée à soupe de lait, la farine puis le sel. Mélangez à petite vitesse en ajoutant les oeufs entiers un à un. Pétrissez à vitesse moyenne pour que la pâte devienne lisse et élastique. Ramollissez-la en lui incorporant progressivement le lait restant puis le sucre et le beurre ramolli par petits morceaux à la fin. La pâte doit s'étirer facilement entre les doigts sans casser. Mettez la pâte dans un grand cul de poule de 2 litres et laissez pousser à température ambiante pendant 15 minutes environ. Les babas ne doivent pas pousser trop longtemps sinon ils seront fragiles.
Rompez la pâte à la main pendant la pousse.
Beurrez les moules légèrement et placez la pâte au fond des alvéoles. Laissez gonfler pendant 30 à 40 minutes à température ambiante. La pâte doit atteindre les bords des moules. Préchauffez le four à 200°C quinze minutes à l'avance. Cuisez pendant 12 à 15 minutes. Pour voir si le baba est cuit, piquez-le avec la lame d'un couteau. Elle doit ressortir sèche.
Ingrédients pour le sirop :
- 1 l d'eau
- 700 g de sucre en poudre
- 1/2 verre d'alcool au choix
Préparez ensuite le sirop : Faites bouillir 1 litre d'eau avec 700 g de sucre en poudre. Laissez tiédir et ajoutez le demi-verre de l'alcool de votre choix ... ou un peu plus, c'est vous qui voyez ! ;o) Moi, j'ai fait un mélange de rhum et d'une crème de pamplemousse achetée un jour pour un cocktail à Leader Price ... et adoptée depuis en cuisine !
Versez ce sirop dans un grand cul-de-poule. Plongez-y les babas et laissez-les s'imbiber jusqu'à ce qu'ils soient complètement détrempés. Déposez-les ensuite avec beaucoup de précautions sur le plat ou sur les assiettes individuelles.
Pour la finition :
- 1 dl de l'alcool choisi précédemment (ici, rhum+ crème de pamplemousse)
- 1 dl de sirop de sucre
- Quelques zestes de pamplemousses prélevés au zesteur
- Quelques quartiers extraits de pamplemousses pelés à vif
- 200 g de confiture d'abricot chauffée et débarrassée de ses morceaux
Arrosez le baba au moment de le servir d'un mélange à parts égales de sirop de sucre et de l'alcool que vous aurez choisi. Nappez de confiture d'abricot que vous passerez au pinceau. Décorez de zestes de pamplemousses et de quartiers du même fruit.
Servez bien frais ... et régalez-vous ! Vous verrez, la pamplemousse donne une petite amertume bien agréable en fin de repas ... Voilà un dessert élégant qui passe tout seul !
Je vous abandonne quelques jours, le temps de m'atteler au traitement de la fin de mes photos parisiennes ... Je vous offre en partant cette jolie violette. J'en ai tout un tapis juste devant les fenêtres de ma salle de kinésithérapie ... Délicatement odorantes, elles annoncent le printemps, c'est sûr ...
À très vite ! ;o)