Nous arrivons en quatre petites heures devant la maison que j'ai louée à Lucca. Nous sommes déjà venus à Lucca, il y a quelques années. Ma maman était venue avec nous et nous avions adoré la ville ... et la région. Si vous voulez revoir cela, il faut passer par ici.
Notre Pacha prend vite ses aises. Il surveille notre installation depuis les marches de l'escalier.
À peine installés, nous filons dans la ville. Notre maison est juste en dehors des remparts et quelques petites minutes de voiture ... ou une quinzaine à pied ... nous permettent de rejoindre le centre historique. Comme vous pouvez le voir ici, Lucca est une ville fortifiée et l'on passe sous des portes de pierre monumentales pour y entrer.
Avant de démarrer notre promenade dans la via Fillungo, la grand-rue de Lucca, en quelque sorte, parlons un peu de la ville et de son histoire ... Il est toujours intéressant de connaître le passé d'une ville pour bien en profiter et bien la comprendre ...
On va faire court, cependant.
Mais avant cela, quand même, entrons dans cette boutique qui, depuis 1961, fournit la ville en fromages, pains et petits plats cuisinés toscans ...
Endroit de perdition s'il en est ...
... et belle introduction à la gastronomie locale ...
Nous entrons y acheter un sachet de mes biscuits italiens préférés, les Brutti ma Buoni aux fruits confits. D'habitude, ces "Moches mais Bons" sont constitués de blanc d'oeuf et de noisettes pilées, avec souvent un peu d'amande, aussi. Ici, ils sont bien plus moelleux, ressemblant finalement plus aux ricciarelli de Sienne que j'adore aussi ...
Nous pouvons maintenant en grignoter un ou deux en nous cultivant un peu ! 😀
Lucca, ou Lucques en français, c'est donc une ville de Toscane de 90 000 habitants environ. Avant l'Unité italienne, elle fut d'abord une ville libre puis, à partir de 1815, partie du duché de Lucques.
Fondée par les Étrusques, elle devint colonie romaine en 180 avant J.C. Jules César, Pompée et Crassus y renouvelèrent leur triumvirat en 56 avant J.C. La structure des rues de la ville a conservé le plan romain, la Piazza San Michele, que vous verrez un peu plus loin, est l'ancien forum et la Piazza dell'Anfiteatro occupe l'ancien amphithéâtre romain.
Après, l'histoire est ultra-compliquée. Luttes entre les Guelfes et les Gibelins, partisans pour les uns du Pape et pour les autres de l'Empereur du Saint Empire Romain Germanique, guerres incessantes dans toute l'Italie du Centre font que Lucca changera de statut et passera sous domination des uns et des autres sans arrêt. Bref, c'est hyper-compliqué et je serai bien incapable de vous digérer ça en trois lignes ! Vous en savez maintenant juste assez pour pouvoir vous sentir à votre aise en parcourant les rues de Lucca.
Un passé romain, puis médiéval dont il reste des traces un peu partout ...
De belles boutiques historiques, encore ornées de leurs boiseries en acajou accueillent des commerces modernes et élégants ...
Les vitres biseautées servent d'écrin aux plus jolis objets.
Les lettres d'or brillent encore en haut des devantures ...
La bijouterie Carli, elle, est ouverte ici depuis 1831 et possède toujours ses magnifiques vitrines extérieures.
La place de l'Amphithéâtre, je vous le disais, respecte la forme d'arène de l'amphithéâtre romain qui se tenait ici-même. La plupart des pierres de l'amphithéâtre ont été utilisées dans la construction des monuments et églises mais l'empreinte du site reste. C'est aujourd'hui le meilleur endroit pour boire un verre, manger une glace ou dîner. Pour déjeuner, il y fait vraiment trop chaud, je trouve !
D'ailleurs, comme vous pouvez le voir sur la photo qui suit, on est loin de la cohue !
Ce glacier est le premier endroit où nous nous étions rendus avec ma maman, en 2015.
C'est donc en une espèce de pèlerinage que j'y retourne. Les glaces y sont délicieuses ...
... et c'est ici que nous avions goûté notre première brioche glacée ! Un excellent souvenir ... que Clément renouvelle cette année !
Une fois rafraîchis, nous pouvons passer sous tous les porches ...
... et nous repaître de cette architecture si élégante ...
À l'autre bout de la place, voici une boutique dont je tombe immédiatement amoureuse ! Le Sorelle ...
La boutique de quatre vraies sœurs qui ont décidé de rassembler ici des produits de qualité, résultats d'un travail artisanal authentique.
Et alors là, je suis comblée ! Je défaille devant ce chemin de table aux feuilles d'olivier peintes ...
Et ceux-là, avec des pins ... peints ! Bon, Ok, c'est nul comme jeu de mot mais ils sont quand même juste fabuleux, ces chemins de table ! La Toscane jusque dans ma maison ... J'aimerais tellement !
La Via del Fosso est une rue étroite séparée en deux par un canal construit en 1376. Pendant des siècles, cette rue a joué un rôle majeur dans la vie de Lucca puisque l'eau des douves servait de moteur aux nombreux ateliers artisanaux, tout particulièrement à ceux de la soie.
Aujourd'hui encore, la rue est bordée d'immeubles au style particulier, directement lié au travail de la soie.
Derrière ces murs ocre, voici une très belle villa que nous aurons l'occasion de voir de plus près dans quelques jours, lorsque son parc sera ouvert au public dans le cadre d'une séance de cinéma en extérieur.
Vous pouvez néanmoins en voir un petit bout, à travers ces grilles.
Lucca, ce sont des églises et des tours, vous le verrez tout au long de ce billet.
Et puis des placettes un peu partout.
Maintenant, c'est l'heure de l'aperitivo ! Nous avons une petite tendresse pour ce bar. La Vinaria Vinarkia.
Il y a derrière le bar un tout petit jardin ombragé ...
... parfait pour goûter aux cocktails de la maison.
Thomas est un fou du Spritz ...
Clément se damnerait pour un Negroni ...
Moi, j'aime essayer les nouveautés alors le Maria del Mar est parfait pour moi. Tequila, Ananas fumé, épices et vin doux ... De quoi avoir les idées pas trop nettes après un verre seulement !
Pour accompagner nos cocktails, une planche de produits toscans nous est proposée.
La sympathique serveuse vient nous expliquer dans le détail ce que sont et surtout, d'où viennent, les charcuteries et les fromages que nous allons déguster. Il y a aussi de vraies chips de légumes ...
... et surtout, des figues marinées au vinaigre qui sont une vraie tuerie. Quant au pain, c'est une miche artisanale divine !
Et pendant que l'on boit, j'ai l'impression que Goupil trinque ! 😂
Le coucher de soleil sur les remparts est magique. La promenade fait tout le tour de la ville et on peut la faire à pied ... ou à vélo.
Pour dîner, nous rentrons à la maison et Clément se met au boulot. Il va nous préparer de vrais spaghettis alla carbonara.
Du guanciale, la joue du porc séchée ... de l'huile d'olive, du jaune d'œuf, du pecorino romano et du poivre. Sans oublier de bonnes pâtes cuites juste al dente et une petite louche d'eau de cuisson. Et pas de crème, surtout !
Le couvert est mis dehors et le pauvre Pacha reste planté derrière la moustiquaire. Il aurait bien envie de voir un peu plus de pays !
A tavola, les amis !
On termine la soirée autour d'un petit verre d'Amaretto di Saronno et d'un ou deux biscuits. Une chance, on n'a pas tout mangé cet après-midi.
Premier matin à Lucca ... On étudie les guides en grignotant des panini au jambon cru.
Aujourd'hui, direction Pise ! Avec un premier arrêt à l'entrée de la ville ...
... pour le premier Aperol Spritz de la journée. Pas sûr que ce soit le dernier ! 😀
Bon ... Pise, c'est évidemment la Tour Penchée ...
... sur la Place des Miracles. Une place que Goupil aime beaucoup ! 🦊
Le baptistère est superbe ...
... et la cathédrale aussi.
On dit que l'ensemble des bâtiments représentent une allégorie du cycle de la vie humaine. Le baptistère, c'est la naissance. La cathédrale, c'est la vie. Le cimetière, ou Camposanto monumentale, la mort. Quant à la Tour, ou Torre Pendente, elle serait, elle, une allégorie à la lutte contre les forces du mal.
Mais Pise, c'est aussi une ville, avec un grand centre historique dans lequel il fait bon se promener.
Premier arrêt : L'Ostellino, Piazza Felice Cavallotti. Notre guide nous le recommande fortement pour un en-cas parfait.
Rien qu'en entrant, on est sous le charme.
Une "paninotèque" toscane ...
... qui offre un choix infini de délicatesses. Des sandwiches 100% toscans, nous dit le menu.
Pour commander, ce n'est pas difficile. On demande ce que l'on veut, on paye et on attend que ces jeunes hommes découpent les ingrédients qui garniront le sandwich.
Et ils sont bien garnis, ces paninis.
Avec une Moretti glacée ...
... on a de quoi se régaler ! Et pour pas bien cher, en plus !
Une adresse à retenir !
S'il n'y a pas de place dans la minuscule salle, on peut aussi aller s'asseoir dans le parc juste devant le restaurant. Il y a de l'ombre et il y fait bon.
Et comme on a terminé notre repas, nous pouvons désormais regarder les restaurants ...
... sans avoir envie de tout dévorer.
Comme toujours, en début d'après-midi, aux heures les plus chaudes de la journée, les rues se vident un peu.
... et ce n'est pas mal !
Je ne dis pas que si nous habitions tout près, nous ne rentrerions pas faire une petite sieste sous la clim ...
Mais ce n'est pas d'actualité alors on poursuit, en n'oubliant pas de boire énormément. De l'eau, je veux dire ...
Le Vin Santo, c'est seulement le soir ! 😀
On passe devant un restaurant où nous avions divinement déjeuné en 2015. J'y avais mangé les plus merveilleuses tripes à la pisane. Quel souvenir !
Là, on est sous les arcades de la Piazza delle Vettovaglie, ou Place des Victuailles. De fait, un marché l'occupe encore aujourd'hui dans la journée. Le soir, c'est une place où l'on se retrouve pour boire un verre.
Cette rue-là est également irrésistible. Le Borgo Stretto. Une rue piétonne bordée d'arcades ...
... sous lesquelles on trouve de nombreuses boutiques historiques ...
... vendant plutôt des jolies choses ... et pas mal de bars et petits restaurants.
Elle s'étend jusqu'au bord de l'Arno, le fleuve majestueux qui traverse la ville.
Arno que l'on traverse pour remonter par le magnifique Corso Italia jusqu'à la Piazza Vittorio Emanuele II ...
... pour aller prendre un café sous une treille magnifique.
Ici, le café glacé est excellent ...
... mais ce qui est à la fois ludique, original et super-bon, c'est le Mokamisù.
Des biscuits et une crème au mascarpone dans une tasse, de la chantilly et du cacao amer ... et puis, pour accompagner, un café à l'italienne servi dans une petite Bialetti ...
Vous en versez sur le dessert juste avant de la manger, et vous en gardez un peu pour le boire dans la petite tasse que l'on vous apporte aussi.
On est attablé tout près de la peinture murale Tuttomundo que Keith Haring a peint ici. Sa dernière fresque publique, un monde de trente figures tournoyantes, un hymne à la joie qui est aujourd'hui considéré comme son testament artistique. La fresque fut inaugurée le 20 Juin 1989. Keith Haring est mort le 16 Février 1990.
Retour vers l'Arno en empruntant les petites rues parallèles au Corso Italia, cette fois-ci. Et sur les bord de l'Arno, l'église di Santa Maria della Spina nous apparaît. Une toute petite église gothique littéralement posée, toute seule, sur le trottoir. Cela est sans doute dû au fait qu'elle a été déplacée, construite à son origine trop près du fleuve et menacée d'infiltrations ... En tout cas, même à cet endroit bizarre, elle est jolie, toute hérissée de pics et très photogénique.
Les bords de l'Arno sont longés par des palais tous plus beaux les uns que les autres mais je ne vous les détaillerai pas aujourd'hui. Celui-ci, néanmoins, qui date de 1607, est l'un de mes préférés et appartient aujourd'hui à l'Université de Pise.
Les garçons ayant réservé des entrées pour la Tour de Pise, nous revenons vers la Place des Miracles, non sans nous arrêter auparavant sur la Piazza dei Cavalieri. Cette Place des Chevaliers, elle se trouve à l'emplacement de l'ancien Forum romain. Elle abrite aujourd'hui le siège de l'École Normale Supérieure, créée par Napoléon Bonaparte sur le modèle de la grande école parisienne. Il y a sur cette place plein d'autres jolis bâtiments, des maisons-tours ... Si vous voulez en voir plus, je vous conseille un ancien billet par ici. Vous aurez plein de photos et d'explications. Pas la peine que je me répète ici ! 😀
Et voilà nos gars dans la fameuse Tour Penchée. La chaleur n'a pas réfréné leur envie de grimper les marches !
L'intérieur de la cathédrale est impressionnant lui aussi, avec un plan en croix latine, cinq nefs, et une coupole au-dessus du transept. Les murs sont décorés de mosaïques, et le plafond est recouvert de caissons dorés.
L'intérieur abrite également des œuvres d'art importantes, dont une extraordinairement belle chaire sculptée par Giovanni Pisano et une mosaïque de Cimabue dans l'abside.
Pour terminer cette journée pisane, nous partons vers la Marina de la ville. Il paraît que de là-bas, on peut observer de merveilleux couchers de soleil. Et quelle n'est pas notre surprise en arrivant que de voir ces carrelets sur la mer. Pour un peu, on se croirait à l'île d'Aix !Pour ce qui est du coucher de soleil, on ne nous a pas menti. Il est assez magique.
Vous voyez ?
C'est alors que se lève un vent de folie. Sur le bord de mer, tout le monde s'échappe. Mais comme nous avons faim, nous tentons quand même une percée vers une pizzeria dont la salle est bondée, forcément ... Le serveur nous propose une place ... en terrasse. On est un peu dubitatif mais on tente le coup quand même. La faim justifie les moyens, non ?
Et là, étonnamment, le vent passe au-dessus de nos têtes ...
... et nous laisse déguster tranquillement ...
... une EX-CE-LLENTE pizza ! Une expérience à la fois amusante et savoureuse ! Juste ce que l'on attend des vacances, non ?
De retour à la maison, on termine la soirée en étudiant le programme de demain, autour d'un verre de Vin Santo dans lequel on trempera quelques cantucci.
Pacha ne semble pas intéressé par le Vin Santo ... et c'est tant mieux !
Matin suivant ... On traîne un peu ...
Je prépare aux garçons du pain perdu, que l'on mangera avec de la confiture d'amarena trouvée dans le supermarché local.
Aujourd'hui, on ne s'éloignera pas trop de Lucca. Nous irons visiter Pietrasanta, une ville de sculpteurs, puis les carrières de marbre de Carrare et enfin, le village de Colonnata, d'où vient ce lard gras exceptionnel à la renommée mondiale. Arrêtés à un feu rouge, nous voyons une annonce qui nous tente. Une fête de la soupe à Aquilea. Étonnant mais quand on connaît l'appétence des Italiens pour les bonnes nourritures, on se dit que si cette fête est la 46ème du nom, c'est qu'elle a un certain succès ! On note donc la date sur notre agenda des vacances !
Parlons un peu de notre première étape, Pietrasanta.
Installée entre les Alpes Apuanes et la mer, capitale de la Versilia, la ville d'origine médiévale est considérée comme la capitale du traitement artistique du marbre. Un lieu incontournable de la sculpture internationale.
Pietrasanta est un musée à ciel ouvert et nombreuses sont les galeries et les places de la ville qui exposent des chefs-d'œuvre de l'art contemporain.
Le Duomo di San Martino est au bord de l'imposante Piazza Duomo.Sur la même place, on trouve aussi l'église Sant'Agostino derrière laquelle se trouve le musée des Esquisses où l'on peut admirer une collection de 700 modèles de plâtres de sculptures d'artistes.
Pour le voir, je vous conseille de retourner voir le billet dont je vous ai donné le lien un peu plus haut.On donne le nom de "Petite Athènes" du fait du nombre impressionnant d'artistes qui, au fil du temps, s'y sont installés. Parmi eux, le sculpteur franco-polonais Igor Mitoraj et le peintre et sculpteur colombien Fernando Botero.
Pietrasanta possède un élégant centre historique ...
C'est un endroit ...
... truffé non seulement de galeries d'art, de boutiques chics, de restaurants et autres bars à vin mais aussi d'églises remarquables.
Ce grand café est le bar Michelangelo, du nom de Michelangelo Buonarroti. Eh oui, c'est ici que Michel-Ange venait chercher ses blocs de marbre avant d'en faire des chefs-d'œuvre !
Une plaque au-dessus d'une maison de la place indique que Michel-Ange s'arrêta un jour d' Avril 1518 pour signer ici le contrat de construction de la façade de San Lorenzo, que nous verrons à Florence dans quelques jours ...
Maintenant, il va falloir manger. Il y a des restaurants mais ils ont des tarifs qui vont avec ceux des sculptures des plus grands artistes ! 😂
Nous trouvons finalement un endroit qui nous paraît à la fois bon et avec des prix corrects. À boire, à manger et des photographies, voilà un programme qui peut me plaire.
La carte est simple mais le restaurant a plutôt bonne presse.
Alors de fait, si vous voulez manger un "petit quelque-chose" de bon, vous êtes au bon endroit. C'est bon. Mais c'est petit ! 😀
Il ne faut pas y aller si on a super-faim ou alors envisager de prendre plusieurs plats, ce qui augmentera considérablement l'addition. C'est assez inhabituel en Italie. On a été mal habitués, sans doute.
Mais je le répète, la qualité est au rendez-vous et mon vitello tonnato est délicieux.
Une petite salade servie avec les plats ne coûterait pas beaucoup plus cher et ce serait sympa !
Quant aux desserts, ils sont juste excellents !
Après un micro-café, nous pouvons repartir !
À l'heure du déjeuner, les boutiques sont fermées.
... mais cela ne nous empêche pas de lécher les vitrines à l'affût de chaque joli objet.
Et il y en a, de jolis objets !!!
J'en profite pour prendre quelques idées à rapporter à l'atelier ...
Allez, on essaye de repartir en évitant le soleil au maximum.
Encore une fois, c'est à cette heure-ci qu'on aimerait faire la sieste à l'ombre.
On retraverse la grande place, désormais tout à fait déserte ...
On s'arrête dans la grand-rue, dans l'église de la Miséricorde de Pietrasanta. Elle renferme de part et d'autre de la porte d'entrée deux fresques de Botero. L'une représente La Porte du Paradis ... avec Mère Thérésa à gauche, représentant le Bien ...
... et juste en face, La Porte de l'Enfer ... avec en bas à droite, Hitler ! Comme toujours, Botero, c'est l'éloge des rondeurs mais ses personnages obèses ont toujours l'air d'être aussi légers que des ballons de baudruche.
Botero a toujours eu une tendresse particulière pour Pietrasanta. Il y a acheté une maison en 1983 et y a beaucoup travaillé avec les artisans du marbre et les fondeurs de la ville. Il en est devenu citoyen d'honneur en 2001. Et comme je rédige ce billet horriblement tard par rapport à notre voyage, Botero est mort en Septembre dernier et à rejoint sa femme, la peintre/sculptrice grecque Sophia Vari, morte au mois de mai 2023, dans l'éternité. Ils reposent tous les deux dans le cimetière de Pietrasanta ...
On laisse Pietrasanta pour monter voir les carrières de marbre de Carrare ...
... au milieu des montagnes.
L'essentiel de l'exploitation se faisant à l'air libre, le paysage semble être enneigé en plein été. Les machines découpent d'énormes blocs parallélépipédiques de marbre blanc.
À certains endroits, on peut voir les entrées des parties d'exploitation souterraine.
Un sentier pédestre explique en images l'exploitation des carrières au fil du temps.
Heureusement, les temps ont changé et on ne casse plus les blocs à la main. Pas plus qu'on ne les transporte en. les tirant sur le sol.
Impressionnant, non ?
En repartant des carrières, on s'arrête à Colonnata, un tout petit village perché.
Un village où tout tourne autour du marbre ...
... et du lard !
On va d'ailleurs le faire goûter à Thomas, dans la plus ancienne larderie de Colonnata, Mafalda, qui existe depuis 1928. Mais auparavant, on se rafraîchit un peu le palais ! 😀
On commande, avec les bières, un plateau de crostini garnis de charcuteries locales. Le lard blanc que vous voyez sur la rangée du fond, c'est le fameux lard de Colonnata.
Un lard gras, élaboré à partir de porcs élevés dans la région du Chianti, enrobé d'un mélange de sel et d'épices, en général de la sauge, du romarin, de l'ail et du poivre (mais chaque larderie a le sien et y ajoute souvent cannelle, girofle, muscade ...). On garde ces gros morceaux de lard empilés dans de grandes vasques de marbre (les conche) dont les parois ont été frottées d'ail.
Autrefois, on plaçait ces conche dans le fond des galeries d'extraction du marbre, pour le faire sécher ... Aujourd'hui, il est toujours conservé dans les fameuses conche de marbre épais, pendant 6 mois au moins, mais dans des celliers plus pratiques à atteindre ! ;o))
Comme vous le voyez dans les mains de Clément, on fait de belles emplettes chez Mafalda. Le monsieur sympa de la larderie a bien fait de nous proposer ce plateau d'"échantillons" ! 😁
On passe un moment au frais dans la petite église du village, tout en marbre local, forcément ...
La Madone des carriers veille sur le village.
On doit à regret quitter Colonnata ...
Heureusement que nous emmenons un peu du village chez nous. La charcuterie que nous avons achetée est sous-vide. On pourra en profiter longtemps et nous souvenir de ces délicieux moments.
Pacha nous attend avec impatience, surtout depuis que son maître le laisse sortir un peu ... mais sous haute surveillance !
Ce soir encore, nous dînerons simple ... et frais.
Des figues fraîches, de la mozzarella, de l'huile d 'olive et du basilic ...
Un choix de vin d'orange, de citron, de figue ou de pamplemousse ... venus en droite ligne de Cannes ... Un bon saucisson ...
... Et, pour suivre, une panzanella, cette salade toscane toute simple qui associe tomate, oignon, concombre, huile d'olive, vinaigre, basilic et surtout, du pain toscan trempé dans de l'eau. Le pain toscan, c'est un pain sans sel. Une réminiscence du temps où pour une sombre histoire d'impôt sur le sel, les Toscans décidèrent de ne pas céder et d'arrêter de saler leur pain. C'était au Moyen-Âge et ça perdure ... Je ne peux pas dire que j'aime trop ...
Quatrième jour ... Après Lucca, Pise et Pietrasanta, nous voici à Florence. Il y a une bonne heure de route entre Lucca et Florence alors on ne se presse pas et on arrive pour le déjeuner.
Le Mercato Centrale est un must ...
D'abord, on fait un tour dans le marché alimentaire. On achète une super-huile du coin.
Et puis ensuite, toutes ces odeurs ...
... nous affament !
Che si mangia ?
Là, on va avoir le choix ! Un panino ...
... aux tripes ?
Le panino al lampredotto est la quintessence de la street food à Florence.
Sinon, il y a la schiacciata florentine de Massimiliano Parri.
Comme une focaccia, très, très garnie ...
Là, on a le choix entre des gnocchi carbonara, des trofie au pesto, des raviolis piémontais, les plins, ou bien des gnocchis dans une sauce à la viande ...
Une porchetta de folie à la rôtisserie !
Chacun prend le temps de choisir ce qu'il veut et on s'installe sous la grande verrière de 1878.
Nous y voilà, devant une bière bien fraîche, dans la chaleur étouffante de Florence.
Le déjeuner arrive. Les garçons se sont lâchés à la rôtisserie !!!
Et la viande est d'une qualité !!!
Et ces pommes de terre rôties ! Un régal ! Le bœuf toscan est un délice. Viva la Chianina ! 😀
Pour le dessert, on aurait l'embarras du choix.
J'ai du mal à résister aux cantucci et sur cet étal ...
... il y a de quoi devenir dingo ! 😀
Nous nous contenterons un peu plus tard d'un café et d'un ciambellino au vin et à l'huile d'olive chez Eataly, en nous promenant sur la Via de Martelli. Encore un essai pour trouver de la fraîcheur ...
Nous voilà maintenant devant le Duomo. Quelle magnifique architecture ! Comme à notre dernier voyage, nous sommes au milieu de milliers de gens ce qui ne nous met pas bien à l'aise. Je pense vraiment qu'il faudra qu'on revienne un jour hors saison.
La queue pour entrer dans le Duomo est sans fin. On se met au bout quand même, la mort dans l'âme, pour moi ... Cela nous laisse quand même le temps d'admirer le superbe baptistère au toit pyramidal.
Heureusement, nous avançons assez vite ...
La coupole, ornée d'une fresque de deux artistes florentins de la Renaissance, Giorgio Vasari et Federico Zuccaro, représentant ...
... le Jugement Dernier, est impressionnante et on pourrait passer des heures à en détailler chaque élément.
Après, on erre dans la ville, ...
Sous la Loggia del Mercato Nuovo, une sculpture en bronze attire du monde : Le Porcellino, dont l'original date du milieu de XVIIème siècle. Une copie d'une statue en marbre offerte par le pape Pie IV à Cosme Ier, qui passa ensuite à Cosme II de Medicis qui en voulut une copie en bronze pour en décorer le Palais Pitti. Cette copie fut d'abord modelée par Pietro Tacca de façon extrêmement réaliste puis coulée en bronze. Ferdinand II de Médicis lui ajoutera ensuite une fontaine qu'il fera installer là où elle se trouve aujourd'hui. Cela dit, celle devant laquelle nous nous trouvons est encore une copie. La "copie originale" est aujourd'hui au musée Bardini.
Porcellino, en tout cas, il m'est très difficile de le photographier sans qu'un touriste asiatique ne se jette devant lui pour lui gratter le museau tout en se faisant tirer le portrait. Certes, cela est censé porter bonheur mais bon ... En plus, la procédure est assez compliquée. Il ne suffit pas de caresser la bête, même si grâce à cela, il a toujours un joli petit groin tout brillant. Après avoir caressé le nez de ce sanglier, on lui met une pièce dans la bouche, qui est inclinée pour que la pièce tombe dans le bassin. Si la pièce tombe à travers la grille qui permet à l'eau de s'écouler, alors c'est un bon présage, vous reviendrez à Florence. Sinon ... tant pis pour vous ! Un conseil : Il vaut mieux mettre une pièce lourde qu'un centime tout léger ! :-)
Ah, encore une petite chose. Si vous aimez Porcellino, vous pouvez lire le conte d'Andersen le Sanglier de Bronze. On le trouve libre de droits sur Internet.
J'espère que ce ne sont pas les tripes du sanglier en bronze que l'on peut manger ici ...
Il paraît, cela dit, que quatre générations de la famille Nencioni se sont succédées derrière les fourneaux de ce kiosque pour offrir parmi les meilleurs panini di lampredotto de la ville. Comme quoi des fois, il ne faut pas juger sur les apparences.
Nous voilà devant Migone, un confiseur historique installé ici depuis 1916.
Un vrai pilier de la vie de la bonne société florentine.
Ricciarelli, chocolats, pâtes de fruits, violettes et roses confites ou encore gouttes de rosolio, ...
... il y a ici, dans un décor un peu suranné, de quoi régaler les palais sucrés les plus délicats !
Oh, j'allais oublier les cantucci ...
... et surtout, mon préféré entre toutes ces gourmandises, le panforte !
Art et gourmandises ... Bienvenue à Florence !
Sur la Piazza della Signoria, centre de la vie politique au temps des Médicis, beaucoup de monde encore. Et beaucoup de chaleur ! La Loggia des Lanzi est remplie de touristes affalés à l'ombre, j'ai du mal à m'extasier ... 😕
Destinée à l'origine à accueillir les réceptions officielles et les cérémonies de la République de Florence, elle perd de sa superbe ainsi occupée même si les statues exposées -souvent des copies- restent très belles !
Le Palazzo Vecchio est aujourd'hui l'hôtel de ville. C'est un bâtiment magnifique dont les débuts de la construction datent de 1299 pour servir de siège au gouvernement de Florence. Son premier nom fut le Palazzo dei Priori, puis, au XVème siècle, Palazzo della Signioria, ou palais de la Seigneurie (= du gouvernement de la République de Florence). En 1540, il devint "Palazzo Ducal" quand Cosme Ier de Médicis en fit sa sa résidence y installa et il ne devint "Vecchio", soit Vieux", que quelques années plus tard, quand les Médicis décidèrent de se transporter au Palais Pitti, de l'autre côté de l'Arno.
Devant le Palazzo Vecchio, une réplique du David de Michel-Ange ...
Quelle élégance !
Nous n'entrons que pour jeter un œil sur le primo cortile ... la première cour ... décorée dans un style maniériste exubérant en 1565.
On ressort ...
... et on se dirige vers l'Arno ...
À Florence comme à Pise, l'Arno est bordé par de très, très belles maisons.
Nous nous engageons sur le Ponte Vecchio ...
Conçu par Taddeo
Gaddi, l'élève de Giotto, et achevé en 1345, le Ponte Vecchio est
connu pour ses nombreuses boutiques. Il était
autrefois le domaine des forgerons, des tanneurs et des bouchers, qui utilisaient le fleuve comme décharge, créant bruit et puanteur. Le duc Fernandino les fit partir, car ils
causaient trop de bruit et de puanteur.
Ils furent remplacés par
des orfèvres et des bijoutiers, qui pouvaient immédiatement payer des loyers plus élevés.
De l'autre côté du pont ...
... nous faisons une petite pause rafraîchissante sur une terrasse bien cachée ... mais avec une vue imprenable sur le pont.
Je repère ensuite un très beau magasin de céramiques, sur la Via Giuccardini. Super-beau ... mais super-cher ! En même temps, il y a du boulot ! Pas grave, je prends des idées ... ;-)
Un peu plus loin, la maison dans laquelle Dostoïevski écrivit son roman "L'Idiot" ...
Et juste en face, le Palazzo Pitti, qui abrite aujourd'hui un ensemble de musées qui abritent des importantes collections de peintures, sculptures et pièces d'art. Derrière se trouvent les Jardins de Boboli, qui sont paraît-il merveilleux mais que je devrai attendre pour découvrir. Au printemps prochain, peut-être ?
On passe la fin de la journée à profiter de cette ambiance florentine ... et de sa gastronomie ...
Encore des friandises dans une autre boutique historique ...
La pâtisserie Luigi Gilli sur la Piazza della Reppublica ... Installée ici depuis 1920, elle existe depuis au moins 1733.
Je ne me lasse pas de regarder ce plateau en argent qui présente de façon on ne peut plus esthétique ces exquises pâtes de fruits !
C'est à l'angle de ce café que la photographe Ruth Orkin, dont je vous ai parlé longuement dans mon dernier billet sur Turin, a pris en photo son American Girl in Italy ...
La vitrine de ce restaurant de viande impressionne les garçons ... et leur donne bien faim !
Moi, je lève le nez, toujours à l'affût de ces enseignes lumineuses qui sont l'un des charmes des villes italiennes.
Florence, c'est aussi la ville des beaux papiers ! La création de papiers marbrés est une spécialité toscane depuis le XIIème siècle. Ces techniques anciennes donnent des teintes exceptionnelles et des nuances et motifs impossibles à obtenir par d'autres moyens.
Il Papiro est l'une des dernières entreprises à produire ce papier décoré à la main selon les méthodes traditionnelles toscanes.
On peut même s'y initier grâce aux cours qui sont organisés ici. Je garde ça dans un coin de ma tête. J'adorerais découvrir les secrets de ces papiers marbrés !
Avant de quitter Florence, ...
... nous allons faire comme tous les touristes. Nous allons monter jusqu'à l'esplanade Michelangelo ...
... pour découvrir la plus belle vue sur la campagne florentine ...
... et ses villas toscanes ...
... mais surtout sur la ville !
Les toits de Florence, le majestueux Duomo, ...
Les ponts sur l'Arno ... Toute la magie de Florence au format d'une carte postale que l'on n'oubliera pas.
Nous dînons à la maison ...
... de pâtes au pistou.
Un pistou fait par les garçons dans la plus grande tradition ligure ... mais avec un mixeur. Je n'ai pas apporté mon mortier en pierre ! 😀
Aujourd'hui, nous partons à la mer !
Direction Viareggio, la ville la plus importante de la Versilia, posée entre mer de Ligurie et Alpes Apuanes. Viareggio était au départ un simple port de pêcheurs ... Au XVIème siècle, elle représentait l'unique accès à la mer de la République de Luques.
En 1819, Marie-Louise de Bourbon fit construire un premier quai et en 1822, Pauline Borghese, la sœur de Napoléon Bonaparte, vint y passer des vacances.
Immédiatement, la ville devint une station balnéaire à la mode et en 1828, le premier établissement de bains fut inauguré. Au début du XXème siècle naît la Passegiata avec ses cafés et ses commerces, des bâtiments construits dans le plus pur Liberty, notre Art Nouveau, sur laquelle il est on ne peut plus chic et agréable de se promener.
Ici, les bains Balena ...
Là, les bains Amedeo ...
On fait un arrêt au Gran Caffè Margherita ...
Ses tourelles aux toits en écailles de céramiques colorées lui donnent un aspect orientalisant ravissant.
Goupil apprécie mon café bien serré servi avec de fondants petits biscuits.
... mais il s'essaye volontiers aussi à la crema al caffè des garçons !
Une librairie a investi la grande salle du café ...
... aux plafonds à caissons peints.
Devant les bâtiments caractéristiques de l'architecture moderniste, des panneaux explicatifs ... en italien mais pas trop difficiles à traduire ... donnent quelques explications.
... et ça rend la balade plus intéressante encore.
En général, ces bâtiments servent de devanture aux bains du même nom. Ces bains sont des plages privées, absolument inaccessibles si on ne s'acquitte pas d'un droit d'entrée souvent conséquent. Les parties publiques sont en général très réduites et bondées !
Après ... elles sont le plus souvent bien organisées, avec plage, piscines, restaurants ...
... et on peut y passer de bons moments. En général, les familles adorent !
Le chalet Martini est sans doute le plus ancien. Il date de 1899 ...
... et c'est le seul qui reste sur la Passegiata dans sa configuration initiale, en bois comme l'étaient tous les autres pavillons avant le grand incendie qui détruisit l'essentiel de la promenade en octobre 1917.
Il y a d'ailleurs un grand festival de musique classique en son honneur qui se tient chaque année là-bas.
La ville a également une grande tradition de Carnaval qui attire chaque année des touristes du monde entier.
Depuis toujours, les Italiens ont aimé et organisé des bals masqués. Mais le vrai Carnaval, avec ses chars, véritables œuvres d'art massives, n'est né qu'en 1873. Après l'unification de l'Italie en 1870, les lois ont changé et les impôts ont augmenté, ce qui n'a pas plu à certains jeunes et riches bourgeois. Ils avaient l'habitude de se réunir au Caffè del Casino et c'est là-bas qu'ils ont décidé de se masquer et de défiler en procession sur la promenade de Viareggio pour protester contre les autorités et la forte pression fiscale. Ainsi camouflés, ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient et de surcroît, s'amuser. Ainsi est né ce carnaval où l'on pouvait, avec ironie et sarcasme, exprimer sa colère, attirer l'attention sur les problèmes sociaux et critiquer le gouvernement. Petit à petit, des chars allégoriques, souvent très lourds, sont apparus. Puis le papier mâché a permis d'alléger les immenses figures et d'y insérer des mécanismes permettant de leur donner vie. La Première Guerre mondiale a pour un moment ôté toute envie de s'amuser, mais en 1921, le carnaval est revenu avec encore plus de splendeur. Et depuis, chaque année, les chars colorés font voyager sur la Passeggiata ces énormes caricatures colorées qui émerveillent à chaque fois les spectateurs. Depuis 2001, il existe même une Citadelle du Carnaval dans laquelle on a regroupé des halls modernes pour la construction des chars et même une "école du papier-mâché". Les artisans qui y travaillent à l'élaboration de ces chars gigantesques (artistes du papier mâché, charpentiers et forgerons, qui le reste de l'année sont plutôt dans la construction navale) sont de véritables virtuoses. On les appelle d'ailleurs les "magiciens du papier mâché". Quant à ce petit bonhomme, qui ressemble fort à l'Arlequin de la Commedia dell'Arte, dessiné en 1931 sur l'affiche du Carnaval, il s'appelle Burlamacco et est depuis 1988 le masque officiel du Carnaval de Viareggio.Eh, ce ne serait pas l'heure de déjeuner ? Toutes ces ardoises ...
... commencent à nous donner faim.
Nous déjeunerons sur le pouce à la terrasse d'un petit snack qui ne pays pas de mine mais qui nous est chaudement recommandé par Tripadvisor ... L'Ottavo Vizio. Street Food Gourmet ... Je ne demande qu'à essayer !
Pendant que l'on choisit nos plats sur la carte rigolote, il Signor Goupil boit un coup d'eau fraîche. Nous aussi.
Et quand nos panini (de gros sandwiches, pas nos trucs mous et cuits à nous ...) arrivent, nous sommes juste émerveillés ! Le mien s'appelle "Colère - Extrême susceptibilité". Ils m'ont bien cernée ! 😀 Je crois que Thomas commande celui-ci aussi.
Dedans, de la ricotta de bufflonne DOP, plein de fleurs de courgettes, du zeste d'orange et de la poudre de câpres de Pantelerria IGP. FA-BU-LEUX !
Clem opte pour le "Fierté" ! Jambon de Cina Senese DOP, un jambon de porc noir toscan élevé de façon sauvage (!) dans la campagne siennoise et nourri principalement de glands, des petites tomates de Pacchino IGP, du basilic et un filet de thon de Sicile ... Décidément, on fait des merveilles quand on a de bons produits !!!
Goupil est plein d'énergie ... contrairement à nous !
On continue notre promenade, néanmoins ... La qualité architecturale de la ville est telle que je n'ai pas envie de m'arrêter ... malgré mes pieds qui crient "Veux-tu bien t'asseoir ?" !!!
La prochaine fois, je viendrai m'installer ici !
J'en connais un autre qui fatigue !
Heureusement, une bonne glace va redonner du tonus à tout le monde !
On fait un coucou à la Reine d'Angleterre ... ;-)
Pour terminer la journée, montons dans la grand-roue. Je suis sûre que la vue est belle !
Malgré le temps qui se couvre ...
... la vue est incroyable !!!
On quitte la ville sous quelques gouttes de pluie ...
... en faisant des projets que nous ne parviendrons sans doute pas à concrétiser, faute de temps ! 😀
En arrivant à Lucca, le temps est couvert mais il ne pleut pas.
Tant mieux parce que le programme de notre soirée ne supportera pas la pluie. On se promène un peu autour du Palazzo Pfanner .
Le Palazzo Pfanner remonte à 1600, commandé par des marchands de soie. Agrandi au fil des siècles, agrémenté d'un jardin extraordinaire au début du XVIIIème siècle, il arrive dans les mains des Pfanner à la moitié du XIXème siècle. Les Pfanner, ce sont des brasseurs bavarois. Felix Pfanner y installe sa brasserie, dans laquelle il produit et offre à la dégustation sa bière. La brasserie ferme en 1929 mais le palais reste encore aujourd'hui dans la famille. Sa restauration et son ouverture à la visite débutent en 1995. Le jardin baroque est bien visible depuis les murailles et je vous en montre un bout ici.
La prochaine fois, nous le visiterons complètement. Quand je vous dis que, quelle que soit la durée de nos séjours, nous manquons de temps ! 😁
Il fait encore chaud ... Les volets des maisons sont fermés ...
Les chats ne sont pas encore de sortie dans les ruelles !
Début de soirée, place de l'Amphithéâtre ...
On va dîner simple et vite ... mais bon !
Parce que ce soir, nous avons un truc sympa de prévu. Nous voilà dans le jardin de la villa Bottini. Cette villa de la seconde moitié du XVIème siècle est passée par plusieurs propriétaires, pour être finalement laissée à l'abandon. La municipalié de Lucques l'a rachetée pour l'ouvrir au public ... et y offrir des séances de cinéma l'été.
Et ce soir, nous sommes là pour découvrir le film ...
... Barbie ! 😀 Barbie en italien, heureusement sous-titré en anglais !
On passe une super-soirée ...
On profite encore de la douceur de la nuit ... et on rentre dormir !
Encore un matin ... J'avais acheté des prunes pas terrible ... Je les mets en compote et les sers chaudes ...
... sur le pain perdu du petit-déjeuner.
Ça a l'air de plaire à tout le monde !
Et puis c'est joli !
On traîne à la maison, on déjeune de melon et de jambon de Parme ...
... que l'on arrose d'un délicieux Vernaccia de San Gimignano.
On enchaîne avec une polenta et des saucisses Perugine ...
Et pour terminer, un bon café accompagné de quelques douceurs ...
Ce n'est qu'après la sieste que nous ressortons. 😴
Je refais provisions de brutti buoni canditi chez mon fournisseur préféré ...
Puis nous rejoignons le pied de la tour Guinigi, cette tour extraordinaire dans le sommet est planté d'arbres.
Quand nous étions venus il y a quelques années, on avait renoncé à y grimper. Il faisait vraiment trop chaud ...
Enfin, quand je parle de journée de repos, il faut le dire vite ! Nous montons enfin au sommet de la tour Guinigi. On nous a dit que depuis là-haut, le panorama était exceptionnel ! Et au fil de la montée par des escaliers plutôt raides, nous nous apercevons que l'on ne nous a pas menti.
La tour Guinigi est haute de 45 mètres. C'est en outre un véritable jardin suspendu puisqu'en son sommet sont plantés sept chênes verts !
Construite dans la seconde moitié du XIVème siècle, elle est l'un des rares vestiges des nombreuses tours et clochers qui fleurissaient dans Lucca à cette époque. Plus la tour était haute, plus le prestige de la famille était grand.
Goupil a moins le vertige que moi !
Mais quel panorama !
Et ces toits de tuiles de guingois ! Et ces minuscules terrasses, de véritables oasis de fraîcheur !
Cette petite terrasse, juste devant l'église, je l'adore !
Elle est vraiment mignonne, non ?
Et celle-ci, parfaite pour accrocher son linge !
Tout autour de Lucca, de la campagne toscane et des montagnes au loin ...
Ce n'est pas beau d'épier mais j'adore ! 😁
Fin de cette journée de presque farniente.
Nous traversons la Piazza San Martino, qui tient son nom de la cathédrale.
Je découvre sur le pilier soutenant l'arc le plus étroit de la façade une curieux labyrinthe avec, à sa droite, une inscription qui dit, une fois traduite en français, "Ceci est le labyrinthe que construisit Dédale le Crétois, duquel personne, y ayant pénétré, ne put sortir sauf Thésée, grâce au fil d'Ariane."
Voici l'église Santi Giovanni e Reparata ...
La pâtisserie Pinelli ...
... dont la Torta Puccini est un produit-phare.
On peut boire un café juste en face, sous ces arcades ...
Juste derrière, la Piazzetta del Libro ... Une librairie indépendante façon bouquiniste qui propose aussi des affiches anciennes parfois chouettes.
Un peu plus loin, l'église San Michele in Foro ... Celle-là, c'est la plus belle ! Elle est installée sur la place du même nom, à l'endroit où se trouvait l'ancien forum romain.
La construction actuelle date de 1070.
L’édifice est fortement influencé par le style roman pisan, avec sa haute façade et beaucoup de sculptures et d'incrustations. Au sommet, une grande statue de l'Archange Michel terrassant le dragon. On dit que certains jours très lumineux, on verrait un éclat venant de la statue. Une émeraude incrustée dans la sculpture en serait à l'origine. Mais il paraît aussi qu'on n'a jamais retrouvé la pierre précieuse ! 😆
En bas de l'église, le Café Turandot ...
... qui sert le meilleur des Bellini que je connaisse. Avec de la vraie purée de pêche !
Après cela, on peut aller marcher sur les remparts pour regagner notre voiture. En fin de journée, la lumière est sublime.
Ce soir, nous dînons dehors ! Vous vous souvenez de l'affiche pour cette fête de la soupe ?
Eh bien nous y sommes, au milieu de la campagne lucquoise !
Le programme a l'air appétissant. Il y a plein de monde et l'ambiance est bon enfant.
Une soupe divine aux légumes locaux, des grillades et du prosecco, voilà un dîner champêtre étonnant et délicieux !
Les Italiens aiment les fêtes populaires et gourmandes et nous, on aime les Italiens !!!
Un petit granité à la pastèque avant d'aller dormir ? 😀
Bonjour ! Ce matin, nous filons à Montecatini Terme !
Montecatini Terme est la plus grande et la plus célèbre des villes d'eau en Toscane. Ses premiers bains datent du XVIème mais c'est au XVIIIème siècle que Montecatini Terme commence à attirer l'attention de l'aristocratie des pays voisins.
Le grand-duc Léopold, propriétaire de ces terres, entreprend d'assainir la zone couverte de marais et infestée de moustiques et fait construire des canaux pour évacuer les eaux, récupérer les terres et permettre l'utilisation des sources chaudes. On construit alors des établissements thermaux.
Au début du XXe siècle, le tourisme s'intensifie et l'on construit de nouveaux hôtels toujours plus beaux avec l'apparition du Style Liberty : Colonnes de marbre, salons Art Nouveau, fresques néo-baroques et fontaines aux décors végétaux et animaliers ornent de superbes établissements de bain comme Tettuccio, Tamerici et Regina. Et comme il faut bien occuper les curistes fortunés, la ville s'équipe en théâtres, casinos, restaurants.
Au début des années 1900, 2 000 à 3 000 personnes se
pressent chaque matin pour boire
l’eau prescrite par leur médecin. Les célébrités y affluent (artistes, acteurs, musiciens, écrivains, banquiers, politiciens ...). D’abord
Puccini, Verdi, Marie Curie ou Luigi Pirandello. Ils seront suivis
jusque dans les années 1970 par toutes sortes de stars de cinéma de
Cinecittà et de Hollywood. Montecatini Terme devient une ville
mondaine. On y vient
pour être vu. Les noms des illustres curistes sont d'ailleurs inscrits sur des
plaques de bronze qui pavent
aujourd’hui la Viale Verdi. Parmi eux, Sophia Loren, Ingrid Bergam,
Vittorio de Sica, Audrey Hepburn, Gary Cooper, Coco Chanel et tant
d'autres ...
Voici les thermes Tamerici. Ce sont les premiers que nous croisons.
Les Thermes Tamerici prennent leur nom des plantes (tamaris) retrouvées près de la source en 1843. C'est l'un des endroits qui conserve le mieux la mémoire de cette époque où l'Art Nouveau régnait en maître sur l'architecture.
Construit à la fin du XVIII ème siècle, il fut rénové en 1909 et Galileo Chini, une figure marquante du Stile Liberty, collabora à la décoration des bâtiments.
Dans l'usine de céramique Fornaci San Lorenzo, qu'il fonda en 1906 avec son fils Chino Chini, l'artiste a réalisé des fresques et des vitraux, des céramiques, des carrelages et des panneaux en majolique polychrome d'un éclat étonnant, tout en développant cette esthétique de la nature caractéristique du mouvement Art Nouveau de ces année-là.La pièce la plus caractéristique de ce style est assurément la Sala della Mescita, pour laquelle Chini a conçu les carreaux et les revêtements muraux.
J'en prend vraiment plein les yeux.
Goupil ne revient pas de tant de beauté, lui non plus ! 😀
Nous nous déportons ensuite devant les thermes Tettuccio, dont la première source est connue depuis le XIVème siècle. Restructurés à plusieurs reprises, leur aspect actuel date de 1928.
Ils sont situés dans un parc immense où cèdres, palmiers, séquoias, pins, lauriers roses ... se partagent l'espace avec colonnades, fontaines et statues. Une entrée monumentale ...
Au sommet de la façade principale, quatre grandes statues en marbre de Carrare représentent la Médecine, la Source, l'Hygiène et la Santé. Elles sont l'œuvre du sculpteur Corrado Vigni (1888-1956).
Je vous laisse vous imprégner de ce lieu d'exception ...
La colonnade ...
... autour du bassin central rappelle les bains romains ...
Juste à côté, une magnifique fontaine d'où jaillit la source. Une coquille en granit, soutenue par un groupe de figures en bronze (une grande pieuvre, deux poissons, deux crocodiles, des grenouilles), œuvre du sculpteur florentin, Sirio Tofanari.
L'eau thermale qui jaillit de la source est récupérée dans un bassin bordée d'un parapet orné d'hippocampes.
Il y a quatre eaux différentes à Montecatini : Leopoldina, Tettuccio, Regina et Rinfresco. L'eau est puisée à 60-80 mètres de profondeur et elle arrive en superficie chargée en sels minéraux et en éléments précieux, pure et prête à être bue.
Sept grands panneaux allégoriques polychromes en carreaux de céramique peints en 1926 par le peintre Basilio Cascella ornent la galerie. Chaque panneau montre les effets bénéfiques de l'eau thermale dans ...
... l'enfance ...
... l'adolescence ...
... sur la beauté ...
... à la fontaine ...
... pour la force ...
... à l'âge de la maturité ...
... et dans la vieillesse.
Vous boirez bien un petit verre, surtout s'il est servi par de mignons angelots ?
Goupil est un aventurier ... Il goûte et, comme nous, trouve que ce n'est pas bien bon ! 😀
Mais, comme ces deux messieurs d'un autre temps, nous nous exécutons. En nous pinçant le nez, néanmoins !
Je préfèrerais de beaucoup une bonne eau pétillante en bouteille dans le café historique des thermes ...
Et comme c'est l'heure de déjeuner, nous avisons une table sous le porche néo-classique.
Juste à côté de nous se trouve une tribune circulaire surélevée qui était réservée à l'orchestre.
Le dôme est orné d'une fresque du peintre Ezio Giovannozzi (1882-1964) qui représente les différents groupes d'instrumentistes, avec les mots: Cordes et Piano - Cuivres et Tympans - Hautbois et Flûtes - Orgue et Harpe. Les quatre groupes sont intercalés par des peintures en trompe-l’œil avec des ténors, barytons et sopranos chantant au balcon.
Tout ceci est du plus bel effet et nous nous attablons tels des rois dans cet environnement incroyablement chic.
On passe commande à un personnel aux petits soins pour nous ...
... et nous déjeunons très simplement ...
... mais délicieusement ...
... en nous félicitant d'être venus nous perdre dans ce coin de Toscane !
Au pied d'une fontaine tout près du restaurant, je découvre une faune ...
... et une flore tout à fait mignonnes !
Un petit tour à la boutique pour terminer ...
Sont exposées de jolies sculptures ...
... toutes de céramique brillante ...
Je pique quelques idées au passage ... 😀
En repartant de Montecatini Terme, nous montons dans la partie haute appelée fort à propos Montecatini Alto. 😀
C'est un joli petit village, avec des enfants qui jouent dans les rues ...
Quelques mignonnes boutiques ...
Des terrasses suspendues un peu fouillis ravissantes ...
Un joli clocher ...
Des portes anciennes aux heurtoirs intéressants ...
Et puis un funiculaire, équipé de ses wagons d'origine, toujours en fonction. Mis en service en 1898, ce serait le plus ancien funiculaire au monde !
Notre petite balade terminée, c'est à Pistoia que nous terminerons la soirée. Encore une belle ville historique toscane ! Sa Piazza del Duomo est, paraît-il, l’un des plus beaux centres-villes de la Toscane.
La Cattedrale di San Zeno, cathédrale romane pisane, offre à la vue une magnifique façade rayée de marbres blanc et vert, datant du XIIe siècle. Le campanile se dresse fièrement, avec ses trois niveaux d'arcs pisans verts et blancs, qui rappellent
la façade du Duomo. On peut grimper jusqu'à son sommet mais les 200 marches peuvent refroidir le touriste épuisé ! :-) Heureusement, il est trop tard pour s'y essayer !
Sur la place, également, voici le baptistère de San Giovanni, qui date du XIVème siècle.
Et à côté de la cathédrale, le Palazzo dei Vescovi, aux riches collections et auquel Dante fait référence dans sa Divine Comédie.
Autour de la Piazza del Duomo, les rues sont piétonnes et on s'y promène donc agréablement. Les restaurants sont nombreux. Comme toujours, la nourriture a une grande place dans la vie des Italiens ...
... et dans le cœur des visiteurs ...
... qui salivent devant les petites affiches placardées sur les vitrines des restaurants ! 😀
Des cèpes frits ... ou juste leurs chapeaux grillés ! Comme il est écrit sur la photo d'avant ... FA-VO-LO-SO !!!
Sur la Piazza della Salla règne une jolie agitation ... Il commence à faire meilleur et les Italiens sortent de chez eux pour profiter de l'air un peu plus frais.
On profite de la fraîcheur des Spritz, nous ...
... tout en nous partageant des pizze tout à fait convenables ...
... qui nous serviront dîner.
Goupil en est tout ébouriffé d'aise !
Et quand arrive cette jolie chose-là, son excitation est à son comble. Pendant ce temps-là, nous, on mange encore! 😂
On termine notre journée aussi bien que nous l'avons commencée. Mais il faut dire qu'en Italie, on est rarement déçu !
Autre journée ... Autre destination ... Nous sommes ce matin aux portes de San Gimignano, la ville aux 1000 tours ... Enfin, matin, c'est beaucoup dire ...
Après quelques sueurs froides pour trouver une place pour la voiture, il est bientôt l'heure de déjeuner.
C'est d'ailleurs souvent l'heure de déjeuner, en voyage, vous ne trouvez-pas ?
Alors c'est dès l'entrée dans la ville que nous choisissons de nous sustenter ! Pour midi, on va faire simple ...
... au fenouil, tomme de chèvre et miel faits à la demande avec du très bon pain ...
... seront un très bon en-cas ...
... que nous croquerons en léchant les vitrines ! 😀
On remonte donc vers le centre de la ville ...
Au XIème siècle, la ville se développe grâce à la Via Francigena qui la traverse et permet le pélerinage de Canterbury à Rome. On y pratique le commerce du safran, que l'on utilise autant en cuisine que pour la teinture des tissus, et du vin de Vernaccia.
En 1200, on lui donne le nom de San Gimignano delle belle Torri , à cause de ses 75 maisons-tours.
En 1348, une terrible épidémie de peste dépeuple San Gimignano, qui perd plus de la moitié de sa population et doit se soumettre à Florence. Le pèlerinage cesse de traverser la ville et le commerce lucratif du safran et des tissus s'arrête avec lui.
En 1500, la ville ne compte plus que 25 maisons-tours et aujourd'hui, seules 13 sont encore debout.
Le centre historique de San Gimignano est inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO ...
... et de fait, cette architecture médiévale doit être conservée en bon état.
Le Place de la Citerne est magnifique. C'est la place sur laquelle se déroulaient les marchés ...
... mais aussi les grands évènements et les tournois. Aujourd'hui, il y a encore un marché mais je ne le trouve pas formidable ... Il a l'air de plaire aux touristes, malgré tout, qui se précipitent pour acheter des trucs ... très bof !😀
Il y a plein de restaurants pris d'assaut autour. On est vraiment dans une ville très, très touristique, ce que je n'aime pas des masses mais s'il faut en passer par là pour admirer son extraordinaire beauté, alors ... 😀 On rentre dans un café dans lequel nous nous étions posés avec mes garçons et ma maman il y a bien longtemps ... une toute fin de journée en plein mois de février. C'était très -trop- désert ... On n'est jamais content de ce que l'on a ! 😆
On s'attable en terrasse pour prendre notre café ...
... et on ne résiste pas à grignoter, avec, de petits morceaux d'un excellent panforte artisanal.
... tout en nous imprégnant du spectacle, des magnifiques bâtiments et de la fameuse citerne qui donne son nom à la place.
Regardez si on ne peut pas faire de jolies photos, en évitant un peu la meute !
On reste encore un peu dans la ville, que nous ne faisons aujourd'hui que "survoler".
Il faudra revenir une autre fois, quand il ne fera ni très chaud, ni très froid !
Il ne pleut ni ne mouille mais il y a quelque temps, c'était la fête à la grenouille !!!! 😁
La prochaine fois, on goûtera à l'osso buco et au sanglier façon chasseur ...
On croquera de la nougatine ...
On essaiera de retrouver ce passage où nichent des hirondelles ...
... et on écoutera les oisillons s'égosiller ...
... jusqu'à ce que leur mère vienne leur déposer un petit vers dans le bec !
Peut-être viendrons-nous-même habiter pour une nuit dans la plus grande des deux tours de la famille Salvucci ?
Figurez-vous que l'une des tours, la plus haute des deux, est habitable ! 11 étages, 143 marches
et une terrasse à la vue sublime sur les toits de San Gimignano, ça peut
faire rêver ... si on ne craint pas les grimpettes ! Les chambres sont
aux 5ème et 6ème étages, la cuisine au 10ème. Sinon, il y en a une au 1er ... Si vous avez soif pendant
la nuit, à vous les étages ! N'oubliez pas de vous arrêter au 8ème pour
faire pipi parce que sinon, tout sera à recommencer !😀
Ces deux tours jumelles se trouvent sur la place delle Erbe, à côté de la place du Duomo. La puissante famille guelfe (= qui soutenait le Pape) Salvucci est célèbre pour avoir défié les ordres du Podestat, qui interdisait de construire des tours de plus de 51 mètres, taille de la tour Rognosa, le plus haut bâtiment de l'époque. La puissante famille était en outre une ennemie acharnée d'une autre puissante famille, gibeline, cette fois, ( = qui soutenait l'Empereur du Saint-Empire romain) , les Ardinghelli, qui avait construit deux tours aussi, du côté opposé de la place. Chacun voulait avoir la plus haute et se fichait des lois. On se battait à coup de hauteur de tours, en ce temps-là ! 😁
Aujourd'hui, les deux paires de tours jumelles ont été raccourcies de moitié (!) mais c'est, je crois, plutôt pour des questions de stabilité.
En tout cas, elles sont toujours belles et impressionnantes !
Ah, j'oubliais de vous montrer les pavés ! Parfaits pour un bon massage de la voûte plantaire ! 😁
Pendant que les garçons visitent la tour, ...
... la vieille garde que nous sommes patiente à l'ombre et c'est joli aussi.
Ce paysage autour et au-dessus de nous, on comprend comment il a pu inspirer peintres et poètes de toutes les époques !
Je vous montre en passant une fontaine que je ne rapporterai malheureusement pas à la maison ! Ah, ces voitures aux coffres trop petits !!! 😂
Un dernier rafraîchissement ...
... avant de quitter la ville.
Nous allons traverser un peu de campagne toscane ...
Qu'ils sont majestueux, ces cyprès !
Et ces collines couvertes d'oliviers !
Et ces maisons !!!
Nous prenons la direction de Volterra, ville dans laquelle nous avions fait étape l'été dernier lorsque nous descendions en Campanie.
Nous avions eu un vrai coup de foudre pour cette ville-là et nous y retournons bien volontiers.
Cette petite cité historique étrusque et romaine, perchée au sommet d'une colline et dominant le Val di Cecina, est moins connue que d'autres en Toscane, mais elle est tout aussi intéressante.
Son histoire remonte au IVème siècle avant JC, lorsque les
Étrusques se sont installés dans la région. À cette époque, la ville appartenait à la Dodécapole étrusque, ou ligue des douze villes, qui regroupeait douze villes formant une alliance sur les plans religieux, politiques, militaires et économique. Mais, elles étaient aussi en compétition pour l'expansion territoriale et le commerce ce qui finit par accélérer leur chute car elles ne réussirent pas à coordonner leurs actions militaires pour repousser les Romains au Sud ni les Celtes au Nord.
Nous, on commence la promenade en emmenant Thomas découvrir l'un de nos endroits préférés, l'Incontro.
L'Incontro, c'est une espèce de pâtisserie-salon de thé où l'on peut se fournir en spécialités gourmandes.
Le panforte ( pain fort), un pain très dense fait de fruits secs, agrumes confits, miel et beaucoup d'épices. Une spécialité de Sienne ...
Le panpepato (pain poivré) d'Ombrie, un panforte au cacao, en quelque sorte ...
On y trouve aussi de délicieux cannoli siciliens ...
... mais ce que je préfère, c'est la sfogliatella riccia, une légérissime pâtisserie originaire de Campanie très feuilletée fourrée d'une crème à base de semoule et ricotta, parfumée avec de la vanille et un soupçon de cannelle. Servie à la sortie du four, c'est un régal, vous n'imaginez même pas !!!
Et à l'Incontro, elles sont vraiment si bonnes que je ne sais y résister ! Avec un espresso freddo servi dans une jolie coupe, c'est le goûter parfait.
Pour vous titiller les papilles ... ou vous donner des idées pour vos prochains pique-nique ..., je vous laisse lire les cartes ...
... de cet excellent endroit !
On se promène ensuite dans les ruelles de la ville pour arriver très vite ...
... sur la Piazza dei Priori.
Je ne vais pas vous redonner plein d'explications quant à la ville. J'en avais fait un billet complet il y a deux ans et peu de choses ont changé !😁
Vous avez juste à aller voir par ici.
C'est une très belle ville, au riche passé, et il est, je vous le dis souvent, toujours bien de connaître un peu de l'histoire des endroits que l'on va visiter.
Un des aspects de la vie italienne que j'aime ...
... c'est ça ! Fin de la journée, il fait meilleur, les gens sortent de chez eux. Les femmes bavardent d'un côté et les hommes refont le monde de l'autre.
Nous, on ne se pose pas encore pour dîner. Il est un peu trop tôt, nous venons de goûter et nous ne sommes de surcroît pas pressés.
Non, Goupil, ...
... pas de Vespa aujourd'hui !
Allons plutôt revoir le baptistère ...
... longeons un moment les remparts ...
Laissons-nous surveiller par le gatti du coin ...
Résistons à l'envie de partir avec les belles jardinières sous le bras ...
Admirons la vue époustouflante sur la campagne vallonnée toscane ...
Rêvons un peu ...
Saluons le génie architectural étrusque sans lequel nous n'aurions peut-être jamais connu ces portails en arc ...
Écoutons un peu de guitare ...
Délectons-nous du programme des fêtes locales ...
... dont les Italiens sont les rois incontestés !
Nous atteignons finalement l'heure à laquelle nous avons réservé une table dans un restaurant que nous connaissons déjà et que nous aimons beaucoup. La Vecchia Lira ...
La salle est toute jolie et l'accueil est super-gentil !
Ici, on est dans un temple du Slow Food ...
... et l'essentiel des produits vient de tout près de là.
Dès la mise en bouche, on se régale ...
Tant avec ce que l'on mange qu'avec ce que l'on boit ...
Cette assiette de crostini est fantastique ! Une mention spéciale pour les oignons rouges merveilleusement confits.
On n'est pas venu ici pour rigoler - enfin, pas seulement ! -, et on pose devant nous de petits chauffe-plats rococo mignons comme tout ...
... qui accueillent bientôt la bistecca alla fiorentina la plus tendre et la plus savoureuse du monde ! J'adore la bistecca alla fiorentina. C'est en fait un T-bone. La viande est issue d'une vache toscane de race Chianina et on ne peut pas ne pas la goûter quand on est en Toscane !
Une petite glace pour terminer la soirée en beauté ?
L'isola del Gusto est le meilleur des choix ! Leur "Crema di Ersilia", une crème de mascarpone au miel glacée,
entrelacée de filets de chocolat noir et de pralin de noisettes ... est irrésistible !
Un concert en plein air avant de repartir ... Encore une journée riche en belles choses !
Et encore un matin ! Mais un matin "grasse matinée" ! Aujourd'hui, on ne bouge pas de Lucca ...
On déjeune à la maison. De bons gnocchis tout petits
... et du pesto de Thomas, forcément ! Quand on a un spécialiste ! 😀
Granité de pastèque et amaretti pour le dessert ...
Un peu de panpepato, quand même, rapporté de l'Incontro à Volterra.
Lecture pour les uns ... sieste pour les autres ...
... puis, en fin d'après-midi, petite balade dans Lucca.
On en profite ... Il fait bon et Lucca est une ville tellement belle !
J'aime sa céramique ...
J'achèterais tout mais il me faudrait aussi le palais Renaissance qui irait bien avec !
On peut rêver !
Mais se remplir les yeux de jolies choses et la tête de jolis souvenirs, c'est déjà bien !
Et pour cela, l'Italie est le pays parfait !
On entre dans un monde rêvé rien qu'en passant ces portes-là !
Revenons à Lucca ... À certains endroits, autour de la Piazza dell'Anfiteatro, on peut encore voir d'anciens morceaux de l'amphithéâtre romain d'origine, les constructions du Moyen-Âge ayant intégré des parties de l'ancien édifice abandonné dans un souci de praticité ... et d'économie, sans doute !
Des passages permettent de traverser cette suite de maisons ...
... pour pénétrer sur la place, qui reprend les contours exacts de l'arène.
Le soir, la place s'anime ...
Enfin ... presque ! 😀
Un spritz nous remettra d'aplomb !
... avec une bruschetta assortie ! 😁
Et une pizza, aussi, à se partager !
Dernière grande balade toscane ... Que ces vacances italiennes ont passé vite ! Nous découvrons aujourd'hui Livourne !
Encore une ville surnommée Petite Venise. Cette fois-ci, c'est la Petite Venise de Toscane.
Notre première occupation est de filer au marché !
Le grand Mercato delle Vettovaglie, ou marché des provisions.
C'est un beau bâtiment de la fin du XIXe siècle, édifié selon un projet de l'architecte et ingénieur italien Angiolo Badaloni, sur le modèle des Halles de Paris.
Inauguré en 1894. c'est alors le plus grand marché couvert d'Italie et l'un des plus grands d'Europe. Au deuxième étage, le peintre Amedeo Modigliano a installé son atelier. On raconte que l'artiste, désespéré, aurait jeté certaines de ses sculptures dans le canal près du marché. Ces œuvres ont été retrouvées et initialement attribuées au maître mais il s'avère aujourd'hui qu'il s'agissait de fausses œuvres d'art.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le marché a été fortement endommagé mais aujourd'hui, il a été restauré et a retrouvé toute sa splendeur.
On peut y faire le plein de beaux objets du quotidien ...
... et de délicieux produits locaux !
Je jette mon dévolu sur ces étonnantes courgettes. Nous avons les mêmes chez nous mais elles sont bien, bien moins longues !
Ce pesto sent divinement bon ...
... et dans cette boutique, on peut acheter toutes les sortes de riz possibles et imaginables ...
... et toutes les farines dont vous avez pu rêver ... et même encore plus ! 😀
Pouvoir faire ses courses chaque semaine ici ...
... c'est juste un rêve !
On devrait aller déjeuner ...
Même si ce café au centre du marché a un menu appétissant ...
... c'est ici ...
... chez The King of Pasta ...
... que nous allons nous asseoir. Les deux messieurs de la boutique sont adorables !
On prend donc une table et on sirote un verre de vin toscan ...
... qui accompagne parfaitement les crostini toscani, du pain grillé tartiné d'un pâté à base de foie de volaille, d'anchois et de câpres.
Les pappardelle au ragoût de sanglier sont épatantes ...
... et pour terminer, on trempe quelques cantuccini dans un petit verre de vin santo.
Après un tel déjeuner, on peut partir découvrir la ville.
Il y a d'abord cette place immense, la Piazza della Repubblica ... C'est l'une des plus grandes places d'Italie, couvrant environ 18 000 m2, et à cette heure-ci, elle est quasiment déserte. De forme rectangulaire, elle est entourée de bâtiments historiques. De part et d'autre, deux ponts enjambent des "fossés", ce réseau de canaux qui traversent la ville et ont été conçus pour faciliter le transport dans la ville.
Je suis intriguée par cette colonne en fonte ...
Elle est ornée de têtes de lions ... et de grappes de poissons pendus à leur hameçon.
En nous promenant, nous croisons le grand (très grand, même, ici et carrément imposant !) Giuseppe Garibaldi ...
... et nous marchons dans la rue du même nom, bordée d'immeubles colorés.
Nous dépassons la Fortezza Nuova, la forteresse historique de la fin du XVIème siècle qui fait partie du système de fortifications de Livourne conçu pour défendre la ville contre les attaques maritimes et terrestres. Livourne était alors un port stratégique du Grand-duché de Toscane.
Elle a la forme d'un pentagone avec, aux angles, des bastions qui sont
là pour résister aux attaques d'artillerie, et autour, ces "fossi" qui
participent eux aussi au système défensif de Livourne.
C'est aujourd'hui
un grand parc public.
Elle est parfaitement intégrée au tissu urbain de la ville ...
... et on ne se lasse pas de longer ses remparts majestueux.
Vous avez là un itinéraire pour parcourir la Petite Venise ...
... sans rien louper d'intéressant !
Nous avisons soudain une petite terrasse qui surplombe l'un des fossés.
Je veux goûter au "ponce", une spécialité locale, et c'est ici que je vais tenter l'expérience.
Le "ponce", c'est une boisson constituée d'un mélange à parts égales de café et de rhum, de sucre ...
... servi avec une écorce de citron. Eh bien c'est drôlement bon !
Ces messieurs se laissent aller à la douceur d'un tiramisu déstructuré ...
... ou à celle d'une sorte de tarte au citron.
Ils vont digérer à l'église Sainte-Catherine, toute proche de là.
L'intérieur, de plan orthogonal, est de style baroque tardif.
Encore quelques milliers de pas !
Oui, marcher sous le soleil italien est un vrai sport !
Mais un sport oh combien agréable ...
... et souvent délicieux ! 😀
Nous terminons l'après-midi sur la Terrazza Mascagni ...
... un incontournable si l'on visite Livourne.
Son pavage en damier noir et blanc est époustouflant de beauté !
La promenade surplombe la mer ...
De très beaux bâtiments Belle Époque rappellent que Livourne fut une station balnéaire et thermale de renom ...
Les bains y étaient nombreux et chics.
... et nous décidons nous aussi de nous adonner à cette pratique très italienne.
Notre choix se porte sur les Bagni Pancaldi ...
Les Bains Pancaldi sont parmi les établissements balnéaires les plus emblématiques de Livourne.
Fondés en 1846, ils ont joué un rôle important dans l'histoire du tourisme balnéaire de la ville, à une époque où la pratique des bains de mer devenait de plus en plus populaire en Europe, particulièrement parmi les élites. Ils offraient des installations modernes pour l'époque, cabines de bain privées, terrasses, et espaces de détente et devinrent vite une destination prisée par la haute société de Toscane et même de plus loin. Au fil des années, l'établissement continua de s'agrandir pour répondre à l'afflux de visiteurs et devinrent l'un des centres sociaux de la ville, où se déroulaient événements mondains, concerts et autres manifestations culturelles.
Aujourd'hui, les Bagni Pancaldi restent un lieu de baignade populaire à
Livourne.
Bien que certaines de leurs structures aient été modernisées,
...
... ils conservent une partie de leur charme d'antan, rappelant l'époque où Livourne était une destination élégante pour les amateurs de bains de mer.
Ils témoignent de l'essor du tourisme balnéaire en Italie ...
... et de la manière dont Livourne s'est positionnée comme une destination de choix pour les loisirs en bord de mer au XIXème et au début du XXème siècle.
Les Bagni Pancaldi restent un symbole de l'héritage balnéaire de Livourne ...... et combine leur riche histoire avec des services modernes pour continuer à être un lieu de détente et de socialisation.
En plus de la baignade,... ... dont nous profitons, forcément, bien aussi aujourd'hui !Nous passons donc une excellente fin de journée, contents d'avoir découvert, au cours de ce voyage toscan, une autre ville que nous ne connaissions pas du tout ...
Une dernière soirée à Lucca ...
Et un retour tout doux à Cannes. Les vacances ne sont néanmoins pas terminées ... Je vous en reparle bientôt ...
En attendant, je vous embrasse ...